Si c'est alien, alors c'est à nous !

Chapitre 1 : Torchwood deux point zéro

Chapitre final

3595 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/10/2017 17:00

Ndla : ces petites scènes qui pourraient être familières à certains followers sont extraites d'une fanfic à chapitres dont la rédaction a été abandonnée. Recyclage d'automne.

Dans ma toute première fanfiction Doctor Who (Le Mystère des Lapins-tonnerre), j'avais supposé que, dans le futur, Mickey et Martha reprendraient Torchwood après leur période free-lance chez les Sontariens, et une fois que Jack Harkness aurait quitté la Terre... Petite mise en situation pratique pour voir comment ils s'en sortent...




SI C'EST ALIEN, ALORS C'EST À NOUS !


Fanfic Doctor Who avec références à Torchwood

Par OldGirl Nora Arlani | Fanfictions . fr


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If there's something strange in your neighborhood. Who can you call ?

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INTRUSION…

Agitant les branches en grinçant, les rafales du vent secouaient les balançoires et les manèges désertés dans le petit parc, incitant les passants à presser le pas. Un voyageur temporel, allongé par terre, près d'un massif de fleurs, attendait pour pouvoir se relever que le monde autour redevienne un peu plus stable. Peu à peu, son vertige se dissipait.

Les dernières mamans avaient traîné leurs enfants aux semelles réticentes depuis plus d'un quart d'heure car la nuit était tombée désespérément vite. La météo correspondait à ces hivers doux qui garantissaient plus de pluie que de neige. Mais l'humidité qui remontait du sol jusqu'aux os, était glaçante. Une vibration légère semblant s'élever des profondeurs de la terre le fit sursauter un peu. Il supposa que ce pouvait être... le métro ?

Ce faible espoir incongru remit enfin sa haute silhouette encore athlétique sur pieds. Il brossa un peu machinalement ses vêtements noirs pour éliminer quelques brins d'herbe et salissures et retira aussi les feuilles de ses cheveux bruns. En séducteur consommé, il tenait toujours à produire la meilleure impression possible... Puis, tournant sa tête toujours avenante pour tenter de se repérer, il esquissa un sourire ravi lorsqu'apparut un peu plus loin une maisonnette blanche de banlieue qui lui semblait familière.

Plissant son œil bleu minéral pour accommoder sur le dispositif qu'il portait au poignet, il sourit plus largement quand il reçut la confirmation que ce saut spatio-temporel totalement incontrôlé l'avait bien ramené à Londres… en 2014. Parce qu'il était déjà venu six mois plus tôt, pendant l'été, l'activation aveugle du manipulateur de vortex l'avait automatiquement reconduit à la dernière adresse composée. Il se trouvait donc en fait très exactement devant la maison de Clara Oswald, actuelle compagne du Docteur.

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Très conscient qu'il aurait mieux valu pour lui qu'il se retrouve partout sauf sur Terre, il fit de son mieux pour éviter les caméras civiles de surveillance… Au loin, une simple sirène de pompiers suffit à accélérer un temps son rythme cardiaque… Non ! Pas la police !… Se pouvait-il qu'il ait déjà été repéré si vite ? Cela ne faisait pourtant que vingt minutes à peine…

Il jeta un coup d'œil par la fenêtre pour constater que Clara n'était pas seule chez elle. Tant pis ! Il fallait absolument qu'il joue le tout pour le tout… Il ne voulait pas risquer de se faire prendre avec le manipulateur de vortex, alors que UNIT ne le lui avait rendu qu'à la condition qu'il quitte définitivement la Terre pour ne plus jamais y revenir… Mais pour autant, Clara ne devait pas non plus être inquiétée à cause de lui... La dernière chose qu'il voulait, c'était de lui causer des ennuis.

Réfléchis, Harkness !

Son œil accrocha l'enseigne d'une boutique de fleurs au bas de la rue... Bouquet, boîte : cachette !… S'il préparait bien son coup, ça ressemblait au début d'un plan. D'abord, trouver un peu d'argent local car celui qu'il avait en poche n'aurait pas cours avant des siècles...

Avec un pincement nostalgique, il se remémora les tours de voleur que Gwen lui avait appris autrefois après la destruction de Torchwood Cardiff. Ils avaient survécu à une explosion massive de leur locaux mais qui les avait laissé littéralement sur la paille. En tant qu'ex-flic, sa collègue connaissait toutes les ruses des malfrats pour les avoir déjouées maintes fois... et cela s'était avéré d'une redoutable efficacité !

Jack se mit aussitôt en mouvement. Retroussant ses manches au coude, il marcha d'un air dégagé en direction du café avec terrasse le plus proche. D'un mouvement souple, il vola une serviette abandonnée sur une table dont les clients étaient partis, la replia sur son bras gauche pour cacher son manipulateur de vortex et s'approcha d'une autre table dont les convives sortaient leur porte-monnaie. Redressant ses épaules avantageuses, il arbora son plus beau sourire blanc et déclara très tranquillement :

— Tout s'est bien passé, messieurs dames ? Vous voulez régler maintenant ?

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Serrant une boîte verte en carton contenant une demi-douzaine de roses, Jack frappa trois coups décidés à la porte de la maison de Clara. Voler de l'argent pour offrir des fleurs à une femme, heureusement que personne n'en saurait jamais rien car il n'y avait rien de tel pour casser son image !… Il se serait presque senti nerveux, pour un peu, en réalisant qu'il était très heureux de la revoir, alors que ce n'était pas du tout prévu… Il espérait qu'un jour la confrérie informelle des anciens compagnons du Docteur qui s'aident en cas de situation grave, pourrait être autre chose qu'un lointain rêve creux… En jugulant son impatience, il attendit qu'on défasse le verrou, mais ce fut un jeune homme inconnu qui lui ouvrit.

Les cheveux coupés courts, le grand afro-américain portait des vêtements de ville, plus du tout de chaussures, et une ombre de barbe. Il lui retournait son examen stupéfait en se troublant légèrement quand il se vit offrir une boîte longue.

— Hem… c'est pour quoi ?

Jack lui sourit en tâchant de conserver l'air le plus professionnel dont il était capable.

— Est-ce bien ici qu'habite… Clara Oswald ? demanda-t-il en faisant mine de consulter une feuille volante qu'il sortit de sa poche. J'ai une livraison pour elle…

— Oui, c'est ici… répondit le petit-ami avec une très légère touche de jalousie. Est-ce que… je dois signer quelque part ?

— Non, inutile. Si elle est bien là, c'est pour elle. Je vous souhaite une excellente soirée...

Interloqué, le flirt de la miss, resta deux secondes à cligner des yeux, puis sembla se reprendre, le remercia et ferma la porte. Jack y colla aussitôt son oreille curieuse.

« Clara ! » entendit-il appeler. « Il y a des fleurs qui sont arrivées pour toi ! ».

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Souriant toujours Jack s'arracha de là à contrecœur en espérant que Clara saurait protéger son manipulateur caché sous les fleurs. Il repasserait le prendre dès qu'il pourrait.

Il redescendit très vite le perron et commença à courir le long de la rue, cherchant à s'éloigner le plus possible car il se doutait qu'il n'en avait pas pour longtemps… Et en effet, ça n'avait pas traîné !

Il n'avait pas fait deux cent mètres que surgissaient trois voitures sombres et anonymes, qui s'immobilisèrent en biais sur la voie pour lui bloquer le passage : un scénario trop connu dont il reconnaissait sans peine les protagonistes. Des hommes en noir de UNIT en étaient descendus l'arme au poing, et à demi-couverts par les portières ouvertes dont il savait les vitres à l'épreuve des balles.

— Mains en l'air, plus un geste ! s'époumona la voix de stentor du capitaine Bambera.

Sans chercher à opposer de résistance, Jack roula des yeux et obtempéra avec un soupir las. Une grande femme blonde à l'air sévère qu'il reconnaissait comme Kate Stewart, venait de sortir d'un van un peu plus en retrait. Elle était sanglée dans un tailleur masculin chic qui soulignait sa position d'autorité et son désir de gommer sa féminité dans un monde d'hommes, et tout son air revêche disait qu'elle avait eu une très mauvaise journée.

Les mains dans les poches de son trench clair qui faisait tache dans la nuit, elle s'approcha néanmoins de lui d'un pas assuré, ses talons claquants sur le sol mouillé, puis s'arrêta à sa hauteur pendant qu'on le menottait.

— Encore vous, M. Harkness ? demanda-t-elle d'un ton légèrement ennuyé qui lui rappela affreusement celui du Docteur.

— C'est… une longue histoire et ma présence est purement involontaire. A qui ai-je l'honneur ? demanda-t-il en feignant l'amnésie.

— Vous savez très bien qui je suis, répondit la blonde banquise. Je vous rappelle que vous n'avez plus rien à faire sur Terre. Vous aviez pris un engagement dans ce sens et vous venez de le briser.

Jack secoua sa tête désolée avec contrariété tendant ses mains enchaînées en avant comme pour plaider sa cause d'un geste aussi apaisant que son ton.

— Non, je vous promets que je n'ai rien brisé du tout…

— Emmenez-le, lança-t-elle à ses hommes en coupant court.

Apparemment peu désireuse de discuter, elle lui tourna simplement le dos pour regagner prestement son véhicule, emportant avec elle tout espoir de négociation paisible et raisonnée. Comment diable allait-il pouvoir sortir tout seul de leurs griffes à présent ?

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Assise à son bureau dans le quartier général de UNIT, Kate Stewart le front soucieux, regardait fixement le papier psychique dont elle possédait un précieux fragment. Elle n'avait pas le choix. La situation était plus que préoccupante. Il fallait que le Docteur soit prévenu… D'une écriture décidée, elle y apposa un bref mot lui demandant de ramener dare-dare ses fesses de Président de la Terre par ici et leva enfin les yeux sur une demoiselle en blouse blanche postée silencieusement devant elle.

— Que disent les nouveaux rapports ? demanda Kate sur un ton qu'elle espérait pas trop désespéré.

— Les tremblements de terre sont de plus en plus nombreux, répondit Osgood qui avait respectueusement patienté jusque-là sur une chaise, l'inhalateur à la main. Pas assez forts pour inquiéter vraiment les populations mais leur fréquence est définitivement anormale. Les problèmes sont plutôt d'ordre écologique car toute la faune y est sensible et des milliers d'animaux réagissent d'une façon qui, pour l'instant, amuse les gens. Regardez, Internet est saturé de ce genre de vidéos… dit-elle en lui tendant son téléphone.

Sur l'écran lumineux, Kate visionna pendant quelques secondes de courtes séquences où l'on voyait des marées de crabes traverser des villages, des bancs de poissons venir s'échouer en masse sur des plages tropicales, une invasion de singes en ville… Elle n'alla pas plus avant. D'autres rapports qu'elle venait de parcourir montraient les flux migratoires des oiseaux perturbés, et les zoos comme les propriétaires d'animaux domestiques rapportaient des comportements anormaux.

— J'ai l'impression que le phénomène commence à déborder le pourtour de l'Océan Indien… commenta la jeune scientifique brune en touchant nerveusement son nœud-papillon. On a quelques échos de la part de l'Afrique du Sud aussi… Quoi que ce soit, « ça » bouge. Si vous permettez, en attendant l'arrivée du Docteur, je vais retourner suivre l'évolution des sismographes… dit-elle en se levant.

Kate Stewart l'arrêta d'un geste avant qu'elle ne gagne la sortie.

— Excusez-moi… Et… pour notre… euh… autre problème ?

Osgood resta un moment sans réaction, puis rajusta son énorme monture de lunettes et déglutit.

— Oh… lui, s'étrangla-t-elle. Il est… comment dire ?...

— Récalcitrant ? suggéra la directrice de la division scientifique de UNIT.

— J'aurais plutôt dit insupportable. Il a indisposé les infirmières par toutes sortes de remarques et comportements déplacés… Elles ont dû le sédater un peu pour avoir la paix. Après quelques heures de sommeil, il est… euh... plus calme, mais pas moyen de lui faire dire comment il est arrivé ou ce qu'il mijotait…

— Il faut qu'il comprenne qu'il serait temps pour lui de parler. Faites-lui entendre que c'est dans son intérêt…

— Pardon, quand j'ai dit « plus calme » je crains que ne soit un euphémisme. Il est tellement drogué et apathique que la dernière chose cohérente sortie de sa bouche était qu'il ne coopérerait pas tant qu'on le retiendrait prisonnier.

Kate serra les mâchoires avec agacement. Elle n'avait ni le temps ni l'envie de gérer l'ego de Harkness en plus du reste. S'il était là, et sous son autorité, c'était bien pour qu'elle puisse le protéger un peu, car d'autres divisions de UNIT pourraient se montrer nettement plus agressives face à la menace de sécurité qu'il représentait…

— Ecoutez Osgood, nous sommes dans une position de grande fragilité, on ne peut pas se permettre que des tas d'aliens divers et variés débarquent à sa poursuite, en plus de ce qui se passe actuellement… Sa réaction ne m'étonne qu'à moitié, compte tenu de ce que je sais de lui, mais si l'intimidation ne donne rien, trouvez autre chose pour le rendre plus coopératif. Et vite.

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…ET EXTRACTION !

La jeune femme médecin au teint chocolat marchait d'un pas rapide dans les couloirs de la section médicalisée de UNIT. C'était pratiquement une petite clinique pour les patients spéciaux qu'on ne pouvait pas envoyer dans un hôpital civil pour de multiples raisons – quelquefois parce qu'ils étaient aliens, ou contaminés par des E.T., ou définitivement plus présentables à cause d'une malencontreuse rencontre du troisième type… Quelquefois parce que sécuriser un étage entier d'un hôpital aurait été inutilement trop coûteux.

Son stéthoscope autour du cou se balançait avec la régularité d'un métronome tandis qu'elle arpentait le couloir, en scrutant l'intérieur des pièces par le hublot des portes bleu layette. Au bout de la troisième, elle tomba sur le patient qu'elle cherchait.

Jack Harkness n'avait pas changé. Ou à peine. Fallait-il s'en étonner ? Non content d'être immortel, l'ancien leader de Torchwood III vieillissait lentement… Pourtant le voir étendu là immobile, les yeux clos, lui causait une indéfinissable sensation de malaise qui lui fit franchir le seuil aussitôt. Affermissant sa prise autour de son porte-document à pince, elle s'avança avec autorité et questionna l'infirmière sur son patient, avant de la congédier d'un sourire confiant. Son attitude stipulait sans équivoque qu'elle allait prendre le relais, ce que l'autre accepta avec un empressement soulagé, très compréhensible quand on connaissait le « grand malade » qui reposait dans ce lit.

Dès qu'elle fut seule avec lui, Martha tâta le front de Jack et lui souleva une paupière dans le même mouvement.

— Jack ? Vous m'entendez ?

— Mhh, fit-il, mais je suis chargé à bloc… Complètement dans le coltard… Qui êtes-vous ? Oh… Martha ?

— Combien j'ai de doigts ?

— Je dirais dix, à priori ? répondit-il en se massant les yeux de l'index et du pouce. Mais c'est bon de revoir vos trois têtes…

Elle émit un petit rire en se penchant vers lui pour essayer de le prendre par les épaules.

— Hum… Est-ce que vous pensez pouvoir tenir debout ?

— Ah… non. Mais... je m'attendais au moins à des insultes avec peut-être un « je vous l'avais bien dit », non ?

— Non. Ou peut-être un peu plus tard… Vous ne savez plus reconnaître une mission d'extraction furtive quand vous en voyez une ? questionna-t-elle avec un petit sourire moqueur.

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Il ne parvenait guère à se secouer de sa torpeur. Par acquit de conscience, elle jeta un œil sur sa fiche pour voir à quoi il avait eu droit… La vache ! Propofol, thiopental et un dérivé du GHB ! Ils n'y étaient pas allés de main morte. L'espace d'un instant, elle resta à la fois inquiète qu'il ait pu faire une overdose de barbituriques et vaguement admirative à l'idée d'un métabolisme capable d'encaisser ça. Les humains du 51e siècle étaient quand même super résistants…

— Où est la cavalerie ? l'interrompit-il en comprenant soudain qu'il n'y avait personne d'autre dans la pièce. A moins que vous ne comptiez me garder définitivement pour vous toute seule...

Ce qui ne changeait pas non plus, c'était son sourire surdimensionné et ses automatismes dragueurs toujours fidèles au poste. Par un fait extraordinaire, c'était toujours assez difficile de lui en vouloir.

— Dans vos rêves... La "cavalerie" est dans le couloir et cherche de quoi vous déplacer jusqu'à la sortie. Et il y a une ambulance qui nous attend dehors. On n'a que quelques minutes avant que la sécurité ne détecte que les caméras sont sur une boucle… Allez bougez-vous un peu, gros paresseux.

— Une petite équipe alors ? Je croyais que plus personne ne m'aimait, ici ? grimaça-t-il mi-figue mi-raisin en essayant de s'asseoir tout seul pendant qu'elle lui retirait les intraveineuses.

— S'il y a un truc que je n'ai jamais vraiment compris, c'est comment un type comme vous pouvait partir aussi souvent à la pêche au compliment… Venez là, dit-elle en l'attrapant par la taille pour le soutenir tandis qu'il posait les deux pieds par terre.

— Je viendrais volontiers mais le truc qu'elles m'ont filé, c'est pire que de l'hypervodka frelatée, commenta-t-il en se retenant au bord du lit.

Martha acquiesça en voyant combien il avait du mal à se tenir debout et activa son discret communicateur d'une simple pression dessus. D'apparence, on aurait dit un sobre bijou noir et argent épinglé sur le revers de sa blouse médicale, mais en fait, c'était l'une des innombrables babioles que la Faille de Cardiff continuait à recracher avec constance. Cet objet avait été jugé utile sans danger – sachant que les détritus spatiaux d'origine alien étaient rarement fournis avec le mode d'emploi...

— Mickey, ramène-toi.

Jack la regarda en soulevant un sourcil et un coin de lèvres.

— Mhh ? Vous et Mickey, finalement ?... Enfin… c'est bien de mon Mickey qu'il s'agit, n'est-ce pas ? Enfin… je veux dire plutôt euh… notre Mickey ? Oh merde, vous comprenez… celui que je connaissais ?

La porte de la chambre s'ouvrit et un infirmier noir hilare, la trentaine plutôt baraquée dans un uniforme bleu pâle, entra en poussant une chaise roulante.

— Ça répond à votre question, capitaine ? glissa Martha Jones-Smith.

— Mickey Mouse ! le salua Jack en lui donnant une brève accolade mal assurée.

— Cap'tain Cheesecake ! répondit pareillement le jeune homme avec un large sourire. Mets tes fesses là-dedans et bave en silence, je te prie. Faut qu'on sorte au plus vite. Si tu comptes pas le Roswell, t'es peut-être le seul alien à s'être fait enlever par des Terriens... Alors heureux ?

— Extatique. Si vous comptez faire des expériences sur moi, j'ai des suggestions…

— Silence vous deux ! intima Martha. Je me doutais que ce n'était pas une bonne idée du tout de vous laisser traîner ensemble…

— Oui, M'dam' !

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Après un regard faussement sévère, elle leur fit signe de la suivre, en serrant toujours son porte-document. La fuite se passait plutôt bien jusqu'à la seconde double porte battante à hublots carrés, où ils furent arrêtés pour un contrôle.

— Où allez-vous avec ce patient ? questionna un interne soupçonneux car il ne les avait jamais vus.

— Nous l'emmenons pour interrogatoire au QG de UNIT, répondit-elle calmement.

— Cela m'étonnerait, je viens d'avoir le département scientifique en ligne et ils disent qu'ils viennent ici comme ils le font toujours. Montrez-moi tout de suite votre ordre de transfert…

— Bien sûr, le voici…

Avec un charmant sourire, Martha lui tendit son porte-document. L'interne fronça les sourcils en comprenant qu'il n'y avait que la feuille de soins qui se trouvait au pied du lit de Jack mais avant qu'il ait pu proférer le moindre son, la jeune femme ferma les yeux. Une vive lumière blanche éblouissante émana alors de la petite tablette que l'interne tenait toujours mollement, le laissant éberlué et immobile sur place.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ? s'étonna Jack. On dirait qu'il est à peine moins gaga que moi…

— Ne me donnez pas d'idées ! répondit Martha. Chut !

Mickey s'approcha de l'oreille du capitaine, par-dessus le dossier du fauteuil roulant qu'il poussait, pour commenter à voix basse et impertinente :

— J'ai hésité entre deux noms : le crétiniseur ou le flashouilleur* ? Tu votes pour quoi ?

— Euh… quoi ?

— Laisse tomber, je t'expliquerai plus tard…

— Et ça sort d'où ?

M. Smith se redressa d'un air content de lui, sans répondre tout de suite à celui qui avait été si brièvement son patron. Il attendit de le rouler encore quelques mètres sur la dernière ligne droite de couloir, remarquablement vide de toute présence ou de tout garde, et qu'ils aient atteint la sortie donnant sur le parking pour répondre à l'abri des oreilles indiscrètes :

— Et d'où veux-tu que ça sorte, mon pote ? De la Faille ! Tu sais, on n'a rien changé à la devise de Torchwood : si c'est alien, alors c'est à nous ! Et bien figure-toi que ça vaut aussi pour ta pomme !



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FIN

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* Le crétiniseur vient du fandom Valérian, le flashouilleur de Men in Black. Chez Torchwood, l'usage est d'utiliser une drogue appelée Retcon qui fait... grosso modo le même effet.


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