Je suis une Légende
« - Et vous dites que vous êtes le seul humain à être immunisé contre le V.E.C ? Comment est-ce possible ?
- Je n'en ai aucune idée, répondit Maxime. Et vous, pourquoi n'avez vous pas muté en goule ?
- Je ne sais pas. Je suppose que quelque chose dans mon ADN m'a fait muter vers un stade plus évolutif que ces créatures... »
Les deux compagnons se dirigeaient vers le repaire de Maxime. Durant le trajet, ils ne cessèrent de se poser des questions sur le comment du pourquoi, à propos des mutations. Alors qu'ils passaient près d'un immeuble, ils virent une inscription en lettres de sang sur un mur : La Famille.
« - Qu'est-ce que c'est que ça ? S'interrogea Maxime en approchant du mur.
- Sans doute un graffiti qui a été marqué avant la guerre atomique... répondit Fawkes.
- Non, le sang est encore frais, dit-il en examinant l'inscription. Il n'y a pas longtemps que ça été marqué...
- Vous avez un mauvais pressentiment ?
- Oui. Les goules ne savent pas écrire, pas plus que lire ou même parler. Ce sont des zombies décérébrés qui ne savent faire que deux choses : tuer et bouffer. Ça n'a pas de sens...
- Alors qui a put écrire ça ? demanda le mutant.
- Qui sait ? Seul l'avenir nous le dira...
Maxime et Fawkes poursuivirent leur route et arrivèrent au refuge. Maxime ouvrit la porte et entra suivi de Fawkes qui se cogna la tête. « Attention à la porte, fit Maxime au colosse. » Fawkes se massa la tête en grognant, déposa son arme à l'entrée et se pencha pour accéder au salon.
« - C'est joli chez vous, dit-il à Maxime.
- Oh, ce n'est pas grand-chose, répondit son interlocuteur. Je voulais emménager dans un hôtel à un moment donné, mais j'ai préféré me contenter de ça.
- Croyez-moi, quand on a vécu presque toute sa vie dans un abri piégé entre quatre murs, on ne peut que se sentir bien ici.
- À propos, qu'est-ce que vous faisiez avant de sortir de votre abri ? demanda Maxime en sortant de la cuisine avec un Nuka-Cola.
- Cela fait tellement longtemps que je suis comme cela, commença Fawkes en s'asseyant sur le canapé. Aussi loin que je me souvienne, je devais être un des premiers habitants de l'abri 87. À cette époque, je m'occupais de la sécurité et je faisais en sorte que les règles soient respectées. Après que les bombes atomiques aient commencé à pleuvoir et que les habitants se soient installés dans l'abri, le Superviseur et les gardes ont commencé à tester le V.E.C. La majorité des habitants est morte, soit à cause du V.E.C, soit parce que les autres habitants qui ont été infectés les ont tués. Au final, tout les habitants sont morts et les infectés ont quitté l'abri. Je suis le seul qui ai survécu. »
Maxime comprit exactement ce que Fawkes ressentait. Mais contrairement à lui, il n'avait pas changé physiquement et il eut la chance de trouver un compagnon avant de le perdre pour de bon. Le silence régna pendant quelques secondes avant que Fawkes ne le brisa.
« - Et vous, quelle est votre histoire ?
- Il n'y a pas grand-chose à dire, débuta Maxime. Je viens de l'abri 101. Avant, je vivais avec mes parents ici jusqu'au jour où les bombes atomiques ont ravagé le pays. Quand nous nous sommes réfugiés et mis en hibernation dans des capsules cryogéniques, il y a eu un court-circuit et toute l'installation a surchauffé jusqu'à ce que les habitants en meurent. Je suis le seul survivant.
- Et comment avez-vous fait pour survivre durant tout ce temps ? demanda Fawkes.
- J'ai dormi durant un peu plus de deux cent ans. Après mon réveil, je me suis échappé de l'abri, j'ai marché jusqu'en ville et j'y ai trouvé un endroit où me réfugier. Et chaque jour, je fais le plein d'armes, de munitions et de vivres dans les autres appartements pour tenir jusqu'à ce que je trouve une solution pour que tout redevienne comme avant.
- Et vous avez eu des résultats ?
- Non, malheureusement. Je n'ai pas les compétences nécessaires pour trouver un remède. J'ai essayé, mais les sciences et moi, ça fait deux.
- Je vois... »
Ils discutèrent encore des différentes hypothèses de mutation et des animaux transformés. C'est alors que Fawkes se leva. « En parlant d'animaux, je mangerais bien un ours. » Maxime comprit qu'il avait faim. Il lui proposa d'aller chasser le Yao Guaï, ce qu'il accepta avec plaisir. Fawkes prit sa massue, Maxime son fusil et ils sortirent.
Ils venaient de marcher pendant à peine trente minutes qu'ils virent à quelques mètres, leur proie en train d'attendre devant un building. L'ours s'avança et attaqua des rataupes qui se dépêchèrent de retourner à l'intérieur, suivis par leur prédateur.
« - Il est rentré, coinçons-le ! lança Fawkes.
- D'accord mais ne traînons pas, dit Maxime en regardant son Pip-Boy. Dans une heure, le soleil va commencer à se coucher.
- Bien, allons-y ! fit le colosse. »
Les deux acolytes s'enfoncèrent dans le bâtiment. Il faisait assez sombre et on ne voyait pas très bien. Il devait s'agir d'un ancien hôtel. Maxime alluma l'éclairage de son Pip-Boy pour mieux voir. Des restes de rataupes traînaient au sol, preuve que le Yao Guaï avait eu ce qu'il voulait. Les deux survivants avancèrent dans les salles jusqu'à la salle de conférence. Mais alors qu'ils avançaient, Maxime se prit le pied dans un piège à ours et hurla de douleur. Alerté par le bruit, le Yao Guaï surgit et se rua sur sa proie. Mais Fawkes asséna un coup de massue monumental à l'ours qui se fit envoyer valdingué contre un mur et le tua en lui donnant un coup fatal. Puis il revint vers Maxime et tenta de lui enlever le piège. Après plusieurs tentatives laborieuses, Fawkes réussit enfin à le lui retirer.
« - Putain, se lamenta t-il. Ma cheville...
- C'est une sale blessure, remarqua le mutant. Il vaudrait mieux qu'on rentre pour vous soigner.
- Ça, ça m'étonnerait... déclara soudain une voix mystérieuse derrière lui. »
Fawkes se retourna et vit une silhouette devant lui, armé d'un pistolet. La forme les regarda et reconnu le blessé.
« - Maxime ? demanda t-elle. C'est impossible...
- Qui êtes-vous ? Et comment vous connaissez mon nom ? demanda t-il, peu rassuré.
- Tu ne reconnais pas ton vieux poto ?
- Quoi ? Non, c'est pas possible... Peter ?
- Perspicace le Maxime... répondit Peter.
- J'y crois pas, toi aussi tu as survécu aux explosions nucléaires ?!
- Ouais, j'ai survécu. Mais contrairement à toi, je n'ai pas eu à me cacher dans un de ces abris bon marché.
- Quoi ? Mais alors, comment...
- Tu n'as pas encore compris ? Les bombes ne m'ont pas tué parce que... »
Peter s'approcha jusqu'à ce que la lumière émise par le Pip-Boy de Maxime éclaire son visage.
« … j'ai évolué. » Peter était devenu une goule.
« - Oh non, pas toi... dit Maxime avec effroi.
- Si. Et maintenant, tu vas m'accompagner... »
Mais Fawkes ne lui laissa pas le temps de réagir et envoya valser Peter à l'autre bout de la salle. Il prit Maxime sur son dos et courut jusqu'à la sortie. En sortant, il constata que le soleil était presque couché et que la nuit tombait. « On a plus beaucoup de temps avant qu'il ne fasse nuit, s'exclama Fawkes. Où se trouve votre maison, déjà ? » Maxime lui montra l'itinéraire à emprunter sur son Pip-Boy et Fawkes se mit en route. Il courut le plus vite possible qu'il put, mais les goules commencèrent à sortir de leurs cachettes et voyant Maxime sur le dos du colosse, elles se mirent à courir dans sa direction. Heureusement, Fawkes réussit à entrer dans la maison de Maxime et se dépêcha de fermer la porte et de la barricader. « Les volets... prononça péniblement Maxime. Il faut fermer les volets... » Fawkes s'exécuta et grâce aux tourelles de défense activées qui crachèrent des flammes sur les goules, cela lui fit gagner du temps et il réussit à fermer tous les volets. Ceci étant fait, il installa Maxime sur un canapé.
« - Il faut vous soigner, dit le mutant. Vous avez des pansements ?
- Dans la trousse médicale au fond de la cuisine, il y a des Stimpacks. Prenez-en un... »
Fawkes obéit et alla à la cuisine. Tandis que Maxime continuait de se lamenter, il entendit à travers les murs, la voix de Peter qui l'interpellait.
« - Sors de là Maxime !
- Va te faire foutre Peter... prononça péniblement le survivant. »
Fawkes revint avec une seringue qu'il appliqua sur la jambe blessée de Maxime.
« - Vous croyez qu'ils vont réussir à entrer ? demanda le colosse.
- J'espère que non... répondit son interlocuteur »
Malheureusement, leurs craintes se confirmèrent. Un bruit venant du toit alerta Fawkes qui prit sa massue et monta en haut. Des bruits de lutte se firent entendre et le mutant leur hurla en leur ordonnant de « foutre le camp ». Mais, les goules étaient bien trop nombreuses et Fawkes fut neutralisé. Maxime commença à se lever, non sans mal de son canapé et prit un pistolet dans un tiroir en attendant ses assaillants. Les goules ne se firent pas attendre et virent Maxime qui se tenait appuyé contre un mur qui leur tira dessus. Mais il fut vite submergé par la horde de goules qui s'apprêtèrent à ne faire qu'une bouchée de lui quand soudain : « NON ! Il nous le faut vivant ! s'exclama Peter » Le chef de la horde s'avança vers Maxime qui sous le coup de la fatigue, lâcha son arme et commença à perdre connaissance. « La Famille a hâte de te rencontrer... déclara Peter. » Puis plus rien. Maxime se laissa tomber par terre et s'évanouit...