L'amour sous toutes ses formes.

Chapitre 8 : Loin des yeux, loin du coeur ?

3120 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a presque 4 ans

Chapitre 8 : Loin des yeux, loin du cœur ?


POV : Laxus


Dans le train qui m’éloigne lentement mais sûrement de Magniola, mon cœur ne peut s’empêcher de ressasser tout ce que j’ai pu dire avec Freid… Mais aussi avec Grand-père. Et une multitude de question tourbillonne dans mon esprit. Et si je me trompe en repoussant Freid ainsi ? Et si, je ferais mieux de me remettre avec lui ? Mais, je décide de chasser ces idées de ma tête. C’est trop tôt pour prendre une décision dans un sens ou dans l’autre. Je dois prendre du recul. J’en ai besoin. Réellement besoin…


Aussi, cette mission loin de tous me fait le plus grand bien. Durant une bonne partie, j’évacue de mon esprit tout ce qui me hante et je me concentre sur la chasse au monstre. Une créature des plus redoutables que je parviens à abattre de justesse. Ainsi, ce n’est que lorsque je me retrouvés alité à l’hôtel que mes pensées retournent inévitablement vers celui que j’essaye de fuir. Je ne peux m’empêcher de me demander comment il se sent… Est-ce qu’il s’inquiète pour moi ? Est-ce qu’il est triste ? Pleure-t-il ?

Et plus je pense à lui, et plus la question qui me taraude l’esprit ne cesse de venir me hanter : Dois-je me mettre avec lui officiellement ? Mon cœur a envie de dire oui. Il me le hurle presque. Ma raison, elle, me le défend. Freid est incapable de voir à quel point je suis néfaste pour lui. Parce que, peu importe à quel point je l’aime, à quel point j’éprouve des sentiments puissants à son égard. Je lui ferais toujours du mal. Les Drayers font du mal à ceux qu’ils aiment… Et je ne fais pas exception à cette règle… Loin de là. Et je sais que Freid sera malheureux un temps suite à notre… rupture ? Je ne sais même pas si on peut qualifier ça de rupture. M’enfin, il vaut mieux qu’il souffre maintenant plus que de passer une vie de misère à mes côtés. Et qu’importe ce que je ressens, je sais que finir ma vie seul et la meilleure chose à faire. Pour tout le monde.


Une fois que mes blessures sont suffisamment refermées, je récupère ma paie et je me rends à la gare. Je sais qu’il est temps que je retourne à Magnolia. Et j’avoue, que j’appréhende mon retour. Comment va réagir Freid ? Sera-t-il triste ? Ou, peut-être, qu’il aura tourna la page, qui sait ? Après tout, pendant mon mois d’absence, il n’est pas impossible qu’il se soit trouvé quelqu’un d’autre, si ? Il faut dire que Freid est quelqu’un de particulièrement élégant et beau. Il est aussi courageux, gentil et très cultivé. Attentif aux autres, il fait toujours passer le besoin de ceux qui l’entoure avant les siens… Tout le contraire de moi, en somme.

Puis, un élément que j’avais quasiment oublié me revient en mémoire. J’ai expulsé Freid des Rajins… J’y suis allé un peu fort avant mon départ. Et, je vais quand même devoir discuter avec lui et lui dire qu’il est toujours le bienvenu dans notre équipe. Après tout, ce n’est pas parce que je n’arrive pas à me contrôler avec lui qu’il doit en payer les pots cassés… Je vais déjà le rejeter, je n’ai pas envie non plus de couper les liens avec son équipe. Ses amis. Je n’ai pas le droit de lui faire ça. De décider de ça pour lui.


Aussi, quand j’arrives à Magnolia, je décide de retourner directement à la guilde pour faire mon rapport. Et trouver rapidement Freid pour discuter avec lui. Lorsque j’arrive, je suis accueilli avec joie et tendresse de la part de la douce Mirajane. Et très rapidement, je lui demande où sont les rajins. Ce à quoi elle me répond :

  • En ville, je pense. Ils n’ont pas pris de mission pendant ton départ, en tout cas.
  • Ah ? Me contente-je de répondre.
  • Ever et Bixslow ont été très présent pour Freid. Il n’a pas l’air d’aller bien. Insinue-t-elle.
  • Bien. J’irais le voir. Répondis-je succinctement.

Je ne veux pas m’étendre avec Mira. Même si je me doute qu’elle est au courant de tout ou presque étant donné qu’elle est très proche de Freid. Ils sont presque cul et chemise désormais.


Je ne perds donc pas plus de temps que cela à la guilde, et je décide d’aller voir Freid. Je pars le chercher en ville, et je finis par le trouvé attablé à un café en compagnie de l’unité Rajins au complet. Et lorsqu’ils me voient, ils exultent de joie et m’invite volontiers à prendre un verre avec eux. Je viens donc m’attabler à leurs côtés, et ils ne cessent de me questionner sur mon départ. La mission que j’ai accomplie. Et ils s’inquiètent tous sincèrement de ma santé. Une fois rassuré, Ever fini par me demander :

  • On est heureux de te retrouver Laxus, on commençait à s’ennuyer sans toi. Mais, pourquoi tu es parti sans nous prévenir ? Demande-t-elle visiblement ignorante de la dernière conversation que j’ai échangée avec Freid.
  • J’en avais envie. Rétorque-je sans plus de détail.

Comme je ne suis pas quelqu’un d’éloquent en temps normal, elle n’insiste pas et semble se contenter de cette réponse. En tout cas, j’ai l’impression que mon ami aux cheveux émeraude ne leur a pas annoncé son « bannissement » de l’équipe des rajins ni la raison de mon départ : notre dispute et notre séparation. Bon, pour son exile de l’équipe, ce n’est pas plus mal ainsi. Car de toute façon, je ne le pensais pas. Mais, cela me surprend qu’il ne leur ait pas dit que la raison de mon départ était liée à une énième dispute. Aussi, quand la soirée commence à tomber, et que tout le monde souhaite regagner sa chambre, je propose au mage de runes d’aller faire un tour pour que l’on puisse enfin parler.

Nous regagnons le canal qui traverse Magnolia, et nous commençons à le longer un peu. Finalement, je finis par lui dire :

  • Freid. Il faut qu’on parle.
  • Oui, je sais… Souffle-t-il.

Je me tourne vers lui, et je l’observe. Il a l’air particulièrement nerveux. Et je peux lire à la fois l’angoisse et le désespoir sur ses traits.

  • Écoute, je suis désolé de ce que je t’ai dit l’autre soir. Je me suis emporté.
  • Est-ce que je suis… vraiment banni de l’équipe ? Me lâche-t-il avec une angoisse palpable.
  • Non. Je ne le pensais pas. Avoue-je.
  • Merci… Dit-il en retenant ses sanglots et en tentant de m’enlacer.

J’esquive volontairement son geste. Même si, en le voyant ainsi, je n’ai qu’une envie : le réconforter. Pourtant, je ne dois pas céder. Ni m’énerver. Je dois juste être ferme. Pour une fois dans ma vie, je dois faire les choses biens.

  • Freid, pour le reste, rien ne change. On ne doit pas être ensemble.
  • Mais pourquoi ? Vous ne m’aimez pas ?
  • Si. Mais je ne suis pas fait pour toi. Et toi, tu n’es pas fait pour moi. Répondis-je avec honnêté.

Cette fois-ci, j’ai décidé de lui dire la vérité. Parce que si je continue de lui mentir sur les raisons de notre séparation, il ne va pas me croire. Il me connait trop bien. Donc autant être honnête.

  • Vous m’aimez ? Souligne-t-il l’air surpris.
  • C’est tout ce que tu retiens de ce que je viens de te dire ? Grogne-je un peu agacé.
  • Oui, c’est… La première fois que vous le dites…
  • Ça ne change rien. Dis-je froidement.
  • Ça change tout, fait-il avec passion. Si vous m’aimez, pourquoi vous…
  • Je viens de te le dire. On n’est pas fait l’un pour l’autre. C’est pas dur à comprendre, si ? M’emporte-je à nouveau.
  • Mais pourquoi vous dites ça ? Tout va très bien entre nous, je ne vois pas…
  • En quoi ça va bien ? Tu passes ton temps à pleurer ?!
  • Parce que vous me repoussez ! Si… vous m’aimez, vous n’avez pas besoin de me repousser, non ?
  • Écoute Freid, je ne vais pas tourner en rond. Je ne mettrais jamais avec toi. Jamais. On ne sera jamais en couple. Est-ce clair ?
  • Mais pourquoi ? Dit-il tandis que sa voix se brise. Pourquoi ? Si vous m’aimez… pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?
  • Tu mérites simplement quelqu’un de mieux que moi.
  • Mais personne n’est mieux que vous ! Réplique-t-il du tac au tac avec une passion que je ne peux ignorer.
  • Freid. Stop.
  • Mais, c’est vrai ! Vous êtes quelqu’un…
  • STOP ! M’énerve-je.
  • Mais…
  • PAS DE MAIS ! Hurle-je sur le pauvre Freid dont le visage se décompose.

Je décide de couper court à cette conversation. Il n’y a rien à dire de plus. D’autant plus que si mon compagnon se met à pleurer, je sais que je risque de replonger dans mes vieux travers. Et ça, je ne veux pas. On doit stopper ce petit jeu malsain. Donc, je pars. Enfin, je tente. Parce que Freid ne l’entend pas de cette oreille.

  • Laxus, tu ne peux pas partir comme ça, dit-il en me tutoyant pour la première fois.
  • Arrête, gronde-je.
  • Tu me dois une explication ! Après tout ce que nous avons traversé, après tout ce que nous avons partagé, pourquoi ? Si tu m’aimes, pourquoi tu me rejettes ?

Je pousse un long soupire. Je viens de lui dire. Que lui faut-il de plus ?

  • Je viens de te le dire !
  • Mais qu’est-ce que je peux faire ? Me demande-t-il telle une supplication.
  • Ce que tu peux faire ? C’est très simple, laisse-moi tranquille et va vivre ta vie avec quelqu’un qui te mérite.
  • Vous pensez que je ne vous mérite pas ? Réplique-t-il la gorge nouée.
  • J’ai pas dit ça…
  • Si…
  • J’ai dit l’inverse !
  • Sauf que ça, c’est impossible… Vous avez raison… je ne… dois pas être assez bien pour vous…
  • Pense ce que tu veux, tant que tu me fiche la paix… Dis-je en lui tournant le dos une nouvelle fois.

Cette fois-ci, je pars sans me retourner. Mais pas sans remords. Surtout quand j’entends l’homme que j’aime s’effondrer sur le sol en pleurant à chaude larme.

Je retourne chez moi, et je tourne en rond comme un lion en cage. Je m’en veux de la façon dont je le traite. J’ai bêtement pensé que partir pendant un mois me, enfin nous, permettrait de mettre une distance suffisante pour pouvoir s’affronter et mettre un terme définitif à cette histoire qui n’a ni queue ni tête sans trop se blesser. Ne dit-on pas loin des yeux, loin du cœur, si ? Et pourtant, malgré mon départ durant un mois entier, j’ai l’impression que cela n’a rien changé. Pire encore, j’ai l’impression que Freid a attendu avec impatience mon retour en espérant que les choses évoluent dans le bon sens. Mais qu’est-ce qu’il a dans la tête ? Comment peut-il encore m’aimer malgré tout ce que je lui fais ?

Ne tenant plus en place, je décide de me rendre de nouveau à la guilde malgré l’heure tardive. Tellement tardive que lorsque j’arrive à Fairy Tail, il n’y a plus personne. Même Mirajane est rentrée chez elle. Aussi, je vais au bar et je me sers moi-même un verre de whisky.

  • Tu ne devrais pas boire seul aussi tard, s’élève une voix dans mon dos. C’est comme ça que les addictions commencent.
  • Tu es mal placé pour me faire un commentaire là-dessus, Grand Père. Commente-je de bien piètre humeur.
  • Que fais-tu ici aussi tard ? Me questionne-t-il avant de venir s’assoir à mes côtés.
  • Je ne sais plus quoi faire… Grand-Père… Me confie-je.
  • A propos de Freid ? Devine-t-il sans peine.
  • Oui… Soupire-je. Je ne sais plus quoi faire…
  • Est-ce que tu l’aime ? Me demande-t-il sans détour.
  • Oui…
  • Alors tu sais quoi faire. Me dit-il comme si la réponse était évidente.
  • Au contraire ! Grogne-je. J’ai toujours fait souffrir tous ceux qui s’approchent de moi, tu le sais très bien. Je ne suis pas quelqu’un de gentil, de tendre… Je ne mérite absolument pas quelqu’un comme Freid.
  • Laxus… Tu es quelqu’un de bien. N’en doute pas. Ce n’est pas parce que tu es mon petit-fils que je dis ça, mais parce que c’est la vérité. Tu as commis des erreurs par le passé…
  • Je n’ai pas changé, le coupe-je.
  • Laxus… Tu as changé. Ne dis pas le contraire, tu es plus patient envers les membres de la guilde, tu prends soin d’eux et tu…
  • Pas suffisamment… je… ne…
  • Oh Laxus… Souffle mon grand-père. Tu devrais avoir une meilleure estime de toi.
  • Si tu le dis… Murmure-je.
  • Laxus, je peux te donner un conseil ? Me demande-t-il avec une certaine forme de retenue.
  • Je t’écoute, approuve-je avec tout de même une certaine méfiance.
  • Tous les êtres humains sur cette planète ont, à mes yeux, un seul et véritable amour. Comme deux âmes connectées qui ne peuvent vivre l’un sans l’autre et qui ne sont comptable que l’une avec l’autre.
  • Où tu veux en venir ? le coupe-je même si je devinais sans peine ce qu’il allait me dire.
  • Si tu es l’âme sœur de Freid, tu es en train de le priver de son seul et véritable amour.
  • Je ne suis pas son âme-sœur, le contredis-je.
  • Ce n’est pas à toi d’en décider. Me rétorque-t-il avec sérieux.

Et je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase résonne en moi. Ce n’est pas à moi d’en décider… Mais… Pourtant, je reste persuadé que je ne le mérite pas… Qu’il mérite mieux que moi… Mais… Et si… et si ce n’était pas à moi de prendre cette décision ?

  • Pourquoi tu me dis ça… Murmure-je tandis qu’une vague d’émotion est en train de me submerger.
  • Parce que je suis persuadé que vous vous êtes trouvés tous les deux. M’explique-t-il. Et tu refuses de te mettre avec lui à cause de tes peurs, pas parce que tu souhaites le meilleur pour lui.
  • Ce n’est pas vrai ! Je veux le meilleur pour Freid… Je ne plaisante pas quand je dis qu’il mérite mieux que moi !
  • Mais, tu ne penses pas que c’est à lui d’en décider ?
  • Mais Freid refuse de me voir tel que je suis. Il m’idéalise depuis toujours… Quoique je fasse, c’est bien…
  • Ce n’est pas vrai. Me contredit le maître.
  • Si ! Quand j’ai vrillé il y a quelques années, ils m’ont suivi aveuglément… Sans rien me dire, et si jamais je recommence ? Si je le traite mal… Tu penses qu’il me dira quelque chose ? Il se taira, et il subira en silence… Je ne veux pas lui infliger une relation dans laquelle il n’osera rien me dire… Rien avant qu’il ne soit trop tard…
  • Laxus… Freid a mûri depuis ces événements. Je suis certain que là, il ne se laisse pas faire. Il sait ce qu’il veut.

Ce n’est pas faux. Après tout, il ose me dire que j’ai tors et que je devrais me mettre avec lui. Mais est-ce que ce sera suffisant ? Est-ce que s’il est malheureux avec moi, il osera me le dire ? Ou pire, me quitter si nécessaire ?

  • J’ai besoin d’y réfléchir… Murmure-je.
  • Prends le temps, Laxus. Tu n’es pas obligé de te décider ce soir. Mais, non seulement tu fais de la peine à Freid, mais tu t’en fais à toi également.
  • Moi, je ne compte pas. Argumente-je.
  • Si. Tu comptes. Réplique-t-il en posant sa main sur la mienne. Tu es mon petit-fils, Laxus. Et je ne veux pas te voir malheureux.
  • Merci, Grand-Père… je vais y réfléchir…

Sur ces belles paroles, on finit nos verres en silence, et je finis par regagner mon domicile. Je vais avoir besoin de réfléchir à ma relation avec Freid. De prendre le temps de tout prendre en compte. Y compris les paroles de Grand-Père ce soit. Et si j’étais vraiment l’âme sœur de Freid ? Et si nous étions destinés à être ensemble ? Cela ne signifierait qu’une chose : si on ne se met pas ensemble, il restera seul et malheureux. Mais est-ce que les âmes sœurs ça existe ? Je n’en suis pas sûr… Si c’était le cas, ma mère ne serait pas tombée sur mon père…

Toutes ces questions tourbillonnent dans ma tête, et je sais que je vais devoir bientôt prendre une décision définitive. Pour notre bien à tous les deux. Et si… je continue de le repousser, je… dois le faire une bonne fois pour toute. Je dois valider mes propos de ce soir… Parce que je ne peux pas le faire tourner en bourrique tous les jours. Je vais devoir prendre une décision. Qu’elle soit bonne ou mauvaise, seul le temps nous le diras.


A suivre...

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