La version de Sayori
Chapitre 1 : La vision de Sayori
3462 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 19/03/2018 14:31
Je marchais vers le lycée quand je le vis, mon meilleur ami, sur la route. Je fis de grands gestes pour attirer son attention, et je le vis pousser un soupir en même temps que je me rapprochais.
« Sayori, pourquoi fais-tu toujours tout pour te faire remarquer ?
- Dis moi clairement que tu n’as pas envie de me voir Warren ! dis-je en gonflant mes joues et prenant un air renfrogné
- C’est pas ça, c’est… Arg, je vais définitivement arriver en retard par ta faute !»
Il partit en courant vers sa classe. Je savais qu’il n’allait pas arriver en retard, parce que je n’arrivais tout simplement jamais en retard, mais juste au moment où la cloche sonnait. Il est vrai que je prenais mon temps le matin, mais je n’avais (presque) jamais été notifiée d’un retard. J’étais donc allée vers ma classe, en prenant mon temps. En arrivant, je vis Haru qui m’attendait, parlant avec d’autres personnes. Elle se moqua gentiment de moi avant d’aller s’asseoir, et je fis semblant de trouver ça drôle. Warren était mon meilleur ami depuis l’école primaire, mais également mon voisin. Je dois dire qu’on a toujours été proches, et que ce n’est pas la première fois qu’il mettait au point une excuse pour me fuir. Mais ce matin, il avait l’air particulièrement agacé. Je fonçais à sa classe lors de la pause pour le trouver en train de grignoter un biscuit.
« Qu’est-ce qu’il y a Sayori ?
- Tu vas m’accompagner à mon club.
- Quoi, un club ? Hors de question. Je voulais déjà aller voir du côté des mangas et animés.
- Je t’ai pas demandé de t’y inscrire, juste d’y faire un tour, s’il te plait ! le suppliais-je
- C’est un club de quoi, déjà ?
- Littérature, ne fais pas cette tête ! Les gens y sont sympathiques ! Franchement, tu vas t’y amuser ! Et puis on n’est que trois, ce qui n’est pas assez pour composer un club…
- Hmpf, promis, je passerais après les cours.
- Merci Warren !»
Je savais que malgré cet air dégoûté et ennuyé, il était plutôt content d’avoir été invité à participer. Il n’est pas du genre sociable et à tendance à rester dans son coin, à lire des mangas en grignotant. Je le considérais comme mon meilleur ami, et la personne que je connaissais le mieux.
J’attendais impatiemment la fin des cours pour le présenter à tout le monde. Je courus dès la seconde où la cloche se mit à sonner. Je le vis, l’attrapa par la main, et le menais en rigolant jusqu’à la salle. Natsuki et Yuri étaient en train de discuter, et Monika était occupée à lire, ce qui me semblait, des documents administratifs. Elles se retournèrent au moment où je franchis la porte en tenant Warren. Elles se présentèrent toutes, en flirtant un peu pour Yuri et Monika. Natsuki se mit à mon côté et mit sa main sur mon épaule. Elle me souriait doucement. Je lui rendis un plus grand sourire encore. Cela me faisait du bien de le voir entouré de personnes. C’était tellement rare. Natsuki me mit à l’oreille «Sayori, fais attention à ces harpies, je ne leur ferais pas confiance concernant ce garçon, si j’étais toi.» Je la regardais interloquée, et elle tourna la tête pour juger les jeunes femmes avec sévérité.
Le soir, je marchais avec lui jusqu’à la maison. Il était en train d’écrire un message à quelqu’un, vu la vitesse à laquelle il tapait.
«On a déjà des gens à qui parler après la première journée de cours ? Dis-je avec un sourire moqueur
- Pff, c’est pas ce que tu crois Sayori. Ce sont juste Monika et Yuri qui m’ont demandé mon numéro. Qu’est-ce que tu vas écrire pour demain d’ailleurs ?
- Hm, excellente question, je verrais ce qui m’inspirera ce soir ! Ça pourrait être un magnifique coucher de soleil comme un geste tendre de la part de mes chats, tu sais ! Dis-je enthousiaste
- Hmpf, j’ai peut-être une idée sur ce que je vais écrire. Comment tu trouves Monika ?
- Monika ? C’est une excellente meneuse, et une fille populaire. Elle a l’air assez gentille aussi. Pourquoi ?
- Pour rien. Je suis arrivé chez moi, bonne soirée Sayori.
- A demain matin peut-être ?
- Si tu es à l’heure.» Je lui tirais la langue à sa dernière réplique.
Ma chambre était dans un désordre extrême. Je n’avais pas la force de ranger. Cette journée m’avait paru horriblement difficile à supporter. Les mots de Natsuki m’avaient déstabilisé. J’allumais mon ordinateur pour aller regarder mes réseaux, quand je vis que les filles du club avaient posté des photos durant la journée. Elles avaient toutes l’air magnifique, bien à leur place. Natsuki était celle qui avait l’air le plus authentique, probablement parce que c’était celle avec qui je m’entendais le mieux. Je me sentais tellement seule. Le médecin avait dit que c’était normal, que je souffrais d’une forme légère de dépression, mais que cela restait tout de même à surveiller. Je décidais d’aller dormir après plus de heures de lamentation sur moi-même, à me répéter que j’étais inférieure au reste du monde.
Le lendemain, Warren m’attendait au portail. Il avait l’air plus joyeux. Il me parla de son poème qu’il avait écrit pour le club, mais aussi de ce qui l’attendait tout au long de sa journée. Je l’avais rarement connu aussi bavard et sympathique, et je n’allais pas m’en plaindre. Nous passâmes le trajet à rire et à bavarder, pour une fois que ce n’était pas moi qui faisait la conversation ! La matinée passait et on alla au club après la pause déjeuner. Monika l’accueillit la première. Natsuki vint me délivrer un sourire. Quel ange cette fille. Et Yuri observait Warren du coin de l’oeil. Sa chemise avait l’air beaucoup plus serrée aujourd’hui, mais ce n’était peut-être qu’une impression. Je discutais avec Natsuki des messages que pouvaient délivrer les poèmes pendant que Warren et Monika faisait du rangement dans le placard. J’entendis quelque chose tomber violemment sur le sol, et je me précipitais pour voir que personne n’était blessé, et je tombais nez à nez avec Warren tenant Monika dans ses bras, les deux rougissants. Je leur demandais si ça allait, si personne n’avait été blessé, et ils répondirent que non, pendant que Warren redéposa Monika. Lors de la session de partage de poèmes, je remarquais un net rapprochement entre Monika et Warren. Cela ne me dérangeait pas en soi, mais je sentais quelque chose de négatif dans mon estomac, comme une envie de vomir.
Les jours qui suivirent furent les meilleurs jours que j’ai pu vivre avec mon meilleur ami. La veille, il était venu jouer aux jeux-vidéos chez moi, on avait tant rigolé que cela m’avait rappelé quand on était enfants. Puis on regarda un film, je posais ma tête sur mon épaule, et il me prit dans ses bras. Je me sentais bien comme cela. On s’était également envoyé beaucoup de messages, la distance qu’il mettait d’habitude entre nous avait disparu. Puis tout s’arrêta. Alors que je voulais le rejoindre pour faire le chemin avec lui ce matin là, il était déjà avec quelqu’un d’autre, une fille avec des cheveux bruns attachés en une queue de cheval. Je sentais mon cœur se brisait lentement. Monika tenait sa main. Ils rigolaient ensemble. Quelle idiote je suis, évidemment que pendant tout ce laps de temps, il ne pensait à moi que comme une amie. Toutes mes pensées semblaient confuses. Je les regardais s’éloigner tout en courant vers la direction de chez moi. Les larmes brouillaient ma vue. Je manquais de trébucher sur le chemin. J’avais envie de vomir. Je rentrais chez moi en claquant la porte, et en me mettant à sangloter violemment. Je n’avais plus la force d’avancer. Je m’effondrais dans le vestibule. Je me sentais tellement seule. Je pris une poignée de gélules qui traînaient dans mon sac, et les avalais, mon corps était secoué par des spasmes. J’eus la force d’atteindre le canapé. Je pris une couverture afin de m’enrouler à l’intérieur et d’y pleurer à mon aise. Je me décidais à atteindre ma chambre. Puis je restais dans mon lit. Après un certain temps à contempler le vide, je m’endormis. En me réveillant, il faisait nuit je crois, je n’avais aucune notion du temps car mes volets étaient entre-baillés. J’avais la bouche pâteuse, et le corps engourdi. La plupart des gens diraient que je réagis de façon excessive, mais ces gens-là ne savaient probablement pas que je souffrais de dépression. Il était ma bouée de sauvetage. J’avais placé beaucoup trop d’espoir en lui. Quelle était la probabilité qu’il me voyait plus qu’une amie ? Qu’est-ce que j’aurais bien pu avoir de plus que Monika ? Mon cœur se serrait encore plus à ces pensées. Pourquoi m’avait-il fait miroiter un aussi bel avenir ? Autant d’espoirs ? J’aurais tant aimé avoir ma mère à côté de moi pour me cajoler et me rassurer. Mais elle était à des kilomètres. Je dormais, pour me réveiller dans un état pire que celui dans lequel j’étais précédemment. Je me sentais dessécher sur place. Puis je regardais à ma fenêtre, poussant les volets, Warren rentrait. Tout cela ne s’est passé que durant une journée ? Il regardait son téléphone avec un sourire. Au moins, il était heureux, j’étais rassurée. Je tentais de m’endormir, mon sommeil fut agité, de terribles cauchemars m’envahirent. Le matin, je fus attaquée par la sonnerie de mon réveil. Je l’éteignis, me demandant pour quelles raisons pourrais-je bien me lever. Je n’avais aucun but, aucune aspiration. J’essayais d’aider les autres, pour ainsi me donner une raison d’exister. Quel était mon intérêt ? Je n’étais rien. Ce matin là, encore une fois, je n’étais pas décidée à me lever. Je regardais par ma fenêtre pour voir les arbres en fleur. J’avais la chance d’habiter dans un quartier résidentiel possédant un grand cerisier. J’ouvris ma fenêtre pour pouvoir humer l’air chargé en douces odeurs : les pâtisseries venant d’être cuisinées par des mères attentionnées, le parfum des fleurs. J’entendais le rire d’un enfant, et sentait une légère brise me caresser la peau. Cela me donna une raison suffisante pour aller en cours, pour honorer le spectacle de ce matin-là. Il était déjà tard, mais tant pis, au moins je ne l’embêterai pas sur le chemin. J’avalais une poignée de gélules qui me servirent de petit-déjeuner, je m’habillais, me coiffait légèrement et j’étais partie.
Je croisais Natsuki dans la cour, alors que je me hâtais de rentrer en cours. Elle me prit dans ses bras. Je regardais dans mon sac ce que j’avais pris pour elle dans la précipitation : j’y trouvais une barre de chocolat, une pomme, et une compote. Elle me remercia avec un sourire, et je la pris dans mes bras. La petite taille de Natsuki était en effet dû au fait que son père ne la nourrissait pas assez. Je ne pouvais m’empêcher de lui ramener des choses, elle était toujours affamée. Elle me dit qu’elle n’irait pas au club aujourd’hui. La cloche interrompit notre conversation. Je m’excusais et courus vers ma classe. Haru me regarda et me dit que ce n’était pas possible d’être toujours autant en retard en gloussant. Je souriais gentiment. Elle avait raison, j’étais toujours en retard. Lorsque la cloche du déjeuner sonna, je traînais les pieds pour me rendre au club. J’avais l’impression d’aller de plus en plus mal. Lorsque j’entrais dans la salle, je trouvais Monika occupée sur l’ordinateur du club, Warren en grande discussion avec une Yuri rougissante, et aucune trace de Natsuki. Je n’avais pas la force de rester ici, je prétendis devoir aller me chercher à manger avant de repartir dans le couloir. Natsuki m’attendait, elle aussi mal en point. « Quelque chose cloche. me dit-elle
- Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Dis-je peinant à retrouver mon souffle et tenant à peine sur mes jambes
- J’ai l’impression de vivre une vie dix fois pire que d’habitude. Pas toi ?
- Si, mais j’ai l’habitude tu sais.
- Oh, euh, je suis désolée, je ne pensais pas à ça…
- Ne t’inquiète pas. Tout va bien. »
Je lui souriais doucement, puis d’un coup, je ne tenais plus, toute cette douleur explosa, et je tombais.
Je me réveillais chez moi, avec la mine contrariée de Warren à côté de moi.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? Dis-je quelque peu surprise et la bouche pâteuse
- Tu t’es effondrée, je t’ai ramené chez toi. Dit-il avec ce même ton froid que j’entendais depuis des années
- Oh, je suis désolée de t’avoir causé autant de souci.
- Qu’est-ce qu’il ne va pas ? Tu n’as pas l’air comme d’habitude. D’habitude tu es souriante, douce. Depuis hier, on dirait qu’un voile de tristesse t’englobe.
- A ce point ? Je ne savais pas, désolée. J’agirais mieux la prochaine fois.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je voulais… Arg, pourquoi tout est si compliqué ? Monika a dit que tu étais malade.
- Ah, elle a dit ça… Warren, ce n’est rien de grave, vraiment. Rentre chez toi, en plus j’ai cru comprendre que Yuri venait aujourd’hui pour t’aider à écrire des banderoles ?
- Juste… Parle-moi Sayori… dit-il en se rapprochant et en me prenant dans ses bras. Tu es l’une des amies les plus proches que j’ai, et je ne comprends pas ce qu’il ne va pas…
- Si seulement tout pouvait être plus simple…
- Sayori, explique-moi, je ne demande qu’à te comprendre.
- Je… Ça fait quelques années… J’ai été diagnostiquée… Je voulais que personne ne le sache… Warren, je souffre de dépression, mais ça n’arrête pas d’empirer ces derniers temps, je ne sais pas quoi faire, j’ai l’impression de n’avoir plus aucun contrôle sur ma vie… Je me sens si seule… dis-je en sanglotant, les larmes mouillant sa chemise
- Sayori… Pourquoi l’as-tu caché ?
- Je ne veux pas être le centre d’attention de quelqu’un. Je ne veux pas que quelqu’un gaspille son temps à s’occuper de moi. Warren, je n’ai jamais voulu te prendre de ton temps, et je suis désolée, tu devrais être avec Yuri, et puis…
- Tu es ma meilleure amie depuis des années, comment pourrais-tu me faire gaspiller mon temps ? Il faut que j’y aille mais je repasserai, soigne toi Sayori. »
Il dit cela en quittant ma chambre, il dégageait une aura de tristesse et d’inquiétude, tout ce que je ne voulais pas faire ressentir à quelqu’un. Quand il est parti, je pris une poignée de gélules qui traînait et les gobait avec de l’eau, priant pour que cela aide la douleur à passer. J’attendis plusieurs moment que la nausée passe, puis j’entendis mon téléphone sonner. C’était Monika, je décrochais sans grande conviction « Allo ? Prononçais-je d’une voix lasse
- Sayori, j’espère que ça va mieux ! Dit-elle avec une fausse inquiétude
- Ça va. Pas la peine de te déranger pour prendre de mes nouvelles.
- Tant mieux alors ! Déclara-t-elle d’une voix mielleuse. Sayori, tu ne m’en voudras pas d’avoir parlé de ta maladie à Warren pendant nos sessions au club, étant donné que tu étais absente.
- Ce n’est pas grave, je suppose ?
- Enfin, tu devrais ta calmer sur le dosage de ces gélules, elles pourraient bien finir par te tuer.
-…
- D’ailleurs ton meilleur ami est chez lui en ce moment non ? Avec Yuri si ne m’abuse ?
- Effectivement, tu l’as quasiment forcé à choisir quelqu’un qu’il devait aider.
- Tu as vu le regard que Yuri lui lançait au club ? Franchement, à ta place, je ne serai pas tranquille.
- Pourquoi donc Monika ? Dis-je légèrement agacée
- Voyons Sayori, ça se voit qu’il y a plus que de l’amitié. Tu penses vraiment que personne ne l’avait remarqué ? Haha, il ne doit bien avoir que lui qui n’a rien remarqué. A ta place je descendrai tout de suite voir ce qu’il se passe. Ne t’as-t-il pas donné des espoirs auxquels tu t’es raccrochée ? Quel sale manipulateur, hein ? Il a donné des espoirs à chacune d’entre nous. Ce que tu as vécu avec lui la dernière semaine, il l’a fait avec tout le monde.
- Stop ! Monika, arrête ! Pourquoi tu fais ça ?
- Ne sens-tu pas ta vie déraper depuis quelques temps ?
- Qu’est-ce que…
- Tu devrais descendre d’ailleurs, haha, un spectacle intéressant se passe en bas. »
Puis elle raccrocha. Je descendis en bas, courant dans les escaliers, pour retrouver Warren et Yuri. Elle était penchée vers lui. Il m’entendit et se recula. Monika avait raison. Il était comme ça avec tout le monde. Yuri s’excusa, le visage rouge et partit en direction de, ce que je suppose, chez elle. Je l’observais, me remémorant toutes les paroles de Monika.Je n’ai jamais été unique. Je n’ai jamais été spéciale. Je n’étais qu’un trophée, une des filles du club de littérature. J’aurais dû m’en douter. Les larmes montaient. Je tombais encore, du fait que je n’avais rien mangé depuis deux ou trois jours. Warren s’approcha pour me prendre dans ses bras. Si Monika avait raison, il m’aimait comme il l’aimait elle ou Yuri ? « Warren, il se trouve que je t’aime depuis des années. Je suis désolée de toujours être un fardeau.
- Moi aussi Sayori. »
Évidemment. Je n’étais rien.
Il me laissa partir, et me dit que demain il ferait la route avec moi. Je me sentais tellement vide. En rentrant, j’avalais le reste de gélules, pour qu’au moins la douleur à l’estomac me fasse exister. Je montais dans ma chambre, pour trouver des messages rassurants de Natsuki sur mon portable. Je souriais doucement. J’éteignis mon téléphone, ferma les rideaux et j’allais dans le garage, un endroit où je passais tant de temps quand j’étais plus jeune. Il était là aussi. Ce Warren me manquait. Je pris une corde. Je montais dans ma chambre. Sur mon ordinateur un message d’adieu de Monika apparaissait. Évidemment. Je pleurais encore. J’attachai la corde à un objet solide au plafond. Puis je pensais à ce qu’il s’était passé ces derniers jours. Je suis désolée de ce que je ferai subir à ceux qui me connaissait, s’il me considérait ne serait-ce qu’un peu. Pensées positives. Je glissai ma tête et poussai la chaise.