Pas impliqué
Au moment où Tamara allait tirer, un fracas se fit entendre dans l'appartement.
C'était Hotch et l'équipe qui avaient défoncé la porte et avaient débarqué armes au poing pour appréhender Tamara.
Derek qui s'y attendait en profita pour se jeter sur l'arme que tenait Tamara. Elle s'était laissée distraire par le vacarme qu'elle avait entendu et avait détourné l'attention pendant quelques secondes.
Morgan la désarma sans difficulté. Elle commença à se débattre et à le frapper.
Les ambulanciers qui étaient maintenant dans l'appartement s'approchèrent d'elle pour aider à la maitriser et l'un d'eux lui fit une injection. Elle continua à se débattre pendant une minute et se calma progressivement jusqu'à en perdre connaissance. Les ambulanciers l'évacuèrent sur un brancard sous la surveillance de Rossi qui les suivit.
Morgan se précipita vers Pénélope dès que les secouristes prirent Tamara en charge.
Elle était toujours assise sur le canapé. Elle était manifestement très secouée et pleurait à chaudes larmes. Il la prit dans ses bras et elle accueillit cette étreinte avec joie et soulagement. Elle mit ses bras autour du cou de Derek et le serra très fort.
Hotch fit un signe de la tête à Prentiss, JJ et Reid. Il avait l'impression de faire intrusion dans un grand moment d'intimité. Ils sortirent dans le couloir pour leur laisser quelques minutes pour se calmer.
« Ça va aller, mon Bébé. Tout est fini » dit-il à l'oreille de Pénélope.
Elle le serrait toujours aussi fort. Elle lui dit :
« J'ai eu tellement peur pour toi. Tu n'as rien. Elle ne t'a pas blessé ? » Elle desserra son étreinte pour l'examiner.
« Ça va Babygirl, dit-il en ricanant. J'ai connu bien pire. »
Il se leva et se rendit dans la cuisine pour lui prendre un verre d'eau. Il le lui donna et lui dit :
« Tu as l'air épuisée. Tu es debout depuis quelle heure ?
— Depuis 4 heures du matin, l'heure à laquelle Tamara a débarqué en furie ici. »
Il la prit de nouveau dans ses bras et lui dit :
« Oh, mon Petit Cœur, je suis vraiment désolé. C'est de ma faute si elle a débarqué chez toi. Je n'aurais pas dû lui parler de toi comme je l'ai fait. »
Il la relâcha et lui dit :
« L'équipe attend dehors, je peux les faire entrer ? Tu es prête à nous dire ce qui s'est passé ? »
Elle hocha la tête et dit :
« J'aimerais juste prendre une petite douche pour me rafraichir un peu.
— Vas-y ma Puce, je te prépare du café en attendant. Prends ton temps. » dit-il à Pénélope en l'accompagnant jusqu'à sa chambre.
Il appela les autres qui attendaient dehors, les conduisit dans la cuisine et leur proposa du café. Des agents du FBI s'affairaient dans le salon afin de recueillir des indices pour l'enquête. Il n'y avait pas grand chose à relever à part les tasses que Tamara et Pénélope avaient utilisées, le sac à main de la jeune femme perturbée ainsi que l'arme qu'elle avait amené avec elle.
« Comment va-t-elle ? demanda Hotch
— Elle est un peu secouée, mais ça va aller. Elle est en train de prendre une douche. Où est Rossi ?
— Il est parti dans l'ambulance avec Tamara. Il veut s'assurer qu'elle recevra les soins dont elle a besoin et qu'elle sera sous haute surveillance dans une chambre sécurisée, répondit Prentiss.
— Pourquoi Tamara s'en est-elle prise à Garcia ? » interrogea Reid. Il pouvait être tellement maladroit. C'était la question que se posaient Prentiss et JJ mais elles n'avaient pas osé la dire à haute voix.
Derek soupira et répondit :
« On va tout vous dire une fois que Pénélope sera revenue de la salle de bain. »
Quand Pénélope revint, ils l'attendaient tous dans le salon. Elle portait un T-shirt du FBI trop long et trop large pour elle et un bas de jogging. Ses cheveux étaient enveloppés d'une serviette.
Elle s'assit à côté de Derek sur le canapé. Il lui donna sa tasse de café en lui disant :
« Comme tu l'aimes, ma Beauté.
— Merci Mon Adonis en chocolat, » dit-elle en acceptant la tasse.
Les autres pouffèrent de rire. Ils retrouvaient enfin Morgan et Garcia et leurs célèbres répliques.
Derek commença à parler de Tamara et leur raconta comment les choses avaient dégénéré jusqu'à leur conversation de la veille. Pénélope prit le relais en racontant comment Tamara s'était présentée chez elle à 4 heures du matin.
Elle ouvrit la porte et fit face à une agitation et une fureur qui l'estomaquèrent.
Tamara la poussa violemment pour se frayer un passage. Pénélope était si stupéfaite qu'elle ne put que balbutier :
« Tam… Tamara mais que faites-vous… que fais-tu chez moi à cette heure ? Tu vas bien ? Il y a un problème ?
— Oui il y un problème ! vociféra Tamara. Le problème c'est que tu tournes autour de mon petit ami et je suis venue de dire que tu devrais prendre tes distances !
— Tamara, ne parle pas aussi fort. Tu vas réveiller tout l'immeuble. » lui dit Pénélope le plus calmement possible. Elle savait que Tamara était en pleine crise. Elle avait l'air fatiguée. Elle était tendue et très agitée. « Ça va être très dur de la calmer. » se dit-elle.
Elle ferma la porte et suivit Tamara qui faisait déjà les cent pas dans le salon. Elle lui demanda d'une voix toujours aussi douce :
« Assieds-toi. Tu veux quelque chose à boire ? Un verre d'eau, une infusion ? » Elle n'allait surement pas lui proposer du café, Tamara était suffisamment nerveuse.
« Ne joue pas à ça avec moi Pénélope!
— A quoi ? Je ne fais que suivre les règles élémentaires de l'hospitalité. » dit-elle. Tamara sembla se détendre légèrement.
« Je veux bien une infusion, s'il te plait. »
Elle fit signe à Tamara de s'asseoir et elle se rendit dans la cuisine. Elle revint quelques minutes plus tard avec deux tasses.
Tamara était toujours debout. Elle balayait la pièce des yeux. Son regard se posa sur une petite étagère. Pénélope qui s'était assise sur le canapé et qui l'observait, se crispa. Elle savait que sur cette étagère se trouvaient des photos d'elle et de l'équipe mais surtout d'elle et Derek.
La réaction de Tamara ne se fit pas attendre.
« Qu'est-ce qui s'est passé ce soir quand Derek est venu ici ? demanda-t-elle de but en blanc à Pénélope.
— Comment ça ? Comment sais-tu que Derek était ici ?
— Je l'ai suivi quand il est parti de chez moi. Je savais qu'il irait te retrouver. Mais tu n'as pas répondu à ma question Pénélope. Qu'avez-vous fait Derek et toi quand il est venu ici ?
— Tamara, je ne sais pas ce que tu imagines mais Derek et moi sommes amis. Les meilleurs amis. Nous n'avons fait que parler.
— Arrête de me prendre pour une idiote. J'ai vu son visage quand il est sorti d'ici. Il souriait comme un imbécile heureux. Vous avez couché ensemble ?
— Non ! s'indigna Pénélope. Je te l'ai dit nous avons parlé.
— De quoi ? Il te l'a dit ?
— Il m'a dit quoi ?
— Il t'a dit qu'il était amoureux de toi et que c'est à cause de ça qu'il a rompu avec moi ? »
Tamara était maintenant hystérique. Elle faisait toujours les cent pas, elle pleurait et tremblait. Sa voix chevrotait. Pénélope savait bien qu'elle ne devait pas la prendre de front. Elle devait lui dire ce qu'elle voulait entendre quitte à mentir.
« Non, il ne m'a rien dit de tout ça.
— Tu mens ! cria t-elle en farfouillant dans son sac et en sortit une arme. Arrête de me mentir ou ça va très mal aller pour toi ! »
Tamara escaladait dans la démence. Elle ne pointait l'arme dans aucune direction précise. Elle se contentait d'agiter les bras pendant qu'elle parlait mais elle avait le doigt sur la détente ce qui faisait très peur à l'analyste du FBI. Avec la frénésie de Tamara le coup pouvait partir à n'importe quel moment.
Elle essaya de la raisonner :
« Tamara, range cette arme. Je croyais que tu étais venue pour parler. C'est inutile d'avoir un revolver pour ça. Range-le. C'est dangereux.
— Je savais que j'en aurais besoin. Je savais que tu ne me sortirais que des salades alors je l'ai pris avec moi. Maintenant tu vas répondre à mes questions et réfléchis bien à ce que tu vas dire. D'accord ? Un accident est si vite arrivé, n'est-ce pas ? »
Pénélope hocha la tête. Elle était morte de peur. Le ton de Tamara avait changé. Sa voix ne chevrotait plus. Elle avait repris confiance. Garcia frissonna aux menaces de Tamara. Elle était capable de tout.
Tamara s'installa dans le fauteuil faisant face au canapé et reprit son interrogatoire :
« On reprend du début. T'a-t-il avoué qu'il t'aime ?
— Oui. » répondit-elle d'une voix tremblante. Elle ne pouvait rien faire maintenant. Elle ne savait pas gérer de tels troubles. Elle se contenterait d'essayer de ne pas la contrarier et de prier pour que quelqu'un intervînt.
« Que lui as-tu répondu ? » demanda Tamara. Elle avait le même ton que celui que prenaient les profilers de l'équipe quand ils interrogeaient un suspect.
« Rien. J'étais trop surprise. J'ai rien dit, lui assura Pénélope.
— Comment a-t-il réagi à ça ? Il n'a pas voulu savoir ce que tu en penses ?
— Non, il m'a dit qu'il me laisserait du temps pour y penser.
— Et toi tu l'aimes ? »
Pénélope crut que son cœur s'était arrêté. Comment répondre à cette question sans réveiller sa fureur ? Devait-elle dire la vérité ou essayer de lui mentir ? Elle n'était pas une bonne menteuse. Tamara saurait qu'elle n'était pas sincère. Elle s'entendit dire :
« Non, je ne l'aime pas comme ça. C'est mon meilleur ami. J'ai un petit ami. Il s'appelle Kevin. »
Tamara se leva brusquement. Le calme dont elle faisait preuve précédemment avait disparu.
« Tu mens encore une fois. Tu l'aimes toi aussi, mais tu ne l'auras jamais. Si tu tiens à lui, tu as plutôt intérêt à être plus convaincante que tu lui diras que tu ne l'aimes pas et que tu le considères comme un ami. Tu n'aimerais pas qu'il soit blessé ou tué Pénélope ?
— Tu l'aimes, tu ne lui ferais jamais de mal, cria Pénélope
— Oui je l'aime, mais si je ne peux pas l'avoir tu ne l'auras pas non plus… » hurla t-elle encore plus contrariée. Elle se tenait la tête entre les mains. Elle prit son téléphone et lança un appel. Elle essayait sûrement de joindre Derek.
« Je l'ai appelé plusieurs fois ce soir. Il a répondu une seule fois pour me sortir encore une fois qu'il ne voulait pas de moi et maintenant il bloque carrément mes appels. Ça ne va pas se passer comme ça. Il va me le payer. »
Pénélope était toujours assise à la même place, n'osant pas bouger, pleurant en silence.
Tamara, elle, continua à vociférer des menaces et à se parler à elle-même, maudissant Derek, insultant Pénélope et faisant les cent pas dans le salon.
Soudain, elle se calma et demanda à Pénélope où était son téléphone. Il était aux environs de 8 heures. Elle s'assit et dit à Pénélope d'appeler Derek.
« Si Mahommet ne va pas à la montagne, la montagne vient à Mahommet. Il refuse de me voir mais il ne refusera jamais de voir sa chère Babygirl. N'est-ce pas Pénélope ? Tu vas lui demander de venir. Fais bien attention à ce que tu vas dire. Ne lui dis surtout pas que je suis là. Je veux lui faire la surprise. »
Pénélope frissonna à sa façon de dire Babygirl. Elle était vraiment jalouse de ce surnom.
La blonde hésita avant d'appeler Derek. Elle ne voulait pas l'attirer dans ce piège mais elle n'avait pas le choix. Tamara s'était assise à côté d'elle et attendait qu'elle exécutât l'ordre qu'elle lui avait donné.
Une fois l'appel terminé, Tamara reprit sa place sur le fauteuil et regardait en souriant Pénélope qui pleurait toutes les larmes de son corps.
Quand Pénélope acheva son récit, tous ses collègues vinrent l'embrasser les uns après autres en lui disant des paroles encourageantes. Ils lui dirent qu'ils feraient tout pour que Tamara reçût la peine qu'elle méritait et qu'elle ne fût jamais une menace pour Derek et elle à l'avenir.
Comme leur amie analyste était fatiguée, Hotch, Reid, Emily et JJ prirent congé la laissant avec Derek.
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Le prochain chapitre sera le dernier