Festival à Magnolia
Chapitre 5- Amitié et confidences.
De son côté, Gajeel décida encore une fois d’aller s’excuser auprès de Levy. Il avait l’impression de ne faire que ça ces temps-ci.
En passant près du parc, il la vit, assise contre l’arbre sur lequel il l’avait crucifiée lorsqu’il était encore à Phantom Lord. Le sentiment de culpabilité qu’il ressentait depuis ce jour là s’intensifia à cette vue.
La jeune femme avait l’air perdue dans ses pensées. Elle fixait le carnet posé sur ses genoux.
Le dragon slayer d’acier entra dans le parc et alla s’assoir aux côtés de la jeune femme. Elle ne sembla pas se rendre compte de sa présence et ferma même les yeux.
Gajeel resta silencieux un moment, fixant un point devant lui, puis lui dit doucement :
- Je suis désolé Levy. Je ne pensais pas ce que je disais. Tu n’es pas une gamine.
Celle-ci ouvrit brusquement les yeux en entendant ça voix et referma rapidement le carnet ouvert sur ses genoux, son cœur battant la chamade.
- Euh… Je…moi aussi, balbutia-t-elle, une fois son cœur calmé.
Le silence s’installa de nouveau puis fut rompu par Levy cette fois.
- Écoutes, j'ai promis de t'aider alors c'est ce que je vais faire, mais si tu ne m'aimes pas...
- Je n'ai pas dis que je ne t'aimais pas… C’est juste que je n’ai jamais été… proche de personne et je ne sais pas comment faire…, la coupa-t-il.
- Amis ?, lui demanda-t-elle en lui tendant la main.
Le mage fixa sa main une fraction de seconde, hésitant. « C’est si simple que ça ? », se demanda-t-il, puis il serra sa main en disant :
- Amis !
Lorsqu’il toucha sa main des fourmillements envahirent leurs mains. La main de Levy disparaissait dans la sienne. La jeune femme retira sa main puis se dit que c’était plutôt agréable comme sensation.
Il eut ce sourire en coin qu’elle aimait tant et elle se sentit fondre.
Le dragon slayer ferma les yeux et appuya ça tête contre l’arbre.
- Je déteste cet endroit !, s’exclama-t-il au bout d’un moment.
- Ah bon ? Pourquoi ?
Il ouvrit les yeux et les riva aux siens, puis les détourna et baissa la tête, la honte et la culpabilité s’emparant de nouveau de lui.
- Ben… C’est ici que je…je vous ais…hum… crucifiés toi, Jet et Droy…, expliqua-t-il.
- Oh !... C’est vrai.
Silence.
- Tu…tu veux en parler ?, s’enquit-elle finalement.
- Non ! Je… C’est…difficile pour moi d’en parler.
- Oh… D’accord, dit-elle, déçue et triste.
Gajeel lui jeta un coup d’œil, remarquant la déception et la tristesse dans son regard. Il détestait voir ces sentiments dans ses yeux et surtout en être la cause. Et puis elle avait été la victime, elle avait le droit de savoir. Il poussa un soupir. Bon Dieu ! Cette femme faisait ce qu’elle voulait de lui !
- Tu sais, c’est dur de se dire qu’on est quelqu’un de mauvais, expliqua-t-il.
- Tu n’es pas mauvais Gajeel. Tu as fais de mauvaises choses oui mais tu n’es pas mauvais ! Il y a du bon en chacun de nous. Et puis tu devais faire ce que José te disait de faire.
Voyant qu’il gardait le silence, elle poursuivit :
- Tu sais nous avons tous une part d’ombre et de bonté en nous. Tu avais un bon fond, c’est pour cela que le maître t’a recruté et tu t’es racheté depuis, le rassura-t-elle.
- Si tu le dis….
- J’en suis sûre !
- Je… Je ne comprends pas comment tu fais pour ne serait-ce que supporter de me voir après ce que je t’ai fais ! Tu es si gentille avec moi…
Il la regarda intensément, ce qui la fit rougir.
- J’ai juste envie de te connaître, de savoir qui est le vrai Gajeel Redfox, répondit-elle.
- C’est un puissant dragon slayer, rongé par son passé et solitaire.
- Tu n’es plus seul désormais. Tu as des amis, le rassura la jeune femme.
- Ouais, dit-il, perplexe.
- Je t’assure ! Il te suffit de laisser le passé derrière toi et d’aller de l’avant.
- C’est plus facile à dire qu’à faire… Je… Je n’arrive pas à oublier Metalicana. Il était le seul parent que j’ai jamais eu. C’était mon père. Il m’a tout apprit et je ne comprends pas comment il a pu m’abandonner. On était bien tous les deux…
Il fit une pause puis reprit :
- J’ai erré pendant un moment. Tout comme Natsu je l’ai cherché, j’ai essayé de le retrouver mais en vain. Je me suis retrouver tout seul et j’ai donc cherché une guilde pour gagner ma vie. C’est comme ça que je suis entré à Phantom Lord. Ils m’ont accepté parce que j’étais un dragon slayer, j’étais puissant et ils ne m’ont rien demandé sur mon passé. En plus, cette guilde me convenait bien, elle était remplie de gens sombres et agressifs…comme moi.
- Je comprends que tu sois devenu comme ça après ce qui t’ait arrivé.
Plongé dans ses souvenirs, il ne prêta pas attention à sa remarque et poursuivit sur sa lancée.
- Je recherchais la bagarre, la violence, je la recherche toujours mais c’est rien à côté de ce que je faisais à cette époque. J’étais… cruel… Ma puissance et ma cruauté ont fais de moi le mage le plus puissant de Phantom Lord en dehors des quatre éléments.
Et j’ai fais des choses horribles.
- Mais c’était José qui vous manipulait.
- Ouais, en partie… mais j’aimais faire du mal. Je t’ai fais du mal !, s’écria-t-il rageusement.
Elle posa une main sur son épaule et il se calma.
- Peut-être mais tu as changé depuis. Et je suis sûre que tu le regrettes et que tu t’en veux, lui dit-elle.
- Ouais, et jamais je ne me le pardonnerais !
- Il le faut pourtant si tu veux complètement changer…
- Au moins la défaite contre Fairy Tail m’a permit de prendre conscience de mes faiblesses. Et puis le reste tu le connais, j’ai rejoint Fairy Tail (avec réticences) après que Makarov m’ait convaincu d’intégrer la guilde.
- Et tu as enfin trouvé une famille, des amis, poursuivit-elle à sa place.
- On peut dire ça. Ce n’est pas une guilde comme les autres. J’ai trouvé en elle quelque chose qui valait la peine qu’on se batte pour elle, un endroit où je ne serais plus abandonné ou manipulé.
- Et d’intégrer Fairy Tail t’a changé. Maintenant tu donnerais ta vie pour sauver l’un de nous. Tu nous as sauvés… Tu m’as sauvée plusieurs fois. Ici-même d’ailleurs ; tu te rappelles ?, lui demanda-t-elle en souriant.
- Ouais… Je t’ai protégé de l’attaque de Luxus.
- Oui, tu m’as protégé alors que Jett et Droy s’en prenaient à toi. En plus tu n’as même pas réagit à leur attaque. Tu t’es laissé faire.
- Je le méritais. C’étais mon… châtiment. Je voulais montrer que j’avais changé, que je n’étais plus violent. Je voulais gagner leur respect.
- Et tu l’as désormais.
Il hocha la tête.
- Tout ça a laissé des cicatrices. Je n’arrive pas oublier, dit-il.
- Oui mais tu verras, le temps guérit toutes les blessures. Nous t’avons tous pardonné. A toi de te pardonner maintenant.
Il acquiesça de nouveau.
Ils restèrent en silence un moment.
- Je commence à avoir faim, il faudrait peut-être retourner à la guilde, suggéra-t-elle.
- Ouais.
Un de ses rares sourires étira les lèvres du mage. Il se leva et tendit sa main pour aider Levy à se relever. Celle-ci lui fit un sourire et posa sa main sur la sienne. Gajeel ne put s’empêcher de se dire qu’elle était si petite par rapport à la sienne. Il la releva mais un peu trop fort ce qui fait qu’elle atterrit contre son torse.
« Wow ! Il est si musclé, si dur », s’exclama la mage des mots intérieurement. Elle sentit de nouveaux le sang affluer dans ses joues et comme souvent ces temps-ci, son cœur palpita.
- Désolé !
- C’est…c’est pas grave, balbutia-t-elle.
Elle se dégagea.
- Hum… On y va ?, demanda-t-elle.
- Ouais.
Ils reprirent donc la direction de la guilde. Ils déjeunèrent tranquillement puis se quittèrent après le repas.
Levy rentra chez elle. Elle s’installa à son bureau et ouvrit son carnet à chanson. En écoutant Gajeel parler l’inspiration lui était venue. Elle se mit donc à écrire et ne s’arrêta que tard dans la nuit.
Le lendemain matin, c’est toute excitée que Levy se rendit à la guilde. Lorsqu’elle arriva Gajeel était déjà là. Elle alla d’abord au bar pour commander son petit-
déjeuner.
- Et bien ! Tu es en retard aujourd’hui, lui fit remarquer Mirajane.
- C’est parce que j’ai travaillé tard.
- Ah, ça avance ?
- Oui !!, s’exclama la mage des mots toute guillerette.
- Tu m’as l’air de bonne humeur ce matin !
- Oui ! C’est parce que j’ai finis la première chanson !!
- C’est super !
La mage des mots se rembrunit.
- Maintenant, il faut que Gajeel veuille la chanter.
- Je suis sûre qu’il va l’adorer. Ne t’inquiètes pas !
- Ouais ben on verra.
Elle commanda et emporta son petit-déjeuner. Elle se dirigea vers la table où était assit le dragon slayer.
- Salut, lui dit-elle.
- Salut Crevette !
- Ne m’appelles pas "Crevette" !!, râla-t-elle.
- Ghi hi … !!
Elle soupira puis sourit.
- J’ai une bonne nouvelle pour toi !, s’exclama-t-elle de but en blanc. …J’ai finis la chanson !
- Ah oui ?, s’étonna le mage.
- Oui !
Elle ouvrit son sac et en sortit la feuille sur laquelle elle avait réécrit la chanson.
- Tiens, lui dit-elle en lui tendant.
Il la prit et commença à lire. Ses yeux s’écarquillèrent de plus en plus au fur et à mesure de sa lecture.
- C’est…c’est pas sur quoi je voulais qu’elle porte.
- Je… je sais mais…, balbutia la jeune femme, commençant à paniquer.
- Mais c’est exactement ce que je voulais au fond, la coupa-t-il. Ce que t’as écris c’est la vérité, c’est exactement ce que j’ai ressentis. Comment as-tu fais ?
- Je… Je t’ai écouté, c’est tout, expliqua-t-elle en rougissant. Elle était tellement contente qu’il aime la chanson.
Gajeel, quant à lui, n’en revenait pas. Même s’il s’était confié à elle la veille c’était comme si elle avait lu en lui. S’en était troublant et ça l’effrayait un peu aussi.
Il relut la chanson encore une fois.
Besoin d’un ami
J’étais seul dans la ville
Je n’étais qu'un passant
Un visage sans nom
Parmi les indifférents
J'avais besoin d'un ami
Pour réchauffer ma vie
Pour les jours sans amour
Et d'ennui
Que ce soit un vieil homme
Un enfant
Mais quelqu'un qui sourit
Et qui me tende la main
J'avais besoin d'un ami
Qui saurait m'écouter
Pour m'aider à oublier
Le passé
J’étais seul et ma vie
Etait si lourde à porter
Dans la nuit infinie
Où tu m'as laissé.
J'avais besoin d'un ami
Pour réchauffer ma vie
Pour m'aider à oublier
Que tu m’as abandonné.
Tu m’as abandonné
Je suis devenu mauvais
Mais J’ai changé
Je me suis pardonné
J’ai fini par trouver
Des amis
Une famille
Ça a changé ma vie.
(Chanson modifiée : Paroles: Michel Mallory.
Musique: Johnny Hallyday 1973 "Insolitudes" © Philips)
Oui cette chanson lui correspondait totalement.
- Merci Levy.
Celle-ci frissonna et se sentit rougir. Q’est-ce qu’elle aimait l’entendre prononcer son prénom ainsi !!
Il riva ses yeux aux siens et elle se sentit défaillir comme à chaque fois. Il la regardait intensément.
- De… de rien, bégaya-t-elle, en détournant le regard.
Elle se sentait vraiment heureuse et fière qu’il aime la chanson qu’elle avait écrit pour lui.
Son cœur battait follement dans sa poitrine. S’il pouvait voir à quel point il comptait pour elle.
- Bon ben… Il ne reste plus qu’à écrire la deuxième, lui dit la jeune femme.
- Euh… Désolé mais je pense que j’y arriverais seul pour la deuxième.
- Oh… D’accord.
Elle sentit son cœur se serrer. Pourquoi ne voulait-il pas qu’elle l’aide ? Est-ce qu’il faisait semblant d’aimer la chanson ? Elle passerait moins de temps avec lui maintenant.
Puis ce fut la colère qui prit le dessus sur la tristesse. Il s’était servit d’elle et maintenant qu’il avait eu ce qu’il voulait il se débarrassait d’elle.
- Au revoir Gajeel, lui dit-elle avant de tourner les talons et de sortir de la guilde, sentant les larmes lui monter aux yeux.
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