Un personnage, une histoire
Je suis Fuga. Chef du clan du vent.
Je suis chef depuis maintenant quelques années. Mais comme le rappelle les anciens de la tribu, je suis encore bien jeune…
Aujourd’hui aurait dû être un jour comme les autres, mais j’ai reçu un message du roi Sumeragi ce matin. Le message disait clairement que mon vieil ami avait quelqu’un à me présenter.
Je l’attends avec impatience, je l’avoue. Sumeragi n’est pas venu depuis que je suis devenu chef du clan du vent. Et le revoir me ferait extrêmement plaisir.
Peut-être qu’il veut me présenter son fils ? Ou sa fille ? Non, ils sont encore trop jeunes… Et c’est sans parler de son deuxième fils ou de sa deuxième fille…
Comment je sais qu’il a des enfants ? Tout le monde est au courant sur le continent. Un enfant royal est toujours un évènement.
Le roi Garon a aussi 4 enfants. Je n’aimerais pas être à la place de ces malheureux… Nohr n’est pas vraiment un endroit ou grandir est agréable.
En attendant mon vieil ami, je m’entraine à la batte. En tant que chef de la tribu du vent, je me dois d’être un modèle pour les jeunes.
Et je n’arrive pas encore très bien à faire jaillir le vent de ma batte… Le vent est un don du clan du vent. Les chefs gagnent génération après générations le pouvoir de faire jaillir du vent de leur armes.
Le vent peut être déstabilisant, puissant… Et à la fois étrangement agréable.
Alors que je frappais un vieux mannequin, je sens des perturbations dans l’air. Des ailes de pégases.
Sumeragi est arrivé.
Je lâche ma batte, et me dirige le plus rapidement possible vers l’entrée du palais. En effet, le pégase d’un blanc étincelant se pose doucement sur l’allée du palais.
Je vois un des palefreniers de ma tribu qui prend en charge le pégase, et Sumeragi en descend.
En me voyant, il sourit.
-Fuga, cela fait très longtemps. Me dit-il
-Trop longtemps, mon ami. J’affirme
On avance l’un vers l’autre, et on se salue amicalement. Ensuite, je vois un deuxième pégase arriver.
-La mystérieuse personne ? Je demande
-Elle-même ! Répond Sumeragi. Comme elle n’est pas habituée à voler en pégase, elle a mis un peu plus de temps.
-Elle ?
-Tu verras bien !
Sumeragi sourit. Le deuxième pégase se pose, et une jeune femme descend doucement.
Elle portait une longue robe blanche, s’accordant très bien avec ses cheveux d’ébènes. Ceux-ci étaient d’ailleurs attachés en une longue queue de cheval, retenue par une « tiare solaire », la couronne des…
Reines d’Hoshido ?
-Sumeragi ? Je souffle
-Fuga, je te présente Mikoto, ma future épouse. Me présente Sumeragi
J’étais extrêmement surpris. Après la mort de l’ancienne reine, je ne pensais pas que Sumeragi allait de nouveau se marier !
-Depuis combien de temps… Je commence
-Depuis un an déjà. Je l’ai rencontrée peu après que tu ne deviennes chef. Coupe Sumeragi
-Ah… Je vois…
Mikoto s’avance doucement vers moi. Elle s’incline, et dit :
-Je m’appelle Mikoto. Je suis enchantée de faire votre connaissance, Fuga.
-Moi de même. Je salue en retour
-Sumeragi m’a beaucoup parlé de vous. Affirme Mikoto
-Tutoyiez moi, madame. Ça me gênerait que la fiancée de mon ami me traite comme un étranger important !
Mikoto sourit. Je dois avouer que c’est une très belle femme…
« Dit moi, Fuga. Commence Sumeragi
-Oui, Sumeragi ?
-Que penses-tu de faire un petit combat amical ?
-Comme à l’époque ? Je demande
-Comme à l’époque. Et puis… C’est pour vérifier que je ne suis pas trop rouillé ! »
On dit tous les deux, puis je demande à mon ami de ma suivre.
-Je peux venir aussi ? Demande Mikoto
-Évidemment, dame Mikoto ! Je répond
Elle sourit.
-Je t’encouragerais, Sumeragi ! Elle affirme
-J’en aurai peut-être besoin, ça fait déjà très longtemps que je n’ai pas combattu ! Continu Sumeragi
On se dirige tous les deux vers une salle d’entrainement, taillée à même la roche. Mikoto s’installe un peu plus loin.
Je sors ma batte, et je vois des éclairs sortir de l’étui de Sumeragi.
-Raijinto. Je souffle
-Elle-même. Affirme mon ami
Il sort son épée. Des éclairs la surgissent, de plus en plus puissamment. Je sens d’ici la puissance de l’épée sacrée…
-Tu ne risque pas de me tuer avec Raijinto ? Je demande
-Je ferais attention. Fait Sumeragi
-Alors je te fais confiance.
Je tends ma batte devant moi, et Sumeragi tend Raijinto.
-Ah, les hommes… Soupire Mikoto
-A l’attaque !
Je fonce vers lui, il fait de même.
******************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************
Je fais tomber ma batte au sol. Sumeragi range son épée dans son étui. Il a gagné.
On a combattu pendant… Je ne peux même pas savoir. J’ai l’impression de me battre comme ça depuis toujours.
-Fuga ? Tu vas bien ? Me demande Sumeragi
-Mais oui, mon ami ! Ne t’en fais pas pour moi ! J’affirme
Je prends ma batte pour la poser un peu plus loin.
-Tu t’es bien battu. Me rassure Sumeragi
-Et toi qui avais peur de rouiller ! Je sourit
-Il faut bien ça à cause de la guerre qui se prépare…
Un lourd silence suivit cette déclaration.
-Tu n’es donc pas venu uniquement pour me voir et me présenter Mikoto. Je dis
-En effet, mon ami.
-Bien, suis-moi.
Je le mène vers une salle spacieuse, ou trône une table de pierre. Je montre des sièges à Sumeragi et Mikoto, et je m’assois en bout de table.
-Parlez. J’ordonne
Sumeragi semble un peu chercher ses mots, mais Mikoto le coupe.
« Nous avons besoin de ton aide si le roi Garon déciderait d’attaquer Hoshido.
-Qu’est-ce qui vous fait penser à ça ? Je demande
-Et bien…
-Mikoto a un talent de divination. Coupe Sumeragi
-Vraiment ?
-Oui. Et… J’ai rêvée l’autre jour… D’une chose horrible… Commence Mikoto
-Je t’écoute, Mikoto. Je fais
-J’ai rêvée de la mort de Sumeragi. »
Un silence s’installe de nouveau. Et je n’en crois pas mes oreilles. Sumeragi ? Mort ?
-Mort comment ? Je demande
-Le roi Garon, après l’avoir criblé de flèches, l’a finalement décapité avec sa hache. Affirme Mikoto
-Oh bon sang…
Sans le vouloir, je respire très fort. Sumeragi est un si grand ami… L’imaginez assassiné aussi lâchement…
-Fuga, mon ami… Commence Sumeragi
-Sumeragi, tu ne mourras pas comme ça, tu m’entends ? Je coupe
Je le regarde droits dans les yeux.
« Tu n’as pas le droit. Tu as un royaume à gouverner, des enfants à élever… Tu n’as pas le droit de partir comme ça.
-Fuga… Crois-moi, si je le voulais, il n’y aura même pas de guerre. Affirme Sumeragi
-Et… Il y a d’autres indices sur cette potentielle guerre ? Je demande
-C’est justement le problème : les indices pleuvent.
-Alors ?
-Les villages de frontières de font attaquer par des monstres étranges.
-Des monstres ? J’insiste
-Nous les avons nommés : Sans-Visages. Explique Sumeragi. Pour l’instant, ils ne s’attaquent pas directement aux Hoshidiens, mais si nos paysans ont le malheur de se trouver sur leur passage…
-Mais… Qu’est-ce que vous attendez pour demander une justification au roi Garon ?
-Nous lui avons envoyé une lettre, mais il ne nous a toujours pas répondu.
-… »
Je reste silencieux. Le roi Garon a-t-il perdu la tête ? Attaquer comme ça le royaume d’Hoshido, sans raison valable !
« Que comptes-tu faire, si Garon ne te répond pas ? Je demande
-Je n’en sais vraiment rien… Je ne veux pas déclencher une guerre. Surtout pour Mikoto… Pour les enfants…
-Ton fils ainé, il n’est au courant de rien ?
-Pourquoi lui faire peur ainsi ? Il n’a que 6 ans. Rappelle Sumeragi
-Oui… Tu as raison… »
Je soupire. Garon veut déclencher une guerre, alors qu’il a lui-même des enfants ?
« Sumeragi, est-ce qu’il y aurait une raison pour que Garon déclenche une guerre ? Je demande
-Pour l’instant, nous l’ignorons… Mais c’est très possible. Affirme Sumeragi
-Nohr n’est pas vraiment un royaume très fertile, c’est peut être ça…
-Mais s’ils ont besoin de nourriture, nous leur en donneront ! Nous vivons dans l’abondance !
-Garon ne peut pas déclencher une guerre pour ça, alors…
-Je sais qu’il est dur, mais il ne déclencherait jamais un évènement pareil sans raison…
-Ses enfants ? Je risque
-Peut être… Mais là encore, cela n’a aucun sens… Fait Sumeragi
-Je sais, mon ami…
-Chef Fuga ! Chef Fuga ! »
Je tourne la tête. Un messager arrive en courant vers nous. Il est complétement essoufflé…
-Que vous arrive-t-il ? Je demande
-J… J’ai… Pfff… Pfff… Sort-il avec peine
-Reposez-vous, je vous en prie !
Mikoto lui montre une chaise. Le messager hésite, mais s’installe finalement.
-Vous êtes aussi bonne que le disais les rumeurs, dame Mikoto. Il affirme
-Merci à vous ! Sourit Mikoto
-Ce message ? Demande Sumeragi
-Ah oui !
Le messager fouille partout sur lui avant de me donner une lettre.
-De qui vient-elle ? Je demande
-Je ne sais pas… Un pégase noir vient de se poser. Répond le messager
Sumeragi et moi sursautons à cette annonce.
-Un pégase noir ? J’insiste
-Oui… Je n’en ai jamais vu de pareils. Affirme le messager
-Mais… L’armée de Garon possède des pégases noirs ! Rappelle Sumeragi
J’ouvre précipitamment la lettre. C’est presque si j’arrache la feuille qui se trouve à l’intérieur.
Il y a un long texte d’écrit. Je regarde la signature.
-Alors Fuga ? Demande Sumeragi
-Aucune hésitation possible… C’est bel et bien Garon. J’affirme
Je regarde ensuite pour qui cette lettre est adressée.
Pour le roi d’Hoshido, Sumeragi.
« Mais… Je souffle
-Un problème ? Demande Sumeragi
-Cette lettre est pour toi ! J’affirme
-Pour moi ?
-Oui ! Comment Garon pouvait-il savoir que tu étais en visite ici ? »
Sumeragi secoue la tête, tous aussi surpris que moi.
-Il aurait envoyé des espions ? Je fais
-Je n’ai parlé de cette visite à personne, excepté Mikoto et Yukimura ! Affirme Sumeragi
-Et Yukimura ne pourra jamais te trahir.
-Non, en effet.
Je regarde Mikoto. J’aimerais pouvoir ne pas la soupçonner, mais…
-Fuga, je te jure que je n’ai rien à voir là-dedans. Souffle Mikoto
-Je vous crois, madame. Mais hélas, Garon a visiblement des oreilles partout. Je rappelle
-Mon ami, donne-moi cette lettre. Me demande Sumeragi
Je la lui tends. Sumeragi la lit avec beaucoup d’appréhension, et beaucoup d’intérêt en même temps. Moi et Mikoto, on attend avec impatience que Sumeragi est fini de lire.
Finalement, après des minutes qui duraient une éternité, Sumeragi pose la lettre sur la table.
-Alors ? Je souffle
-Alors, c’était bel et bien la réponse du roi Garon. Affirme Sumeragi
-Et ?
-Il demande à ce qu’on se retrouve dans un village de frontière pour négocier un accord de paix.
Un silence intervint de nouveau. Coupé par Mikoto.
« Tu penses que tu devrais y aller ?
-Oui. Répond Sumeragi. Si ça peut nous permettre de terminer une guerre qui n’a même pas commencée, alors oui.
-Tu devrais y aller accompagner. Par des soldats ou… Je commence
-Non. Garon n’est pas assez idiot pour déclencher une guerre sans raison, je le sais. Coupe mon ami
-Mais… Je souffle
-Pas de mais. Arrête Sumeragi. Garon à des enfants, il a été marié deux fois, il ne peut pas être dépourvu de cœur.
-Peut être…
-Je lui fais confiance. Il a toujours su, avant ces derniers évènements, gérer son pays correctement.
-Mais je ne trouve pas ça…
-S’il vient sans soldats, il pourrait prendre ça pour une déclaration de guerre. Je ne prendrais pas ce risque.
-Bon… »
Je le regarde droit dans les yeux.
-Mais tu as intérêt à revenir avec cet accord dans la poche, d’accord ? J’ordonne
Sumeragi sourit.
-Évidemment, mon ami.
Mikoto, elle, baisse un peu les yeux.
« Tu ne devrais pas y aller seul… C’est vraiment trop dangereux.
-Je ne veux pas qu… Commence Sumeragi
-Emmène au moins quelques ninjas qui seront postés dans les environs ! Ils seront discrets, Garon ne les remarquera pas, et en plus, tu seras protégé ! Demande Mikoto
-Mikoto…
-Je refuse que tu y aille seul, tu m’entends ? »
Sumeragi soupire, et dépose un baiser sur le front de sa fiancée.
-Ils seront cachés et n’interviendront que si je leur donne l’ordre de le faire. Il Répond finalement.
-D’accord…
-Heureusement, tu n’es pas aussi fou que je ne le pensais. J’affirme
-Fuga ! S’écrie Sumeragi
Sumeragi se lève, accompagné de Mikoto.
-Eh bien je suis désolé, mon ami, mais je vais devoir partir plus tôt que prévu !
-Ce n’est pas grave ! Sortir les armes ensemble comme au bon vieux temps me suffit amplement ! J’affirme
Sumeragi me pose la main sur l’épaule.
-On se reverra au mariage entre moi et Mikoto ! Il affirme
-C’est vrai ! La date ? Je demande
-Sans doute très bientôt. Je ne peux plus attendre !
On s’échange encore quelques répliques, puis Sumeragi prend son pégase.
-Au revoir, mon ami.
-Au revoir, Sumeragi.
Et il s’envole, suivit de près par le pégase de sa femme.
Je soupire. Je suis tellement inquiet, même si je ne veux pas le montrer…
J’espère qu’il ne lui arrivera rien, à cette négociation...
*************************************************************************************
Joyeux Anniversaire, Fuga !
(Et RIP Sumeragi ^^’)