Cœur sur Papier

Chapitre 10 : Prince Dominic

Chapitre final

715 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/06/2022 23:26

Prince Dominic,

J’ai bien reçu votre dernière lettre et je vous remercie de celle-ci, elle m’a beaucoup touchée. Cela me ravit sincèrement d’apprendre que tout se passe bien dans votre royaume, à Dulcinea, et que vous vous épanouissez à apprendre la flûte en plus du piano, de la trompette et du dulcimer. Vous êtes véritablement un mélomane hors pair.

Je vous remercie également de m’avoir donné des nouvelles d’Annelise et de Julian. C’est émouvant de savoir que leur idylle peut enfin éclore au grand jour, sans se soucier des restrictions d’un autre mariage. Je suis certaine qu’ils sont bien plus apaisés maintenant que la mine de cristaux est grandement exploitée, et que leur royaume redevient florissant, jour après jour. Cela doit fortement rassurer Annelise ainsi que sa mère la reine Geneviève, qui veulent toujours le meilleur pour leur peuple.

De mon côté, tout va bien également. Comme je vous l’ai dit avant de partir, je continue de poursuivre mon rêve pour devenir une grande chanteuse, de le vivre, de le savourer sans culpabilité, sans autre pensée que celle d’en profiter intégralement. Peut-être que je voulais profondément m’échapper comme cela, au fond, pour rattraper le temps que je considère comme perdu, gâché. Et je vous assure, je suis certaine d’avoir fait le bon choix. Cela me fait du bien.

Je serai toujours reconnaissante envers la princesse Annelise, Julian et vous de m’avoir permis de retrouver la liberté que Mme Carpe m’avait dérobée si injustement. Vivre pour moi, en tant que femme et, non en tant qu’esclave, fut un nouveau souffle d’air pour moi. J’ai pu me découvrir, et voir plus loin que la fenêtre de la boutique, voir au-delà du royaume même. Depuis le début de mon voyage, j’ai eu l’occasion de faire la connaissance de nombreuses personnes. Je n’ai jamais été habituée à croiser tant de gens sur le chemin de ma vie, et j’en suis encore parfois bouleversée.

Ce qui me touche le plus Dominic, c’est de pouvoir offrir mon chant à toutes ces personnes, dans tant de villes différentes. Quand je suis debout sur la scène, face à tous ces visages tournés vers moi, m’accordant leur temps et leur attention, je ne peux cesser de songer à la chance que j’ai de vivre cela et je n’ai pas assez de mots pour vous faire part de tout le bonheur que cela me procure. Ma voix s’échappe alors naturellement de ma bouche, de tout mon être, elle s’envole et s’offre à eux. Et ces moments si précieux me semblent en même temps éphémères et infinis.

Vous souvenez-vous de mon amie Bertie ? Nous travaillions ensemble à la maison de couture de Mme Carpe. On se soutenait dans les moments difficiles, quand la pression psychologique qu’elle nous imposait devenait intolérable. Lorsque je lui faisais part mon désir de devenir chanteuse, elle a toujours été là pour m’encourager, m’exprimant la volonté de vouloir venir m’écouter. Lors d’une de mes représentations, il y a quelques jours, j’ai eu l’immense plaisir de l’apercevoir tout devant, installée juste en face de moi. Les larmes me sont montées quand j’ai aperçu son visage heureux et souriant. Elle aussi est libérée, et ça m’a apaisée de la voir ainsi, elle le mérite tant. Elle travaille aujourd’hui à son compte, et les clients affluent. C’est vraiment tout ce que je pouvais espérer pour elle.

Nous allons continuer notre route, avec Wolfie. Mon petit chat chenapan adore également voyager, tout comme moi, et il continue d’aboyer joyeusement quand je m’entraîne à chanter. Je sens qu’il a hâte de revoir Séraphina, le chat d’Annelise, et de vous revoir vous aussi, je crois.

Je vous remercie de m’attendre patiemment Dominic, de me laisser vivre ce rêve si doux. Mes pensées et mon cœur se tournent vers vous.

Erika


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