Les Elémentaires

Chapitre 9 : Premier jour de voyage

3725 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/07/2020 13:09

Bonjour tout le monde !

ENFIN !!! Le retour des Elémentaires ! Ça fait DEUX MOIS que j’écris que de la romance, je vais me frapper la tête XDDD

Vous n’imaginez pas ma joie d’écrire à nouveau cette fic.

Et quoi de mieux pour un grand retour que le chapitre le plus long que j’ai écrit pour l’instant ? Bah c’est parti ^^

(Petite note pour ensorceleurisee : Merci pour l’explication de la queue de poire ^^ Et merci aussi pour ton commentaire sur mon premier OS du Pride Month ! Ça m’a fait très plaisir, je suis contente que ça t’ai plu ^^ J’espère que ce chapitre sera à la hauteur ! Bonne lecture !)

 

Bonne lecture à tous !

 

 

 

(PS : Et devinez qui a complètement oublié de supprimer le chapitre temporaire hier parce qu’elle était trop concentrée sur l’écriture d’un truc ? Bah c’est moi. Hehehe ^^’)

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-…

-…

-…

-…

-…

-…

-Fey ?

La jeune arbre se tourne vers moi, mais sans délier de sa route.

-Oui, Etian ?

-Tu vas bien ? Je demande

-Oui !

Elle sourit.

-Et toi ?

-Je vais bien.

Un silence s’impose entre nous deux. Je lève les yeux au ciel, et continu de marcher. Fey tourne la tête à nouveau, regardant devant elle, et marchant droitement.

Visiblement, elle n’a pas envie de parler… Ou alors elle ne sait absolument pas quoi dire (comme moi). Tant pis.

Ça doit faire plusieurs heures qu’on s’est mis en route vers « un grand puit ».

Fey a un plan. Mais pour aller voir Fajro et arrêter cette guerre avant qu’elle ne commence, je dois aller voir cette… Väle ? Je crois qu’elle s’appelle Väle. Mais puisque Fey ne m’en a pas reparlé, je ne sais pas vraiment…

BREF je dois aller la voir, et pour ça, il faut que j’aille sauter dans un puit pour atteindre la capitale de l’Eau.

Si on m’avait dit un jour que je voyagerais en compagnie d’un arbre armé seulement d’un sac à dos pour aller voir une femme en flotte…

Je lui aurais demandé le même champignon.

Fey marche devant moi, me guidant à travers la forêt. Heureusement pour nous, l’Auvergne est composée à 95% de forêts, alors on peut voyager discrètement.

On n’a croisé personne. Tant mieux. Et la forêt dans laquelle je m’enfonce est à la fois semblable et complètement différente des forêts que j’ai l’habitude de voir. Les arbres sont plus grands et plus gros, les fleurs plus belles… Et en même temps les arbres ressemblent à ceux que je vois régulièrement. Non, vraiment, c’est bizarre.

De toute façon mon sac est rempli de kit de survie. Je peux au minimum survivre deux semaines, au maximum un mois. Et j’ai même quelques pansements au cas où.

Peut être que je reviendrais vite de mon voyage, qui sait ? Je l’espère, sincèrement…

Quoi qu’il en soit, depuis le début de la route, Fey n’a pas parlé. Elle doit être pensive. Elle doit repenser à son village, à Kafflef, son père…

Mais moi du coup, je m’ennuie un peu… J’ai toujours été endurant, j’ai fui de chez mes parents pour aller chez ma grand-mère, et les deux ne vivent pas dans la même ville, alors ce n’est pas la fatigue le problème.

C’est que je n’aime pas le silence. C’est pénible.

Fey n’a visiblement pas envie de parler, c’est dommage… Mais j’en ai marre. Une minute de silence de plus et je pète un câble.

Je réfléchis une seconde. Comment faire…

Je souris. Je sais !

-When you walk away, you don’t hear me say…

Je dodeline un peu de la tête.

-Please, oh baby…

Rien que de repenser à cette chanson, ça me fait vraiment sourire.

-Don’t go…

-Hm ?

Fey se tourne vers moi, mais je n’y fais même pas attention. Je suis trop concentré dans ma chanson.

-Simple and clean is the way that you’re making me feel, tonight…

Elle sourit.

-It’s hard to let it go…

Je reprends une inspiration. Fey en profite.

-Tu fais quoi ?

Je sors enfin de ma torpeur pour regarder Fey. Je lui demanderais bien pourquoi elle me parle tout à coup, mais je préfère en profiter. Je réponds :  

-Je chante !

-… Chate ? Insiste Fey

Elle s’arrête, je m’arrête aussi.

-Non, je chante ! Je reprends

-…

-Chanter ! Tu sais, chanter !

-Euh…

Je réfléchis une seconde. Elle n’a jamais entendu le mot chanter, ça se voit à sa tête. Mais je suis sûr et certain qu’elle sait ce que c’est, chanter. Je la regarde une seconde.

Je suis en train de risquer ma vie pour elle… Enfin, pour l’instant, on a juste fait de la randonnée, mais…

Bizarrement, j’ai aucun regret. Je suis content d’être parti.

-Etian ?

Je secoue la tête. Non mais qu’est ce qu’il me prend moi !

-Désolé, je me suis perdu dans mes pensées ! J’affirme

-Tu le fais beaucoup. Répond Fey

-Je sais, je sais… J’suis un gars pensif.

-Mais tu fais quoi ?! Insiste Fey

-Je chantais !

Bon alors Etian va te frapper un coup c’était ridicule.

-Je… Parlait, avec une mélodie, un rythme…

-Hm ? Oh ! Mélodie !

-Tu connais mélodie ? Je reprends

-Oui ! C’est… Comme ça ?

Elle ferme les yeux, semblant se concentrer, puis toussote. Elle souffle :

-Erif ve veiyu veiviw ke efa offeivuvio ferwev… Kofiel Kiara, erif weryk wuschai verlakael…

Elle… Elle chante ?

A vrai dire, je n’ai jamais entendu quelqu’un chanter ainsi. C’est… Doux. Comme du vent dans des feuilles… Et la voix de Fey est tellement belle comme ça…

Je me frappe un peu la tête. Qu’est ce qu’il me prend à devenir tout guimauve, d’un coup, hein ?! Mais en me voyant, la pauvre Fey s’arrête.

-Ca pas… Te plaire ?

-Oh non, pas du tout ! Je suis juste un idiot ! Je rétorque

-… J’ai bien compris… Chanter ? Elle demande

Je hoche la tête.

-Oui, tu as parfaitement compris ! C’est ça, chanter !

-Yay !

Elle sourit, visiblement fière d’elle. Je souris aussi.

-Et pourquoi on ne chanterait pas tous les deux, en marchant ? Je demande

Fey me regarde, les yeux brillant… Mais se ressaisis vite.

-Mais… Moi pas connaitre…

Elle me regarde avec insistance. Je complète :

-On appelle ça des chansons.

-Chansons. Moi pas connaitre chansons humaines.

-Ce n’est pas grave, je vais t’en apprendre une simple ! J’affirme

-Mais…

Elle me prend la main.

-En marchant ! Elle reprend

-D’accord, en marchant !

Elle sourit, et reprend la marche, sans me lâcher la main. Elle n’est plus devant moi, mais à mes côtés.

-Alors, qu’est ce que je pourrais t’apprendre… Je réfléchis

-Pas chanson avant ?

Il me faut une seconde pour comprendre de quoi elle parle. Voyant mon regard confus, elle lance :

-Que toi chante avant.

-Ah oui !

… Pour une fille qui ne connais pas ma langue, je ne pense pas que « Simple and clean » soit la plus adaptée.

-Non, non, elle est trop compliquée ! On va y passer des semaines ! Alors…

Je souris. J’ai une illumination.

-Je sais !

-Dit moi ! Reprend Fey

-Alors… Répète après moi.

-Hm !

Elle semble si déterminée que c’en est absolument adorable. Je commence :

-1 kilomètre.

-1… Kilomatre.

-Mètre.

-Matre.

-Mèèèèèèètre.

-Mètre !

-Oui, c’est ça !

On se tape joyeusement dans la main.

-Un kilomètre ! Je reprends

-Un kilomètre ! Répète Fey

-A pied.

-A pied.

-Un kilomètre à pied !

-Un kilomètre à pied !

On se met à rire comme des idiots… Mais c’est drôlement agréable.

Je continu à lui apprendre cette chanson pendant des heures et des heures… Enfin, pendant une heure. Puis, pendant des heures et des heures, on la chante. On est seuls, après tout ! Alors pourquoi pas !

Je ne vois même pas le temps passer. Je continue juste à chanter.

-1873 kilomètres à pied, ça use ça use !

Je sens Fey me lâcher la main et me secouer un peu l’épaule.

-Etian ! Il fait nuit !

Je m’arrête de chanter et relève la tête.

Ah bah oui c’est bien la lune dans le ciel.

Elle éclaire une petite clairière dans laquelle on se trouve. Je n’ai même pas besoin de prendre ma lampe torche, c’est la pleine lune et il y a plein de lumière.

Et là, ça me fait un choc. Mes jambes me font horriblement mal, j’ai faim, je suis fatigué… J’ai besoin de me poser… C’est comme si mon corps réalisait d’un coup qu’il était épuisé. Et c’est visiblement pareil pour Fey.

Je remarque enfin qu’elle est légèrement affaissée, à cause de la fatigue. Elle se laisse tomber sur le sol, contre un arbre. Elle balance un truc un peu plus loin.

-Fatiguée… Elle murmure

-Bien, on va faire une pause alors ! Je reprends

Je retire mon sac de mon dos, et en sors quelque chose. Fey se redresse pour le regarder.

-C’est quoi ?

-Un sac de couchage !

Je sors -non sans mal- le sac de couchage bleu de son sac, et le secoue un peu.

-Pourquoi… Commence Fey

-C’est pour que je puisse dormir un peu. Il faut que je me repose, si je veux encore faire de la route demain.

-Besoin… Ca ?

Elle semble me juger… Je lui rétorque :

-On est pas tous des arbres, j’ai besoin d’un minimum de confort ! Je rétorque

-Hm hm…

Elle s’approche un peu, à quatre pattes.

-Et pourquoi… Toi avoir sac ? Elle demande

-Oh…

Je baisse un peu la tête. Elle ne sait pas que mon sac était déjà prêt, c’est même pas la question qu’elle me pose, mais…

-Ça va ? Insiste Fey

-Oui, oui, ne t’en fais pas.

Je souris un peu.

-J’ai un sac parce qu’un humain a besoin de beaucoup de choses pour voyager.

-D’accord.

Elle s’approche encore, et attrape mon visage.

-Et pourquoi… Tu es triste ? Elle demande

-Triste ?

-Triste… Je pas être… Avagle.

-…

Je soupire.

-En fait j’ai toujours un sac de prêt chez moi.

-Hm ? Elle insiste

Non, elle devrait savoir. Peut être qu’elle ne va pas tout comprendre, mais bon. Au moins ça sera dit.

-En fait je me suis enfui de chez mes parents pour aller chez ma grand-mère. Depuis je prépare régulièrement un sac de survie. Si un jour ils reviennent me chercher, je veux m’enfuir, survivre dans la forêt, et attendre qu’ils s’en aillent.

-Je vois.

Elle dit qu’elle voit, mais dans ses yeux se posent des dizaines de questions. Elle n’a pas tout compris… Mais elle n’insiste pas.

C’est gentil, je n’ai pas envie d’insister.

Je souris, et fouille dans mon sac. Marcher autant m’a donné faim. Et je sais que j’ai à manger là-dedans.

Je sors une moitié de sandwich. Je ne sais pas si je voyagerais pendant longtemps, il vaut mieux que j’économise.

Un bon sandwich au saucisson… Miam.

Je commence à le sortir de son emballage, et Fey étudie mes mouvements, sans bouger.

-Tu ne manges pas ? Je demande

-Manger ?

-Tu sais… Pour reprendre de l’énergie !

-Oh ! Nutri… Mets ? Reprend Fey

-Nutriments, c’est ça !

Elle regarde le sandwich.

-Compliqué. Elle lance

-Hein ?

-Compliqué. Pour reprendre nutriments.

-Et comment tu fais, toi ?

-Je vais montrer !

Fey se recule un peu, et se place à côté d’un arbre. Elle place ses mains sur les racines apparentes de l’arbre, et pose sa tête contre le tronc.

Je mords dans mon sandwich. Elle sourit.

-Regarde mes mains.

-Tes mains ?

Je me penche un peu… Et laisse s’échapper un petit cri de surprise.

De ses doigts s’échappe… Des espèces de fils. Comme si des branches poussaient, en fait. Et ses branches viennent se planter directement dans l’écorce de l’arbre.

-Koefen, erlaewi ini e wyller aiw ini yniere ky naerschoffoion i iwallro jireffe enaniel e Kiara.

Je descends le regard pour regarder ses « pieds » aussi. Et c’est pareil, des microscopiques branches sortent, cette fois pour se planter dans la terre.

Fey tourne la tête vers moi.

-Voilà ! Elle lance

-Attends c’est COMME CA que tu te nourris ?!

-Oui !

-C’est tellement… Plus simple.

Je redresse la tête.

-Mais c’est logique, tu es un arbre après tout.

-… Un problème. Murmure Fey

-Un problème ?

Elle laisse s’échapper un petit rire gêné.

-Moi… Peut plus bouger.

-… Effectivement ce n’est pas pratique.

Je mords à nouveau dans mon sandwich. Je prends une bouteille, boit un peu…

-Du coup, à chaque fois que tu dois manger… Je commence

-Je plus bouger. Répond Fey

-Et c’est pareil pour les gens de l’Eau, du Feu et de l’Air ?

-Hm…

Elle penche un peu la tête, réfléchissant.

-Eux vivre dans élément eux. Pas besoin manger.

-Ils ne mangent JAMAIS ??? Je m’écrie

Elle secoue la tête.

-… A la fois c’est super pratique mais en même temps…

Je mords une fois encore dans mon sandwich.

-Je tuerais pour un sandwich au saucisson.

-Au… Au ?

-Saucisson ! Je réponds

-…

-Viande ?

-…

-Cochon ?

-…

-… Groink ?

-…

-Laisse tomber.

Je termine enfin mon sandwich. Fey n’a toujours pas bougé, évidemment. Elle me regarde, souriante.

-Toi faire quoi ? Demande Fey

-Eh bien…

Je m’étire un peu.

-Je pense que je vais partir me coucher. Et toi ?

-Eh bien… Je… Dormir aussi.

-Tu as besoin de dormir ? Je demande

-Pas vraiment.

-Comment ça pas vraiment ?

Elle soupire.

-Pas besoin dormir… Mais je pouvoir le faire. Me mettre en repos. Pour attendre.

-En fait tu t’endors juste pour m’attendre, c’est ça ? Je résume

-Oui !

-… D’accord.

Je souris, et me met dans mon sac de couchage. Ce n’est vraiment pas confortable… Mais c’est mieux que rien.

Je fouille dans ma veste. Il reste UNE chose à prendre. UNE CHOSE que je ne peux pas laisser chez ma grand-mère. UNE CHOSE que je ne peux juste PAS abandonner.

Fey me regarde sortir quelque chose de ma poche.

-C’est quoi ? Demande Fey

-C’est ma peluche !

Je souris en sortant ma petite peluche en forme de lionne. C’est ma petite peluche, que je ne pourrais jamais abandonner.

Vous pouvez vous moquez de moi, allez-y. J’ai 17 ans j’ai une peluche. Mais je m’en fiche complètement. C’est ma peluche, c’est ma meilleure amie, c’est la seule chose que je garde qui m’a été offerte par mes parents.

-Pe… luche ? Insiste Fey

-Tu sais, ce que les enfants gardent pour dormir la nuit ? Pour les rassurer ?

-…

J’aime pas son regard sur ma peluche là…

-JUGE PAS LIONIE !!! Je crie

-Li… Lionie ?

-C’est son nom. Lionie.

Fey finit par sourire.

-D’accord.

-Allez, bonne nuit, Fey !

Je souris.

-Il faut être en forme pour demain ! J’affirme

Serrant ma petite Lionie contre moi, je pose ma tête sur le sac de couchage, et ferme les yeux. J’ai plusieurs astuces pour m’endormir facilement.

Juste avant de m’endormir, j’entends Fey murmurer :

-Vanioke, Etian…

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J’ouvre un œil, puis le second.

Le soleil est levé. Il doit être… Huit heures, environ. C’est bien je ne me réveille pas trop tard… Je pourrais avoir l’heure précise, mais… Je n’ai pas pris mon portable. J’ai vaguement une montre, au fond de mon sac… La flemme.

Je me redresse, et frotte mes yeux. Je m’étire.

-Fey ? T’es réveillée ?

Devant le manque de réponse, je tourne la tête. Fey est toujours contre l’arbre.

Je range rapidement Lionie dans ma veste, et m’approche de Fey.

-Fey ? Feeeey !

Je la secoue un peu, mais toujours aucune réponse. Puis, je regarde ses yeux…

Ses yeux sont complètement vides !

Normalement, de la sève coule à l’intérieur, pour au moins signaler qu’elle est vivante… Mais là non, rien, rien !

-Fey ! Réveille-toi, s’il te plait !

Je n’aurais pas commencé ce voyage pour rien quand même !!! Si un dieu peut m’entendre, s’il vous plait, dites-moi qu’elle est pas morte !!!

Finalement, je vois un peu de sève couler dans son œil, puis de plus en plus. Je soupire de soulagement.

-Hm ? Etian ?

Elle se redresse, et me regarde.

-Un problème ?

-J’ai eu tellement peur, argh… Je souffle

-Peur ?

-Tu n’avais plus de sève dans les yeux !

Fey laisse s’échapper un petit sourire tendre.  

-Oh ! Ça être normal ! Quand moi être… « dormir », sève couler dans arbre.

-QUOI ???

-… Sève couler dans arbre.

-TA SEVE ???

-Oui ?

Je reste en silence une bonne seconde, et sort :

-… Non mais tu as raison c’est parfaitement normal !

-Alors pourquoi toi…

-C’est de l’ironie Fey.

-… Ah ?

En voyant son regard ahuri, je ne peux m’empêcher de pouffer un peu. Je suppose qu’elle ne sait pas ce que c’est, l’ironie…

-Allez, lève-toi, on a encore de la route à faire ! J’affirme

-Hm hm ! Acquiesce Fey

Je lui tends ma main. Elle l’attrape, et je l’aide à se relever.

-Allez, c’est reparti !

-Oui !

Elle me sourit. J’attrape mon sac de couchage, et -non sans mal- le range dans son sac, puis dans mon sac à dos. Je replace celui-ci sur mes épaules, et c’est parti pour la route !

Fey attrape quelque chose, qu’elle a dû poser hier un peu plus loin. Je ne l’avais même pas remarqué… Mais c’est vrai qu’elle a balancé un truc sur le côté.

C’est toujours son journal étrange.

-Qu’est-ce que c’est ? Je demande

-Ça ? Euh… Eh bien…

Elle détourne la tête.

-C’est secret ? Je reprends

-O-oui, secret. Affirme Fey

-Je ne vais pas insister. Par contre…

Je tends le bras.

-Tu veux que je le mette dans mon sac ? Je propose

-Dans ton sac ?

-Ouais, pour ne pas que tu le portes tout le long du chemin. Je reprends

Elle réfléchit une seconde, puis sourit.

-D’accord.

Elle me tend ce journal, timidement.

-Je veux bien. Elle répond

-Bah voilà !

J’attrape le journal, et sans attendre, le range dans mon sac. Je sens son regard sur moi… Me jaugeant…

Je place le journal avec le plus grand soin possible, juste au-dessus de mon sac de couchage, pour qu’il soit bien droit. Je redresse la tête, une fois cette tâche faite.

-C’est rangé ! Tu n’aurais plus à le porter ! J’affirme

-Merci, Etian !

-Attends, comment on dit merci dans ta langue, déjà ? Je demande

Elle semble ravie à l’idée que je veuille apprendre des mots de sa langue. Sa sève brille.

-Vanioke !

-Vanioke ? Je reprends

-Vanioke ! C’est merci, Vanioke ! Elle affirme

-Alors… Vanioke !

On rit bêtement tous les deux. Et ça me fait un nouveau mot !

Fey me prend la main, et me guide dans la forêt. Sa main est toujours aussi rugueuse… Mais je me sens pris d’un élan de courage, et la resserre en retour.

Fey me sourit. Elle serre la main un peu plus fort. C’est une réussite !

On continu à marcher pendant longtemps. On chante, on parle, c’est drôlement agréable.

On ne parle pas de grand-chose. Elle ne veut pas me parler de son village, elle doit encore être triste d’être partie… Et je ne parle pas de chez moi non plus, ça me fait repenser à ma grand-mère et…

Du coup on parle pour ne rien dire.

-Tu espionnes souvent les humains ?

-Vous manger beaucoup ?

-Tu aurais aimé être une autre plante ?

-Quoi être… wouifi ?

-Qu’est ce que tu aimerais faire si tu étais humaine ? En premier ?

-Toi vouloir être quelle plante ?

Je la regarde. C’est une jeune fille arbre extrêmement courageuse.

J’aime bien lui parler pour ne rien dire. J’apprends qu’elle aime les fleurs et les arbres, qu’elle espionne les humains le plus souvent possible, ce genre de chose…

Rien sur le village des plantes, bien sûr. Elle ne le veut pas encore.

Et grâce à elle, me voilà dans un long voyage… Ou peut-être qu’il sera plus court que prévu. Qui sait ? Quelque part je l’espère, mais d’autre part…

J’aimerais rester avec Fey le plus longtemps possible.

Aussi guimauve que ça puisse paraitre.

Mais hey, c’est mon histoire, et j’aime bien la guimauve. Je fais ce que je veux.

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