Un personnage, une histoire
You are the ocean's gray waves, destined to seek
Elle chante. Je l’accompagne. Cette mélodie éternelle que j’aime tant chanter avec elle.
Life beyond the shore just out of reach
Sa voix est magnifique. Cette chanson lui va parfaitement. Ces moments de la journée sont les seuls que j’apprécie.
Yet the waters ever change, flowing like time
On se prend la main, et je tangue la tête. Comme de l’eau. Comme les vagues grises de l’océan de la chanson.
The path is yours to climb
Les dernières notes de la chanson s’élèvent doucement. J’ouvre les yeux, et je vois ma mère à côté de moi. Elle me jette un regard rassurant.
Ces moments avec ma mère sont rares, puisque ma mère est la reine de Nohr. Oui, ma mère est la reine Arete.
Et je suis Azura, fille d’Arete, et enfant adoptée du roi Garon. Je suis sensée avoir des frères et sœurs, mais…
Mais avant ma mère, il y avait une reine. Et cette reine était tellement aimée du peuple que lorsque ma mère monta sur le trône, notre vie se transforma en cauchemar.
Nous devons subir le rejet et le mépris des habitants. Sans oublier les habitants du château. Faussement gentils pour la plupart. Cruels pour les autres.
J’ai l’air si pensive que mère remarque que quelque chose ne vas pas.
-Tout va bien, Azura ?
Je me tire de mes pensées, et affirme.
-Oui, mère.
Elle me sourit.
-Je suis très heureuse de c²hanter avec toi aujourd’hui, mère. J’aime beaucoup lorsqu’on reste ensemble. J’affirme
-Oh ma chérie…
Elle me prend doucement la main, heureuse.
-Moi aussi je suis toujours heureuse de rester avec toi. Elle me souffle
On rit un peu pendant quelques instants, puis elle se lève. J’écarquille les yeux et la retiens du mieux que je peux en la tenant par la robe.
-Ne partez pas mère ! Restez avec moi je vous en prie !
-Ma chérie, je dois aller rejoindre Garon. Il doit me dire quelque chose d’important. Souffle mère
-Mais…
-Azura…
Elle me caresse doucement les cheveux.
-Je dois vraiment y aller, ça a l’air très important. Mais je te promets que dès que j’ai fini, je viendrais te voir et on dansera ensemble.
-Snif… Vrai ? Je demande
-Je te le promets. Répond mère.
Je baisse la tête.
-D’accord…
Je la vois sourire, et partir. Je reste assise sans bouger pendant quelques instants. Puis, je me lève. Je n’ai plus rien à faire ici, alors je vais partir dans ma chambre le plus vite possible.
Je n’aime pas rester dans les couloirs sans raison. Surtout avec tous ces gens qui me haïssent.
Je marche le plus rapidement possible dans les couloirs sombres du palais. Je dois rejoindre la chambre au plus vite !
Oh non… Pas elle…
Une femme vêtue d’une robe sombre avance prestement. Ses longs cheveux violets sont attachés en une coupe compliquée qui la maintient en hauteur. Renforçant son air hautain, et cruel.
Ses yeux violets reflètent toujours la jalousie, le mépris, et la haine. Ses doigts sont fins et crochus, ses vêtements serrés, et sa démarche vantarde. Elle possède une cape en plume de corbeaux qui renforce son aire menaçant.
Cette femme est la première concubine du roi Garon. Elle se nomme Syama. Et elle est mère d’une fille plus âgée que moi.
Et elle me hait. Elle me hait car comme Garon s’est marié avec ma mère, alors elle n’est pas la reine. Et en plus, le roi a arrêté de tromper la reine avec des concubines. Depuis maintenant longtemps.
Et Syama n’en est que plus haineuse. Après tout, elle n’a fait de fille que pour obtenir plus de faveurs du roi. Mais elle a échouée avec ma venue.
Elle aimerait me tuer. Que dis-je ? Elle cherche sans aucun doute un moyen efficace de me tuer.
Elle me fonce dessus. J’essaie de me décaler, mais elle sourit méchamment et me bouscule violemment. Je tombe au sol, et elle parait outragée.
-Oh ! Sale enfant ! Comment oses-tu me bousculer ainsi ? Elle me crie
-M… Mais… Je… Je tente
-Et elle répond en plus de cela ! Mais quelle est insolente !
Elle me prend violemment le bras pour me flanquer contre le mur. J’y atterri avec violence, je gémis.
Je sais déjà ce qu’il va se passer…
-N… Non… S’il vous plait… Je souffle
Je me débats un peu, mais rien à faire, elle me tient trop fort.
-Laissez… moi…
-Tait toi ! Elle ordonne
Elle me frappe violement au visage. Je crie.
-Sale petite insolente !
-N…
Elle me frappe du revers de la main. Je sens mes joues me brûler. Je lâche une petite larme.
-Laissez…
-Ne me donne pas d’ordre, idiote !
Et elle me frappe. Encore et encore. Sans raison. Chacune de ses claques sont plus violentes. Chacune de ses paroles sont de plus en plus empoisonnées. Je la vois sourire, satisfaire du traitement qu’elle me fait subir.
Au bout de longues et insoutenables minutes, elle me jette sur le sol. Je n’arrive d’abords pas à me relever. Syama semble fière d’elle. Je la regarde avec énormément de tristesse.
Mais elle prend ça pour un regard de haine, et me donne un coup de pied.
Je suis encore au sol, mais je vois deux femmes arriver. Deux femmes de la noblesse Nohrienne. Amies de Syama. Tout aussi empoisonnées qu’elle.
« Regardez… La fille d’Arete. Souffle la première
-Tsss… Elle est au sol… Pince la deuxième
-Vous savez que cette pimbêche a osée me bousculer ? Affirme Syama
-Non ? Fais la première
-Si, et elle m’a même répondue ! »
Et elles partent toutes les deux en parlant de mon « sale caractère ». Je reste au sol encore quelques instants pour être sure qu’elles sont parties.
Je me lève en précipitation, et court. J’ai mal à la tête et aux côtes… Mais je m’en fiche… Je dois retrouver ma mère.
Je dois la retrouver… Je dois la retrouver… Je…
« Regardez donc cette petite insolente ! »
Hein ?
« Petite peste bleutée ! Tu n’es princesse que parce que ta mère est une sale prostituée ! »
Mais…
Je reste sans bouger quelques secondes, et tourne la tête de partout. Non, il n’y a…
Personne…
« Hohoho ! Mais elle ? Reine un jour ? Plutôt dans les bidonvilles comme la d’où elle vient ! »
Ces mots…
« Pauvre idiote ! »
« Non, ne l’approche pas, Leo ! »
Je tremble. Ces mots… Ils viennent… De la bouche de toutes les femmes ici…
« Prends ça, mijaurée ! »
« Hahaha ! Regardez la marcher ! Un vrai petit canard ! »
« Je vais te refaire ton éducation correctement, chanteuse de pacotilles ! »
Je tombe doucement au sol, et me recroqueville sur moi-même. Je les entends encore et encore… Les voix de ces femmes qui me haïssent sans raison…
« Toi et ta mère, vous feriez mieux de partir loin d’ici avant qu’un drame ne se produise ! »
Je pleure en silence. Ici, il n’y a que ma mère qui m’aime… Qu’elle que j’apprécie…
Et la plupart du temps, j’ai juste envie de partir d’ici… Mais je reste ici, puisque je ne peux pas abandonner ma mère comme ça.
Je resterais alors ici, tant que je n’aurais pas d’autre choix.
Je tombe et ne trouve pas la force de me relever. Je ferme les yeux.
« Si vous pouviez mourir dans la boue d’où vous venez, ça nous arrangerais beaucoup tu sais ? »
« Je ne lui donne pas deux mois avant de se faire assassiner par un criminel. »
Je soupire, et penche un peu la tête. Je me sens faiblir.
Je hais cet endroit… Je hais cet endroit…
Je me fais doucement tomber. Et je tombe dans un profond sommeil.
Un sommeil duquel je n’aimerais jamais me réveiller.
******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************
PLUSIEURS MOIS APRES
**********************************************************************************************
Je me réveille. Dans un lit. Mais ce lit n’est pas le mien. Comment je le sais ?
De la lumière. Beaucoup de lumière. Et des chants d’oiseaux.
Dans ma chambre, à Nohr, et surtout dans la forteresse ou j’étais retenu, il n’y avait pas de lumière.
Oui, depuis maintenant un mois, je suis retenue dans une forteresse loin du château. Pourquoi ? Parce que personne ne veut de moi. Et en plus… En plus… En…
Je lâche une larme. Depuis un mois, ma mère… Elle… Elle… Non, je ne veux pas en parler…
Mais pourquoi je ne suis pas dans ma chambre ? Je ne me souviens pas trop de la veille…
Qu’est ce qui a bien pu se passer ?
-Princesse Azura ?
-Hein ?
Je sursaute un peu.
-Qu… Qui est là ?
-Ah ! Vous êtes réveillée !
Bizarrement, cette personne me parle… Bien… Normalement, je me serais déjà pris une claque si j’avais osée trainer autant au lit…
-Est-ce que vous pouvez vous habiller rapidement ? La reine Mikoto aimerait vous voir. Me souffle la personne
Hein ? La reine Mikoto ?
Mais… C’est la reine d’Hoshido, non ?
-Je suis à Hoshido ? Je demande
-Oui, princesse Azura. Répond la personne
Je me fige quelques instants. Je suis à Hoshido ! Mais qu’est-ce que je fais ici ? Et Hoshido, c’est le royaume ennemi !
Je ne sais vraiment pas quoi faire… Je pense que la meilleure chose à faire est de leur obéir… Hein ?
Je me lève et vais vers la penderie. Un kimono blanc parfaitement à ma taille m’attend. Enfin… Je crois que ça s’appelle un kimono ?
Je m’emmêle les pinceaux… C’est comme ça ? Non, comme ça ? Hein ?
Rapidement, je me transforme en paquet emballé… Non, décidément, je ne suis pas faite pour les kimonos…
Je l’arrache presque pour me sortir de ce piège vestimentaire, et vois une espèce de longue robe blanche. Voilà quelque chose que je peux porter facilement !
Je la mets rapidement, et sort de cette chambre. Dès que je sors, je plisse les yeux. Eblouie par tant de lumière.
Je ne savais pas qu’Hoshido tuait par sa luminosité…
-Ah ! Te voilà !
Mais… Je reconnais cette voix ! C’est celle de la personne, quand j’étais dans la cambre ! Je tourne la tête.
Une femme arrive vers moi. Elle a des cheveux bleus foncées attachés en une queue de cheval, une tenue de guerrière dorée, et une cicatrice en forme de croix sur le visage.
-Qu… Je souffle
-Ma reine te cherchait. Tu as de la chance qu’elle soit aussi gentille ! Allez, suis-moi ! Elle me fait
Elle pose sa main dans mon dos pour me pousser, alors je m’oblige à la suivre. En même temps, je ne pense pas être en position de négocier…
Elle m’amène dans la salle du trône Hoshidienne. Avec un magnifique trône doré.
-Wouah… Je souffle
-Tu es impressionnée ? C’est le trône ? Elle demande
-Oui… Je réponds
Elle me sourit gentiment.
-Oh ! Ma chère enfant !
Je tourne la tête, et vois une dame toute de blanc vêtu arriver vers moi. Ses cheveux noirs contrastes avec Elle a un air si rassurant…
-B… Bonjour ? Je sors
-Je suis contente de voir que tu vas bien ! Affirme cette dame
Elle arrive vers moi, et m’offre le regard le plus doux du monde.
-Je suis la reine Mikoto. Elle me dit
-La reine d’Hoshido ? J’insiste
-Oui, en effet.
Je baisse un peu la tête.
-Je…
-Tu te demande sans doute ce qu’il se passe, n’est-ce pas ? Me demande Mikoto
Je hoche la tête.
-Et bien… Disons que pour quelques temps, tu resteras avec nous… Elle me dit
-Quoi ? Pourquoi ? Je demande
Elle pose sa main sur mon épaule.
-Eh bien… Disons que ton père, le roi Garon, a fait quelque chose de très, très méchant…
-Plus méchant que d’habitude ? Je coupe
Elle parait surprise par cette remarque.
-A vrai dire, oui… Il a enlevé ma fille.
Je sursaute et pousse un petit cri. Comment Garon à t’il put faire une chose pareille ?
-Mais… Je commence
-Je sais que cela doit être très dur à croire, mais c’est hélas vrai… Affirme Mikoto
-Je…
Puis, je me ravise un peu. Ce n’est pas étranger à Garon, d’être cruel, après tout…
Mais quel est le rapport avec moi ?
-Et… Tu vas rester ici jusqu’à ce que Garon veille nous rendre ma fille. Dit la reine Mikoto, comme si elle lisait dans mes pensées.
-Je… Suis une otage ? Je demande
-Oui, en quelques sortes... Mon enfant, je suis tellement désolée… Affirmes Mikoto
Je lui souris.
-Ne vous en faites pas. C’est normal de réclamé votre fille…
Elle parait surprise, mais elle sourit tout de suite après.
-Je suis heureuse que tu ne m’en veille pas. Elle me souffle
-Mère ? On peut entrer ?
Je me retourne, et vois trois personnes. Deux sont plus âgées, et la dernière est plus jeune que moi. Mais ce sont tous de même trois enfants. Je recule d’un pas en les reconnaissant.
Les enfants royaux ! Ça ne fait aucun doute !
Le plus grand s’avance en tête. Il a des très cheveux bruns qui lui font… Comme une énorme crinière pointue.
Il est suivi par une jeune fille à l’air extrêmement triste, contrastant avec ses cheveux rouges comme le feu.
Et enfin, un jeune garçon au regard boudeur, avec ses cheveux argentés attachés en une queue de cheval.
-Vous êtes là, les enfants. Sourit Mikoto
-Mère, c’est elle ? Demande le premier
-Oui, en effet. Vous vous présentez ?
Mikoto sourit, et l’ainé s’avance. Il parait étrangement mature pour son âge… Et ses épis le grandissent tellement qu’il me fait un peu peur…
-Je m’appelle Ryoma. Il me fait
Il me montre la fille aux cheveux rouges.
-Elle, c’est Hinoka.
-Bonjour… Souffle ladite Hinoka
Elle baisse un peu la tête. Lui, il me montre le plus jeune de la fratrie.
-Et lui, c’est Takumi.
-Tsss… Crache ledit Takumi
Il tourne la tête brusquement.
-Takumi, enfin. Souffle Mikoto
-Je ne pactise pas avec l’ennemi ! Il affirme
Il tremble un peu, et lâche une larme, avant de partir d’un air décidé. Ryoma commence à s’avancer, mais il est retenu par Mikoto.
-La blessure est encore trop récente pour lui. Laisse le un peu seul. Elle demande
Ryoma ouvre la bouche pour protester, mais il ne fait finalement rien.
-Hinoka, Ryoma, je sais que c’est beaucoup vous demander, mais… Elle commence
Elle pose sa main sur mon épaule doucement.
-Et si vous lui présentiez les lieux ?
-D’accord, mère. Acquiesce Ryoma
Hinoka s’avance vers moi et me tend la main.
-Tu viens ? Elle demande
-O… Oui ! Je souffle
Je lui prends la main, et elle m’emmène vers un coin du palais. Suivit de près par Ryoma.
-D’abords, je vais te présenter notre petite sœur. Il me dit
-Une petite sœur ? Je demande
-Oui, elle est encore bébé, et comme elle ne marche pas très bien, on la laisse dans son berceau.
Ils me mènent à cette petite sœur, mais avant d’arriver, on devait passer par un jardin.
Et lorsque je la vis, je ne peux m’empêcher de m’arrêter net.
-Wow… Je souffle
-Hein ? Fais Hinoka
-C’est magnifique…
Hinoka et Ryoma s’échangent un regard avant de hocher la tête, et…
De me prendre les deux mains !
-Hein ? Je fais
-Fais-nous confiance ! Sort Hinoka
Je me laisse entrainer dans le jardin. Puis, Ryoma pose ses mains sur mes yeux.
-Qu… Je fais
-C’est une surprise ! Il explique
-Oh ?
Cela pique ma curiosité, alors je ne dis rien. Finalement, apres un temps a marcher à l’aveuglette qui me parait une éternité, on s’arrête.
-On est arrivés ? Je demande
-Oui ! Ouvre les yeux ! Ordonne Ryoma
Il enlève ses mains, et j’ouvre les yeux.
-*Gaaaaaaaasp* !
Un lac immense. Le ciel se reflète dans les eaux claires, et les arbres tout autour donne une impression de magie à l’endroit.
-Mais… mais… Je fais
-Hahaha !
Hinoka rit à ma réaction. Mais je n’en reviens toujours pas, c’est sublime !
-Ce lac… Je continue
-C’est beau hein ? Demande Hinoka
-Oui… Je réponds
-On peut rester un peu de temps ici, si tu veux ! Affirme Ryoma
Je me tourne vers eux.
-Vraiment ? Je fais
-Oui !
Ryoma s’approche de moi.
-Mère nous as dit de bien s’occuper de toi ! Alors nous ne te forcerons pas à revenir au château tout de suite si tu aimes cet endroit !
Ils rient, et je sourie.
Je me tourne vers le lac, et regarde le doux reflet sur l’eau. Le peu de vent qu’il y a fait voler des feuilles roses. J’en prends une au vol.
Je m’assois, et je bouge pas. Pour la première fois de ma vie, je me sens… Juste… Bien…
Je n’ai jamais eu autant envie de ne pas bouger.
Bon sang, je sais que c’est mal, mais j’aimerais tant…
J’aimerais tant rester ici pour toujours…
******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************
Joyeux Anniversaire, Azura !