La Traque
Chapitre 11
Un murmure indistinct se glissait sous la porte et annonçait l'arrivée des agents de police. Les yeux fatigués d'Hotch se posèrent sur l'horloge du bureau que lui et son équipe occupaient. Il était sept heures du matin. Il lança ensuite un regard à ses collègues qui relisaient attentivement leurs notes en sirotant un gobelet de café noir tout à fait infect. Ils n'avaient pu se reposer que deux petites heures et la fatigue se faisait sentir.
Lui-même était courbaturé et tendu.
A cause de tous ces évènements, il n'avait pas eu l'occasion d'appeler Jack avant qu'il ne parte pour l'école. Cette frustration liée au manque de sommeil l'avait rendu d'assez mauvaise humeur. C'est donc avec une mine plus sombre que d'habitude et une certaine nervosité qu'il attendait des nouvelles de Garcia.
Soudain, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Promptement, il l'attrapa, lut le nom de l'informaticienne et décrocha avant de poser son portable sur la table :
-Je te mets sur haut-parleur.
Son ton était sec, dénué du moindre sentiment. Morgan, Reid, Rossi et Prentiss levèrent simultanément la tête pour écouter avec intérêt ce qu'avait trouvé Penelope, tout en évitant de croiser le regard noir de leur patron.
-Bonjour, mes amis… Alors, j'ai effectué une pénible recherche pour trouver tous les élèves qui ont été hospitalisés pour tentative de suicide ainsi que tous ceux qui y sont arrivés, durant les années où nos victimes étaient à l'université…
Elle fit une pause avant de reprendre et Hotch l'entendit distinctement bâiller dans le combiné :
-J'ai la tristesse de vous annoncer que j'ai l'impression d'avoir échoué… Non seulement le sujet était déprimant, mais les résultats le sont tout autant ! Eh oui, je vous appelle du bureau des nuls… Harper Hillman n'a jamais essayé de se suicider et il n'y a jamais eu un seul cas de suicide dans son entourage… Ensuite, sur les dix-neuf tentatives ratées recensées sur une période de dix ans, je n'ai rien trouvé de concluant…
Du coin de l'œil, Hotch vit les épaules de Reid s'affaisser, sans doute en signe de dépit, et lui-même poussa un soupir à l'haleine chargée de café. La voix lasse et étrangement monotone de l'informaticienne habituellement pleine d'entrain continua son laïus :
-Il faut savoir que, vu la classe sociale des élèves – en résumé, des gosses de riches -, la plupart des cas ont sans doute été profondément enterrés et aucun dossier n'a été rempli à ce sujet…
Irrité par ce manque de résultats probants et par la fatigue qu'il sentait poindre dans toutes les fibres de son corps, Hotch lui demanda d'un ton ferme :
-Et en ce qui concerne tes recherches sur Harper Hillman ?
La voix à l'autre bout du fil hésita et devint un peu plus aigüe :
-Oh, vous êtes vraiment tombé sur le bureau des minables ! Je n'ai absolument rien ! Il s'est pour ainsi dire évaporé… ! Désolée…
Hotch fit claquer nerveusement sa langue sur son palais, exaspéré par la lenteur de leur enquête. Il était toujours sincèrement persuadé qu'Harper Hillman n'était pas leur tueur et les recherches infructueuses de Garcia tentaient à prouver qu'il n'était même plus de ce monde… Il avait donc l'impression qu'ils perdaient leur temps avec cet homme qui n'était sans doute qu'une diversion créée par le tueur.
-Tu as fait passer son signalement dans les morgues ?
Penelope soupira bruyamment avant de répondre :
-Evidemment, monsieur… Dés que j'ai vu que cet homme réussissait à passer entre les mailles du filet du génie que je suis, j'ai émis l'hypothèse qu'il était peut-être mort. Mais je n'ai eu aucune réponse de ce côté… Je reste désespérément les mains vides ! Oh mon Dieu… Il ne me reste plus qu'à me laisser mourir d'inanition devant cet échec cuisant…
Morgan s'immisça enfin dans la discussion, d'un air songeur, sans relever la réplique désespérée de son amie :
-Vous pensez qu'il ne s'agit que d'un leurre ? Qu'Hillman est mort et qu'on essaie de nous faire tourner en rond ?
Emily commenta aussitôt :
-Ce serait plausible : notre unsub est très intelligent et a très bien pu utiliser Hillman comme coupable idéal… De plus, si Hillman était réellement en cavale, Garcia qui est l'une des meilleures informaticiennes du pays, aurait au moins trouvé une trace de sa fuite!
L'informaticienne toujours au bout du fil émit un gloussement flatté:
-Merci Emily…
Prentiss sourit légèrement, mais ne répondit pas. Rossi prit également part à la conversation, tout en caressant pensivement sa barbe.
-Il aurait pu diriger notre enquête vers Hillman sans forcément l'éliminer… Je pense que nous pouvons en déduire qu'Harper connaissait l'identité du tueur et aurait pu nous la révéler…
Hotch approuva lentement et remarqua que Reid semblait agité, mais ne souleva pas ce point. Après tout, ayant été élève à l'université de Californie, Spencer avait sans doute côtoyé, sans le savoir, le tueur, ce qui devait le perturber. Par ailleurs, c'était lui qui les avait conduits sur la piste d'Harper : il devait se sentir assez mal de les avoir induits en erreur.
A moins qu'il ne soit juste irrité que ce leurre n'ait pas tenu, lui susurra une petite voix dans son esprit…
Troublé, Hotch chassa aussitôt cette idée et reprit la parole pour s'adresser à Emily et Derek :
-Lorsque vous vous rendrez chez Hillman, je veux que l'équipe scientifique vous accompagne : s'il a été tué, au vu du mode opératoire de notre tueur, le meurtre a dû avoir lieu dans sa maison… Les experts trouveront peut-être quelques traces.
Aaron fit une pause et entendit la porte derrière lui s'ouvrir sur l'inspecteur Roger, laissant entrer un brouhaha dérangeant. Il continua, en s'adressant cette fois au portable qu'il avait posé sur la table.
-Garcia, va te reposer quelques heures : tu l'as bien mérité.
Il raccrocha avant qu'elle ne réponde et se retourna vers le nouvel arrivant qui était toujours dans l'embrasure de la porte et qui s'adressa aussitôt à lui :
-L'agent Jareau m'envoie vous dire que tous les hommes sont là…Êtes-vous prêts ?
Le ton de Roger était distant : avec l'incident d'hier, les relations qu'ils entretenaient avec la police étaient tendues. Hotch soutint le regard de l'inspecteur et lui répondit sur le même ton :
-Nous arrivons tout de suite.
L'homme s'éclipsa aussitôt, emmenant avec lui la rumeur produite par les agents de police. Aaron remarqua alors que Reid s'était légèrement recroquevillé pendant cette brève irruption : ses traits renfrognés exprimaient une colère qu'il avait du mal à réprimer. Cette réaction était assez compréhensible, au vu des évènements de cette nuit…
Aaron intercepta alors le regard inquiet et désolé que Morgan portait au benjamin qui l'ignorait fermement, puis observa Emily et Rossi qui attendaient calmement ses directives. Tous semblaient prêts, quoiqu'un peu dissipés par les tensions qu'ils subissaient au sein-même de l'équipe.
-Allons-y.
Il ouvrit la porte et fut assailli par la forte odeur de café qui régnait dans le poste. Les discussions s'interrompirent brusquement à l'arrivée de l'équipe et bientôt, seul le ronronnement des ordinateurs dérangea le silence.
Sans dire un mot, les agents du FBI se postèrent devant un grand tableau recouvert des photos des victimes. Hotch balaya du regard les hommes en uniformes qui lui faisaient face, s'irritant de leur arrogance et s'amusant de leur perplexité.
Peu de flics appréciaient leurs méthodes.
Aaron aperçut du coin de l'œil JJ les rejoindre et commença donc :
-Bonjour. Merci de nous avoir accueillis à Richmond. Je suis l'agent Aaron Hotchner du bureau des sciences du comportement, voici les agents Prentiss, Rossi, Morgan et JJ ainsi que le docteur Reid. Nous allons vous livrer le profil du tueur que nous recherchons…
Une voix émanant du fond de la salle l'interrompit brusquement :
-On n'connaît pas déjà son identité, au tueur ?
Un murmure approbateur et surpris secoua la masse de flics. Hotch lança un regard noir à l'assemblée qui s'emballait. Tous se turent aussitôt pour le laisser s'expliquer.
-En fait, il est très probable qu'Harper Hillman ne soit pas notre tueur, mais l'une des victimes de notre homme.
Une rumeur inquiète et fébrile traversa la foule. Morgan prit la parole, pour expliquer un peu cet étrange revirement de situation :
-Hillman a littéralement disparu de la surface de la terre, du jour au lendemain, et ne correspond pas entièrement à notre profil… Il est probable qu'il ait été assassiné par notre unsub et utilisé comme leurre par le vrai tueur. Nous pensons également qu'Harper était un danger pour l'unsub et qu'il connaissait son identité.
Prentiss prit le relais et recentra le briefing :
-Maintenant, parlons du tueur que nous recherchons. Il s'agit d'un homme, probablement de race blanche, âgé d'une trentaine d'années et extrêmement intelligent.
Reid continua, d'une voix hésitante, visiblement gêné :
-Notre homme est en pleine fracture psychique… Il doit sans doute avoir subi un choc, un élément déclencheur, il y a quelques mois, comme la perte d'un emploi, la mort d'un proche voire, mais c'est moins probable, un divorce ou une rupture amoureuse…
Rossi poursuivit, d'un ton calme, tout en balayant l'assemblée d'un regard bienveillant :
-En effet, notre unsub est quelqu'un de très mal à l'aise en société et qui refuse tout contact relationnel ou physique : il est donc très peu probable qu'il ait été ou qu'il soit marié. Il vit sans doute seul et exerce un métier qui lui permet de voyager à sa guise à travers le pays. Il est très renfermé et a le sentiment d'être un déchet, un rebus totalement impuissant…
Hotch reprit la parole, d'une voix neutre et posée :
-Ce sentiment d'impuissance vient sans doute de maltraitances que lui ont fait subir ses victimes. En fait, il se sent investi d'une mission : celle de se venger, d'éliminer toutes les personnes qui l'ont fait souffrir. Nous pensons que le tueur a rencontré ses victimes à l'université de Californie et qu'il a subi de nombreuses brimades de leur part. C'est pourquoi, il faudrait approfondir nos recherches de ce côté et examiner les dossiers de l'université concernant des cas d'abus, de maltraitances,…
Emily continua et conclut, sous l'œil attentif des policiers qui prenaient studieusement des notes :
-Au vu de l'escalade de violence dans les meurtres, nous estimons que cet homme est en perte de repères et qu'il est très dangereux pour la société, comme pour lui-même. Il se sent investi d'une mission et sera prêt à tout pour terminer son œuvre, même à tuer des policiers… Il a clairement perdu toute notion de bien et de mal et n'hésitera pas à abattre tout obstacle qui se dressera sur son chemin… Donc, si vous pensez avoir trouvé une piste, ne vous y lancez pas seul.
JJ s'avança légèrement et s'adressa aux policiers avec un bref sourire :
-Merci de votre attention…Si vous avez des questions, n'hésitez pas à nous les poser.
Le silence perdura quelques secondes, puis les policiers se levèrent tous et commencèrent à discuter entre eux, avec animation. Pendant ce temps, les agents du FBI quittèrent leur place et formèrent un cercle pour entendre les directives de leur patron. Au même moment, Roger sortit de la masse, visiblement vexé et, irrité, interpella vivement Hotch :
-Pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu qu'Hillman n'était plus considéré comme notre principal suspect ?
Reid lui lança un regard en biais et renifla avec mépris avant de s'exclamer avec arrogance :
-Tiens, il me semblait que c'était moi, le principal suspect !
Hotch lança un regard étonné à son agent qui soutenait le regard de l'inspecteur, les yeux flamboyant de colère… L'atmosphère était électrique. Le chef d'équipe leva les mains en signe d'apaisement et répondit à Roger qui fixait Spencer sans ciller :
-Nous sommes venus à cette conclusion juste avant la conférence… Et il s'agit en fait toujours d'une hypothèse.
Avec diplomatie, il posa sa main sur le bras de l'inspecteur pour l'éloigner de Reid – il avait l'impression qu'ils allaient finir par se sauter à la gorge l'un de l'autre – et fit quelques pas avec lui pour le faire lâcher des yeux son agent. Une fois qu'il eut obtenu son attention, il continua calmement :
-Comme prévu, vous allez vous rendre au domicile d'Hillman avec les agents Prentiss et Morgan… Mais vous emmènerez l'équipe scientifique avec vous, car nous pensons qu'Hillman a été assassiné dans sa maison… Ce programme vous convient-il ?
L'inspecteur lança un bref regard derrière lui pour jauger une dernière fois Reid qui affichait un mimique moqueuse et provocatrice, et grommela, les dents serrées :
-Oui, parfaitement … Je vais me prendre une tasse de café et on pourra partir…
Il se dégagea de l'étreinte d'Hotch, bouscula Reid au passage et se dirigea d'un pas rapide vers la cuisine du poste de police, sans se retourner. Aaron lança un regard noir à Spencer qui affichait une certaine autosatisfaction, tout en se massant l'épaule que Roger avait heurté, et s'adressa fermement à lui, visiblement furieux :
-Nous sommes invités par la police locale, Reid ! Ne t'abaisse pas au niveau de cet inspecteur et retiens-toi de faire ce genre de commentaires !
Le regard que son agent lui lança à cet instant précis le glaça sur place. Une animosité sans pareille déformait ses traits réguliers et ses pupilles contractées à l'extrême le fixaient avec colère.
Hotch battit des paupières et aussitôt, le Reid qu'il connaissait depuis toujours se dressait devant lui, la tête baissée.
-Désolé… J'essaierai.
Déstabilisé par cette fugace expression qui avait traversé le visage de Spencer, il ne répondit rien.
Ouvre les yeux : ce n'est plus lui… Quelque chose cloche !, murmura une voix lointaine qui se trémoussait dans son esprit, mal à l'aise.
A nouveau, Aaron fit taire cet élément perturbateur, cet instinct qui habitait le fond de ses tripes et qui ne se trompait que très rarement.
Spencer n'était que perturbé.
Une légère douleur émanait encore de son épaule, due au contact un peu trop violent qu'il venait d'avoir avec Roger. Le regard baissé sur ses chaussures – plus des converses, désormais -, il attendait que l'orage passe.
Il se maudissait mentalement pour cette réaction totalement stupide et provocatrice qui n'avait fait que titiller un peu plus son ennemi... Il savait pertinemment que s'il continuait à jouer avec ce flic, celui-ci n'hésiterait pas à outrepasser les règles pour mettre en lumière ses plus sombres secrets et ce, avant que Reid n'ait réussi à en finir avec lui et ses soupçons…
Il ne savait pas s'il aurait le temps de le tuer…
Il serra les points et battit plusieurs fois des paupières, tout en essayant de ne pas perdre à nouveau le contrôle devant son équipe. Il ressentait encore des fourmis dans les doigts, vestiges de son envie d'étrangler son patron lorsque celui-ci avait haussé le ton.
Il détestait qu'on lui dise quoi faire.
Cette colère, ajoutée au fait que ses collègues allaient bientôt découvrir qu'Hillman était mort depuis des mois et que Spencer avait menti à son sujet – jamais Harper n'avait été victime de brimades -, le rendait très susceptible et nerveux.
Il était pourtant si proche du but.
Il ne restait qu'un nom à barrer dans cette ville… Qu'une victime… Mais son équipe était tellement proche de découvrir la vérité ! Reid aurait pu fuir tout de suite, sachant qu'ils se dirigeaient inexorablement vers lui, mais il ne pouvait laisser en vie le salaud qui figurait encore sur sa liste.
Laissant de côté ses aspirations, il leva doucement les yeux et intercepta le regard inquiet d'Hotch. Son patron avait senti sa soif de tuer, il avait perçu le monstre tapi en lui. Une boule douloureuse se forma au niveau de l'estomac du jeune homme et sa respiration devint saccadée.
Les yeux noirs étaient plongés dans les siens qui, effrayés, tremblaient dans leurs orbites.
Le regard le lâcha enfin et se posa sur Rossi :
-Nous allons bientôt partir pour l'université. Tous les trois, nous irons interroger le préfet et les professeurs.
Reid reçut l'information comme une gifle et se mit aussitôt à bafouiller :
-Le… préfet ?
Le regard interrogateur de tous ses collègues se posa sur lui et il sentit un feu désagréable se propager sous sa peau, à la hauteur de ses joues. Hotch haussa un sourcil et lui demanda, surpris :
-Oui… Un problème ?
Spencer se demanda un instant quelle serait la réaction de son patron s'il répondait avec simplicité : « Oh, rien, c'est juste que c'est la prochaine personne que je projette de tuer ! », mais renonça tout de suite à la possibilité de lui avouer cette vérité.
-Euh… Non… Cependant, je… Je ne veux pas me rendre dans cette université… Je suis fatigué et je n'ai pas très envie d'y retourner.
Reid déglutit difficilement et baissa les yeux, tout en jouant nerveusement avec ses longs doigts noueux. En fait, il était partagé entre l'envie d'effrayer sa brebis et de surveiller ses dires –après tout, il y avait beaucoup de chances pour que le préfet, après une petite discussion avec Hotch et Rossi, se rende compte qu'il était question de Spencer – et la peur d'être là s'il révélait jamais à ses équipiers qui était le véritable tueur…
Reid refusait de devoir se battre contre ses collègues.
Le besoin de fuir se faisait donc de plus en plus pressant, même s'il refusait de laisser en vie cet enfoiré qui avait couvert les auteurs du viol et même si l'hôte lui intimait de faire face et de se battre jusqu'au bout…
Rossi fronça les sourcils et secoua la tête :
-Nous avons besoin de toi : tu connais certains professeurs et l'université… !
Morgan qui pensait savoir pourquoi il refusait d'y retourner, posa une main sur son épaule pour l'apaiser :
-Ne t'inquiète pas, tout se passera bien…
Reid n'apprécia pas ce geste, mais ne laissa rien paraître. Il se contenta de soupirer et d'acquiescer lentement, tout en sentant la peur couler dans ses veines et battre violemment dans ses tempes :
-D'accord. Je viens bien avec vous…
Il sentait l'incompréhension de la plupart des membres de l'équipe mais ne se donna pas la peine de leur donner une excuse bidon : il n'avait plus la force de mentir… Il se réservait pour le bouquet final, pour le dernier combat qui allait se jouer sur le fil…
Il savait pertinemment qu'il n'avait plus aucune chance de s'en sortir…
Soit le préfet allait le vendre, soit son équipe arrêterait de se voiler la face à son sujet, soit l'inspecteur fouillerait sa chambre sans mandat et trouverait les vidéos de ses meurtres.
Il ferma les yeux, le crâne transpercé par une horrible migraine et inspira profondément, avant de les rouvrir pour regarder ses collègues qui lui jetaient des regards à la dérobée, dans un silence gêné.
Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, inconsolable, lorsqu'il se rendit compte qu'il ne ressentait plus aucune chaleur en observant ses amis. Il n'y avait que du froid, un enfer glacial dans sa tête, empire du monstre, de l'hôte.
Il devait rapidement accomplir sa mission…
En finir.
A suivre…