Les Aventures du Docteur et de Sherlock Holmes
Londres, de nos jours. Une certaine boite bleue type cabine de police des années 50 était atterrie en catastrophe quelque part. Le Docteur, sous le choc de l'atterrissage forcé et s'étant cogné la tête, se releva doucement, constatant au fur et à mesure les dégâts de son TARDIS.
-Ca va prendre des semaines à réparer... A espérer que ce soient des semaines terriennes.
Il enfila son manteau et sortit voir où il avait atterri. Il était dans une sorte de cave à en juger par les moisissures sur le mur et le manque de lumière. Il vit des escaliers et monta les marches. Il arriva devant une porte et l'ouvrit grâce à son tournevis sonique puis arriva dans un hall d'entrée.
Une porte s'ouvrit derrière lui. Il se retourna et aperçut une dame d'une soixantaine d'années au visage bienveillant mais un peu inquiet de voir un étranger sortir du logement non-loué et verrouillé.
-Comment êtes-vous entré ici ?
-euh... En fait j'ai dû tomber à travers une des vitres de la cave... Je suis un peu sonné... Où sommes-nous ?
-Au 221 Baker Street, à Londres.
-Quelle année ?
-2010. Mais qui êtes-vous ?
-John Smith, docteur. Et vous ?
-Mrs Hudson, la propriétaire. Avez-vous besoin de quelque chose ?
-Juste d'une chambre, un endroit où dormir.
-Je suis désolée mais toutes mes chambres sont prises. Je peux peut-être trouver un arrangement avec les locataires du 221b... Suivez-moi.
Ils montèrent les escaliers et poussèrent la porte en bois du 221b.
-Coucou! lança Mrs Hudson.
Un homme aux cheveux bruns et frisés était assis dans un des fauteuils. Il semblait en pleine réflexion.
-Le docteur Watson ne dormira plus ici ? demanda t-elle.
-Non, en effet, répondit-il d'une voix grave. Qui est-ce ?
-Votre nouveau colocataire : John Smith, un docteur aussi.
-Pourquoi docteur au lieu de médecin ?
-Le Docteur. Un touche-à-tout, un peu comme vous. A qui ai-je l'honneur ?
-Sherlock Holmes, je suis détective consultant.
-La chambre que vous occuperez est à l'étage, dit Mrs Hudson.
-Entendu. Je vous remercie.
-Je vous laisse. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas.
-Merci.
Et la logeuse descendit.
-Vous n'êtes pas de Londres, lança Holmes.
-Non.
-Vous n'êtes même pas anglais.
-Non plus. Je viens de plus loin que vous ne l'imaginez.
-Vous étiez dans l'objet qui est arrivé. Une cabine de police, une imitation je dirais.
-Oui. Il faut que je la répare. Vous vous y connaissez en mécanique ?
-S'il faut changer une serrure ou une roue, il y a un serrurier ou un mécanicien à deux rues d'ici.
-Non, c'est plus compliqué que ça... Et je suscite votre intérêt...
-Evidemment, un étranger qui arrive dans une cabine de police, ça éveille l'intérêt. Où est-elle ?
-Qui donc ?
-La cabine.
-Au 221c. Mais j'ignore si vous êtes digne de confiance.
-A vous de voir. Scotland Yard me fait confiance.
-Un détective consultant...
-Le détective consultant, j'ai inventé la fonction.
-Ouais, je ne peux pas en dire autant... songea Le Docteur à voix haute.
Quelqu'un monta les escaliers. C'était Mrs Hudson qui arrivait avec un plateau de thé et un autre homme à la moustache fine.
-J'apporte le thé et le docteur Watson...
-Ca fait un deuxième docteur, quelle ironie, souffla Sherlock dans un sarcasme.
-Monsieur...
-Le Docteur. John Watson, je présume ?
-Oui. Je vois que vous avez fait la connaissance de Sherlock.
-On papotait à peine...
-Installez-vous, je vous en prie, fit John.
-Merci.
Le Docteur s'assit négligemment sur le canapé.
-Comment vous êtes-vous rencontrés ?
-De manière assez banale. Nous étions colocataires et partagions le loyer. Et vous ?
-Je cherchais un endroit où dormir et Mrs Hudson m'a gentiment proposé votre ancienne chambre.
-A ce propos, vous faites les courses ?
-Pardon ? Je ne compte pas rester, c'est juste le temps de réparer mon véhicule.
-Ah oui ? d'où venez-vous ?
-De très loin, au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Sans vous offenser, je ne pense que vous soyez suffisamment large d'esprit pour pouvoir vous figurer ma véritable identité et dans l'immédiat, ça n'a pas d'importance.
-Bien. As-tu lu les journaux, Sherlock ?
-S'il y avait eu quelque chose digne d'intérêt, je ne serais pas resté ici.
-Et cette série d'attentats, qu'est-ce que tu en penses ? Tu sais que lorsque tu ne réponds pas au téléphone, Lestrade m'appelle ?
-Et tu accours.
-Une série d'attentats ?
-Des tentatives.
Le Docteur saisit le journal.
-Ca c'est intéressant, dit-il.
-Vraiment ? demanda Sherlock.
-Des attentats, tous ratés…
-Vous avez dit intéressant…
-Ce ne sont que des avertissements. Ils frapperont plus fort le moment venu et ça marchera. Quel jour sommes-nous ?
-Mardi 2 mai.
-C’est le journal d’hier donc.
-Enfin, d’où venez-vous pour ne pas savoir la date d’aujourd’hui ?
-C’est un peu long à expliquer.
On sonna à la porte. Mrs Hudson alla ouvrir. Sherlock regarda par la fenêtre.
-C’est Lestrade. Il y a eu des victimes cette fois.
Un homme aux cheveux gris et à la veste beige arriva dans l’appartement.
-Je vois que vous avez de la visite…
-Les enquêtes d’abord. Où est-ce ?
-A 200 mètres de Saint Bart’s.
-Combien de victimes ?
-Cinq et pas le moindre bruit selon les témoins. Vous venez ?
-Oui, je vous suivrais en taxi.
Et Lestrade descendit.
-John ?
-Non, fit celui-ci. J’ai arrêté, tu le sais.
-Comme tu voudras. Cette affaire a l’air de vous intéresser, Docteur.
-Oui. Il se trouve que c’est mon domaine et le vôtre. Donc, allons-y !
Le détective consultant et le Docteur descendirent les escaliers quatre à quatre et entrèrent dans le premier taxi.
Sherlock eut un sourire en voyant son ami courir vers eux.
-Il a arrêté mais il veut continuer...
-Il ne résiste pas au macabre.
John Watson prit place dans le taxi.
-Vous vous présenterez en tant que quoi sur la scène de crime ?
-J'hésite entre athlète olympique ou président de l'île Féroé...
-Vous plaisantez ?
-Oui. Ce que je veux vous dire c'est que je peux me présenter comme je le souhaite grâce à ça.
Il sortit un papier psychique.
-Si vous voulez me donner un nom, ce sera John Smith et une profession, disons, docteur en phénomènes étranges.
-Vous ne nous direz pas qui vous êtes réellement ?
-Ca n'a aucune espèce d'importance.
-D'accord.
-Vous avez une spécialité tout de même.
-Oui, les sciences physiques.
-Vous êtes un voyageur, sans attaches. Comme moi.
-Vous avez au moins trois amis.
Le reste du trajet se déroula en silence. Enfin, ils arrivèrent sur les lieux de l’accident.
Une policière avança vers eux.
-Qu’est-ce que vous faites là ?
-Lestrade requiert ma présence.
-Et c’est qui lui ?
-John Smith, le nouvel assistant de Mr Holmes.
-John, je vous présente le sergent Sally Donovan.
Elle les laissa passer.
-Non, ne déplacez pas les corps ! lança le Docteur. Remettez-les où vous les avez trouvés. Allez !
-Je ne vois pas l’intérêt… ce ne sont que des traumatismes…
-Reposez-les, un point c’est tout.
Le personnel médical remit les corps en place. Le Docteur mit ses lunettes.
-Alors qu’est-ce que vous en pensez ?
-C’était un accident. Leur mort n’était pas volontaire. Quoi que ce soit qui les ait poussés… un champ de force… Oui c’est sans doute ça. Vous avez vu leurs doigts ?
-Ils ont été électrocutés…
-Oui.
Le Docteur se releva et regarda les dégâts qui avaient été causés.
-Quoi que ce soit, c’est quelque chose d’invisible pour l’œil humain.
-Donc c’est extraterrestre.
-Oui.
Lestrade approcha.
-Des pistes ?
-Oui.
-Non.
-Qu’est-ce que vous faites ici, vous ?
-Docteur Smith, assistant de Sherlock Holmes. Dites-moi, lieutenant, vous connaissez Torchwood ?
-Vaguement. C’est une sorte de centre de recherches…
-Ok... Il faut que nous nous y rendions, Holmes. Vous savez où c’est, Lieutenant ?
-Non, aucune idée.
-Tant pis. On ira quand on trouvera quelqu'un qui pourra nous y emmener. On continue à fouiller, Sherlock.
-Vous lui donnez des ordres ?
-Non, moi jamais, pas mon genre, mais des conseils oui. Et je vais vous en donner un, Lieutenant : ne vous servez pas de votre arme.
-Ce n'est que de la dissuasion.
-Ca ne marchera pas. Ce qui a causé ces tentatives d'attentats et tué ces gens n'est pas humain.
-Vous vous fichez de moi?
-J'ai une tête à plaisanter?
-Docteur ! appela Sherlock.
-J'arrive.
Il rejoignit le détective. Celui-ci avait trouvé une empreinte de chaussure.
-Bien joué. Ce n'est qu'une empreinte basique. Mais ça réduit le champ de nos recherches à 4000 espèces et civilisations extraterrestres. C'est déjà ça. J'ai besoin de réfléchir.
Ils rentrèrent au 221b Baker street.
-Une espèce qui est silencieuse ou dotée d'une technologie silencieuse... Des empreintes de pas simples... Des chaussures... Qu'est-ce que vous en pensez ?
Holmes poussa un soupir.
-Cette affaire dépasse largement mon champ d'expertise et je n'aime pas ça. Vous pensez trouver des réponses à Torchwood ?
-Oui.
-Je connais celui qui peut nous y conduire. Il sera là demain matin.
-Ca me laisse la nuit pour y réfléchir... Qu'est-ce que ça peut être ????
Le lendemain matin, une voiture coupée grise s'arrêta devant le 221 Baker Street. Debout sur le pas de la porte, le Docteur à côté de lui, Sherlock eut un soupir. Un homme en costume rayé bleu et à la cravate rouge apparut quand la portière s'ouvrit.
-Bonjour, Messieurs.
-Bonjour, Mycroft. Enfin décidé à sortir de ton bureau ?
-Et toi, du 221b Baker Street. Tu me présentes ton assistant ?
-John Smith.
-Inutile de me mentir, Docteur.
-Mycroft est la CIA britannique en free-lance.
-Je vois…
-Ce n’est pas exact. Je travaille à la sécurité du pays d’où ma présence ici. Allons à Torchwood.
Ils montèrent dans la voiture.
-Vous connaissez Sherlock depuis vingt-quatre heures et vous enquêtez déjà avec lui sur une affaire… C’est le coup de foudre ?
-Non, c’est la protection de votre monde, répliqua le Docteur. Vous savez qui je suis.
-Un Seigneur du Temps, le seul survivant de son espèce. Veuillez excuser l’ignorance de mon petit frère sur ce sujet. Cela fait partie des choses qui ne l’intéressent pas avec la politique, la loi et les arts.
-La loi ne vous intéresse pas ?
-Je me suis fâché avec elle, répondit Sherlock. En quoi cela vous intéresse t-il ? Vous n’êtes que de passage.
-C’est vrai.
Un peu plus tard, ils étaient rendus à destination.
-A chaque fois que je viens ici, je déclenche une guerre.
-Vraiment ? Essayons d’être discrets alors.
-Ca sera difficile, même avec la meilleure volonté du monde.
Ils entrèrent.
-Je m'arrangerais pour faire régner le calme, dit Mycroft. Entre L'Expert et vous Le Docteur...
-Son surnom est l'Homme de Glace.
-Oh...
Ils avancèrent et furent rapidement accueillis par des soldats.
-Je souhaiterais parler à la directrice de l'établissement. Sherlock Holmes et Le Docteur m'accompagnent.
Ils prirent l’ascenseur et arrivèrent enfin à l’espace dédié à la recherche.
-Docteur ! Vous êtes toujours le bienvenu, vous aussi les frères Holmes.
-Alors où êtes-vous ?
-Je doute que nous soyons plus avancés que vous.
-Une empreinte de chaussure, un silence absolu et un champ de force, c’est tout ce que j’ai. Un silence absolu c’est tout ce dont j’ai besoin !
Il s’enferma dans le bureau de la direction. Mais la directrice et Mycroft arrivèrent. Le Docteur prit un feutre et écrivit sur le tableau blanc les indices qu’il possédait.
-C’est trop peu.
Et il sortit de l’institut sans ménagement.
-Il faut qu’on y retourne ce soir, Sherlock. Il est temps de connaitre la vérité.
Dès que la nuit fut tombée, ils y retournèrent. Ils se cachèrent et attendirent.
-Silencieux, peut-être mais pas invisibles. Vous avez vu ? Les traces se multiplient. Regardez. Quatre par quatre…
-On ne voit rien.
-Parce qu’ils sont camouflés par le noir.
Le Docteur sortit de sa cachette et avança.
-Bonjour, je suis le Docteur.
-Nous savons qui vous êtes. Nous sommes les Cemelaos.
-Les Cemelaos de Cemalosa, bien sûr ! Que faites-vous si loin de chez vous ?
-Nous avons eu des accidents.
-C’était ça… Les différents endroits n’avaient pas de lien entre eux… Mais attendez, ça fait beaucoup d’accidents. Moi et mon TARDIS, vous…
-Il se passe des choses étranges, Docteur. Les voyages dans l’espace sont de plus en plus dangereux.
-Avez-vous réparé votre vaisseau ?
-Oui.
-Permettez que je vérifie ? Sans vouloir vous vexer vous n’êtes pas très habiles…
Il vérifia et maximisa les réparations.
-Voilà. Vous pouvez repartir.
-Merci, Docteur.
Et les extraterrestres repartirent.
-Bon, rentrons. Moi aussi, je dois réparer mon vaisseau.
Ils rentrèrent au 221 Baker Street.
Le Docteur descendit là où il avait laissé son TARDIS. Sherlock eut un moment d’hésitation puis descendit à sa suite, suivi de John.
-Docteur ?
-Je suis à l’intérieur. Vous pouvez entrer, il y a de la place !
Ils entrèrent et furent très surpris de la taille.
-C’est impossible…
-Si vous saviez le nombre de fois que l’on me l’a dit… Temps à Relativité Spatiale Inter Dimensionnel. TARDIS.
-Vous voyagez dans le temps et l’espace.
-Oui. Du Big Bang à la fin du monde. De la Terre à par delà votre imagination. Bonne nouvelle : le TARDIS est moins endommagé que je ne le pensais. Un petit voyage ?
-Je ne suis pas très voyages.
-Pas besoin d’aller loin… y a-t-il une époque que vous aimeriez revivre ? Une scène de votre vie que vous voudriez revoir ?
-Oui. Le soir du 27 juin à minuit, au 122 Little Street.
-Allons-y ! Accrochez-vous ! Rappelez-vous que vous ne pourrez pas intervenir car vous y étiez déjà.
-Je ne ferais qu'observer.
-Mais vous non plus, John, vous ne pourrez pas intervenir parce que vous n'y étiez pas. Il y a des points de l'Histoire qui sont fixes et d'autres pas.
-Et comment ça se reconnait ?
-Aux incidences d'un éventuel changement.
Le TARDIS atterrit. Ils sortirent et se retrouvèrent au 122 Little Street.
Sherlock en plus jeune et une fille brune venaient d'arriver.
-C'est Kayleigh... Donc c'est...
-C'est le soir où ses parents ont été tués et où j'ai conclu à un suicide.
Sherlock (en plus âgé) se faufila jusqu'à la scène de crime et observa pendant plusieurs minutes puis il revint vers les docteurs.
-J'ai vu tout ce que je voulais voir. Merci.
-Je vous en prie. et maintenant direction le 221 Baker Street, en 2010.
Ils firent le chemin inverse.
-C'est là où nos chemins se séparent. Je repars.
-Encore merci, Docteur.
-Pas de quoi. Monsieur Holmes, ce fut un plaisir. Au revoir.
Et le TARDIS repartit avec son bruit caractéristique.