Enquêtes à Mytoss

Chapitre 2 : Déchiquetés #2

1219 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/03/2018 18:53

L'échelle menait à une grande salle aux sols et aux plafonds de pierres grises, une grande salle ronde. Les plafonds étaient maintenus par cinq piliers de marbre blanc sculpté. Au centre de la salle était dessiné un pentacle dont les cinq branches vont s'éteindre aux pieds des piliers. Au pied de chacun de ces piliers, et donc au bout des pointes du pentacle, gisait un corps. Cinq corps de plus. Tous calcinés des mêmes traces, à première vue, que le prêtre.


-J'espère que ce ne sera pas ça à chaque fois, s'enquit Mounio en arrivant en bas de l'échelle.


Il commença à examiner les cadavres tandis que Albert, Maria et Sam "se promenaient" à travers la pièce, à la recherche d'indices.


-A première vue, s'enquit Mounio, ce sont les mêmes lacérations, le même mode opératoire. Les seules différences que je vois sont les pierres à la place du cœur, celles ci sont rouges alors que celle dans le corps du prêtre est bleue.


Albert se pencha vers un corps. Il se mit à fixer une petite coulure blanche sur l'épaule gauche du cadavre.


-Qu'est ce que c'est ? demanda-t-il en pointant la tâche. On dirait du suif (graisse animale).

-Ça en a tout l'air, dit Mounio en prélevant un échantillon.

-Je crois que j'ai quelque chose, dit Sam en s'accroupissant.


Il ramassa quelque chose par terre qu'il rangea dans un petit sac transparent et s'approcha d'Albert.


-Ne marchez pas sur les peintures bougre d'andouille ! s'écria Mounio. Sur une affaire comme celle-ci tout est indice.


Sam accéléra le pas, sautant par dessus les lignes au sol. Il déposa sa découverte dans les mains de son supérieur.


-J'ai trouvé des cheveux, s'enquit-il

-A en juger par la longueur, je dirais plus des poils, dit le médecin légiste.


Albert déposa le petit sachet sur le crâne dégarni de Mounio.


-T'as raison c'est trop petit, s'enquit Milton en riant. Belle trouvaille Sam.

-Qui rira bien qui rira le dernier, dit le légiste.

-Arrêtez donc de faire mu-muse avec les indices Mounio, dit Albert. Envoyez tout ça au labo.


Le médecin les regarda d'un air dépité.


-Ces cinq personnes sont mortes il y a moins de deux jours, reprit-il en enlevant le sachet de sa tête.

-Bien, dit Milton, vous pouvez les embarquer.


Le médecin les regarda de nouveau de son air dépité.


-Quoi ?! Qu'est ce qu'il y a encore ? reprit Albert.


Le légiste pointa du doigt la petite échelle par laquelle ils étaient arrivés ici.


-Impossible de sortir les corps d'ici sans les endommager, dit le légiste.


Soudain, un éclair de lumière blanche traversa la pièce.


-Essayez donc de les sortir par là, dit Maria


Elle se tenait devant la source de la lumière. Une grande ouverture, absente auparavant, était apparue, faisant place à un grand escalier de marbre.


-Tu vois quoi là bas ? demanda Sam à son acolyte, en haut je veux dire.

-Des colonnes de pierre qui soutiennent un plafond en pierre lui aussi. Et des voix, j'entends des voix, plusieurs voix, comme une foule.


Sam s'approcha de sa camarade tout en esquivant les lignes au sol.


-Comment t'as trouvé ça ? demanda-t-il.


Elle le regarda, blasée, pointa du doigt une grande affiche sur le mur, qui semblait représenter une carte.


-On appelle ça un plan, dit-elle. Et tu vois le petit encadré en bas à gauche ? C'est une légende. Tu sais les trois lignes qui expliquent à quoi correspondent chaque symbole ? Eh ben d'après cette légende, ce petit symbole, qu'on retrouve à l'emplacement de ces escaliers, indique une porte.


Elle se retourna.


-Et ça c'est un levier, reprit-elle. Ça sert à actionner différents mécanismes. C'est qu'il y en a la dedans, dit-elle en pointant son front.

-Vous pouvez embarquer les corps les gars, dit Mounio à ses collègues.


Ils s’exécutèrent. Emballant les cadavres dans des sacs mortuaires. Emportant les cinq corps par delà les escaliers de marbre blanc. N'ayant plus rien à faire sur la scène de crime, Mounio partit lui aussi pour se diriger vers la morgue où six autopsies l'attendait. Il ne restait donc maintenant plus que Milton, Ravel et Digg sur place.


-La sortie mène à l'entrée de la cathédrale, s'enquit Mounio en partant, juste devant la place du marché.

-Ma question c'est : est-ce que le ou la personne qui à tué le père Gordon est la même que celle qui à tué ces cinq personnes ? dit Milton

-Si on prend en compte le témoignage de Dina, il ou elle aurait tué le père puis serait partit par là, s'enquit Maria. On peut donc supposer qu'il connaissait déjà l'endroit pour se diriger tout de suite vers le levier et partir en actionnant la fermeture une fois en haut.

-Mais pourquoi aurait-il ou elle prit le temps de tuer ces cinq autres personnes et de faire cette mise en scène ? Il aurait eu tout intérêt à partir tout de suite, renchérit Sam.

-Personne d'autre n'est venu ici, dit Albert, et c'est pas un des gars de Mounio qui a fait ça. Je ne vois pas non plus pourquoi il ou elle les auraient tués, mais ça voudrait dire qu'ils sont morts avant le père Gordon et que le tueur les as vus en passant par là. Ça a du lui faire un choc ou au moins le freiner dans sa course.

-Ou le tueur était au courant et ça ne l'as pas surpris, reprit Maria

-Je sais pas mais je sens qu'on en a pas fini avec cette affaire, dit Digg. Il se fait tard, une pinte au Cliff's Bar ça vous dit ?

-T'as raison, dit Milton, on en saura sûrement plus après les autopsies. Et il me semble qu'on était censés parler d'un sois-disant cuite.

-T'es sûr de vouloir savoir ce qu'il s'est passé ? demanda Maria.


Ils quittèrent la scène de crime pour se diriger vers le Cliff's Bar. Ils allaient là bas tous les soirs après le travail pour décompresser du dur labeur de la journée. Ils y étaient les "habitués de la maison", connus comme la Grande Peste qui s'attaqua au monde il y a des années de cela. Une fois arrivés, ils prirent la table 102, la même que d'habitude. C'était une petite table, encastrée au fond d'un couloir par lequel le serveur avait du mal à passer. Mais ils aimaient cette table car elle n'était pas accompagnée de chaises mais banquettes, parfaites pour se relaxer. Peut-être l'aimait-ils aussi car ils appréciaient voir le serveur slalomer difficilement entre les autres clients pour les servir.

Ce soir là, ils commandèrent la même chose que d'habitude, trois pintes d'une bière "châtaignée". On l'appelait ainsi car elle avait un doux et délicieux arrière goût de châtaigne grillée.

Ils burent et discutèrent de cette fameuse cuite toute la soirée. Que c'était-il passé la veille ? Nul ne le saura. En réalité, personne n'a réellement envie de savoir.


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