Le Retour de l'Innommable

    

    

    


    
    
- "Orceïn ! "
Il venait de rebondir sur le mur pour éviter les griffes du dragon et était maintenant aux prises avec son souffle de flammes.
- "Quoi ?! Au cas où tu ne le saurais pas, je suis plutôt occupé..."
- "On a un problème..."
- "Ah bon ? Alors un dragon de trente mètres de long, c'est un jouet pour toi..."
- "Idiot ! C'est Kirsche..."
- "Quoi ! "
Il se déconcentra un instant et Smaurg en profita pour essayer de le croquer. Orceïn réussit à réagir suffisamment tôt pour ne pas finir dans le ventre du monstre. Mais il ne s'en sortit qu'en échange d'une grosse éraflure au bras.
- "Lui... Il ose encore nous défier... Je vais me le bouffer... Comment ça se fait qu'il ne soit pas mort d'ailleurs ? Comment a-t-il pu échapper au sort de Kyme ?"
- "Je n'en sais rien. Mais là, il a dressé une protection magique qui ressemble un peu à celle que Gorn savait mettre en place en fonction de la force physique."
- "Il est toujours aussi doué pour piquer les idées des autres lui..."
- "Je n'arrive pas à la détruire et les autres non plus. J ’ignore comment il a réussi à faire ça, mais on ne peut rien faire. Et si on continue à rester bloqué ici, on va finir par mourir écrasé parles débris qui tombent."
Kirsche riait devant eux à gorge déployée, alors que tous essayaient de briser sa protection.
- Alors qui va se faire écraser en premier ? Ça va être follement amusant !
- Ce sera toi ! éructa Seifer.
- Je ne pense pas... Ma protection me protège de tout.
- Si elle est comme ton autre invulnérable barrière, on va vite la détruire alors...
- Je te ferai la peau ! grogna-t-il.
- C'est ça, c'est ça... Je me demande quand même chez qui tu as piqué ça ... C'est pas possible que t'es pu trouvé ça tout seul...
- Grrrr .....
Plus loin, Orceïn sourit.
- "Ne t'inquiète pas, j'arrive tout de suite. Depuis le temps que j‘attends ça... Je vais enfin pouvoir lui faire payer toutes les horreurs qu‘il a commises."
- "Mais comment... ? "
- "On va rire... A mon signal, couchez-vous tous."
- "Tu vas pas...?"
- "Évidement que si. Tu devrais me connaître depuis le temps."
- "Toujours la même chose..." soupira-t-elle.
- "C'est pour ça que tu m'aimes" sourit-il.
Elle transmit le message aux autres, un peu inquiète.
- "Fais attention."
- "Comme d'habitude ! "
- "Justement..."
Orceïn traça une profonde coupure sur le museau de Smaurg qui trilla.
- Hé, gros lézard de seconde zone ! Je suis sûr que tu voles comme un manche à balai ! Je vais te mettre le plus grand vent de ta vie ! Allez, amènes-toi !
Il ne s'agissait plus de traîner maintenant. Orceïn se retourna, courut et sauta par la fenêtre qu'il avait brisé plus tôt en récupérant Orina. Smaurg, furieux, le poursuivit. Pour un dragon, se faire traiter de gros lézard de seconde zone était la deuxième pire insulte. La fierté d'un dragon ne pouvait tolérer qu'on le compare à un simple lézard, lui un être si intelligent. Mais ce n'est pas que ça qui rendait Smaurg si furieux. La pire des insultes pour un dragon était de dire qu'il ne savait pas voler ou qu'il volait mal, ce vol lourd et si particulier qui était l'apanage des dragons. Bref, Orceïn, avec sa délicatesse habituelle, avait mis le paquet et venait de se faire un nouvel ennemi à vie. Smaurg se jeta à la poursuite de l'insolent. Il détruisit le mur et poursuivit le petit humain qui le narguait. Ils firent quelques cabrioles avant de se diriger vers l'entrée.
- "Maintenant !!! "leur hurla Orceïn.
Ils se jetèrent tous à terre alors qu'Orceïn fracassa la porte et s'écrasa à terre.
- Je te l’avais promis Kirsche ! cria-t-il.
- Orceïn ? Mais que...
Il hurla. Smaurg venait de détruire le mur et arrivait sur lui la bouche ouverte. Un "Gloub" se fit entendre quand Smaurg avala Kirsche. Smaurg continua sa course et démolit l'entrée. Il vira un peu plus loin et revint se poser devant le groupe d'amis. Il se prépara à déchaîner sa tempête de flammes quand une magie de glace vint le frapper au museau. Il releva la tête furieux d'avoir été dérangé dans son attaque.
- C'est moi ton adversaire ! Tu as oublié ?
Smaurg n’eut même pas une seconde d'hésitation. Il s'envola et se posa devant l'insolent en faisant tomber la colonne qui faisait office de pont de fortune dans la lave.
- Fuyez vite I
- Mais et toi ? lui lança Squall.
- Je m'occupe de lui !
- C'est de la folie ! cria Linoa.
- Fuyez, je vous dit ! Vous n'avez rien à craindre ! Je ne mourrai pas aujourd'hui ! Je le jure ! promit-il en tenant le terrifiant monstre à distance respectueuse.
- Allons-y...
- Mais...
- Il a promis... Il reviendra... Il tient toujours ses promesses, c'est pour ça qu'il en fait rarement...
Linoa se tut. Malgré ce qu'elle venait de dire, le visage d'Orina exprimait déjà les sentiments contradictoires qui les habitaient tous. C'était du suicide. Mais Orina avait décidé de lui faire confiance. C'était elle qui le connaissait le mieux. Peut-être avait-il une chance finalement. Linoa céda donc devant la demande silencieuse d'Orina. Elle ne voulait pas qu'on insiste. Ils coururent donc vers la sortie. Seifer emboîta le pas de ses amis en dernier après avoir crié à Orceïn :
- J 'attends toujours ma revanche !
- Je te l'ai promise non ?

*
*          *

- Un grand dragon...
- Merci j'avais remarqué, répondit Laguna au soldat qui venait de lui dire ça. Mais de cette taille... Et qu'est-ce qu'il fait là ? demanda Laguna à Gorn.
- Maître Kyme voulait le dresser, explicita Gorn. Mais il a renoncé. Smaurg, c'est son nom, était trop impétueux pour obéir à quelqu'un et surtout trop imprévisible.
- Je vois... Ton Maître avait vraiment des passe-temps bizarres.
- Et ça, ce n’est rien. Si vous saviez...
- Ça ira merci, coupa Laguna. Vous derrière, préparez-vous ! S'il venait à quitter le château, il pourrait causer de graves problèmes !
- Oui Monsieur !
- Regardez, ils sortent ! cria Müller.
En effet, le groupe de Squall dévalait les marches comme s'ils avaient le feu aux fesses. Ils coururent encore un temps jusqu'à ce que Orina jugea qu'ils étaient hors de danger. Elle s'arrêta, se retourna et hurla mentalement :
- "Orceïn ! C’est bon maintenant ! On est à l'abri ! Sors maintenant ou téléporte-toi ! Mais ne reste pas là, ça va s'écrouler !"
- "Si je sors, il me suivra. Je ne peux pas courir ce risque. Il causerait trop de dégâts à l'extérieur et il serait encore plus dur à arrêter... Ce serait dommage que cette nouvelle paix soit déjà troublée."
- "Mais qu'est-ce que tu racontes !"
- "Ne t'inquiète pas, j 'arrive bientôt..."
- "Dépêche-toi !!!"
- "Oui,oui..."
"Le tout pour le tout", songea-t-il."Il n'y a qu'un moyen d'en finir. Mais si ça rate..."
Orceïn évita l'attaque et s'envola entre les pattes du dragon. Smaurg se retourna en détruisant les murs qui tenaient encore debout. Ses ailes brassèrent l'air pour le soulever. Il s'avança lentement, ayant besoin de quelques secondes pour que son vol devienne efficace. Orceïn avait eu ce qu'il voulait. Il fit demi-tour, fusa vers les ailes et y abattit son katana de toutes ses forces. La lame brisa une des ailes et le dragon tomba en tournoyant, l'entraînant dans sa chute. Smaurg réussit à se stabiliser, mais Orceïn frappa de nouveau. Smaurg chuta à nouveau, il rebondit sur le bord de la brèche et tomba vers le magma. Orceïn se dégagea et s'envola. Le dragon trilla de douleur quand ses chairs commencèrent à brûler. Dans un dernier souffle de haine, il cracha ses flammes qu'Orceïn reçut de plein fouet, le projetant hors du gouffre sans forces. Il avait baissé sa garde une seconde trop tôt. Et cela allait lui coûter cher. Il sentit la terre trembler et levant les yeux, il vit le donjon tomber dans sa direction. Il se tourna sur le dos.
- "Orina ?"
- "Oui ?"
- "Je crois que c'est la fin pour moi. Mais au moins, ce fichu dragon n'embêtera plus personne. "
- "Non tu peux pas". Pas maintenant".
Il sentit la terreur dans sa voix.
- "Désolé, j'ai surestimé mes forces, je ne peux même plus me téléporter..."
- "Non, je t'en supplie, ne me fais pas ça...Ne dis pas ça..."
- "Je t'aime..."
Il leva une barrière mentale empêchant Orina de continuer à lui parler.
- Enfin, je ne vais pas me laisser mourir. Elle doit s'en douter... Mais je préférerais éviter de lui donner de faux espoirs.
Tant bien que mal, il se mit en position assise. Il planta son katana dans le sol et se colla à ce dernier, l'entourant de ses bras et de ses jambes.
- Advienne que pourra...
Le plafond s'écroula.










 




 






NdA :
Bon OK, Orceïn a le beau rôle. Mais vu qu'il n'a rien foutu pendant ces 300 dernières pages, fallait bien rattraper le coup un peu.
Et vi, Kirsche est tenace et fourbe. Fallait bien s'en débarrasser sinon, il aurait causé problème plus tard. Qu'il finisse dans le ventre du dragon me semble totalement approprié :D