10 Parfum : Gohan et Videl
OS n°10 : Shopping
« Et celle là, comment tu la trouves ? »
Videl poussa un profond soupir. Pourquoi, ô grand pourquoi avait-elle accepté qu’Erasa l’accompagne au centre commercial ? Elle devait juste acheter des équipements pour la gym, et maintenant elle était coincée à faire de shopping. Du shopping ! Elle, Satan Videl, faire du shopping ! Ugh.
« Elle me va bien, tu ne trouves pas ? » demanda Erasa, tournant sur elle-même.
L’enfer.
« Je crois que je vais la prendre. Qu’est-ce que tu en penses, Videl-chan ? Oh, Videl-chan, tu m’écoutes ? »
« Fais ce que tu veux… » soupira Videl.
Erasa mit ses poings sur ses hanches, fronçant les sourcils. « Tu pourrais m’aider, quand même. »
« Erasa-chan… Je croyais que tu me connaissais assez pour savoir que JE DETESTE LE SHOPPING !!! » s’écria Videl.
Erasa grimaça légèrement au volume de la voix de son amie. « Je ne vois vraiment pas pourquoi ; moi j’adore ! Tu as vu tous ces vêtements ! C’est le paradis ! »
Videl croisa les bras. « C’est bondé, sale, il fait trop chaud et ça pu. Ça ressemble plutôt à l’enfer pour moi. » rétorqua-t-elle.
« Oh arrête de te plaindre, tu ne vois que les mauvais côtés ! » Erasa sourit malicieusement. « Et je suis sûre que si une certaine personne était avec nous, tu ne trouverais pas le shopping si terrible… »
Videl rougit jusqu’aux oreilles. « Tu dis n’importe quoi ! Que Gohan-kun soit avec nous ou pas ne changerait rien au fait que le shopping ça craint ! »
Le sourire d’Erasa s’élargit. « Je n’ai pas dis que je parlais de Gohan-kun… »
Videl sentait ses joues lui brûlaient encore plus, et se mit à bégayer une réponse incompréhensible. Erasa éclata de rire.
« Ah-ah ! Je savais bien qu’il te plaisait ! » dit-elle.
« M-M-Mais pas du tout ! Je savais que tu parlais de lui parce que… parce que tu me taquine toujours à son sujet ! » répliqua Videl, toujours aussi rouge. « Alors, pour la énième fois, Erasa-chan : il n’y a absolument rien entre lui et moi, nous somme juste amis ! »
« Mais ça ne te déplairait pas qu’il y ait plus entre vous, n’est-ce pas ? » demanda Erasa, son sourire espiègle toujours présent sur son visage.
Videl se demandait si ses joues reprendraient jamais leur couleur normale, tellement elles lui brûlaient. « Tu dis n’importe quoi ! Il n’y aura jamais… rien… entre… »
Erasa fronça les sourcils, voyant que l’attention de son amie était attirée ailleurs, et suivit son regard. Son sourire s’élargit encore.
« Quand on parle du loup… » dit-elle.
En effet, c’était bien Gohan qui avait attiré l’attention de Videl, l’interrompant dans ce qu’elle allait dire. Et il était accompagné par une femme blonde. Videl serra les poings, les yeux plissés.
« Qu’est-ce qu’elle est belle… » dit Erasa.
Même Videl devait bien l’avouer ; cette femme était vraiment très belle.
« Tu crois que c’est… ? » Erasa laissa sa question en suspens, regardant Videl avec une petite grimace.
Videl croisa les bras, détournant son regard. « Je n’en ai rien à faire ! Il fait ce qu’il veut, après tout ! »
Alors pourquoi est-ce que ça m’énerve autant ?
« Mais c’est qu’elle est jalouse, la p’tite Videl ! » taquina Erasa.
Videl sentit une chaleur qui commençait à lui être familière sur ses joues. « Mais tu dis vraiment n’importe quoi ! As-tu entendu ce que je viens de te dire ?! »
« Tout ce que j’ai entendu c’est : ‘je suis jalouse, je suis jalouse !’ Ah oui, et aussi : ‘je suis jalouse !’ »
« Je… Ah ! Et puis merde ! Ça ne sert à rien de discuter avec toi ! Tu peux dire ce que tu veux, ça ne changera rien au fait que je suis absolument pas jalouse pour la bonne et simple raison qu- »
« Videl-san, Erasa-san ! Quelle coïncidence de vous rencontrer ici ! » l’interrompit une voix derrière elles.
Elles se retournèrent, et virent justement le sujet de leur discussion. Videl rougit malgré elle.
« G-Go-Gohan-kun ! » bégaya-t-elle, se maudissant intérieurement d’être aussi nerveuse en sa présence.
Erasa lui lança un regard qui avait l’air de dire : ‘tu disais ?’. Elle lui répondit avec un regard noir qu’Erasa ignora.
« Gohan-kun ! Justement on parlait de toi ! » dit Erasa.
« Ah oui ? »
Erasa regarda à droite et à gauche, puis fronça les sourcils. « Il n’y avait pas une femme blonde avec toi ? »
Gohan inclina légèrement la tête sur le côté, levant un sourcil. « Comment tu sais ça ? »
« On t’a vu avec elle, avant que tu ne viennes à notre rencontre. » expliqua-t-elle. « Alors, où est-elle, maintenant ? »
« Elle attend là bas. » dit-il, pointant où elles l’avaient vu tout à l’heure, puis il regarda sa montre. « Krilin et Marron ne devrait plus tarder… » se dit-il.
Devant les regards interrogateurs de Videl et Erasa, il se frotta l’arrière de la tête, comme il le faisait toujours.
« C’est son mari et sa fille. » expliqua-t-il.
Videl ne put s’empêcher de se sentir soulagée en entendant cela.
« Elle est mariée ? Elle a pourtant l’air si jeune… ! » s’étonna Erasa.
Gohan rit nerveusement, se frottant toujours l’arrière de la tête. C’est parce que les cyborgs ne vieillissent pas… répondit-il intérieurement.
« Alors, qu’est-ce que vous faites, toutes les deux ? » demanda Gohan.
« Du shopping ! » répondit joyeusement Erasa.
Videl grogna, croisant les bras. Gohan la regarda en clignant des yeux, et Erasa rit.
« Videl-chan n’aime pas beaucoup le shopping… » expliqua-t-elle.
« Dire que je n’aime pas beaucoup est un euphémisme ! » répliqua Videl. « Je déteste, je hais le shopping ! Même ces mots me paraissent trop faible pour définir ce que je ressens pour cette activité détestable ! »
« Je comprends qu’on ne puisse pas aimer faire du shoping –je n’en suis pas vraiment fan moi-même- mais à ce point… ? » dit Gohan.
« C’est bien Videl-chan, ça ; un vrai garçon manqué. » dit Erasa.
« Et fière de l’être ! »
Le portable d’Erasa sonna, et elle répondit, s’excusant auprès de ses amis. Elle parla un moment, puis raccrocha.
« Je suis désolée. » dit-elle. « Il faut que j’y aille. On se voit lundi au lycée ! »
Et elle était partie. Un silence inconfortable s’installa entre les deux amis, et Gohan se frotta nerveusement la nuque. Puis il regarda en direction de C18, et vit que Krilin et Marron l’avaient rejoint. Krilin semblait le chercher.
Oh non, pensa Gohan. S’il me voit avec Videl, je n’en entendrais plus la fin… !
Il masqua son ki, décidant que la meilleure solution était la fuite. Il prit alors Videl par la main -la faisant rougir- et s’éloigna de la famille d’un pas pressé.
« Gohan-kun, qu’est-ce qu- »
« Ne pose pas de question et marche, Videl-san. » l’interrompit-il, continuant de marcher.
Quand ils furent assez éloignés, Gohan s’arrêta, soupirant de soulagement, et essuya la sueur qui s’était accumulée sur son front.
Videl croisa les bras, tapant impatiemment du pied. « Je peux savoir ce que ça signifie ? »
Gohan se frotta nerveusement l’arrière de la tête. « Je… Euh… Je ne voulais pas qu’ils nous voient… »
« Et pourquoi ça ? »
Gohan rougit, fuyant le regard de Videl. « Ils… Euh… Ils… se seraient fait des idées et je suis sûr que Krilin ne se gênera pas pour me taquiner… Il n’a toujours pas digéré… »
Videl plissa les yeux. « Digéré… quoi ? »
Le demi Saïya-jin rit nerveusement. « Il y a quelques années, j’ai… en quelque sorte… révélé qu’il était amoureux de C18… »
« C18 ? »
« C’est la femme blonde de tout à l’heure. » expliqua Gohan.
« Et donc, il t’en veut toujours pour ça ? » demanda Videl.
Gohan hocha la tête. Videl soupira.
« Vraiment, Gohan-kun… on ne dit pas ce genre de chose… »
« J’étais… jeune et stupide ? » tenta-t-il.
« Tu l’es toujours. »
Gohan cligna plusieurs fois des yeux, puis se rendit compte de ce qu’elle venait de dire. Il croisa les bras, la mine boudeuse.
Videl gloussa. « Ne fais pas cette tête, Gohan-kun, je plaisantais ! »
« Ce n’était pas drôle du tout, Videl-san. » dit-il, mais sourit malgré lui.
« Bon, qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? » demanda Videl, après un moment.
Gohan se frotta la nuque, et rougit un peu. « On… On pourrait… aller manger quelque part, j’ai un petit creux. »
Videl cligna des yeux, et rougit aussi, se rendant compte qu’il l’invitait à déjeuner…
Comme dans un rendez-vous… pensa-t-elle. Puis elle secoua la tête, et se tourna vers Gohan, un sourire étirant ses lèvres.
« Avec plaisir. »
-
« La même chose, s’il vous plait ! »
Videl avait les yeux ronds, voyant Gohan finir sa septième assiette, et en redemander. Et il appelait ça un « petit creux » ? Elle n’osait pas imaginer combien il mangeait quand il avait vraiment faim !
Il la regarda, inclinant légèrement la tête sur le côté. « Tu n’as pas faim, Videl-san ? »
J’ai perdu l’appétit… pensa-t-elle.
« Pas vraiment, non. » répondit-elle. « Tu… veux ma part ? »
Gohan s’illumina. « Je peux ? »
A peine eut-elle le temps d’hocher la tête que son plat avait déjà disparu, se faisant engloutir par Gohan.
« Comment… Comment peux-tu manger autant et ne pas grossir ? » demanda-t-elle, le voyant finir sa dixième assiette.
Gohan répondit par un haussement d’épaules, et commença sa onzième assiette, sous le regard ébahit de Videl.
Au bout d’une quinzaine d’assiettes, Gohan s’arrêta enfin de manger.
« J’ai bien manger. » dit-il, se frottant le ventre.
L’addition était vraiment énorme, mais Gohan la paya sans problème, insistant pour payer la part de Videl étant donné qu’il l’avait mangé aussi, et ils sortirent du restaurant.
Videl frissonna un peu, maudissant la climatisation, et elle-même, pour n’avoir pas pensé à apporter une veste. Elle sentit alors quelque chose la couvrir, la réchauffant, et vit qu’elle portait maintenant la veste de Gohan, celui-ci lui souriait. Elle rougit en le voyant sans sa veste ; il portait un T-shirt moins large que d’habitude et sans manches, qui montrait parfaitement à quel point il était musclé.
Elle le remercia avec un sourire, et il se frotta encore l’arrière de la tête, une légère teinte rose sur les joues.
Videl passa ses bras dans les manches, et mis ses mains dans les poches de la veste. Elle inspira profondément, sentant clairement l’odeur rafraîchissante des montagnes, avec une pointe d’après rasage. Définitivement Gohan.
Puis elle le regarda. « Tu n’as pas froid, comme ça ? »
Il haussa les épaules. « Il fait beaucoup plus froid dans les montagnes où j’habite, je suis habitué. »
« Il se fait tard, je ferais mieux de rentrer. » dit Videl après un moment.
Gohan hocha la tête, voyant par une fenêtre qu’il commençait effectivement à faire nuit.
« Je t’accompagne ? »
Ils marchèrent en silence, et le Manoir Satan apparut au loin.
« C’est immense ! » s’exclama Gohan.
« Beaucoup trop, à mon goût. » dit Videl.
« Bon, je vais te laisser, alors. » dit-il, se frottant la nuque.
« Merci de m’avoir accompagné. »
Videl se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue, mais il tourna la tête au dernier moment et elle atterrit sur ses lèvres. Elle se retira vivement, les joues plus rouges que jamais.
« Je-Je n’avais pas l’intention de… » balbutia-t-elle. « Je voulais juste… sur la joue… mais tu t’es tourné et- »
Il lui releva le menton, l’interrompant, et sourit. Elle déglutit, les joues de plus en plus rouges.
Il l’embrassa.
-
Videl se laissa tomber sur son lit. Elle effleura ses doigts sur ses lèvres, soupirant rêveusement.
Elle n’aurait pas pu rêver de meilleur premier baiser.
FIN