Pas impliqué
Finalement seul Hotch vint retrouver Garcia dans son bureau.
Il prit une profonde inspiration et commença à s'expliquer :
« Garcia, je viens d'assister à une scène que je n'aurais jamais pensé voir un jour même dans mes pires cauchemars. Tu as appelé Morgan monsieur, tu as été presqu'aussi distante avec lui que tu l'es avec Strauss. Arrête ton cinéma maintenant et dis-moi ce qui se passe ! »
Elle devait penser à quelque chose et vite. Elle pourrait tromper les autres mais certainement pas Hotch.
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Elle devait inventer quelque chose. Parler sincèrement à Hotch aurait trop de conséquences. Ce serait l'effet boule de neige. Elle devrait lui dire qu'elle est amoureuse de Morgan. Qu'elle était furieuse qu'il lui eût menti mais surtout qu'il sortît avec Tamara. Mentionner Tamara serait mettre Morgan en danger sur le plan professionnel. Personne n'était censé savoir qu'il avait des liens aussi étroits avec la sœur d'une victime. Il n'aurait pas dû, cela aurait pu entacher la crédibilité de leur rapport auprès de la cour pendant le procès.
Elle pourrait jouer la carte du professionnalisme. Elle inspira profondément et commença son plaidoyer.
« Monsieur
— Aaron ou Hotch, l'interrompit-il.
— Hotch » reprit-elle. Elle n'oserait pas l'appeler Aaron.
« Vous avez surement remarqué que Morgan a cessé d'utiliser des surnoms à mon égard, continua-t-elle. Il veut se montrer à la hauteur de ses nouvelles responsabilités et se montrer professionnel. C'est lui le patron maintenant. Donc j'ai décidé de lui faciliter la tâche. Je veux moi aussi me montrer professionnelle.
— Tu crois vraiment que je vais gober ça, dit-il en secouant la tête. J'étais ton patron et ça ne t'a pas empêchée de m'appeler Chéri pendant une affaire. Tu te souviens ?
— Monsieur … Hotch » Il ne lui laissa pas le temps de finir, il lui rétorqua :
« Penelope, tu oublies que je suis profiler ? Je vais te poser une simple question. Ne te sens pas obligée de répondre si tu trouves que je dépasse les limites. Mais je veux vraiment t'aider et aider Morgan aussi par la même occasion. Es-tu amoureuse de Morgan ? »
Pénélope resta bouche bée. Elle ne s'attendait pas à la tournure que prenaient les choses. Hotch l'avait démasquée. Elle ne pouvait pas nier. Elle décida d'être honnête avec lui, de lui exposer son problème sans lever le voile sur tous les tenants et les aboutissants. Il avait l'air de vouloir sincèrement l'aider. Elle grogna et dit :
« Je déteste les profilers. Oui, Monsieur. Je suis amoureuse de lui », murmura-t-elle en baissant la tête. Elle redoutait sa réaction.
« Je le savais. Je voulais juste savoir si tu l'admettrais. Alors quoi ? Tu viens de le réaliser et ça te fait peur ?
— Mais… non, c'est pas ça…. Il ne me voit pas comme ça » balbutia-t-elle. Elle était un peu surprise de la réaction de Hotch. Elle finit pas remettre de l'ordre dans ses idées pour formuler une phrase cohérente.
« Cela longtemps que je l'ai réalisé. Le problème c'est qu'il voit quelqu'un en se moment. Il me l'a caché. Je l'ai découvert par hasard.
— Garcia, ce n'est pas la première fois que Derek a une conquête dont il ne parle à personne, essaya-t-il de la raisonner
— Non, cette fois c'est différent. Ce n'est pas juste un coup d'un soir. Je lui ai demandé s'il la voyait. Il m'a regardé droit dans les yeux et a nié, après m'avoir bien fait comprendre que ce n'était pas mes affaires. Mais je sais qu'il la voit. Je les ai entendus au téléphone.
— Alors, tu es jalouse et fâchée et tu décides de te venger ?
— Non, Hotch, je ne cherche pas à me venger. Je reste à ma place. Je crois que notre amitié n'est pas aussi forte s'il peut me mentir de cette façon. Je fais juste ce qu'il m'a demandé de faire. Je vais m'occuper de mes affaires.
— Garcia, Morgan subit beaucoup de pression ces temps-ci. Laisse-lui une chance de venir vers toi quand il sera prêt et tu verras qu'il t'en parlera. L'attitude que tu adoptes, la distance que tu mets entre vous, le fait que tu ne flirtes plus avec lui, tout ça va lui faire beaucoup de mal. Il n'a pas besoin de ça en ce moment. Il a besoin de rester concentré et ne pourra pas s'il se pose des questions sur les raisons pour lesquels tu agis ainsi. Ce n'est bon ni pour toi, ni pour l'équipe. Je vois que tu en souffres même si tu essaies de le cacher derrière ce grand sourire. Et un Morgan qui n'a pas sa dose quotidienne de Babygirl est comme un lion en cage. Fais-le pour nous. Ca va être l'enfer pour nous s'il est de mauvaise humeur. » conclut avec un de ses rares sourires. Pénélope aussi souriait même si les larmes menaçaient de tomber à n'importe quel moment. Elle lui prit la main et lui dit :
« D'accord Bossman, pour l'équipe je vais essayer de faire un petit sacrifice. Mais je ne promets rien. Allez ! Vous devez vous mettre en route. Vous n'voulez pas fâcher votre nouveau patron en étant en retard. Je vous accompagne à l'ascenseur. »
Elle se leva et ils marchèrent ensemble jusqu'à l'ascenseur. Elle lui dit :
« Merci pour la discussion Hotch. J'avais vraiment besoin de parler à quelqu'un et comme mon meilleur ami est aux abonnés absents je ne savais vraiment pas à qui me confier. » Elle se pencha et l'embrassa sur la joue. Il lui sourit et lui dit :
« Je t'en prie. Je suis là si tu veux parler. Tu peux m'appeler quand tu veux. »
L'ascenseur arriva et Morgan apparut dans le hall. Il lui dit :
« On t'appelle dès qu'on arrive Garcia. Bye » Les deux hommes prirent l'ascenseur.
Pénélope prit la direction de son bureau. Elle repensa à sa conversation avec Hotch. Il avait raison. Lorsque Morgan et elle étaient en conflit il avait du mal à maitriser ses nerfs et sa frustration se déversait alors sur les autres membres de l'équipe. Lorsqu'ils étaient sur le terrain, cela rendait le travail très difficile, surtout si l'enquête piétinait ou que les victimes étaient des enfants. Elle savait ce que cela lui rappelait alors elle ravalait sa fierté et enterrait la hache de guerre. Elle l'appelait pour le réconforter ou l'apaiser, ils se réconciliaient et l'équipe retrouvait un Morgan de bonne humeur et prêt à en découdre avec les suspects.
Elle pouvait faire un effort et lâcher deux ou trois surnoms dans une conversation. Cela suffira peut-être à l'apaiser. Mais il était vraiment hors de question qu'elle pardonnât. Elle n'oublierait jamais qu'il l'avait envoyée balader alors qu'elle ne voulait que l'aider, qu'il lui avait menti et qu'il avait choisi la seule femme qu'elle lui avait déconseillé de fréquenter. C'était Tamara ou elle et Morgan avait fait son choix même s'il n'en était pas conscient.
Elle arriva dans son « antre » où une mauvaise surprise l'attendait.