Pas impliqué
Derek rentra chez lui, le cœur léger. Il vérifia si toutes les portes et les fenêtres étaient bien verrouillées et activa l'alarme. Il déposa son téléphone sur le meuble d'entrée. Tamara l'avait déjà appelé au moins cinq fois depuis qu'il avait quitté la maison de Pénélope sans compter la dizaine d'appels qu'il avait reçu depuis qu'il avait quitté sa maison en trombe. Il était agacé mais ne pouvait éteindre son téléphone. Même en congé, il devait rester joignable car il pouvait être appelé en urgence à tout moment. Il avait faim. Il n'avait rien avalé depuis le matin. Toute cette journée avait été un vrai défi pour ses nerfs : entre le débarquement de Tamara au bureau, l'altercation avec Lynch, la conversation avec Hotch, la confrontation d'il y avait quelques heures avec Tamara. La seule note positive à cette journée était sa confession à sa Babygirl. Il décida de prendre une douche avant de se préparer un rapide casse-croute et de s'installer devant la télé avec une bière pour regarder un match.
Quand il revint de la douche, il récupéra son téléphone et constata que Tamara ne s'était pas lassée bien au contraire. Il avait près une vingtaine d'appels en absence, tous d'elle.
« Ça commence à bien faire » se dit-il. Il composa son numéro. Elle décrocha après la première sonnerie et dit d'une voix désespérée :
« Derek, j'étais inquiète. Pourquoi tu ne répondais pas ?
— Tamara, je pense avoir été clair tout à l'heure. Je suis désolé si je ne l'ai pas été plus tôt mais tu ne peux pas continuer à m'appeler comme ça à tout bout d'champ.
— Mais Derek, je suis sure qu'on peut encore tout arranger entre nous. Donne-nous une chance. S'il te plait, supplia-t-elle.
— Non Tamara ! Il n'y a pas de NOUS, il n'y en a jamais eu et il n'y en aura jamais. Du moins comme tu l'entends, en tant que couple. Nous pouvons être amis. Je t'appellerai de temps en temps pour avoir de tes nouvelles, pour voir comment tu t'en sors par rapport à ton deuil mais n'attends rien de plus de moi.
— Comment pourrais-je guérir si tu n'es pas à mes côtés pour me soutenir ?
— Comme je te l'ai dit, tu devras t'entourer de professionnels. Tu dois absolument voir un psychiatre ou un psychologue, Tamara. Le groupe de soutien ne suffira pas.
— De toute manière, je n'y retournerai pas. Je ne veux rien avoir affaire avec Pénélope.
— Ne parle pas comme ça. Elle ne t'a absolument rien fait. Et elle serait prête à t'aider. Nous pourrions te soutenir en tant qu'amis.
— Qu'est-ce qu'elle a que je n'ai pas Derek ? demanda-t-elle en pleurnichant.
— Je ne veux pas parler de ça avec toi Tamara. Il est tard. Tu devrais aller te reposer. Bonne nuit. » conclut-il et mit fin à l'appel. Il n'avait pas encore posé le téléphone qu'il sonna de nouveau. Il refusa l'appel et fit quelques manipulations pour bloquer les appels de Tamara.
Après cette nouvelle conversation, il n'était plus d'humeur à regarder la télé. Il était psychologiquement épuisé.
Il s'installa dans son lit. Couché sur le dos, les bras pliés derrière la tête, il pensait à Pénélope.
Pour une fois, il avait un peu d'espoir. Elle lui avait certifié qu'il ne se passait rien avec Hotch. Il pensait à ce que pourrait être sa vie avec sa Babygirl. Il prit son téléphone et lui envoya un texto.
Bonne nuit Princesse ! Fais de beaux rêves. Les miens seront beaux parce que tu y seras. A demain. Je t'aime. DM
Pénélope était dans son lit mais l'adrénaline qui coulait dans ses veines l'empêchait de dormir. Elle ne tenait pas en place. Elle tournait et se retournait dans tous les sens. Elle n'en revenait pas. Derek Morgan était amoureux d'elle et lui avait dit de prendre son temps avant de lui donner une réponse. « Comme si j'avais besoin de temps ! Ça fait 5 ans que j'attends ça ! » pensa-t-elle en ricanant.
Puis elle se rappela ce que lui avait dit Hotch. Il avait une piètre opinion de lui-même et il l'avait mise sur un piédestal. Le bel Adonis avait-il peur qu'elle ne partageât pas ses sentiments ? Elle n'arrivait pas à le croire.
Comment pouvait-il imaginer qu'elle ne l'aimait pas ? Il était tout ce dont une femme pouvait rêver.
Elle reçut le message de Derek, le lit, poussa des petits cris de joies et se mit à danser toujours couchée sous ses couvertures.
Elle se maudissait de réagir comme une adolescence face à ses premiers émois. Elle capitula et quitta son lit. Il était tard mais elle s'en moquait après tout elle ne travaillait pas le lendemain.
Elle composa un message pour répondre à celui de Derek. Elle souriait. Pourquoi pas le taquiner un peu ?
Bonne nuit à toi aussi mon Prince. Ne te laisse pas trop perturber par ces rêves. Avec moi dedans ils sont forcément interdits aux mineurs. ;) A Demain. 3 BabyGirl
Elle était tellement excitée. Elle devait raconter tout ça à quelqu'un. « Hotch ? » s'interrogea-t-elle. Ses yeux s'écarquillèrent. Elle comprenait le message à présent. Il savait ! Derek lui avait-il parlé de ses intentions ?
Elle ne pouvait pas l'appeler à cette heure, elle craignait de réveiller Jack. Elle ne pouvait pas non plus appeler JJ à cause du petit Henry. Elle renonça à appeler Emily aussi. Ils devaient tous être très fatigués et méritaient du repos. Même si Reid, en insomniaque qu'il était, ne dormait surement pas et devait dévorer tous les livres qui lui tombaient sous la main, elle ne se voyait pas l'appeler et risquer de casser l'image de macho de Derek en lui racontant la super déclaration d'amour à laquelle elle a eu droit.
Elle se contenta de récupérer son sac de tricot et se décida à terminer ce poncho qu'elle avait entamé depuis si longtemps et qu'elle n'avait pas le temps ou l'envie de finir.
A minuit, une fois l'excitation retombée, elle retourna se coucher et se laissa emporter par Morphée.
Elle se réveilla en sursaut, quelqu'un tambourinait à sa porte. Cela devait être important vu l'insistance et l'intensité. Elle regarda son réveil et jura intérieurement. « Il est 4 heures du matin bon sang ! » se dit-elle.
« C'est bon, c'est bon, je viens ! » cria-t-elle pour que le visiteur indélicat arrêtât tout ce vacarme et ne réveillât pas tout le voisinage.
Elle regarda à travers le judas et le visiteur qui se tenait derrière la porte était la dernière personne qu'elle s'attendait à voir chez elle et surtout à cette heure si tardive ou plutôt si matinale.
Elle ouvrit la porte et fit face à une agitation et une fureur qui l'estomaquèrent.