Mais tu fais c'que tu veux mec!
Chapitre 1 : Mais tu fais c'que tu veux mec!
890 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 04/11/2024 08:05
Dans un bar, deux hommes sont en train de parler autour d’un pichet de bière. Cornelius, le type fûté, apprend à Tyler que son appartement a pris feu après l’avoir appelé. Un véritable drame pour lui qui expliqua à l’autre homme qu’il allait bientôt être complet au possible. Tyler le regarde puis rit alors que Cornelius ne le comprend pas. L’homme à la veste en cuir commence par lui poser une question, une simple question.
«Un duvet tu sais c’que s’est?»
L’homme au costume classe lui répond en disant tout simplement que c’est une couette rembourrée. Oui, tout bêtement. Il se lance alors dans une explication, expliquant qu’ils ne sont que des consommateurs.
«Nous sommes des consommateurs, nous sommes des sous produits d’un mode de vie dev’nu une obsession.»
Il continue ensuite jusqu’à ce que le brun lui pose une question:
«Madame Propre?»
«J’emmerde Madame Propre! Madame Propre elle est en train d’astiquer les cuivres du Titanic! Tout est en train d’couler mec! Alors merde, j’emmerde tes canapés à motifs strines à raillures vertes bordel! Moi j’te dis ne sois jamais complet! j’te dis arrête d’être parfait! J’te dit qu’il faut évoluer et que c’qui doit arriver arrive! Mais c’est mon avis, j’peux m’tromper… P’tetre que c’est une vraie tragédie…»
Cornelius pouffe, amusé en appréciant la philosophie de vie dont fait preuve le blond. Seulement il s’accroche toujours à ses biens partis en fumée. Tyler lui rétorque:
«Les choses qu’on possède finissent par nous posséder…»
Sur ces mots Tyler s’hydrate avec quelques gorgées de bière. Cornelius sait qu’il ne fait pas le poids face à l’homme en veste en cuir. Cette homme a clairement dépassé les besoins des artifices que la société nous force à avoir sous peine d’être considéré comme un paria, le mouton noir du troupeau mais… Le mouton noir n’est-il pas le mouton à suivre pour se débarrasser de tous ses apparats. Oui mais… Non, le peuple a bien trop peur de se dévier de la route à emprunter qui s’appelle la société. Pourtant c’est ce que va proposer Tyler à l’homme au costume.
«Nous vivons dans un monde basé sur l’argent, la consommation, la superficialité. Tout le reste qui détruit un peu plus l’endroit où nous vivons… Si la vie nous a mis là ce n’est pas pour rien, alors autant la vivre. Mais pourquoi? Là est la grande question, mec! Nous la vivons pour quoi au juste? Pour tous les soirs rentrer chez nous après avoir fini notre journée de boulot merdique? Pour qu’après avoir bossé, faire ces gestes machinaux qui sont de conduire et tourner la clé dans la serrure. Retournant dans notre appartement pourri qui nous sert de nid douillet? Et après?!Ouais après? On y trouve quoi dans cet appart’? Un salon avec un canapé déglingué qui grince quand on s'assoit dessus. Dans la chambre un lit qui tient à peine sur ses pieds… Un frigo presque vide dans la cuisine où le cliquetis de la goutte d’eau du robinet qui fuit se laisse entendre? Mais non! C’est pas le plus important! Dans ce cocon on y trouve un attirail. Un attirail de quoi? De déchets technologiques bien sûr! Tu vois l’genre? Ce genre de déchets qui droguent notre existence, qui sont devenus indispensables à notre vie. Ce qui nous enferme dans un monde virtuel. Nous ne le disons pas mais nous sommes accros, nous sommes dépendants de toutes ces merdes.Certaines encore parmi tant d’autres. Ces merdes qu’on nous sert sur des plateaux d’argents. C’est la vie, aussi superficielle soit-elle devenue… Regarde! Tout est fait pour que nous consommions. Les pubs pourrissent le paysage de la ville, de la télé. Ce que nous voulons c’est avoir plus de cinq cent chaînes de télévision pour nous abrutir le cerveau. Tu ne peux même pas te permettre d’être un ermite! Tu dois bosser pour gagner de la thune et la dépenser au profit des grandes enseignes. C’est pathétique tu trouves pas?»
Le blond s’allume une clope et tire une latte dessus alors que le brun le regarde en se rendant compte que Tyler disait peut être la vérité. Non… Elle l’était, mais ça le concernait, il faisait partie de ces gens donc admettre qu’il était accro et que c’était pour ça qu’il voulait être complet au possible. Oui, même le blond l’avait dit «Nous ne le disons pas». Il soupira en buvant et finissant sa bière, prenant le pichet de bière pour se resservir ainsi que resservir l’homme à la veste en cuir. Alors comme ça il fallait qu’il se détache de tout ça? Mais, c’était plus facile à dire, à penser qu’à faire. Enfin, Cornelius s’avoue intérieurement que c’est une question de volonté, tout comme arrêter la clope ou encore l’alcool.