Les retrouvailles
Neal ne lâchait plus sa soeur du regard, et il souriait, encore et encore, sans jamais s'arrêter. Peter ne l'avait jamais vu l'air aussi heureux. Mais Peter ne pensait pas vraiment au sourire de Neal, il essayait toujours de comprendre ce qu'il s'était passé. Tout d'abord, cette jeune fille les a percutés, puis elle et Neal se sont sautés dans les bras, et puis maintenant, ils marchaient. Comment avait-il pu passer à côté du fait que Neal avait une soeur. Il avait quand même passé des années à le rechercher ! Et maintenant il voyait cette homme, avec juste à côté de lui, cette fille, et ils se souriaient. Ce n'était pas possible, ce devait être un rêve. Il voulu se pincer, mais décida qu'il aurait l'air ridicule, avant de songer que les deux étaient tellement occupés à se regarder qu'ils ne le remarqueraient même pas. Au moment où il s'apprêtait à passer à l'action, il trébucha sur un ridicule petit caillou et de retrouva étalé lamentablement sur le sol, une douleur fulgurante dans le genou. Il comprit alors que ce n'était pas un rêve. Neal et Jenny l'avait vu, et ils avaient le visage étonné de l'ignorant. Bref, yeux écarquillés, bouche bée et sourcils mi froncés, mi levés, ce qui donne une expression... étrange. Peter se releva, épousseta son costume et repartit comme si de rien n'était alors que les deux autres se retenaient difficilement de rire. De longues minutes passèrent, avant que quiconque prononce le moindre mot. Ce fut Neal qui brisa le silence:
- Mais en fait, chère petite soeur, demanda-il, comment se fait il que tu te balades comme ça dans la rue à cent à l'heure et surtout, seule ?
-Euh... Répondit-elle, j'ai peut être un peu faussée compagnie à mes chers compagnons d'infortune.
Peter regarda la fillette d'un air réprobateur, ce à quoi elle répondit par un sourire crispé.
-On est arrivés. Dit-elle enfin.
Puis elle se tourna brusquement vers son frère l'air épouvantée et s'exclama:
-Neal, je ne veux pas retourner en France, je veux rester avec toi, ici, à New-York!
Neal la regarda droit dans les yeux, et avec une franchise qu'il n'avait jamais eu, lui répondit:
-Jenny, je ferais tout ce qu'il est possible pour que tu restes auprès de moi, je ne t'abandonnerais jamais, je te le promet.
Peter commençait à être ému, et c'est avec un grand étonnement qu'il essuya la larme qui perlait au coin de son oeil. Rassurée, Jenny désigna un Hôtel peu luxueux juste en face d'eux.
-C'est là ? Demanda Neal.
Jenny hocha la tête, et ensemble ils entrèrent dans le grand bâtiment. Entrés dans... l'entrée, Peter emmena Neal dans un coin.
-Tu sais que c'est impossible que tu la gardes, tu ne peux pas t'occuper d'un mineur. Chuchota t-il, non sans une profonde émotion.
Le visage de Neal se ferma, ne laissant paraître aucune émotion.
-Je savais que ça poserait des problèmes. Dit Jenny d'une voix ferme. Elle avait tout entendu.
Elle regarda Peter, puis parut réfléchir. Sa voix devint alors claire, elle s'affirma, et ressembla subitement beaucoup plus à son frère.
-Songez à ce que vous pourriez gagner, ce que je pourrais apporter à Neal. Une stabilité. Un point de repère dans sa vie, quelque chose à quoi se raccrocher. Et si jamais il lui vient l'idée de s'enfuir, de couper cette chose qui entoure sa cheville, alors je bouderais, je pleurerais, je ferais un caprice, je refuserais de partir avec lui, et je lui rappellerais qu'il m'a promis de ne jamais m'abandonner. Il ne pourra pas partir. Je veux juste être heureuse.
Peter réfléchit: Sa proposition était alléchante, mais était-ce possible? Il le voudrais tant... Il pensa alors qu'il devait en parler dès que possible à Elizabeth. Mais au fond de lui, il était sûr qu'il accepterait.