Kyme - Partie 2 - Vie Tranquille à la BGU

Chapitre 3 : La vie de chacun

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:48

 

La vie de chacun

 

 

Selphie marchait dans le cimetière de T.G.U. Chaque tombe la faisait souffrir d’avantage. Elle regrettait qu’Irvine ne soit pas là. Même s’il la faisait sortir de ses gonds à chaque fois qu’elle le voyait, elle ne pouvait s’empêcher de continuer à l’aimer. Et maintenant, il aurait su la réconforter. Mais il était à Galbadia, à la G.C.U.. Elle ne le verrait pas avant un bon bout de temps. Sa seule consolation était que la T.G.U. était enfin réparée. Les ouvriers d’Horizon avaient été difficiles à convaincre, mais le goût du travail les avait fait quitter leur ville adorée et ils avaient encore une fois fait des merveilles. Le travail qu’ils avaient dû abattre était faramineux et ils n’avaient pas lésiné sur les moyens. Ils s’étaient encore montrés dignes de leur réputation. Ils avaient été de plus soutenus par la technologie très avancée d’Esthar, qui les avait très impressionnés. Plusieurs ouvrier d’Horizon était même partis à Esthar pour découvrir toutes les merveilles technologiques de la ville. Toujours est-il que maintenant l’université trabienne était en parfaite état de marche. Elle pouvait même se déplacer comme la G.C.U. et la B.G.U., car son moteur mobile avait été remis en état. Contrairement à ce qu’elle pensait, la G.C.U. n’avait pas trop subi de dégâts lors de l’attaque contre la B.G.U. et elle avait pu être remise en route rapidement. Le proviseur Martine y avait d’ailleurs récupérer son poste. Finalement, ils auraient pu tous vivre en paix, s’il n’y avait eu le sinistre présage d’Orceïn et Orina. Elle tourna sa tête vers le dôme réparé de son université. Si seulement les missiles galbadiens ne l’avaient jamais touchée...

- Selphie ?

Elle se retourna et aperçut Eméra, sa meilleure amie, qui venait vers elle.

-Oui ?

-Qu’est-ce que tu as ?

- Rien, rien, je pensais juste.

- Selphie, tu n’as rien à te reprocher, affirma son amie.

- Mais de quoi tu parles ? fit semblant de s’enjouer Selphie.

- Je te connais suffisamment pour savoir à quoi tu penses, contra Eméra. Tu as déjà fait beaucoup. Sans toi, nous ne serions certainement plus là.

- Oui, mais. . ., protesta Selphie.

-Mais rien du tout, l’arrêta Eméra. Tu as donné le maximum. Ce qui a été fait, a été fait. C’est tout.

-Peut-être, mais quand je suis ici, je me dis que j’aurais peut-être pu être plus rapide, que...

-Et ensuite ? Nous n’aurions jamais trouvé le moteur mobile de la fac. Et les missiles nous seraient quand même tombés dessus. Tu n’aurais non plus pu empêcher leur lancement. Je te le répètes : tu n’as rien à te reprocher.

Selphie soupira.

- Merci Eméra, sourit-elle un peu tristement.

- De rien, c’est normal.

- Bon, qu'est-ce qu'il reste à faire alors ? s'excita Selphie.

- Et si on essayait de faire voler notre T.G.U. réparée ?

- Splendide idée ! s'exclama Selphie, une lueur d'intérêt dans les yeux. 

- J étais sûr que ça te plaîrait, s'amusa Eméra.

Quelques minutes plus tard, la faculté s'envolait dans les désert glacés de Trabia à la joie de tout son personnel, avec Selphie aux commandes. Elle était dirigée par Eméra qui était le pilote officiel de l’université. Elle s’était battue bec et ongles avec son nouveau proviseur, Yaka Hakane qui avait été promu à ce poste car il était l’un des rares instructeurs survivants de la T.G.U., pour avoir ce droit. Yaka Hakane n’avait cédé qu’à la condition express qu’elle obtienne son diplôme Seed dans l’année en cours. Entre les bruyantes réparations et les cours chaotiques, elle s’en était tirée avec brio et elle avait réussi son examen. Selphie avait toujours été là pour la soutenir et l’aider pendant ce cap difficile et Eméra lui en était reconnaissante. C’est pour cela qu’elle avait offert le premier vol de la T.G.U. à Selphie. Elle ne regrettait pas son geste en voyant la mine réjouie de son amie.


 

*

* *


 

Un sourd grondement sortit de son estomac. Décidément, la faim ne le lâchait pas. Mais pour le moment, il ne pouvait rien faire. C’était trop dangereux de sortir chercher à manger. Il se décida tout de même à jeter un coup d'œil derrière l’étagère, mais d’abord, il devait calmer le cri de son ventre en se concentrant quelques secondes. Ceci fait, il risqua un œil avec prudence vers l’entrée de la bibliothèque. Tout était calme. Seule la bibliothécaire le dévisageait d’un air interrogatif. Il se recacha et soupira. Heureusement, il n’avait pas cours aujourd’hui. Il pouvait mettre à profit ce temps gagné.

- Vous cherchez quelque chose ?

Il bondit, terrorisé, croyant avoir été découvert. Mais il se rasséréna vite. Ce n’était que la bibliothécaire qui l’avait aperçu.

- Euh, non, non, c’est bon.

- Mais alors pourquoi restez-vous tout le temps ici ? Depuis que je suis arrivée, vous n’avez pas bougé de place. Vous avez un problème ?

- Heu, ben, en fait, si je sors, je risque de me faire tuer.

- Te faire tuer ? s’étonna la fille.

- Euh, non, non, j’exagère. Mais je risque de gros problèmes, si je me fais repérer. Et ici, elle a peu de chances qu’elle vienne me chercher, vu que je suis un gros fainéant qui ne travaille jamais.

- Elle ?

- Je t’expliquerai plus tard, si tu veux. Mais pour le moment, je dois me faire le plus discret et petit possible.

- Et tu as l’intention de rester caché ici longtemps encore ?

- Le temps qu’il faudra pour qu’elle se calme. Mais je commence à trouver le temps long.

- Et où crois-tu être ? taquina la fille.

- Dans une biblio... Hey ! Pas bête !

- Merci pour la remarque . .. Tu veux de l’aide, où ça ira ?

- Je pense que j ’arriverai à me débrouiller, assura le garçon.

- Je te laisse alors...

-Merci pour l’idée !

- De rien, c’est mon travail, après tout.

GRAOUMPH !

- Mais qu’est-ce que c’est que ce bruit ? se retourna brusquement la fille qui commençait à partir.

-Heu. .. Mon estomac. .. J ’ai rien mangé depuis ce matin, explicita l’étudiant.

- Ah. .. J ’ai bien un bretzel, mais malheureusement, il est réservé.

-Non, laisse, ça ira. Garde-le pour ton petit ami, sourit l’étudiant.

-Comment tu sais que c’est pour lui ? s’étonna Taranne.

- Une intuition. .. Tiens, je vais lire ça ! " Non-Non au pays des innocents". Ça devrait calmer ma faim.

- Je n’en serai pas aussi sûre. ..

-Taranne ? T’es pas ici ? provint une voix de l’entrée de la bibliothèque.

-Excuse-moi. ..

- Mais je t’en prie, répondit le garçon en se plongeant dans son livre.

Mais malgré lui, la faim commençait à revenir. Il écouta distraitement ce qui se passait à côté, tout en continuant à parcourir son livre pour enfants. Mais le mot "Bretzel" lui fit tilt dans le cerveau. Il ne put résister à la tentation de jeter un coup d’œil. Taranne tendait un bretzel à Zell. L’étudiant lutta pour se retenir. S’il se laissait aller maintenant, il serait sûrement découvert par la personne qui le chassait et la partie de cache-cache prendrait fin. Il mettrait à terre tout ce qu’il avait fait pour échapper à son prédateur. Il devait se retenir. Il devait se contrôler. Mais la faim était toujours là, insidieuse, parcourant sans cesse son corps de son appel, réclamant son dû. Il serra les dents un court instant et poussa un juron. Depuis qu’il avait vu le bretzel, il s’était écoulé une seconde. Et en cette même seconde, son ventre venait de battre sa raison à plate couture. La tornade bleue arracha le bretzel des mains de Zell, avant que ce dernier ne put se rassasier de son mets favori. La tornade s’enfuit sans demander son reste.

-Hey toi ! Rends-moi ça ! cria Zell.

- Famais !

Zell se lança à la poursuite du voleur, mais il n’eut le loisir d’aller bien loin. Au moment où le garçon sortait de la bibliothèque, une batte de base-ball, qu’il ne put éviter, vint le frapper violemment au visage et l’envoya voler en l’air. Zell eut juste le réflexe de se baisser pour laisser passer le voleur au-dessus de sa tête. Ce dernier finit sa course dans les étagères de la bibliothèque. Sonné, il avait du mal à reprendre ses esprits, surtout que les livres qui lui tombaient encore sur la tête, n’arrangeaient pas les choses. Il se frotta la tête pour casser les étoiles qui flottaient devant ses yeux. Il vit enfin qui avait stoppé sa course. Il poussa un long soupir de résignation et de douleur.

- Alors Locke, tu pensais pouvoir m’échapper peut-être ? Tu devrais savoir, depuis le temps que tu tentes ce coup-là pour fuir tes responsabilités, que tu n’y arrivera jamais.

- J ’aurais préféré que tu ne naisses jamais et que nous ne soyons pas de la même famille. Ça m’aurait évité bien des désagréments, articula Locke, le bretzel profondément enfoncé dans la bouche.

Célès se tenait devant lui, la batte dirigée vers sa tête, l’air triomphant.

- Mais je suis là, que tu ne le veuilles ou non ! Et maintenant, tu vas devoir payer !

Locke baissa la tête, totalement abattu.

-Heu... On peut m’expliquer ? s’intéressa Zell, un peu perplexe par la rapidité avec laquelle s’était enchaîné les évènements.

-Cet illustre innocent a mis un bordel monstre dans notre dortoir et s’est enfui pour ne pas avoir à ranger. Mais malheureusement pour lui, je l’ai retrouvé et il va devoir payer pour ce bourrier, sourit sardoniquement Célès.

- Ah. .. Mais il a encore filé, prévint Zell.

Célès soupira et se dirigea sans hésiter vers le comptoir où était Taranne. Elle plongea le bras derrière le comptoir et attrapa par le col Locke, qui finissait discrètement son bretzel. Il se retrouva soulevé encore en position assise.

- Agrû ?

-Tu pensais me tromper avec cette ruse grossière ? Je vais finir par croire que tu me prends vraiment pour une idiote. Maintenant, viens !

Elle le balança sans ménagement par terre et le tira par le col.

-Nooon ! J’veux pas ! Heu... Attends ! J’é... J’étouffe ! Le bretzel. .. Il est coincé !

- Ça t’apprendra ! contra Célès, nullement inquiète par la couleur rouge-violette que prenait le visage de Locke. Après tout, il en avait vu d’autres.

Locke réussit à déglutir difficilement. Sa voix retrouvée, il en profita pour continuer à protester avec véhémence.

-Ouiiiiiin ! Sans-cœur !

Il aperçut alors Zell.

- Désolé pour le bretzel ! réussit-il à crier avant de disparaître, toujours traîné par Célès.

Zell et Taranne sentirent une grosse goutte de sueur leur couler sur la tempe. Zell se tourna vers sa copine, l’air encore perplexe.

- Qui c’est ? Tu les connais ?

-Aucune idée, lâcha Taranne. Mais. ..

Se rappelant quelque chose, elle courut derrière l’étagère que Locke avait heurté et où il s’était caché. Elle en revint furieuse.

- Qu’est-ce qu’il y a ? s’enquit Zell.

- Il a embarqué le livre ! Et je ne connais pas son numéro d’étudiant ! Comment je vais faire pour savoir s’il va ramener le livre ou pas ! Je vais encore devoir me prendre la tête pour essayer de retrouver ce garçon ! Et si on s’aperçoit que j’ai laissé sortir un livre de la bibliothèque sans le consigner, je vais encore avoir des remontrances ! Il faut toujours que ça tombe sur ma pomme ! ! !

Zell sentit une nouvelle goutte de sueur encore plus glacée lui couler sur la tempe.


 


 

*

* *


 


 

Linoa se balançait sur la chaise, impatiente. Elle attendait que Edéa finisse de coucher les nouveaux orphelins, que elle et Cid avaient recueillis. Ellone était aussi avec eux, en train de faire la vaisselle. Après son passage avec Laguna, elle avait pris goût à cette vie et elle était restée ici. Demain, le bateau des Seeds blancs devrait venir accoster près de l’orphelinat. Il y aurait sans doute beaucoup d’animation et la journée serait certainement éprouvante, mais en contrepartie, elle pourra enfin revoir Zone et Watts, ses deux vieux amis de Timber. Ils avaient finalement choisi de vivre une vie de bohème, qui leur allait bien, sur le bateau des Seeds blancs. Avec tout ces remue-ménages, elle n’avait pas beaucoup le temps de s’entraîner à contrôler sa puissante magie, mais seule Edéa pouvait la guider et l’aider dans ce dur apprentissage de sorcellerie. Et Edéa ne pouvait supporter l’idée de rester loin des nouveaux orphelins pendant un long temps. Linoa avait donc dû quitter la B.G.U. et son chevalier. Ce dernier commençait à lui manquer. Mais il était inutile de rentrer à la B.G.U. pour essayer de le voir, car il devait être déjà très occupé. La frustration grandit en elle.

-Linoa ?

Elle se retourna. Edéa était là.

- Nous pouvons commencer ?

-Oui...

Les deux sorcières sortirent et s’éloignèrent pour ne pas effrayer les jeunes orphelins avec l’invocation de leur puissant sort.


 


 

*

* *


 

Les étincelles jaillirent des deux épées. Chaque partie poussa l’autre pour la déstabiliser. Mais aucun des deux ne céda. Ils finirent donc par s’éloigner à distance respectueuse.

- T’es pas très efficace, murmura Seifer. Qu’est-ce que t’as ? T’as toujours pas digéré le sermon de Quistis ?

- Hein ? N’importe quoi. .. Je vais parfaitement bien. Je réfléchissais, c’est tout.

-Aaaaah, tu te sens d’humeur pensive aujourd’hui. Eh bien, je vais te forcer à ne pas penser. T’es nul pour ça. Alors, t’as plutôt intérêt à te préoccuper du combat, si tu ne veux pas avoir des bobos. . ., lança Seifer en levant Hypérion.

Pendant cinq bonnes minutes, Seifer sut faire oublier à Squall ses pensées et il se battirent violemment, échangeant de terribles coups.

- C’est bien ce que je disais. .. T’es plus efficace quand tu ne penses pas, ironisa le blond.

- Au moins, moi je pense ! rétorqua Squall. Avec toi, je dois penser pour deux !

- Ah oui , tu penses pour deux ? Et si tu pensais pour moi, à quoi donc tu pensais ?

Squall hésita.

- T’as vraiment pas l’intention de te caser un jour ?

Seifer regarda Squall avec stupéfaction et marqua un temps d’arrêt. Il finit par avoir un grand rire.

- T’as de ces idées lourdes, toi, se calma-t-il enfin. Je te l’ai déjà dit, je ne vis que pour l’épée et, de toute façon, je ne pense pas avoir envie de me trouver une copine pour le moment. Mais pourquoi tu me demandes ça ?

- Hum, rien, mais vu que tu as l’air d’avoir les mêmes goûts que moi en fille, je pense que tu risques de passer à côté d’une des plus belles occasion de ta vie.

- Ça, ça signifie qu’elle te plaît beaucoup et que si t’étais pas avec Linoa, mon petit doigt me dit que tu serais raide dingue de cette fille et que tu lui aurait même déjà sauté dessus. Enfin, n’exagérons rien, avec ta timidité maladive, tu n’aurais sans doute pas su l’approcher, transcrit Seifer.

Squall ne s’attendait pas à un tel retour de bâton. Mais il préféra ignorer l’ironie de Seifer à propos de sa timidité pour essayer de le faire changer d’avis sur les filles en général.

- Tu as raison, mais comme tu l’as dit, je suis avec Linoa, alors pourquoi pas pour toi ?

- Et toi qu’est-ce que tu me donnes pour que je ne dise pas à Linoa que tu louches sur une autre ? répliqua Seifer.

- Vil chacal, maugréa Squall.

- Alors ?

Pour toute réponse, Squall se jeta sur lui de toutes ses forces.


 


 

*

* *


 

- Instructeur Kinnéas, je vous ai déjà dit que je refusais, par Hyne !

Les poings du proviseur Martine s’abattirent avec force sur son bureau. Les fenêtres tremblaient encore de son éclat de voix. Assis à côté, son secrétaire sortit ses boules quiès, habitué à cette scène journalière. En face d’eux, l’instructeur Kinnéas demeurait impassible devant la colère de son chef. Il attendit quelques instants et donna son grand sourire charmeur, très efficace sur les filles. Mais il doutait que cela fut efficace sur son chef .C’est pourquoi il prit la parole, espérant pour une fois, atteindre ses objectifs. Il avait même cherché de nouveaux arguments.

- Mais, proviseur Martine, je suis sûre que les élèves comprendraient mieux ce que je veux leur dire, s’ils étaient placés dans des conditions naturelles difficiles.

-Ça suffit ! Vous voudriez me faire croire que vous faites tout cela pour le bien de vos élèves et non par intérêt personnel !

- Évidemment Monsieur.

-Et comme par hasard, votre petite amie se retrouvera non loin de vous..., contra le proviseur Martine. Pourquoi ne pas aller dans le désert Kashkabald à Centra pour vous entraîner ?

- Justement pour ce que vous venez de dire. En cas de problème grave, nous pourrons toujours nous réfugier à la T.G.U.

- Avec un Seed de votre trempe, il ne peut y avoir de problèmes graves !

-Il faut toujours rester prudent devant l’imprévisible, contra lrvine.

De guerre lasse, le proviseur s’écroula dans son fauteuil à la surprise de son secrétaire qui s’empressa d’enlever ses boules quiès. Jamais il n’avait encore vu le proviseur aussi abattu. Il allait bientôt céder et lui, il allait devoir se préparer à exécuter ses ordres.

-Comme si vous ne me causiez pas assez de problèmes avec votre association, grinça-t-il.

lrvine sourit de toutes ses dents, satisfait. Il prenait enfin l’avantage. Mais il ne fallait pas relâcher la pression. Il s’appuya sur le bureau du proviseur et parla doucement pour obtenir un accord.

-Vous avez tout à gagner à me faire partir d’ici un certain temps, négocia-t-il. Ainsi, sans son chef, mon association sera certainement beaucoup plus calme. De plus, je voudrais ajouter que la T.G.U. est parfaitement prête à nous recevoir. Il ne manque plus que votre ordre.

-Cela fait combien de fois que vous venez me voir ? soupira Martine.

-Je viens vous voir cinq fois par jour depuis presque un mois. Je dois arriver aujourd’hui à la 139°nième fois ! Pas mal, non ?

-Eh bien, votre ténacité est digne du Seed, se résigna Martine. Je vous accorde mon autorisation pour cette sortie. Voyez avec mon secrétaire tout à l’heure.

- Merci, Monsieur, s’inclina lrvine.

Il exécuta le salut Seed, mais juste avant qu’il puisse sortir, Martine le rappela.

- Et tenez votre association à carreaux, s’il vous plaît !

Un nouveau sourire naquit sur les lèvres d’Irvine qui passa la porte. Elle se referma sur son large dos.

-Quel garçon impressionnant, souffla le secrétaire. Non seulement par sa taille, mais aussi par sa volonté. C’est bien la première fois que je vois quelqu’un qui arrive à vous faire céder.

- A qui le dites-vous ! S’il n’était pas notre meilleur tireur d’élite, j’aurais sûrement réussi à le mettre au pas depuis longtemps. Mais il sait l’importance qu’il a pour la faculté et il sait jouer en profiter. En tout cas, je ne peux pas lui reprocher d’avoir réussi à me faire céder. Au moins, on peut dire qu’il a vraiment fait honneur à son grade de Seed A. Mais si seulement il était aussi tenace pour faire ses cours ou d’autres choses qui ne soient pas si futiles. ..

Pendant ce temps-là, le futile Irvine sentait l’euphorie le gagner, la poussée méritée d’adrénaline ne s’étant pas fait attendre. Il se surprit même à chanter à tue-tête au milieu de la G.C.U. sous l’œil étonné des personnes qu’il croisait.


 


 

*

* *


 


 

Seifer, Fujin et Raijin passait de plus en plus de temps en compagnie de Célès et Locke. Squall se joignait régulièrement à leurs rires quand ses disponibilités le lui permettait. Et il tâchait de les fuir le mieux qu’il pouvait, mais Quistis était toujours à l'affût pour le remettre dans le droit chemin. Cette dernière aussi s'invitait dans le groupe même si elle gardait quelques réserves envers les deux plus jeunes. A contrario, elle avait rapidement retissé d’excellents rapports avec les trois ex-membres du conseil de discipline. De son côté, Zell consacrait son temps libre à Taranne et le groupe d'amis. Mais il se sentait systématiquement mal à l’aise avec Seifer. En combat, il n’y avait pas ce problème-là, car chacun était dans ce petit monde, ou alors quand tout le groupe était entièrement réuni, les conversations allaient d’elles-même, il n’avait qu’à lâcher quelques vannes par-ci par-là et à ne pas lui parler directement pour que tout aille bien, mais ici, les conversations étaient directes et il ne pouvait que difficilement échapper à la présence de Seifer. Il ne savait que dire et que faire. Une gêne indissipable lui tournait sans cesse autour, causée sans doute par son enfance douloureuse à cause de Seifer.

Par ailleurs, Zell n’était pas le seul à avoir des problèmes. Fujin ne pouvait s’empêcher d’être gênée par les présences de Célès et Locke, mais elle non plus, ne savait que faire. Jusqu’au jour où Célès, en s’asseyant à sa place habituelle, vit avec stupeur que son terminal était en panne, un illustre innocent ayant renversé de l’eau dessus pour exécuter une basse vengeance. Comme le cours débutait, elle se retint de gifler son abruti consanguin prétentieux de voisin et demanda à son instructeur si elle pouvait changer de place, du fait de la panne "accidentelle"de son terminal. L’instructeur accéda naturellement à sa demande. Elle se rapprocha de Fujin et lui demanda doucement si elle pouvait s’asseoir à côté d’elle.

-Tu peux, lui répondit Fujin sans chaleur.

" Tu peux me dire pourquoi t'as fait ça ? " lâcha mentalement Célès à Locke en s’asseyant.

" Pour que tu brises les dernières réticences de Fujin à notre égard. " marmonna Locke.

" Trouve-toi une autre excuse ! Je pense que c’est plutôt une basse vengeance pour le ménage de l’autre fois ! " rétorqua-t-elle non sans raison.

" Peut-être, mais finalement j’ai sûrement fait ça pour rien."

" Que veux-tu dire ? "

" J’aurais dû me rappeler que tu es nulle pour ce qui est des relations humaines." soupira-t-il.

" Quoi !! "

" Comme si ce n’était pas vrai., ." murmura ironiquement Locke.

" Attends, tu vas voir. . ." grinça sa sœur.

Le reste du cours fut une approche en règle de Célès pour casser les réticences de Fujin tout en suivant avec application les paroles de leur instructeur sous l’œil surpris et admiratif de Raijin et Seifer qui voyait Fujin céder peu à peu. Et ils étaient bien placés pour savoir à quel point c’était difficile de faire changer Fujin. Ils avaient vu ses réticences envers les deux jeunes gens et ils en avaient parlé avec elle, mais ils avaient été incapables de la faire changer d’avis, même si elle admettait parfaitement qu’il n’y avait pas raisons tangibles à cette méfiance. Et maintenant, Célès était en train de faire une chose à laquelle ils avaient eux- mêmes renoncé. A la fin de cours, toutes les barrières de Fujin étaient tombées et Locke ne put que se féliciter de la perversité des plans qu’il mettait en œuvre, surtout quand il en était le grand gagnant. Le groupe de cinq sortit donc de la salle de très bonne humeur. Ils croisèrent, dans le couloir, Squall qui venait aux nouvelles. Ils discutèrent tous ensemble jusqu’à ce que Seifer les quitte en prétextant qu’il avait des "bricoles" à faire. Ses amis froncèrent les sourcils et s’étonnèrent, car ils n’étaient pas habitués à ce que Seifer leur cache des choses ainsi. Alors qu’il partait, Squall lui rappela qu’ils avaient leur entraînement quotidien dans peu de temps. Seifer lui répondit d’un signe de main entendu. Squall, qui pourtant ne se mêle jamais des affaires des autres, ne put s’empêcher de demander discrètement à Célès :

- Alors comment tu le trouves notre Seifer universitaire ?

Célès leva un regard surpris sur Squall qui eut un petit sourire en coin. Mais elle n’eut l’occasion d’étendre sa pensée car un rapide débat se mettait en place pour savoir s’ils allaient ou non espionner Seifer. Ils décidèrent finalement de le laisser tranquille, car après tout, il avait droit à un petit peu d’intimité. Et qui sait peut-être avait-il quelqu’un en vue ? Mais ils en doutaient tous. Ce qui fit ramener Squall à la charge et lui fit souffler doucement à l’oreille de Célès, de façon inaudible pour les autres :

-Ça ne t’inquiète pas ? Même si ça ne me regarde pas, je pense qu’il va falloir que tu fasses accélérer les choses entre vous deux. Si tu veux, je peux t’aider.

Célès, complètement surprise, regarda longuement Squall, qui avait un grand sourire, tout fier de ce qu’il venait de dire. Et soudain, un début de lumière se fit dans son cerveau. Si c’était ce qu’elle pensait, elle connaissait une personne qui allait bientôt souffrir.

" Locke. . ." appela-t-elle d’une voix menaçante dans la tête de son frère.

Ce dernier préféra l’ignorer, se contentant de siffloter innocemment en regardant le plafond et finit par écouter la discussion de Raijin et de Fujin.

" Tu ne perds rien pour attendre. " murmura-t-elle.

Elle allait bientôt vérifier si son intuition était juste et si c’était le cas, son frère n’allait pas échapper à la punition qu’il méritait.

- Excusez-moi.

Le petit groupe se tourna vers la personne qui venait de parler.


 


 


 

NdA :

C'est quand même pratique d'avoir le guide du jeu pour certains trucs parfois.

Laisser un commentaire ?