Celui qui défie le Diable

Chapitre 1 : Celui qui défie le Diable

Chapitre final

2547 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/07/2024 22:13

Notes: Chacun des lieux se trouvent approximativement dans le même périmètre.


Heure: 19h45/ Lieu: Épicerie/ Personnages: 6 = Le caissier, sa femme, sa petite fille/ Lucie/ Deux jeune hommes


C'est tout à fait vrai, je vis à nouveau. Le retour des vacances, le début de l'été, vous savez déjà qu'il est inutile d'essayer de me joindre. Je suis quelque part en ville en train de profiter de choses simples. Fraises Tagada ou bien Arlequins ? La saveur d'une fraise est supérieure à un arlequin, mais les fraises deviennent rapidement écœurantes. Quatre euros cinquante ? On ne peut plus rien acheter de nos jours. Avec des prix pareils, on croirait que j'ai le pouvoir d'achat d'une milliardaire. Pas la peine de me demander si " ça sera tout ? " n'aggravez pas la situation.


ZZZBANGGGG ! La porte d'entrée de l'épicerie venait de voler en éclat. En même temps que cinq hommes cagoulés et armés jaillirent dans la supérette.


  • " Fermer vos gueules ! Je veux voir tout le monde par terre, sinon ça part en couilles !


Deux des cinq hommes bondirent du côté du comptoir et molestèrent le gérant à coup de matraques avant de vider sa caisse. Un troisième sillonnait dans les rayons, afin de vérifier le nombre de témoins à l'intérieur du commerce. Deux garçons étaient allongés par terre les mains sur la tête :


  • C'est bien les petits, restez calmes. Sinon, je vais devoir me servir de mon jouet.


Le bout de sa matraque glissa le long du dos d'un des garçons qui ne put se retenir de crier.


  • Numéro 3, tu peux revenir, je l'ai trouvé.


  • On se dit à plus tard les garçons, souffla-t-il avec une pointe de malice avant de se tourner vers son camarade. C'était le rôle du Numéro 6 d'informer notre intermédiaire. Personnellement, je me passerais bien d'avoir affaire à ce gars-là. Numéro 4, Numéro 5 à vous l'honneur.


  • Numéro 4, tu peux commencer à ouvrir la trappe.


Pendant que les Numéros 4 et 5 s'exécutaient, les deux hommes qui s'étaient jetés sur le gérant lui ordonnèrent d'allumer la télévision :


  • " On vient d'apprendre qu'un braquage s'est produit il y a quelques instants, dans le pôle commercial du Quartier Des Mercis. La Banque Dalérac a été laissé sens dessus dessous par un groupe armé. On rejoint tout de suite sur place notre correspond Pierre-Alexis. Pierre est-ce que vous avez des détails sur la situation ?"


  • " Écoutez, je suis en face de la banque, et ce que l'on voit d'ici n'est autre que le chaos. Plus de trois morts, deux otages et une dizaine de blessés qui se trouvent encore à l'intérieur de la banque. Ce que l'on sait pour l'instant, c'est que les malfaiteurs ont pris la fuite au sein d'un véhicule qui déambulerait encore dans les rues. Mais on ne connait pas leurs véritables intentions en ce qui concerne les otages ni le montant du butin dérobé. Plusieurs unités de police sont déjà à leurs recherches… " 


Cette nouvelle ravissait le groupe armé à l'intérieur du commerce.


Heure: 19h52/ Lieu: Avenue des Roussillons - Personnages 3 = Un père, une mère, un fils


Nous sommes sortis en famille. Aujourd'hui, Papa et Maman ne se font pas la guerre. Il y a pleins de monde dans les rues. Ils ont l'air contents. En tout cas, moi, je suis content.


  • " Allez viens ici Ethan. On va commander à manger avant de retourner dans la voiture.


  • Dis Papa, est-ce que je pourrais conduire la voiture sur l'autoroute ? "


Le rire n'eût même pas le temps de s'installer que la famille fut broyée par un camion qui déboulait à toute vitesse.


Heure: 19h52- Lieu: Hôtel de l'Orme au Charron- Niveau: Rez-de-chaussée


Pourquoi c'est toujours aux mêmes à qui on demande de faire des heures supp'?


  • Priscillia, je te laisse l'accueil quelques instants, je vais faire mon tour.


Non, sérieusement pourquoi je me sens aussi persécuté dans ce milieu ?


  • "Monsieur ! Monsieur !


Putain, quoi encore !? Je peux même pas faire mon tour tranquillement ?


  • Oui, Monsieur qu'est-ce que je peux faire pour vous ?


  • Oui, on m'a dit que le bar est fermé, je ne comprends pas puisque j'ai appelé avant de venir "


Mais regarde un peu ton accoutrement, tu croyais vraiment qu'on allait de laisser y accéder.


  • J'aimerais que vous me rameniez deux bouteilles de ***, dit-il en tendant une somme tout à fait alléchante.


Les pourboires ! Oui ! Voilà mon élixir ! Bah quoi ? Vous pensez que celui en haut de la pyramide se gêne pour détourner des millions ?


  • Par contre, je vais vous demander de m'attendre ici. Pour éviter tout malentendu avec mes collègues, je vous conseille de prendre cette sortie…"


C'est ainsi qu'il tourna les talons et se noya dans les différentes chambres froides du restaurant. Le métier faisait que les relations humaines étaient mises au second plan. La majorité des paroles prononcées étaient des ordres qui devaient être exécutés par celles et ceux hiérarchiquement inférieures. C'est pourquoi, il aimait lors de ses tours rappeler à chacun de ses équipiers qu'ils étaient faits de chair et de sang.


  • " Hey, Hey, la cuisine !


  • Ahaha ! On s'est même pas vu de la journée ! Alors comment tu vas ?


  • Comme d'habitude à cette heure-là, les jambes commencent à devenir lourdes. Et toi ?


  • Rush après rush, ils nous ont pas laissé un moment de répit aujourd'hui. C'est qui ça derrière toi ? Un nouveau ?


L'homme qui lui avait acheté les bouteilles l'avait suivi en toute discrétion. Encore plus étrange, il s'était muni d'un masque et d'une charlotte de cuisine.


  • Mais qu'est-ce que tu fais ici ! C'est réservé au personnel !


Tout d'un coup toute la salle devient silencieuse. On arrête tout. Les seuls bruits perceptibles sont ceux de l'eau qui bout ou bien de la viande qui crépite. BAM ! BAM ! L'homme masqué tira deux balles en l'air. Chacun à son tour, on se mit à abandonner notre poste en fuyant vers la sortie.


Heure: 19h55/ Lieu: Épicerie/ Contexte: L'un des cinq hommes au téléphone avec "l'intermédiaire"


  • " Allô, oui, on l'a trouvé. Comme indiqué, au niveau de la bouche d'égout. Le Numéro 4 a réussi à déchiffrer le premier code, mais il semblerait qu'il y en ait un second. D'accord. Numéro 4 le code est *** ".


Jusque-là personne au sein de la supérette n'avait été capable de saisir entièrement l'échange entre les deux hommes. Pourtant, tous sans exception entendirent résonner le mot " Parfait " s'échapper de la bouche de l'intermédiaire. Tout de suite après, des flammes s'élevèrent sur tous les points de l'épicerie dévorant lentement, mais surement tout ce qu'il y avait de vivant dans le périmètre. Dans les minutes qui suivirent sous la pluie artificielle de l'alarme trois individus firent leur apparition dans ce qui restait du commerce.


  • " Je m'attendais à un trou béant, enfin bon, il est temps pour nous d'entrer en scène."


Heure: 20h05 /Lieu: Hôtel de l'Orme au Charron/ Niveau: 10e étage/ Personnages : Monsieur le Président, son Premier ministre, des invités de renom et son groupe de sécurité.


Attablé avec un bon nombre de ses riches amis investisseurs, Monsieur le Président n'avait aucun doute de ce qu'il se tramait au sein du quartier d'affaires. C'était son second qu'on avait averti. Monsieur le Premier Ministre qui était accompagné d'au moins cinq membres du groupe de sécurité de la présidence, fit en sorte de discrètement prévenir son supérieur de quitter la table.


  • " La Banque Dalérac s'est fait braquer, il y a environs quinze minutes. On déplore trois morts et une dizaine de blessés. Des unités de polices ont poursuivi les voleurs qui filaient vers l'autoroute. Mais ils ont été dupés, parce que l'argent volé est en train d'être balancés par des individus sur l'avenue.


  • De quelle avenue, tu parles ? demanda le président effaré.


  • Celle juste en dessous de nos pieds. Une voiture s'est encastrée dans un lampadaire sur la rue d'à côté. On a retrouvé à l'intérieur deux passagers qui visiblement ne font pas partie du groupe armé, dans un état d'inconscience. Il a suffi qu'un riverain se rendit compte que le véhicule était rempli d'argent, pour commencer à le balancer. Des centaines de personnes des environs se sont regroupés et envahissent l'avenue entière. Il nous est donc pour l'instant impossible de vous évacuer depuis l'entrée principale. "


Heure: 20h07/ Lieu: Autoroute/ Personnages 2 = Une mère, un fils


  • " Je me disais bien que tu étais trop silencieux ces derniers temps ! Quand j'en ai parlé avec ton père, il ne faisait que de me rassurer " oh, mais il a grandi, tu ne crois pas que tu abuses ? Il n'a plus besoin qu'on soit tout le temps derrière lui pour travailler. Je suis sûr qu'il fera partie des premiers de sa classe". Laisse-moi rire ! Est-ce qu'elle est là avec nous dans la voiture cette fameuse maturité ? Parce que je ne peux clairement pas la voir sur le bulletin que tu nous as pondu !


  • Maman, concentre-toi sur la route. Tu me fais un peu peur.


  • Ne me réponds pas ! Mais pourquoi il me klaxonne lui ! Depuis qu'ils ont fini la construction de ce pont, cet endroit est devenu un vrai nid à abruti. Mais attends ! Il est complètement MALADE !


Heure: 20h10 /Lieu: Hôtel de l'Orme au Charron/ Niveau: 10e étage/ Personnages : Monsieur le Président, son Premier ministre, son groupe de sécurité.



  • " Bien. Même si nous ne pouvons pas quitter les locaux. Installez dans ma chambre tout le matériel nécessaire pour un communiqué. Je vais charger Damien d'écrire un discours à la hauteur du temps que nous disposons. Dans cet intervalle de temps, je veux toutes les unités de police du périmètre sur l'avenue, laissez-les s'échapper. S'il y a des blessés, soignez-les. Il faut à tout prix éviter que le plus grand nombre cède à la bêtise. Je monte tout de suite dans ma chambre me préparer…


La vie est faite de telle sorte que nous sommes constamment bousculés par des imprévus. On se rend rapidement compte que ce qui sépare les forts des plus faibles, c'est leur capacité d'adaptation face à ces imprévus. C'est exactement ce que venait de faire Monsieur le Président. Il était fort. Hélas, ce qui venait de voir était bien trop éloigné de son quotidien, pour qu'il puisse agir en conséquence. Peur, incompréhension et folie submergèrent toutes les personnes du dixième étage. Ils l'avaient vu, ils l'avaient entendu. Un véhicule depuis les airs venait de s'exploser contre les étages juste au-dessus. Avec frénésie tous se ruèrent vers chacune des voies qu'ils considéraient comme une voie de survie, sans se soucier de la vie de celui qu'ils avaient à leurs côtés.


Heure: 20h45/ Lieu: Hôtel de l'Orme au Charron/ Niveau : Rez-de-chaussée/Sous-sol


L'homme qui s'était introduit dans la cuisine avait continué son chemin à la recherche de clefs qui menaient au sous-sol. L'inefficacité de ses recherches le poussa à monter dans les locaux réservés aux cadres. Sans difficulté, il détecta un tableau où étaient suspendues toutes les clefs du service sous le bruit assommant de l'alarme qu'il avait lui-même déclenchée. Une fois, qu'il la récupéra, il s'enfonça aussitôt dans le sous-sol. Cet endroit était à peine éclairé. Il n'avait rien avoir avec le luxe qu'on apercevait à l'intérieur de l'hôtel. Il mélangeait les odeurs d'aliments pourris et de matériau qui n'avaient pas été rénovés depuis des années. C'était au milieu de ce long couloir que se situait l'homme masqué. Deux choix s'offraient à lui, la droite ou la gauche. Mais, il n'eût même pas le temps de choisir qu'un groupe vint à sa rencontre sur sa droite. Ils étaient six. Un premier arrêta immédiatement tout le groupe. Un deuxième se mit instinctivement devant celui qu'ils avaient l'air de protéger.


  • " Qui êtes-vous ? Scanda-t-il en pointant son arme sur l'homme masqué. Tournez-vous entièrement vers moi, abaissez votre masque et videz vos poches !


  • Je ne suis pas sûr d'être capable de faire tout ça en même temps, s'amusa l'intrus en glissant sa main dans sa poche.


  • Sors ta main ! "


BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! BAM ! Les balles sifflèrent depuis la pénombre. Un à un chacun des membres du groupe de sécurité du Président se retrouvaient inerte au sol. Cela ne pouvait être que lui. Après avoir fait exploser l'épicerie. Il s'était jeté dans le trou de l'explosion afin de parcourir la distance qui séparait les deux lieux par voie souterraine. Il était le responsable de chacun des éléments dramatiques qui s'étaient produits jusqu'ici. Ses pas le rapprochaient au fur et à mesure de la lumière, mais Dieu sait à quel point il s'en était éloigné. Cela pouvait aussi se voir dans son apparence, tant son visage était marqué de cicatrices qui avaient modifié la face que lui avait donné le Créateur. Pris de stupeur, le chef d'État ne savait pas de quoi il était véritablement effrayé. Cet affreux visage ou bien l'arme qu'il braquait sur sa cervelle ?


  • " Surprise, surprise. N'est-ce pas là l'une de mes six petites brebis, lança l'homme balafré à l'homme masqué.


  • J'étais persuadé que tu allais tenter de me tuer dans cette épicerie. On dirait bien que j'avais raison.


La voix tremblante du troisième acteur crut pouvoir s'interposer parmi les deux :


  • Écoutez-moi, écoutez…


  • Je vais faire sauter la tête de cet idiot dans trois secondes, dit-il en étranglant le Président d'une main et tenant son arme de l'autre. 1 !


  • Tu es mauvais joueur !


  • Il ne peut pas avoir de perdant s'il n'y a plus de récompense ! 2 !


  • Attendez ! Attendez ! Dites-moi ce que je peux faire pour vous aider ! Je vous en conjure, ne faîtes pas ça ! Pour l'amour de Dieu, je vous donnerais tout l'argent dont vous avez besoin !


  • Tu devrais l'écouter, il pourrait trouver un moyen de nous rendre suffisamment riches jusqu'au restants de nos jours !


  • Et de 3 !!!


C'était sous ses expressions de visage marquées par la peur que des guirlandes et des confettis se posèrent sur le nez de l'homme le plus puissant de tout le pays. Cette vision complètement absurde, mais bien réelle fut la dernière de l'homme masqué. BAM ! BAM ! Deux des complices du balafré qui s'étaient gentiment postés en retrait sur sa gauche mirent fin à cette plaisanterie. Notre protagoniste se mit alors à mourir de rire :


  • Ahahahah ! Alors cela vous a plu Monseigneur le Président ? Détendez-vous ! Oh la la la… Ce qu'il est peureux celui-là. Allez, dites-moi pour vous que faut-il pour rendre un crime parfait ?



FIN - Heure : 21h00




Mot de l'auteur: Ce n'est que de la fiction ne me fichez pas S


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