Fairy Big 4 : La légende des quatre saisons

Chapitre 0 : L'eclipse Vermillon

3180 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/02/2024 17:03

Prologue

 

L’Eclipse Vermillion

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Cette nuit n’était pas comme les autres… Elle annonçait de grands bouleversements comme il en arrive une fois tous les millénaires. Alors que le monde n’était qu’à l’aube de son développement, résonna dans le vent, quatre tout premier rires de bébés.

 

Une brise chargée d’essence de Mère-Nature souleva plusieurs pétales de fleurs, au-dessus d’un ample jardin florissant. Les quatre princes et princesses joyeux, installés dans les bras confortable de leurs mères respectives, se mirent à les fixer danser dans le ciel nocturne. Les reines et leur maris se tournèrent à leur tour pour contempler le spectacle : Un ciel sans nuage, des étoiles plus brillantes que jamais et une lune ronde, saillante, prête à disparaitre. Des petites mains potelées s’agitèrent en gazouillant tandis que quatre pétales se détachèrent du groupe pour s’envoler vers la lune.

 

Les corolles s’éloignèrent du grand château, parcourant les jardins et les fontaines, survolant lacs et forêts. Puis les villages endormis. Portées par un souffle de vie, les pétales résonnaient du rire des quatre bébés, à l’unisson, dans cette nuit silencieuse. Des lucioles, des coléoptères et des papillons nocturnes tournèrent autour d’eux dans une parade joyeuse. La nature semblait se réveiller pour les saluer. Des arbres en passant par les bosquets qui se mirent tous à frémir d’un même ensemble.

 

Dans le ciel, le soleil commençait à grignoter le clair de lune bleuté. Une lune complète, proche de la terre, d’une couleur céruléenne comme cela se produisait tous les dix ans. Les pétales s’envolèrent alors plus haut dans le ciel, accompagnées de hiboux. Une fois hors d’atteinte, il ne resta plus que les quatre corolles qui valsaient ensemble, se frôlaient, se contournaient. La lumière commença à s’éteindre. Puis, quelques minutes plus tard, elle disparue sous l’ombre du soleil, ne formant plus qu’une énorme boule rouge-orangée.

 

Sous l’éclipse Vermillion, les pétales continuaient leur chemin, emmenées jusqu’à un lieu où nul humain ne pouvait se rendre. Dans un endroit caché, magique… Dissimulé par l’Arbre-Monde à la poussière dorée : La vallée des fées. Une vaste étendue de nature florissante accueillit les jeunes pousses tandis que Lune, Soleil et Terre furent alignés devant eux. Le vent les emporta vers l’arbre-monde où des lumières se mirent lentement à émerger du néant.

 

Tandis que le soleil se retirait et que la lune commençait à reprendre sa couleur naturelle, les corolles redescendirent lentement vers la terre. Une cascade de poussière d’or s’écoulait devant eux lorsqu’ils se posèrent l’un après l’autre sur l’arbre originel à la ramure infini, au feuillage épais et à la cime touchant les cieux. Autour, des petites fées, de la taille d’une brindille, arrivaient à tires d’ailes, sorties précipitamment de leur lit pour accueillir « la nouvelle venue ». La surprise les fit s’exclamer à tour de rôle en voyant le nombres de pétales sur le tronc d’éveil. Il était rare que les fées naissent à plusieurs même si cela était déjà arrivée. Mais quatre… C’était une première.

 

Disciplinées, chaque fée prit place, rangés par « talents », sur les rameaux alentours. Un brouhaha étonnée s’amplifia dans l’assemblée tandis qu’on parlait du nombre des arrivants et de la fameuse Eclipse. Aussi rare que légendaire… Cet instant les rendaient euphoriques mais également nerveuses.

 

Tout le monde se tut lorsqu’arrivèrent les Cheffes de saisons ainsi que la Reine des fées en personne. La reine portait un regard habituellement bienveillant et doux, qui ,ce soir, ne ressortait guère. Elle semblait inquiète… Ses adjointes n’en menaient pas large non plus mais firent bonne figures pour les petites fées ouvrières.

 

Reprenant contenance la grande fée bleue se posa devant les corolles et sourit à tous.

- Bienvenue mes chères fées, bienvenue en cette soirée d’éclipse Vermillion où Mère-Nature nous accorde non pas une mais quatre nouvelles fées dans notre belle vallée. Voici un cadeau précieux et bienfaiteur pour notre monde. Soyez heureux, mes chers enfants, ce soir, nous fêtons l’arrivée de nouveaux amis. C’est là une grande bénédiction.

 

L’ambiance générale retrouva sa bonne humeur tandis que les fées se mirent à applaudir et crier leur joie. La grande fée bleue se tourna ensuite vers une ouvrière qui attendait derrière elle, tenant un lourd vase dans ses bras. La reine l’incita à commencer le rituel. S’exécutant, la petite fée voleta précautionneusement au-dessus de chaque pétales avant d’y verser une cascade de poussière de fée dont l’éclat dorée illumina la nuit elle-même. Chacune des fées présentes fixaient la scène avec attention, les yeux ronds, impatientes de voir la suite.

 

La pétale violette d’un Lys s’illumina en premier avant de se changer en fée. Une jolie petite pousse entourée de sa pétale comme vêtement leva des yeux verts pommes timides vers l’assemblée extatique. La plupart des fées la pointait du doigt avec beaucoup d’enthousiasme. Dans son dos, une longue chevelure d’or s’illuminait tel le soleil entre ses ailes basses. Lorsqu’elle tourna son regard, elle tomba sur la grande fée bleue qui la fixait avec profondeur.

 

Dans son dos, de nouvelles exclamations.

 

Elle détourna les yeux de l’autre côté et vit une pétale blanche neige d’Edelweiss prendre la forme d’une fée masculine d’une grande pâleur aux cheveux d’argent lunaire. Il sembla tout aussi perdu qu’elle lorsqu’il tourna son regard bleu céruléen vers le sien. Leurs ailes se frôlèrent à ce geste et elles s’illuminèrent d’une aura prismatique. Cela n’échappa pas aux yeux de la reine qui retint un hoquet de stupeur dans sa main. Ses adjointes la fixèrent avec interrogation avant de retrouver le sourire envers les nouvelles venues.

 

La troisième fée à naître, provenant d’une pétale de Souci, était rousse comme un feu ardent pour une peau pâle tacheté. Des cheveux en bataille sur sa tête et des yeux couleur ciel, elle sembla émerveillée par ce qui l’entourait et déjà prête à se lever. Lorsqu’elle tenta elle retomba sur ses fesses, provoquant l’hilarité de la foule et le regard perplexe des deux autres fées.

 

La dernière arriva lorsque la fée au vase, portant des lunettes rondes qui glissaient sur son petit nez, vida le reste du pot sur la pétale d’un Euphorbe. Une fée masculine aux cheveux châtains prit vie. Il sembla perdu, regarda ses mains puis la foule. Ses yeux sapins se posèrent ensuite sur ses trois compagnons, tandis que leurs ailes émettaient une lumière étrange lorsqu’elles s’effleurèrent aux mouvements de la rousse impatiente. Ils se fixèrent tous les trois tandis que la plus hardie se mit à marcher et à sautiller maladroitement en tournant sur elle-même.

 

La grande fée bleue s’approcha du quatuor en se penchant vers elles. Les ouvrières les saluèrent de loin.

 

- Bienvenue parmi nous, petites fées. Bienvenue dans la vallée des fées, votre nouvelle maison.

Elle tendit ses mains, la blonde et le châtain s’en saisirent pour se mettre debout tandis que la dernière fée, assise, se sentait faible. C’est une adjointe qui la rejoignit pour la couvrir d’une couche de neige en faisant tourbillonner ses mains.

- Je crois que nous tenons là une fée de chez moi, sourit l’adjointe couverte d’un drapé de pétales bleu-violet clair. Tu appartiens à l’hiver mon cher enfant.

Il la regarda sans trop comprendre tandis que sa gardienne le tenait contre elle en le mettant debout.

 

La grande fée bleue s’avança à sa rencontre. Elle était d’une telle beauté qu’il en resta bouche bée. Elle était blonde clair avec un serre-tête ciel sur ses cheveux. Sa robe était faite d’une poussière étoilée bleutées qui s’écoulait infiniment depuis le haut de son buste. Ses yeux semblaient éthérés. Il rougit malgré lui et elle en un rire amusée.

- Il va falloir que tu passes rapidement le rituel, mon enfant. Pour que tu rejoignes le royaume de l’hiver avant de flétrir.

De ses doigts gracieux, la reine caressa ses ailes entourées de poussières magiques avant qu’elles ne se soulèvent et battent en cœur. Le petit nouveau se mit à rire joyeusement tout en s’envolant dans le ciel avec aisance. Il tournoya sur lui-même à deux reprises avant de retrouver l’écorce de l’arbre originel sous ses pieds nus.

 

La grande fée bleue lui sourit tendrement tout en ouvrant en grand les bras.

 

- Il y a quatre royaume dans la vallée des fées, expliqua-t-elle aux nouveau-nés. Le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Des saisons qui rythme la vie de tous les êtres vivants et dont nous en sommes les gardiens. Notre rôle ici est de préserver la faune et la flore, la faire grandir, s’épanouir et s’endormir lorsque le moment est venue. Avant de renaitre à nouveau, plus éclatante encore que l’année passée. C’est notre devoir de fée. Et c’est à votre tour de continuer ce travail à nos côtés avec chacun un don. Un talent, que vous aura offert Mère-Nature. Il est temps de découvrir les vôtres.

 

La petite fée à lunette se renfrogna tout en posant son vase vide à côté de la cascade à poussière. Elle regarda la suite en s’asseyant lassement à côté d’un ami difforme qui lui tapota le dos. Ils regardèrent la reine saupoudrer et masser les ailes des trois autres nouvelles.

 

La blondinette eut un rire mélodieux avant de s’envoler vers les hauteurs, excitée. Elle souriait à pleine dent faisant tournoyer son corps dont sa longue chevelure finit par s’emmêler dans ses ailes. Elle retomba au sol, surprise, gênée mais amusée. La rousse en pouffa de rire tout en fonçant de droite à gauche formant des cercles au-dessus d’elle, totalement à l’aise avec ses ailes. Le dernier fut plus maladroit, plus hésitant. Il voleta avec l’aide de la reine tout en admirant le ciel s’éclaircir.

 

L’Eclipse était terminée.

 

De nouveau au sol, les quatre se regardèrent tout en épiant les faits et gestes des autres fées qui posaient d’étranges objets sur des petits champignons poussant autour d’eux. Les adjointes se regroupèrent à leur côté pour les encourager. On attendait visiblement quelque chose d’eux…

- Que doit-on faire ? Questionna la rousse. Je ne comprends pas.

- Choisissez un objet pour découvrir votre talent et votre saison attitrée, répondit la fée vêtue de rose.

- Comment être sûr de notre choix ? Répondit la blonde en se mordant la lèvre.

- C’est vrai, et si on se trompe ? Enchaina le châtain chétif.

- Vous le saurez, dit simplement l’adjointe drapée de vert.

- La nature ne se trompe jamais, conclut la dernière en bleu marine.

- Alors, on peut prendre n’importe lequel ? Demanda la nouvelle fée de l’hiver.

- Pour toi ce sera un peu différent, tu verras, répondit simplement celle qui l’avait aidé un peu plus tôt -Sa tutrice, semblait-il.

 

Le regard incertain, les nouveaux s’éloignèrent un à un du centre, passant devant des objets ou des éléments naturels. Le plus simple fut pour la fée de l’hiver qui se dirigea aussitôt vers le flocon de neige qui se mit à briller. Sa tutrice le rejoignit.

- En tant que fée de l’hiver tu manipules le Givre. Mais ce n’est pas un talent complet, il faut aussi que tu choisisses parmi les autres.

- D’accord… répliqua-t-il perplexe.

Une fée blonde platine nattée opina pour l’encourager dans l’assemblée côté hiver, le seul coin recouvert de neige en continue grâce à leurs magies. Il lui sourit pour la remercier en se détournant du flocon pour aller vers une goutte d’eau. Celle-ci s’éloigna lorsqu’il avança sa main. Il décida alors d’aller vers un paquet de poil qu’il sembla se désagréger devant lui.

 

Se frottant maladroitement le bras, quelque chose attira son attention. Il vit la blonde s’approcher d’une boule de lumière après avoir essuyée un échec sur une fleur fanée. La Lumière jaune soleil se mit à briller plus fort encore, allumant la nuit comme en pleine jour. Toutes les fées fermèrent les yeux dans un cri de stupeur tandis que certaines, habillées en doré, se mirent à applaudir et se lever pour la rejoindre. L’argenté fut comme attiré par la boule lumineuse qui, à son tour, s’illumina vivement d’une aura différente. Une blancheur aussi puissante que celle de la lune.

 

La plupart des fées restèrent aveuglés après les deux faisceaux de lumière avant que les fées Givrées rejoignent leur nouvel ami devenu officiellement fée Givrée de Lumière. Vint aussitôt sa tutrice pour le féliciter de rejoindre leur rang.

 

La fée vêtue de rose était l’adjointe du Printemps. Elle se détacha pour rejoindre la blonde dont l’aura rosée prévenait de son appartenance à sa saison. Une fée de Lumière Printanier.

 

De l’autre côté de la scène, la rousse essaya un peu tout ce qui venait à sa portée avant de se sentir irrémédiablement attirée par la fourrure désagrégée plus tôt. Elle la caressa doucement et fut envahie de vives rayons lumineux tandis que les poils se mirent à luire comme jamais sur son piédestal. Des fées vêtues de oranges foncèrent sur leurs nouvelles camarades tandis que l’adjointe drapée de bleu la prit dans ses bras. Une fée de l’Automne des animaux !

 

La reine des fées observa le dernier choisir le marteau après avoir lamentablement échoué lui aussi sur la fourrure ainsi que la flamme et la tornade. Il était entouré d’une onde vertes forêt et elle sut aussitôt qu’il appartenait au royaume de l’été. Quatre nouvelles fées, quatre saisons et talents différents… Qu’est-ce que Mère-nature prévoyait ? Qu’est-ce qui se tramait autour d’elle ? Un danger ou un signe d’avenir radieux ?

 

- Félicitations à vous quatre, reprit la reine d’un ton bienveillant et posé. Vous avez désormais un foyer et une famille. Puissiez-vous trouver la joie dans notre belle vallée et y apporter votre savoir ainsi que vos talents personnels. Si vous avez la moindre question où le moindre soucis, n’hésitez pas à vous en remettre à vos mentores et à moi-même. Encore bienvenue. Mes nouveaux enfants.

 

Elle caressa leurs visages, les fixa un à un puis s’envola vers la cime de l’arbre, disparaissant de manière éthérée parmi les feuillages sous les applaudissements des autres.

 

Chaque adjointe et groupe de saisons attitrés firent la fête à leur nouvelle recrue, les séparant lentement pendant les accolades tout en les poussants à rejoindre le royaume qui les attendaient. Un peu entourné les nouveaux suivirent le mouvement mais eurent, ensemble, le même réflexe. Il regardèrent derrière eux vers les trois autres.

 

Un regard profond échangé entre la blonde, l’argenté, la rousse et le châtain puis ils se firent emmené chacun dans une saison différente. Une séparation qui, étrangement, leur serra la poitrine.

 

***

 

Du haut de l’Arbre-Monde, sur la dernière branche, la reine fixait les étoiles. Elle conversait silencieusement avec l’Etoile Bleue aussi appelée étoile polaire. Celle qui l’avait mise au monde et envoyée ici pour protéger l’arbre originel, la poussière d’or et les fées qui naissaient.

 

Elle se sentait tiraillée de l’intérieur.

 

Que signifie cet étrange événement ? Pourquoi quatre fées, de quatre saisons différentes sont-elles venues au monde en même temps, le jour même de l’éclipse Vermillion ? Cela n’est jamais arrivée…

°Seule Mère-Nature sait.°

Mais tu en fais partie…

°Je ne connais pas tout. Je suis là pour guider et protéger. Comme toi.°

Dois-je m’attendre à une catastrophe ? Ou suis-je en face d’une grande bénédiction ?

°Tu le découvriras en temps voulu. Leur destin sont entre leur main, tu dois simplement les guidée sur la bonne voie.°

Les guider sans savoir de quoi il en retourne ?

°Oui. Être comme leur mère et leur plus grande alliée. Je sais que tu arriveras à les élever correctement. A les protéger. Ne doutes pas de toi. D’eux.°

 J’ai un étrange pressentiment. Comme si… de grande chose allait se produire. Que c’était le commencement qu’une nouvelle ère plus… sombre. J’ai le cœur qui se morcèle d’inquiétude.

°Reste bien à leur côté. Toi seule pourra les guider si d’aventure l’avenir devenait ombragé°

… Je ferais tout ce que je peux pour protéger notre monde. Et mes quatre nouveaux enfants. Mais j’ai peur. Malgré moi, je sens la terreur m’envahir depuis le début de l’éclipse. Un voile sombre vient de tomber sur le monde, j’en suis persuadée.

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Note de l'auteur :

Petite précision :

- Les paroles avec des ° font références à des esprits/êtres magiques.

- Les paroles en italiques sont les pensées des personnages ou des discussions par la pensée :)


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