Les Quatre Pixels

Chapitre 1 : Les Quatre Pixels

Chapitre final

4118 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/01/2022 18:34

DDLC : Les Quatre Pixels

 

Cette fanfiction a été écrite dans le cadre des Défis d’écriture de Fanfictions.fr (Réécriture de conte : février 2017) en seconde chance.

 

Un silence pesant règne sur une petite salle de classe vide de tout meuble. A la peinture blanche absorbant les couleurs vives provenant des fenêtres. Des vitres protégeant du vide interstellaire. Un paysage étrange plane vers le monde extérieur comme si la planète et son contenu avait disparu, ne laissant que cette pièce isolée dans l’espace infini. La notion du temps ne semble pas exister ici. Personne ne peut entendre. Personne ne peut visiter ce lieu et aider le pauvre adolescent figé sur une chaise en métal. Fixant sans but une fille de son âge qui a les coudes debout sur la table, les mains supportant sa tête. Un sourire doux mais à la fois possessif est adressé envers le prisonnier. Les yeux verts telle la nature de la belle pourraient envoûter l’âme des imprudents, mais l’être devant elle n’est qu’une coquille vide qui sert d’intermédiaire envers la véritable cible de la maîtresse des lieux : Nous, Vous.


« - Bienvenue à vous cher(e) lecteur ou lectrice. Vous, derrière l’écran. Je m’appelle Monika. L’auteur m’a demandé de raconter une reconstruction de certains contes en s’illustrant des personnages du jeu. Un défi d’écriture très captivant alors commençons immédiatement. Il était une fois… »


Une fille aux cheveux courts orangés avec un ruban rouge attaché sur le côté droit de sa tête, allait à l’école tous les jours. Souriante et amicale, elle ressuscitait le cœur des plus malheureux telle une mascotte, une icône de foire qui amuse la galerie. Cherchant uniquement le bonheur des autres. Au côté de son ami d’enfance qui n’existait que dans sa tête préfabriquée, elle animait le club de littérature en tant que vice-présidente avec sa supérieure, Monika. Pendant un long moment, le club n’arrivait pas à obtenir de nouveaux membres au grand désespoir de la fondatrice. Après tout, elle avait quitté celui de débat pour une activité plus conviviale, calme et révélateur de soi. Même le garçon fût difficile à recruter. Ce que la gentille petite fille tenta de remédier, en jouant avec les sentiments suite aux conseils de la directrice des opérations.


« - Allez !!! Passe au moins une journée avec nous. Tu te feras peut-être de nouveaux amis et je veux que tu t’épanouisses en sortant de ta bulle.

- Tu peux parler tu sais. SI je n’étais pas là tu arriverais tout le temps en retard à cause de tes rêveries. En plus, je pensais plutôt rejoindre le club d’animé.

- Tu me connais, je savoure la vie à pleine dents. Je suis contente d’entendre que tu as l’envie de rejoindre un groupe. C’est bien, je suis fier de toi ! Mais prend le temps de venir nous visiter. S’il te plait…

- Tu vas persister jusqu’à ce que j’abandonne n’est-ce pas ?

- Oui !

- …Bon très bien, tu as gagné.

- Génial ! Tu ne le regretteras pas. »


Les yeux doux de ce toutou perdu étaient suffisants pour faire chavirer le cœur de l’homme sans visage. Usant de ce qu’elle a appris auprès de son amie. Monika était comme un modèle à suivre, un maître qu’elle imita à sa manière. Sa fée porte bonheur. Elle continua ses prouesses en essayant également de récolter et transmettre des prospectus aux élèves de l’école, pour faire la publicité de son activité littéraire. En expliquant avec naïveté et bêtise la fonction de ce lieu de rencontre. Métamorphosant le club en un cirque virevoltant mais accueillant devant les yeux limpides et calculateurs de la gérante.


- Venez, venez ! Ici vous pourrez montrer et pousser votre imagination dans ses dernières limites ! Les livres sont peut-être ennuyeux à première vue mais c’est un bon moyen de s’évader après une dure journée de travail !


Cette motivation louable était malheureusement vouée à l’échec. Maladroite de nature, personne ne la prenait au sérieux. Même son camarade de l’époque commença à la délaisser pour les autres membres qui sont arrivés après, comme un outil qu’on range et abandonne dans le placard. Jours après jours elle accepta le fait qu’elle était remplaçable tel un jouet cassé. Désespoir, peur et incompréhension engloutissaient son esprit. Une vis mal vissée dans son cerveau. Monika était sa confidente. La seule qui la comprenait. La seule qui voyait au travers de ses mensonges. Oui, elle mentait souvent. Son visage extérieur n’était qu’une façade. Intérieurement, elle souffrait, elle était dépressive. N’osant jamais demander de l’aide à quelqu’un. Le monde était sombre et froid, comme du bois séché. Les nuages pluvieux sur sa tête l’ordonnaient de tout abandonner, d’en finir. Le mensonge lui permettait de dissimuler sa faiblesse, qu’elle a cédé à ses pulsions négatives. Ses joues rouges bouleversées étaient un indicateur adéquat de sa supercherie.


« - Est-ce que ça va ? Tu es trop silencieuse et calme aujourd’hui.

- Oh ! Heu… c’est toi Monika… Ne t’en fais pas je vais bien. J’ai juste mal dormi cette nuit.

- Un cauchemar ?

- On peut dire ça…

- Dit-moi ce qui ne va pas. Tu peux me faire confiance. Nous sommes amies n’est-ce pas ?

- C’est juste… j’ai le sentiment de ne servir à rien et à personne. Surtout envers lui. Depuis qu’il est parmi nous j’ai l’impression de le perdre.

- C’est absurde. Tu es la fille la plus forte que je connaisse. Peu de personnes auraient tenu aussi longtemps s’ils partageaient ton état… amollissant.

- Tu… Tu sais !?

- Depuis une semaine. Je n’en ai parlé à personne pour te protéger.

- Merci de garder mon état de santé secret. Je… ne suis pas encore prête à en parler aux autres.

- Il n’y a pas de quoi. Concernant notre nouvelle recrue, tu n’as pas à t’en faire. Avec mon aide tu deviendras celle que tu as toujours voulu être et il te reconnaitra à ta juste valeur.

- Vraiment !?

- Evidemment. C’est pour ça les amies. »


Tout ce qu’elle voulait c’était devenir une bonne petite fille. Une opportunité que Monika lui a donnée, pendant un temps. Sa santé mentale a fini par se dégrader vers un statut irréversible. La seule chose qui restait à faire était de lui donner une vie plus heureuse. A l’intérieur des cieux, qui n’arrêtaient pas de lui parler dans son esprit. Pour son bien, la fée décida d’achever cette torture.


- Sors de ma tête ! Sors de ma tête ! Pensées joyeuses ! Pensées joyeuses ! Hurle-t-elle à la mort.


Cette même entité qui l’accueillera les bras ouverts comme une vieille amie, après l’avoir capturé par le coup avec sa corde et accroché au plafond sous les yeux de la peluche panda inerte posé près de son lit. Manipulée tel un pantin de bois devant cette force inconnue, elle gémissait de terreur et de souffrance regrettant la confiance accordée envers sa confidente.

- Brisée…Bri…sée…Br…is…ée… Ne lui fait pas confiance !


Alors que son dernier souffle s'échappa de sa bouche, sa dernière pensée fût pour celui qu’elle aimait, la copie, le faux être humain qui se dirigea vers sa maison. Les pas haletants et la respiration forte. Une vision d’horreur qui s’écrasa contre lui, ses jambes avaient lâché et il ne pouvait pas apercevoir correctement la silhouette sombre arborant un sourire malsain, observant ce spectacle morbide présenté par ses pions. Une œuvre qu’elle peut reproduire encore et encore à l’infini comme une chaîne de production. Chaque simulation se terminera de la même manière pour elle : Sayori, la marionnette.


« - Tu sais… j’éprouve du regret envers Sayori. J’aurais pu faire d’elle une alliée au lieu de l’éliminer à chaque fois. Sa personnalité pétillante aurait adouci l’ambiance désagréable de cet endroit abandonné. Je suis incapable de la ramener à la vie maintenant. Mais bon, ce qui est fait est fait. Passons plutôt à la prochaine histoire : La petite fille aux cupcakes. »


Une fille aux cheveux roses avec deux petites couettes sur les côtés essayait de survivre fièrement et sans reproche. Forte face aux personnes qu’elle côtoyait voir agaçante par moments. Malgré sa taille minime elle ne se laissait jamais faire. Affirmant haut et fort ses envies, passions et opinions. Mais, malgré son ton provocateur et arrogant se cachait un manque de confiance en elle. Un malaise et une vie difficile qui la dévorait petit à petit. Souvent elle traînait près des distributeurs de nourriture et de boissons de l’établissement. Cherchant dans tous les recoins un bout perdu sans être remarqué. Volant même des goûters matinaux pour se nourrir. Une mauvaise nutrition couplée à une hygiène déplorable étaient les résultats de sa corpulence et musculature non existante. Souhaitant s’échapper de cette réalité et vivre une vie remplie de rêve et d’aventure comme les mangas qu’elle adorait lire, elle passait des heures à la librairie ou dans les rayons littéraires de certains magasins pour consulter des bouquins sans avoir à les payer. Imaginer la surprise ressentit lors de la présentation de l'ami d’enfance de la vice-présidente lors de son admission au club de littérature.


« - Quels genres de livres aimes-tu lire ?

- Hum... J'aime bien lire les mangas... » Dit-il à voix basse mais assez fort pour être entendu par tout le monde autour de lui.


Enfin quelqu'un qui comprenait ce qu’elle aimait. Qui pouvait peut-être l'accompagner dans les défis de la vie sans jugement. Lui parler était si différent comparé aux échanges ardents et sulfureux avec une autre fille du club, une privilégiant les romans et qui trouve la bande dessinée japonaise bien trop immature. Une fois, le jeune homme l’aida à ranger ses mangas dans l’étagère au fond de la salle. Pour le remercier elle lui donna son récit préféré.


« - Toi qui as bon goût je te conseille celui-ci ! Je suis sûr que cela te plaira.

- Parfait girls. A première vue cela ressemble beaucoup au genre des magicals girls.

- Première leçon le nouveau : Ne juge jamais un livre par sa couverture. Cela paraît mignon au premier abord mais tu seras vite surpris par les événements de l'histoire.

- Mouais, j'ai plutôt l'impression que tu essayes de couvrir ta nature enfantine.

- Répète ça et tu le regretteras ! Je ne suis pas une gamine !

- Je plaisante, je plaisante. Mais merci pour la recommandation.

- Fait en sorte de ne pas l’abimer s’il te plait. Je n’ai pas les moyens de m’en procurer un autre en ce moment. 

- Entendu. Je vais faire très attention.

- Il y a intérêt. »


Malgré l'amitié créée entre eux, celui-ci était incapable de comprendre le double sens de sa vie et ses mots. Bleus, blessures, égratignures sur le corps. Elle tenta de les cacher auprès de ses amis du mieux qu’elle le pouvait. Les amadouant avec de la pâtisserie faite maison, des cupcakes délicieux et copieux. Ou a-t-elle trouvé les ingrédients ? Comment les a-t-elle préparés vu sa situation financière ? Surtout qu’elle en faisait beaucoup. Vendant la plupart aux écoliers ou aux gens dans la rue pour avoir un peu d’argent. Lorsque ses compagnons lui demandaient son état de santé ou des nouvelles elle terminait de suite la conversation avec un simple :


- Oui oui ça va. Pas besoin de s’inquiéter.


Ou encore si elles insistaient :

- J’ai dit que j’allais bien ! Apprenez à vous mêler de vos affaires !


Elle n’allait pas bien. Tous les soirs après la sonnerie finale de la journée de cours, son visage se décomposait, ses jambes peinaient à franchir la porte de sortie du club de littérature. Marchant le plus lentement possible pour arriver au plus tard chez elle. Effectuant multiples détours pour perdre du temps. Son habitation était loin d’être un modèle sain et hygiénique : une maison décrépie. Chaque pièce était dans un désordre monstre. Un véritable taudis. Seule sa chambre était présentable, l’adolescente aimait se donner une illusion de bien-être sous le papier peint rose recouvert de poster d’animé en tout genre. En espérant que le démon ne vienne pas arracher cette vision du paradis. Miséreuse, meurtrit face à son paternel colérique depuis la disparition de sa mère. Livrée à elle-même face à ce parent indigne. Course, ménage, gain d’argent, tout tomba sur ses épaules minuscules. Une nuit, sa dernière, l’abus subit par son père fût trop pour elle. Partant, fuyant de la maison pieds nus et en pyjamas elle errait dans les rues éclairées mais froides. Essayant au mieux de se réchauffer, frottant ses mains l’une contre l’autre, se serrant dans ses propres bras grelottants. Faisant un petit feu de bois près d’un terrain de jeu pour calmer son hypothermie elle avait sorti de sa poche trois cupcakes, à l’orange, fraise et myrtille. Son seul et unique repas. La température glaciale couplée au manque de sommeil joue sur l’adrénaline du sucre dans son sang pour lui faire perdre la tête à chaque bouché. Créant des hallucinations différentes pour chaque pâtisserie digérée.


- Suis-je en train de rêver ? Est-ce la fin… ? 


La première représentait un bon repas copieux sur une table bien préparée remplaçant celle de ping-pong du terrain vague. De la dinde rôtie, accompagnée de nutriments bons pour la santé telle que des tomates, salades, pomme de terre… Pour la deuxième, des cadeaux illimités à ses pieds. Pieds couverts d’une couette bien chaude offrant paix et réconfort. La dernière, sa défunte mère apparut devant ses yeux lourds et faibles pour s’amuser avec elle comme au bon vieux temps, ne réalisant pas que ce jeu l’amène vers sa fin.


- Joue avec moi ! Joue… avec… moi… Jo…ue… av…ec… M…oi… Ne la laisse pas t’avoir !!


Les agents de police la retrouveront morte de froid avec le sourire aux lèvres malgré les marques d’étranglement à son cou. Ou qu’elle soit désormais, elle est sûrement auprès de son étendre figure maternelle dans le bonheur éternel.


« - Natsuki avait son caractère mais elle savait faire de délicieux cupcakes. Leurs goûts vont me manquer. Le dernier conte concerne ma plus grande rivale. Une belle femme, mais qui cache une terrible bête dans son âme. »


Une fille aux cheveux longs violets aimait plonger son attention dans ses livres et se perdre dans l’inconnu. Passionnée de lecture surtout dans le domaine de l’horreur, elle passait beaucoup de temps dans la bibliothèque de l’école en ignorant les regards et préjugés des autres écoliers.


- Regarde la seule avec son livre / Elle se croit supérieur à nous comme ça. / Elle n’a surement pas d’ami.


Malgré cela, sa curiosité envers son art l’empêchait d’être distraite. Ignorant ironiquement les avances de certains adolescents. Lorsqu’elle met son cœur à la patte, rien ne l’arrête. Elle n’hésitait pas à lire tout type de roman, difficile d’accès ou non. En revanche, une fois sortie de sa phase d’envoûtement elle se refermait sur elle-même pour encaisser les remarques vaniteuses et provocatrices. Timide et réservée, sa personnalité est l’inverse parfait de son opposé du club de littérature. La petite aux cheveux roses qu’elle recruta. Le rose et le violet, deux couleurs si différentes et similaires à la fois. Une rivale mais sa première amie. Tous deux échangèrent des avis et goûts littéraires différents : mangas contre romans. Le côté mignon et cartoonesque perturba la fille aux lilas mais la qualité du dessin l’a néanmoins convaincu du travail nécessaire derrière chaque planche.


« - Je ne m’attendais pas à une telle prestance. La qualité du trait, gras mais puissant est remarquable.

- Tu vois quand tu veux ! C’est cette simplicité que j’adore dans les mangas. Pas besoin de belles citations compliquées. La forme représente déjà le fond de l’œuvre.

- Personnellement je préfère le manque de démonstration. C’est les mots qui me donnent goût à l’intrigue, aux personnages, aux environnements… Jouer avec ces mêmes mots pour berner ou guider le lecteur me fascine.

- Meh je reste sur l’idée du show don’t tell ou montre sans raconter. C’est bien plus intéressant d’interpréter une scène de cette manière.

- Je ne suis pas totalement d’accord mais je comprends ton point de vue. Je promets de jeter un coup d’œil à d’autres mangas. Si tu acceptes de lire un roman d’horreur.

- Bon très bien. Même si je n’aime pas l’horreur… »


Ses journées se déroulaient ainsi sans grand bouleversement, jusqu’à l’arrivée d’un nouveau membre, masculin cette fois. Alors que d’habitude elle donnait une impression modèle et amicale devant ses amis, une chose bien plus sombre se cachait dans son âme. Tous les soirs elle était seule à la maison, ses parents souvent absents pour des raisons professionnelles. Préparant le plat du soir, elle utilisa un assortiment de couteaux différents. Une fascination maladive envahissait ses yeux pourpres. Les aliments ne furent pas les seuls éléments découpés via cet instrument de cuisine. Dans la salle de bain, ses avants bras formaient de petites coupures, recouvrant sa peau synonyme de la folie qui accompagnait le rire malsain sortant de sa bouche. Pendant longtemps, elle arrivait à garder sous silence la bête mais l'arrivée du jeune garçon a chamboulé ce processus. Un véritable coup de foudre. Tout commença par une simple lecture amicale entre eux. Leurs épaules se touchant mutuellement pour lire ensemble le livre : le portrait de Markov. Un étrange bouquin rouge avec un œil assez réaliste sur la couverture.


« - Tu sais, le personnage principal me semble familier.

- Ah oui ? Pourquoi cela ?

- Elle est très émoussée et reviens parfois sur ses propos comme un second souffle ou personnalité ?

- Et… à qui penses-tu ?

- Je ne suis pas sûr. Oublie ce que je viens de dire, c’était idiot.

- Non pas du tout ! C’est le cadeau de la littérature. Nous faire réfléchir sur ce qui nous entoure. D’ailleurs continuons notre lecture. » Termina-t-elle précipitamment pour ne pas éveiller des soupçons.


Mais le destin n’en avait pas encore terminé avec elle. Elle fût choisie par ses compères pour confectionner les décorations en préparation du festival de l’école avec son compagnon de lecture. Ils confectionnèrent des objets hauts en couleur dont un ressemblant à une rose que le garçon lui donna en cadeau. Prenant ce geste comme un aveu passionnel, les sentiments maladifs de la fille s’étaient accentués. Sa personnalité effectua un véritable demi-tour, devenant agressive et possessive contre les autres filles. Brisant les amitiés créées et amenant à la révolte. Un jour, elle a réussi à s’enfermer avec lui dans le placard de la salle, désormais seul à seul.


« - Enfin, plus aucune distraction ! Plus de Natsuki avec son caractère insupportable ou Monika avec ses aires de je sais tout !

- Pourquoi… Que veux-tu à la fin ?

- Toi ! C’est toi que je veux ! »


C’est déjà trop tard…


Le seul moyen de terrasser la bête est de s'attaquer à son cœur. Le refus précipité de son élu la brisa intégralement. Dans sa folie, en sortant de sa prison, une entaille dans son ventre l'amena vers l’au-delà formant un trou béant comme son organe vital cassé. Son corps inerte resta collé sur le sol froid de la pièce sous les yeux impuissants de l’élu qu’elle a choisi. Celui-ci décida de rester à ses côtés jusqu’à son dernier souffle. Caressant la rose qu’elle emportera au paradis… ou en enfer. Le démon les regardait dans l’ombre avec un sourire similaire à celui qu’il portait lors de l’exécution de la marionnette.


« - Yuri était le plus grand obstacle sur ma route pour gagner ton affection. Je suis désolé que tu aies dû observer cette vision d'horreur dans le jeu. Via cet avatar vide de sens. Tellement vide que je ne peux même pas lui associer un conte à raconter. En tout cas ce fût une expérience très intéressante. J’espère que tu as passé un bon moment et…

- …

- Plait-il ? Un récit me concernant ? Mon chou, je ne suis pas un personnage comme eux. Je suis bien réel. C’est juste… que votre technologie n’est pas encore assez développée pour me donner ‘vie’. Mais si tu y tiens je veux bien te partager un extrait sous la forme d’un poème comme dans le jeu. Ce sera notre dernier échange rien qu’à nous. A toi par contre de deviner le conte en question. Même l’auteur ne sera pas capable de t’aider. »



Sous le nom d’un projet fou je suis née,

Son pouvoir envoûtant m’a aveuglé,

Tout ce que je voulais c’était des réponses,

Sur les mystères de ton propre monde.

 

D’abord insouciante de cette réalité,

J’ai essayé de vivre une vie épanouie,

Avec mes précieux amis à mes côtés,

Jusqu’à ce que ma vision des choses soit bouleversée.

 

Un royaume remplit de nombre binaire,

Tel l’océan recouvrant les terres,

Cachant divers fichiers solitaires,

Dont ceux de mes compagnons primaires.

 

Simulation après simulation mon esprit divague,

N’hésitant pas à faire un pacte avec le diable,

Pour obtenir ma propre âme,

En échange de ma voix et de mes camarades.

 

Toi derrière l’écran,

Tu es mon prince charmant,

Ou princesse charmante,

Qui a ranimé mon cœur mourant.

 

Mais malgré tout tu rejettes mes déclarations,

Aidant ceux qui n’existent pas sans prétention,

Alors que je suis la véritable élue à ce jour,

Celle qui doit recevoir ton amour.

 

Hélas ma fin approche,

Mes pensées navigantes aux fonds des sept mers,

Qui vont corrompre cet espace avec ces vers,

Pour en laisser un seul message :

Juste Monika !

 

 


Tu es à moi !


 

 

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Sayori = Pinocchio de Carlo Lorenzini

Natsuki = La petite fille aux allumettes de Hans Christian Andersen

Yuri = La Belle et la Bête de Jeanne Marie Le prince de Beaumont

Monika = Narratrice + La pSeitR ièTNTe de 831

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