Qui me sauvera si ce n'est moi ?
-Non merci, je vais rester ici jusqu'à demain.
Quatre part et je me retrouve seul avec mes angoisses. J’observe le gouffre sous mes pieds et le compare à ma peur. Tout deux sont profonds, mais sont-ils sans fond ? Et lorsque j'aurai atteint le bout que me restera-t'il après ? Est-ce que j'aurais le courage et survivre à cette peine ? Je soupire en me rendant compte que je ne le serais que quand j'y serais. Je me décide enfin à partir et je vois une silhouette de l'autre côté du gouffre. Je regarde avec plus d'attention et n'en croie pas mes yeux. Eric ! Eric était là et me dévisageait. Sans rancœur, sans mépris. Il me regardait tout simplement, comme s'il essayait de lire en moi. Un vent, d'une rare violence se lève et me force à fermer les yeux. Je recule pour ouvrir les yeux mais il n'est plus là. Il n'y a plus personnes, à part moi et le vent. Je me dirige vers le réfectoire où se déroulera la rencontre « parents-enfants ». Quelques qu’Audacieux réorganisent les lieux en poussant les tables et empilant des chaises. Je profite de leur état léthargique pour grimper les parois rocheuses de la salle pour prendre de la hauteur et arrive sur un balcon qu'on ne voie pas du sol. Un balcon sans rambarde et sans porte. Juste un trou d'à peu près deux mètre sur six. Je m’assois, les jambes dans le vide et regarde l'agitation qui gagne les lieux. Des points noirs, bleu, blanc, gris et rouge danse sous mes pieds. Un brouhaha monte jusqu'à moi, emplie de mots, de rire, de pleure et de chuchotis. Mon cœur s'allégeait et j'allais m'endormir quand un point criard me sauta au yeux. Du jaune moutarde. Un point jaune slalomait entre les autres couleurs. Je me relève et recule pour ne plus voir en contre bas. Peut-être que je pourrai lui échappé ainsi… mais je me devais de vérifiez. Es-ce que c'est vraiment lui ? Je m’accroupis et regarde attentivement. Le point jaune se dirige vers Quatre, ils semblent discuter et Quatre regarde dans toute la salle avant de lever la tête vers moi. Nos regard se croisent puis je pose mes prunelles sur le point jaune. Tédis ! Alors il est venu. Il pointe le doigt vers moi quand je bascule en arrière. Je me débats mais on me métrise rapidement.
-Calme toi, dit une voix masculine.
-Eric ? Mais qu'est-ce que…
-Est-ce qu'il t'as vu? Demande-t'il d'une voix urgente. Tédis t'as vu ?
Je suis trop surprise pour lui répondre mais lui ne l'entend pas de cette manière. Il me secoue et me repose la question.
-Oui, je crois mais…
-Alors il faut changer de cachette, dit-il.
Il me prend la main et nous quittons mon perchoir d'un pas soutenu, nous arrivâmes dans des couloirs aux multiples portes. Eric semblait savoir où il allait car il n'hésita pas une seule fois sur la direction à prendre. Au bout de, ce qu'il me sembla une éternité, nous débouchâmes sur un escalier en fer qui descendait. Nous courûmes presque lorsque nous les empruntions. Une fois en bas nous ouvrîmes la seul porte présente qui débouchait sur la salle d’entraînement. Ma surprise s'accentua lorsque je vis qui s'y trouvait.
-Non ! Hurlé-je en voyant Quatre et Tédis.
Eric se place devant moi en me tenant toujours la main.
-Vous n'avez rien à faire là, s'écrit Eric. Sortez immédiatement.
-Ne craint rien, dit Tédis en me regardant.
Je me sens trembler comme une feuille et la prise d'Eric sur ma main se sert d'avantage.
-Je vous dis de quitter les lieux ! Que fais-tu là ? Demande Eric à Tédis. Mais qu'est-ce qui t'as pris Quatre ?
-Je l'aide, dit ce dernier.
Eric recule, si bien que mon front repose sur son dos noueux. Je regarde au dessus de son épaule, les yeux en larmes. Tédis me sourit ainsi que Quatre. Quand mes yeux croisent ceux de ce dernier une haine immense s'empare de moi.
-Que me veux-tu encore ? Demandé-je à Tédis.
Ce dernier avance vers nous les mains tendues.
-Je ne suis plus une fraternelle maintenant, je ne suis plus gentille ! Hurlé-je en me plaçant au côté d'Eric.
Tédis s’immobilise, surpris puis se met à rire. Plus cruel encore que dans mes souvenir.
-Gentille? Mais tu n'as jamais été gentille, crache-t-il. Si tu l'avais été, je n'aurais jamais eu besoin de t'attacher.
Je recule de deux pas, sous le choc.
-Courageuse mais pas téméraire. Et toi ! Dit-il en pointant sont doigts terreux sur Eric. Tu oses t'opposer à ton propre sang ? Tu oses t'opposer à ton frère ?
Je regarde Eric avec stupéfaction, mais ce dernier ne cligna pas des yeux.
-Tu n'es pas mon frère, dit calmement Eric.
- Pourquoi ? Parce-qu'on a pas la même mère ? A moins que se soit « La faction avant les liens du sang » ? Dit Tédis avec un ton acide.
Eric ne répond pas, mais sa mâchoire serrée, trahis sa tension.
-Quand à toi petite sotte, ne crois pas que je suis le seul à être comme ça. Les hommes qui n'ont pas ce qu'il désire, l'obtienne par la force. Si seulement tu étais resté… Tu aurais fini par m'aimer, dit-il tendrement. Ou part te résigner. Un jour tu aurais fini par appréciez mes caresses, tu les aurais réclamer et alors…
Tédis n’eus pas le loisir de finir ça phrase car Eric pointait son arme vers mon effroyable père adoptif. Quatre s'interpose mais le chef des Audacieux ne baisse son arme pour autant.
-Ne tire pas, s'écrit Quatre. Imagine un peu les répercutions qu'on subira…
-Toi la ferme ! Crie Eric. Tu n'as pas voix au chapitre. Tu n'aurais jamais dû lui permettre de la rencontrer.
Un silence inconfortable s’installe soudainement troubler par le rire de Tédis.
-Toi ? Toi, tu vas me tuer ? Demande-t-il hilare.
-Ne fais pas ça, Eric, lui chuchoté-je.
Ce dernier se retourne vers moi avec une expression d'incompréhension total. Il tente de me résonner mais rien n'y fait.
-Si tu le tue, tu deviens un meurtrier. Tu es peut-être énormément de chose mais pas un meurtrier. Enfin je crois… Bref. Quatre a raison. Tu risques d'avoir des problèmes.
-Tu es gentille. Tu vois, j'avais raison tout à l'heure, ricane Tédis.
Je me mets à trembler et tombe à genou. Eric lui s’élance en avant. Je tente de le retenir mais il est hors de ma portée. Quand il arrive sur eux, il pousse Quatre à terre et met un coup de genoux entre les deux jambes de Tédis. Ce dernier ne ricane plus. Il hurle. De douleur, comme moi avant. Eric lui prend les mains et les broies dans les siennes.
-Maintenant tu ne feras plus de mal, dit mon sauveur et poussant avec sa bottes.
Il fait demi-tour et reprend ma main avant de me tirer en dehors de la salle d’entraînement. Il guide jusque dans la salle de tatouage et me fait asseoir sur un tabouret du bar. Je le regarde stupéfaite, incapable d'accepter ce qu'il venait de se passer. Quatre m'avait-il réellement trahis ? Et Eric m'avait -il réellement sauver la vie ? Impossible. Eric abat le plat de sa main sur le boit du bar et pousse un feulement agacé. Impossible et pourtant…
-Merci, finis-je par dire.
Eric me regarde comme s'il avait oublié ma présence puis soupir.
-Je n'aurais jamais dû venir te chercher, dit-il.
Mon cœur se sert. Au moment où je croyais enfin avoir un allié… Je lève pour partir mais il me retient.
-Pourquoi m'avoir empêcher de le tuer ?
-Je te l'ai dit, je ne voulais pas que tu es de problème.
-Pourquoi ? Vu comment je t'ai traiter tu aurais dû en tirer profit ! Dit Eric avec incompréhension.
-Tu es le seul qui m'ait aidé alors pourquoi voudrais-je que tu es des problèmes ? Demandé-je.
Je sus au moment même où je dis cet phrase à quel point c'était vrai.
-Tu as voulu me pousser au-delà de mes limites, tu m'as forcé à me réveiller. Tu…
-Je vous sers quoi ?
Eric et moi nous tournâmes vers le barman qui venait de nous rappeler où nous étions. Mon sauveur commande deux vodka-orange. Nous restons silencieux jusqu'à ce que nous soyons servis.
-Tu savais que j'étais dans les appartements de Quatre quand tu lui as lu le journal.
Ce n'était pas une question mais il confirme quand même.
-Tu l'as fait pour que je ne l’apprenne pas par hasard. Mais surtout pour pas que je m’enfuie n'est-ce pas ?
Il hoche la tête et boit une longue gorgé de son breuvage. Je l'imite et lorsque mon verre fut vide, je me mis à rire jusqu'à en avoir mal aux côtes. Eric me regarde comme si j'étais devenue folle. Une fois calmée, il me demande ce que je peux bien trouver de drôle à ma situation.
-Oh, pas grand-chose. Juste ma propre faiblesse et ma stupidité. Je pensais pouvoir me protéger seul, rié-je aigrement. Mais surtout je croyais que Quatre était là pour moi… Comme j'ai été idiote !
-Ça c'est sûr ! Rigole Eric. Ce mec n'est du côté de personne à part du sien !
-Pourquoi m'aides-tu ? Demandé-je sérieusement.
-Parce que tu as choisie de te battre et pas de te soumettre. Et ça, ça me plaît !
Je le pousse gentiment de l'épaule et lui souri. Nous passâmes le reste de la journée ensemble, au bar dans un silence complice, se lançant de temps en temps, un autre des petits regards. Une fois de plus se fût le barman qui nous rappela à l’ordre.
-C'est l'heure de manger. Si vous avez pas faim moi si, alors dehors !
Nous nous sourîmes et partîmes vers le réfectoire. Seulement, le destin est cruel. Les seules places qui restaient était à la table de Quatre.
-Je n'ai pas faim finalement, dis-je en rebroussant chemin.
-Non viens manger. N'ai pas peur, je suis là.
Si je fut surprise par ce qu'il me dit, se ne fut rien comparer à se qui suivi. Il avait dit cette phrase, improbable, en me caressent la joue tendrement. Mais le plus surprenant fut ma réaction. Je pris sa main dans la mienne avant de lui sourire et de le laisser m’entraîner à la table du traître.