Enquêtes à Mytoss

Chapitre 10 : L'Héritage des Hérités #2

964 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/04/2019 17:01

<< -Je vais chercher les clés, dit Elvis.

-On n'a pas le temps de tergiverser. Sam, enfoncez la porte.

-Mais...

-On ne discute pas ! >>


L'enquêteur s'exécuta, armant son épaule. PAN. Rien, la porte n'avait pas bougé. PAN. Le loquet commençait à céder. PAN. Ça y est ! La porte était enfin ouverte.


Sur le sol de la tour s'étendait un corps. Un cadavre. Un macabé. Appelez cela comme vous voudrez. Toujours était-il que quelqu'un était mort. Une jeune fille, blonde, la trentaine. Sa chemise blanche arborait maintenant des couleurs rougeâtres. Les enquêteurs s'élancèrent sur le corps sans vie et appelèrent l'équipe scientifique. Une dizaine de minutes plus tard, celle-ci arriva. Durant toute l'opération, Elvis était resté à l'arrière, sans bouger. Après avoir examiné la scène de crime, ils n'avaient trouvé aucun indice, à part un clou rouillé planté dans un des créneaux de la tour, près de la porte.


<< -Bon, la victime a été tuée de deux coups de couteau ou autre lame, dit Mounio. je serais en mesure d'identifier ça plus précisément après l'autopsie. La carotide a été tranchée net. Le coup était précis et décisif. Elle s'est vidée de son sang en quelques secondes. je ne voudrais pas m'avancer ou faire des hypothèses sans aucun sens, mais je dirais qu'on a à faire à quelqu'un d'entraîné. On dirait qu'il savait ce qu'il faisait.

-Bien, une idée de l'heure de la mort, l'interrogea Sam.

-Au vu de la rigidité cadavérique, je dirais il y a 20 minutes maximum. Là encore, j'en saurais plus après l'autopsie. >>


Le gardien avait fini par redescendre. Les enquêteurs repartaient eux aussi tandis que Mounio continuait ses examens préliminaires. Ils revinrent dans le salon, où tous attendaient la suite des opérations. Mme Rafkos tenait toujours sa tasse de thé. Elle n'avait rien bu. Son aide-soignant s'acharnait à essayer de lui en faire boire, ne serait-ce qu'une gorgée. Rien à faire. Têtue la vieille.


<< -Mme Rafkos, vous me voyez désolé de vous annoncer cela mais... commença Albert.

-Ma fille est morte, finit la vieille femme.

-Comment le savez vous ?

-Je l'ai senti, je suis peut-être vieille mais pas encore sénile. Un vide s'est créé en moi, j'ai tout de suite compris. >>


Alors que les enquêteurs essayaient de comprendre, l'équipe scientifique passait derrière eux, transportant le cadavre de Vala Rafkos, emballé dans un sac mortuaire. Alors qu'ils avançaient, Léa, en sanglots, s'élança sur la civière. Rattrapée de justesse par son frère Tim, elle alla se blottir au creux de l'épaule de ce dernier. Lui, retint quelques larmes. L'auxiliaire de vie n'eu aucune réaction. Peut-être connaissait-il mal la victime. La femme du gardien ne put se retenir plus longtemps. Son mari, lui, arborait un visage blême, sans expression.


<< -L'un d'entre vous a-t-il vu l'assaillant ? demanda Maria.

-Non, dit Nimue. Tout s'est passé si vite. On était rassemblés dans le salon, sauf Vala, qui était dans la tour pour faire des photos. Elle adorait la photographie. Puis l’électricité a coupé, on s'est retrouvés dans le noir. Il y a eu un claquement de porte et un cri venant de la tour. Et plus rien, pendant quelques minutes. La lumière a fini par revenir, nous étions tous à nouveau tous là.

-Vous dites donc que personne n'a bougé d'ici ?

-Personne, s'empressa de répondre Mérida.

-Une dernière chose Monsieur Ikosa, continua Albert. Vous êtes gardien et homme à tout faire ici, c'est bien cela ?

-Oui, mais...

-Vous devez par conséquent savoir pourquoi l'électricité a coupé.

-Oh... Vous savez, c'est une vieille bâtisse. Elle a traversé les âges comme les générations. Son réseau est parfois un peu capricieux. >>


Les trois enquêteurs sortirent dans la cour en remerciant les personnes présentes. Ils voulaient discuter pour faire un bilan de ce qu'ils savaient déjà.


<< -Ils ont l'air sincères, dit Milton.

-C'est vrai, renchérit Maria.

-Moi je garde quelques doutes, continua Digg. L'auteure a parlé de photos prises par sa fille, mais on n'a pas retrouvé d'appareil.

-Elle prenait des photos quand son agresseur est arrivé. Il a vu l'appareil et l'a prit après avoir fait son affaire. Il a pu croire qu'elle l'avait pris en photo, le plaçant donc dans la carte mémoire.

-Ça marche aussi mais... On l'a entendue être tuée, elle a crié. On était derrière la porte à ce moment là. Alors comment l'agresseur est-il partit ? Il n'y avait personne sur les lieux lorsque j'ai défoncé la porte, pas une trace. Comment vous expliquez ça.

-On ne l'explique pas, répondit Albert. Ça correspond avec ce qu'a dit Mounio. On a à faire à quelqu'un qui sait s'y prendre. Il n'en est sûrement pas à son premier meurtre. Ou alors, il est très doué pour l'élaboration de plans.

-Et il sait comment faire pour ne pas laisser de traces, s'enquit Ravel.

-Quoi qu'il en soit, dit Milton, retournons au bureau. Il faut qu'on installe le tableau. Et je veux un arbre généalogique de la famille Rafkos. J'avoue que je me suis perdu dans tous ces noms fantaisistes. Après ça, je propose une pinte au Cliff's. >>


Tout en acquiescant, Sam et Maria rejoignirent Albert, monté au volant. Ils foncèrent au bureau, tout en rêvant à la pinte qu'ils boiront ce soir, au serveur qui slalomera encore entre les tables, dans le petit renfoncement, pour les atteindre.



Laisser un commentaire ?