Derniers espoirs
C’était un jour parfaitement banal, le soleil brillait et l’air était agréablement chaud. Une légère brise venait de temps en temps agiter les feuilles des arbres. Oui, c’était vraiment une journée idéale et San Gohan aurait certainement souhaité la passer avec son père. Seulement, la vie en avait décidé autrement.
Quand il l’avait senti, il était très loin de chez lui mais son instinct ne pouvait pas le tromper. Ce moment tant redouté venait hélas d’arriver. Cette aura d’ordinaire si intense s’était éteinte, il ne pouvait pas le croire. Pas lui, non ! Pas maintenant ! Sans perdre une seconde, il s’envola espérant qu’il ne serait pas trop tard.
Il filait plus vite que le vent, il voulait arriver à temps, au moins si on ne pouvait éviter le pire il voulait lui dire au revoir, lui parler une dernière fois.
Enfin, il devinait le toit de la maison derrière les arbres, il accéléra l’allure. Quand il poussa la porte de l’entrée, tout le monde était déjà là, le regard vide. Il se précipita dans la chambre mais comprit tout de suite qu’il était trop tard. Son père était mort et il n’était pas près de lui lorsqu’il était parti.
- Papa ? Papa ? la voix de Gohan s’étrangla dans sa gorge, il s’écroula au pied du lit où gisait son père et laissa couler ses larmes.
Les autres ne savaient que répondre pour le réconforter, tous étaient accablés par la mort de San Goku. Foudroyé par cette maladie de cœur que rien, même les senzus, ne pouvaient guérir. Ils avaient assisté à son agonie, impuissants. Ils savaient tous que cet homme allait laisser un vide immense derrière lui. Cependant, il n’était pas mort en vain, sa fille Félincia, sœur jumelle de San Gohan, avait elle aussi attrapé la maladie et son père s’était sacrifié pour elle…
***
Quelques mois plutôt…
Dès que les premiers symptômes de la maladie furent détectés chez Goku et sa fille, tout le groupe fut anéanti, ils savaient que cette infection était incurable, que même eux étaient impuissants. Dans un dernier élan d’espoir, Bulma décida de construire un caisson de cryoconservation. Elle avait expliqué aux autres que si elle arrivait à les maintenir dans un état de léthargie par le froid cela ralentirait considérablement le développement de la maladie assez longtemps pour trouver un remède efficace. Le seul inconvénient était que leur métabolisme ralentirait aussi provocant un arrêt quasi-total de développement des cellules. Au milieu du salon de Kame House, Yamcha, Krillin et Tortue Géniale essayaient d’assimiler ce qu’elle venait de leur dire.
- Attends, tu peux répéter un peu plus lentement s’il te plait ? demanda Yamcha déconcerté.
- C’est pourtant simple, je vais construire une machine qui va les geler et les maintenir en état de semi-coma le temps qu’on trouve un remède à leur maladie, expliqua Bulma pour la énième fois.
- En clair tu vas les transformer en glaçon.
- Oui c’est à peut près ça.
- Et qu’entends-tu par « arrêt quasi-total de développement des cellules » ? demanda Krillin.
- Simplement qu’ils ne vieilliront quasiment pas. Par exemple s’ils restent dans le caisson pendant dix ans ils n’en vieilliront que de deux.
- Dix ans !!!
- C’est un exemple ! Si ça se trouve ils n’y resteront même pas 1 an. La recherche médicale avance très vite de nos jours.
- Et tu penses y arriver ? demanda Tortue Géniale qui était resté silencieux depuis le début.
- Eh le papy vous oubliez que je suis un génie ? Bien sûr que je vais y arriver et je vais même m’y mettre tout de suite.
- Heu oui, mais il faudrait peut-être prévenir les principaux intéressés ainsi que Chichi.
- Tu as raison Krillin, et puisque c’est toi qui y as pensé, c’est toi qui vas y aller. Moi je vais me mettre tout de suite au travail, nous n’avons pas de temps à perdre.
***
Malheureusement, Bulma s’était surestimée cette fois. Les techniques de cryogénie n’étaient pas aussi abouties qu’elle l’avait pensé. Pour pouvoir geler deux corps humains (ou presque) sans les tuer il fallut qu’elle apporte quelques modifications aux techniques actuelles, ce qui lui prit énormément de temps, beaucoup plus que ce qu’elle avait imaginé. Et malheureusement, elle n’eut pas fini à temps. Elle n’avait réussi qu’à construire un seul caisson et n’avait pas pu faire d’essai quand l’état de San Goku et de Félincia s’aggrava subitement.
Il ne fallait plus attendre et prendre une décision.
La jeune femme alla parler du problème à San Goku avant d’en avertir les autres et celui-ci décida que c’était sa fille qui prendrait la place dans le caisson. Il voulait qu’elle vive, elle était sa fille et était prêt à tout pour la sauver. De plus il savait que si San Gohan était séparé de sa jumelle cela le détruirait.
La décision était donc prise, Félincia fut placée dans le caisson et San Goku mourut laissant sa famille et ses amis derrière lui.
- Qu’est ce qu’on va devenir maintenant ? Demanda Chichi en pleurant.
San Gohan se releva, il sécha ses larmes et fit face à sa mère et ses amis.
- On va continuer à vivre, nous nous sommes toujours là et je sais que papa n’aurait pas voulu que l’on se laisse abattre. La vie continue et on y peut rien.
Il avait dit cela la tête haute, avec toujours autant de tristesse dans les yeux mais avec détermination.
Tous furent surpris par la grande sagesse du petit garçon. Mais ils n’en furent pas étonnés très longtemps, pour un enfant de son âge il était très mature et cela était dû à tout ce qu’il avait vécu comme évènements jusqu’à ce jour.
- C’est vrai, il a raison, et puis il y a encore Félincia, il faut tout faire pour la sauver, continua Bulma. Elle a été placée dans le caisson et je l’ai installée dans mon laboratoire secret. En permanence je suis en contact avec des chercheurs en biologie et médecine qui essayent de trouver un remède à la maladie, dès que j’ai des nouvelles je vous avertirai, dit-elle comme pour rassurer l’assemblée.
- Merci Bulma, je ne sais pas ce que j’aurais fait si j’avais perdu ma fille et mon mari en même temps.
- C’est normal Chichi, Goku était mon meilleur ami et tu sais que je tiens beaucoup à ta famille, je te promets qu’on trouvera un remède.
Les deux femmes s’étreignirent et se laissèrent aller à leur chagrin.