Une Folle Course-Poursuite dans la Ville

    



    
    
    Armane avait fait dresser une estrade où Kyros et Ward avaient été attachés sur des croix. Elle donna à Kyern la charge des troupes, se doutant que l'exécution ne serait pas calme. Elle le releva donc de la surveillance d'Edéa et des enfants. Il avait accepté avec plaisir la lourde tâche qu'elle lui avait donné ce qui l'avait fait sourire. Mais maintenant, elle était devant Kyros et Ward sur l'estrade. La foule se rassemblait, tenu à distance respectueuse par une vingtaine d'hommes.
- Alors, vous pensez qu'ils vont venir vous sauver ?
- Ils ont autre chose à faire, maugréa Ward.
- Vraiment ? Pourtant, il n'y a qu'ici qu'ils peuvent attaquer. De plus, avec vous, j ‘ai deux atouts qui devraient les faire agir. Je n'imagine pas que le Président d'Esthar abandonne deux amis, il me décevrait. Il a peut-être dû abandonner sa ville, mais je persiste à penser qu'il ne va pas vous laisser  tomber une deuxième fois. En tout cas, il a intérêt à se dépêcher, l'heure tourne et votre exécution se rapproche.
Les minutes passèrent égales. Rien ne troublait le calme de l'endroit. Même la foule qui s'était amassée devant l'estrade, restait silencieuse. ·
- Il est l'heure...
Elle sortit ses deux sabres ronds et fluorescents.
- Dommage d'avoir à tuer de si bons hommes. Enfin, je n'ai pas le choix.
- Faites ce que vous voulez, ça ne changera rien. Vous mordrez la poussière tôt ou tard, lâcha Kyros, neutre.
Armane avait levé ses épées pour les décapiter en même temps.
- Peut-être... Peut-être pas... En tout cas...
Elle s'arrêta et sourit. Le sourd grondement qui avait marqué sa défaite il y a quelques jours, se faisait entendre. Il n'y avait aucun doute sur son origine. Une Hydre... Elle surgit par-dessus le Palais Présidentiel et s'arrêta au-dessus d'elle, déclenchant une tempête de bruits et de vents.
- Générale ! hurla Kyern pour couvrir le puissant vrombissement des moteurs. On signale trois autres vaisseaux qui ont atterri en différents points de la cité !
- Occupe-toi d'eux ! Moi, j'ai mes invités d'honneur qui sont arrivés !
Kyern bondit dans un Jeep garé au bas de l'estrade et traversa la foule inquiète qui se dispersait rapidement. Armane avait déjà disposé des troupes en différents points de la cité en prévision d'une telle attaque. Elles n'attendaient plus que l'ordre de Kyern. La place était maintenant vide, exceptée Armane et ses hommes entourant l'estrade, Kyros et Ward. L'Hydre entama la dernière partie de sa phase d'approche.
- Alors ! Je vous attend ! hurla-t-elle.
Comme pour répondre à sa provocation, l'Hydre descendit encore un peu, une porte s'ouvrit d'où émergea une corde que Seifer, Squall et Laguna utilisèrent pour toucher la terre ferme. L'Hydre s'éloigna ensuite, ne pouvant atterrir.
- Eh bien... Vous en avez mis du temps. Vous vouliez vous faire beau pour moi ?
- Ben voyons..., grommela Seifer. On va surtout te faire la peau.
Il sorti sa nouvelle Gunblade et Squall en fît de même. Laguna, lui, arma sa Kalachnikov améliorée, qu'il avait faite réviser pour l’occasion.
- Tiens donc, vous les avez finalement récupérés. Voyons voir si vous savez vous en servir.
Elle claqua des doigts et la vingtaine d'hommes bondit sur l'estrade et passa à l'attaque. Le ballet mortel des deux gunblades commença, couvert par le feu nourri de Laguna. Les nouvelles armes allaient au-delà de leurs espérances. En une dizaine de minutes, ils se débarrassèrent de tous les hommes sans grande difficulté.
- Merci pour l'entraînement, sourit Seifer. Mais ça n'a même pas suffit à m'échauffer. J 'espère que tu es prête à y passer toi aussi.
- Je doute que tu y arrives.
- C'est ce qu'on verra.
Pendant ce temps, Laguna faisait sauter les attaches de ses amis.
- Content de te revoir, souffla Kyros.
- De même, assura Laguna.
- Ça va Ward, pas la peine de faire ton muet ! lança Laguna.
- Ça fait plaisir de voir que tu as la forme.
- Merci, mais pour le moment, on a un dernier problème à régler...
- On s'en charge, coupa Seifer. Restez à 1'écart.
- Sûr?
Squall donna son assentiment à son père. Les trois vieux amis s'éloignèrent pour laisser la place au combat.
- On n'est plus dans le coup, soupira Laguna.
- Il faut bien que la jeunesse prenne totalement la relève un jour, soutint Kyros.
- Pour le meilleur ou pour le pire, conclut Ward.
Il se tournèrent et regardèrent le lieu du combat. Aucun des trois combattants n'avaient encore bougé. Au contraire, Armane ne semblait vouloir engager la lutte.
- Vous pensez encore vraiment pouvoir gagner...
- Évidement ! répondit Seifer avec hargne.
- Je ne parle pas de vous, mais de ceux qui sont venus avec vous. Même avec trois Hydres, vous êtes trop peu nombreux pour vaincre mon armée, même avec le soutien de la population. Même si vous me tuez, vous aurez plus perdu que gagné. Le calcul est vraiment très simple.
- Désolé, mais tu calcules mal. Tu as oublié une grosse retenue, contra Squall.
Une grosse explosion retentit du côté de la gare de la ville.
- Que... ?
- Le train... Tu as oublié ? Il va directement de Timber à Esthar. Grâce à lui, nous venons de doubler nos troupes. Alors, qui est celle qui va perdre maintenant ? sourit Squall.
- Je vois... Il faut donc que j'aille soutenir mes troupes et pour cela, je dois me débarrasser de vous ainsi que du président Loire. Votre mort renversera la vapeur. Préparez-vous, jolis garçons,.
- Nous sommes prêts..., affirma Seifer qui voulait à tout prix avoir le dernier mot.
- A vous l'honneur.
- Comme tu veux..., répondit Squall.
  Seifer et lui s'élancèrent vers elle. Elle sourit.

*
*       *

- Major Kyern ! De nouvelles troupes ennemis sont en vue ! Elles viennent d'arriver par le train !
- Quoi !
Il déplia aussitôt la carte d'Esthar.
- Où vont-elles ?
- Vers le Palais Présidentiel !
- Merde ! Il n'y a aucunes troupes sur leur route. Ils sont nombreux ?
- Autant que les troupes que nous combattons. Que fait-on ? Il risque de nous prendre à revers !
- Je ne pense pas. Ils devaient penser qu'il devait rester du monde sur la place de l'exécution et c'est là qu'ils doivent aller.
- Mais il n'y a que notre Générale ! Même si elle est très forte, il est impossible qu'elle puisse tous les battre !
- Exact... Préparez un repli général. Tout le monde devra se diriger vers cette place. De là, nous pourrons leur faire front sans crainte d'être pris à revers et nous pourrons protéger notre Générale. Exécution !
- Oui Major !
Kyern leva les yeux. Devant lui, une féroce bataille se déroulait, équilibrée. S'il voulait garder cet avantage, il fallait réunir leur force contre la multitude. Ses troupes commencèrent à reculer quand l'information de repli commença à circuler. Ce léger repli encouragea les attaques des Seeds qui redoublèrent d'énergie à tenter de percer les défenses ennemis. Mais ces dernières tinrent bon. Irvine qui venait de vider son chargeur sur un soldat un peu trop hargneux à son goût, se méfia de ce revirement soudain, mais il donna quand même l'ordre de continuer les attaques. Une liaison s'établit avec les troupes que Zell commandait. Selphie et ses troupes fusionnèrent quelques instants avec celles d'Irvine. Les deux puissantes années se faisaient sans cesse face dans les rues et les ruelles d'Esthar. Chaque attaque pour prendre un rue nécessitait de longs et difficiles affrontements. Les forces étaient équivalentes, et malgré le fait que les troupes d'Armane avaient tendance à reculer, chaque place et lieux stratégiques étaient durement accaparés. De nombreux pièges étaient posés, ralentissant sans cesse la progression des Seeds.
- On sait où ils reculent comme ça ? demanda Irvine à un Seed à côté de lui.
- Apparemment vers le Palais Présidentiel...
- Merde, ils vont tomber sur Squall et Seifer. Ils vont se faire massacrer. Faut être stupide aussi pour vouloir combattre à deux contre leur cheftaine. Où sont Müller et Linoa ?
- On n'a pas eu de nouvelles d'eux depuis un moment.
- Bon, on va continuer à avancer mais dites à tout le monde d'être prudent sans pour autant traîner. Nos ennemis ne doivent pas nous distancer. Il faut qu'on puisse les rattraper dans la dernière ligne droite. Dites à Selphie et à Zell d'essayer de les contourner par les côtés. Si ça marche, on sera tranquille.
- A vos ordres.
Le Seed partit distribué les informations. Irvine releva son chapeau.
- Une vraie partie de plaisir..., mâchonna-t-il

*
*       *

- Alors ?
- On devrait réussir à passer Major. On a réussi à retenir l'armée arrivée par le train. Mais nous n'avons que peu de temps.
- Donnez le signal.
- A vos ordres, Major.
Quelques instants après, un long sifflement parcourut l'armée d'Armane. Tous les hommes abandonnèrent le combat qu'ils faisaient et, tournant le dos, à l'ennemi, coururent de toutes leurs forces vers le Palais Présidentiel, mené par Kyern.
- Bordel ! jura Irvine. Poursuivez-les vite ! Il faut les rattraper ! Ils ne doivent pas s'échapper !
Toutes ses troupes bondirent en avant au pas de course. Zell et Selphie réagirent rapidement eux aussi. Une course-poursuite endiablée parsemée de quelques accroches et escarmouches entraînant plusieurs milliers d'hommes, parcourait une bonne partie d'Esthar vers un seul but : arriver le premier sur la place de l'exécution.
 

*
*       *

    Seifer, Squall et Armane combattaient avec acharnement. Les nouvelles armes étaient diaboliquement efficaces. Elles encaissaient tous les coups d'Armane sans trembler. Les fixations des armes avaient été élaborées de telle sorte qu'elles absorbaient une grande partie des chocs des attaques, permettant à leur utilisateur de moins se fatiguer. Mais quand c'étaient eux qui attaquaient, les fixations s'enchâssaient et se bloquait pour rigidifier l'arme et augmenter sa puissance destructrice. Une technologie de pointe inégalable en ce monde. Même les balles de ces déifiantes Gunblades explosaient phénoménalement à l'impact. Mais elles étaient malheureusement inutiles ici, Armane les évitant sans cesse. Ses armes étaient tout aussi impressionnantes que les leurs. Elles arrêtaient tous les puissants coups des Gunblades sans flancher. Chaque parade, chaque coup porté arrachait des torrents d'étincelle à toutes les armes. Aucun des combattants ne relâchaient son attention. Mais leur concentration fut perturbé par un grondement sourd qui s'approchait de plus en
plus. Ils s'arrêtèrent, intrigués. Squall jeta un coup d'œil vers Armane, mais elle aussi semblait perplexe. Soudain, l'armée d'Armane surgit devant eux, dévalant la grande rue à toute vitesse.
- Qu'est-ce que vous faites là ! gronda Armane quand Kyern fut à portée de voix. Vous devriez être en train d'écraser leur armée !
- Nous sommes venus vous protéger ! Des troupes ennemies faisaient route vers vous et...
- Et alors ? coupa Armane. Vous croyez vraiment qu'une simple armée puisse avoir raison de moi ? Les seuls qui pourraient éventuellement représenter un danger pour moi, sont déjà ici. Le reste n'est que futilité...
- Mais... Seule, même si vous êtes très forte, ils auraient fini par vous battre grâce à leur nombre. Je ne peux permettre que vous couriez un tel risque, nous sommes tous là pour vous protéger et...
- Attention ! Ils arrivent !
Kyern se retourna. Par le chemin qu’il avait fait prendre à son armée, Irvine accompagné de Quistis qui venait de le rejoindre et leurs troupes arrivaient. Sur une rue à droite, surgit Selphie et Zell avec toutes leurs armées et pour conclure, Linoa, Raijin, Fujin et Müller arrivèrent par une rue sur la gauche avec toutes leurs troupes fraîches.
- Prenez tous position ! hurla Kyern. Nous allons leur montrer ce que nous valons ! Pour notre Générale Armane et pour notre Maître Kyme !
Un torrent d'exclamation le soutint tandis que tous ses soldats dressaient une impressionnante forêt d'armes. Leur détermination était totale mais en face d'eux, les soldats galbadiens, esthariens et les Seeds balambiens n'avaient que peu de chose à perdre si ce n'était leur vie. Ces derniers restèrent immobiles, attendant les ordres. Une chape de plomb se posa sur la place. Tous s'observaient avec attention. Le moindre bruit inattendu provoquerait l'hallali totale, sans pitié.
- Si ça continue, ça va tourner au bain de sang, maugréa Seifer.
- C'est sûr... Et je ne vais pas le permettre.
- Hein ? s'étonna-t-il.
- Ça suffit ! cria Armane.
Nombreux furent ceux qui furent surpris, alliés comme ennemis. Sa voix claire et forte portait bien plus loin que sa taille ne laissait supposer.
- Écoutez-moi tous ! Je ne veux pas de morts inutiles ! Et ce combat en provoquera beaucoup trop à mon goût ! Alors voici ce que je propose ! Je défie Squall Leonheart, votre chef, et Seifer Almassy, le beau gosse, en duel ! Nous continuerons le combat que nous avons commencé ! Les troupes du ou des perdants devra se rendre sans effusion de sang ! Évidemment pour cela, il faut que les deux défiés acceptent les conditions du défi !
Seifer avait haussé le sourcil de s'être fait traiter de beau gosse devant tout le monde, mais en voyant l'interrogation muette de Squall qui le scrutait, il répondit par l'affirmative, acceptant que le fardeau de la destinée de la vie de plusieurs milliers de personne soit mis sur ses épaules. Il ne pouvait pas se permettre l'échec maintenant.
- Nous acceptons évidemment. Autant éviter les morts inutiles.
- Bien. Que personne n'intervienne dans ce duel ou il y perdra la vie !
Elle se tourna vers eux et ajouta d'une voix plus calme, en souriant et en les pointant d'une de ses épées :
- J 'espère que vous êtes prêts à vraiment commencer le duel. Jusqu'à présent, ce n'était que de l'échauffement pour moi. Il va être temps de sortir le grand jeu.
- Évidemment ! lâcha Seifer qui mourrait d'envie d'en découdre à nouveau.
- Pour sûr..., surenchérit Squall plus posé.
Les trois adversaires se mirent en position de combat et se préparèrent au duel.
 








 





 

NdA :
C'est là que je me rends compte que je n'ai quasiment rien dit du combat des rues. Pas grave, l'heure du duel va commencer !