Juste trop tard

Chapitre 14 : Chapitre 13

Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/06/2012 16:12

Delain – See me in shadow : http://www.youtube.com/watch?v=LCgcX_km8zA&ob=av2e

 

La soirée se profilait, la plupart se trouvaient déjà dans leur logis, savourant le reste de journée qu'il leur restait. Kurosaki, avachi sur le canapé, une cigarette à la main et la télécommande dans l'autre, cherchait un programme télévisé à regarder, l'air blasé. Il fallait bien s'y attendre, au bout d'une semaine. Il savait pertinemment que Teru finirait forcément par retourner chez elle, avec Riko.

Le blond n'avait pas tous les détails, néanmoins il semblerait que Teru eût eu une prise de conscience, subitement, la veille au soir. Lorsqu'il était rentré à l'appartement, il l'avait trouvée étrange. Il sentait que quelque chose de majeur s'était produit, même si elle ne lui en avait rien dit. Cet événement l'avait poussée à prendre conscience de la situation dans laquelle s'étaient trouvés ceux qui partageaient le secret de l'identité de sa mère.

Tasuku prit une nouvelle bouffée de cigarette avant d'appuyer sur un autre bouton de la télécommande. Il n'y avait décidément rien d'intéressant ce soir, ou bien c'était lui qui ne parvenait pas à focaliser son attention sur quelque chose, ses pensées étant trop tournées vers la petite brune. L'héberger plus longtemps ne l'aurait certainement pas dérangé. Enfin, cela aurait pu être pire, son appartement était juste à côté du sien, ils pouvaient se voir n'importe quand.

Teru avait rapidement mis les choses au clair puis s'était réinstallée chez elle. S'il avait osé, il aurait pu lui proposer de rester à ses côtés, cependant il n'aurait jamais tenté, pour sûr. Il n'avait tout de même pas de quoi se plaindre, étant donné la proximité de leurs habitations. Surtout qu'elle aimait bien débarquer à l'improviste.

Kurosaki soupira. Depuis presque un mois qu'il était revenu, il n'avait pas eu la moindre nouvelle de ces gens. Comme s'ils l'avaient oublié. Cependant, il savait évidemment que ce n'était absolument pas le cas. Durant cette année-là, il s'était beaucoup déplacé, et était en conséquence devenu introuvable. Jusqu'à sa rencontre avec Sô, il n'avait jamais vraiment eu d'endroit qu'il aurait pu qualifier de maison. Et, il fallait le dire, c'était bon d'être chez soi.

Il avait presque terminé le programme de son meilleur ami. Encore un peu, et il pourrait le revendre, comme il l'aurait souhaité, en versant les bénéfices à Teru. Lui-même se moquait bien de l'argent. Il était juste content de suivre les volontés de celui qui lui avait permis de s'en sortir. Il lui était redevable. Le programme était en lieu sûr, là où personne n'irait le chercher. Il ne le leur donnerait certainement pas.

Le craquement du parquet attira son attention. Y avait-il quelqu'un dans son appartement ? Si Teru voulait lui faire une surprise, c'était raté. Il prit une nouvelle bouffée de cigarette, avant de poser la télécommande, tous ses sens en alerte. Ce n'était pas Teru. Alors qui ? L'avaient-ils déjà retrouvé ? Il se leva, prêt à riposter, mais réagit trop tard.

Un coup à la nuque le mit à terre, il perdit presque connaissance. Il avait été négligeant, il aurait dû s'y attendre et être prêt à les accueillir. Il espérait qu'elle n'aurait pas la mauvaise idée de se pointer à l'improviste, ou bien elle serait en danger. Il s'était juré de ne plus jamais l'impliquer dans ses problèmes. Tasuku distingua un groupe d'environ cinq personnes.

Cependant, l'une d'entre elles attira plus particulièrement son attention. Elle. Cette femme. Après que Riko lui avait donné son nom, il avait fait des recherches à son sujet, et se souvenait parfaitement de sa photo. Il n'y avait pas de doute, c'était elle. Kaoru Takashi.

 

Kaoru avait reçu une formation d'informaticienne sur le tas et s'était révélée plutôt douée avec ces engins. Elle avait été rapidement remarquée par une entreprise de téléphonie qui se lançait aussi dans l'informatique, et qui avait donc besoin d'ingénieurs comme elle. C'était un travail bien payé qu'elle avait accepté.

Néanmoins, la boîte avait eu du mal à se lancer dans le marché de l'informatique qui connaissait une concurrence monstre. Ils avaient besoin d'un élément qui leur permettrait de sortir de la masse et faire fortune. Mais, quoi ? C'était là toute la question. Kaoru avait développé plusieurs logiciels qui étaient respectables mais pas exceptionnels. N'ayant aucune vie de famille ni sociale majeure, elle s'était pleinement consacrée à son travail sans parvenir à trouver quelque chose qui ferait la différence.

Puis, deux ans plus tôt, l'un de ses collègues avait trouvé une idée. Daisy. C'était un hacker de génie, qui aurait apparemment hérité du logiciel d'un excellent informaticien et qui leur permettrait de faire fortune. La direction avait cherché l'identité de cette personne, tentant de lui offrir un poste qui avait été radicalement refusé. Cependant, cela n'avait pas suffi à les arrêter.

L'un d'eux trouva finalement son identité, après des mois de travail. Des équipes se mirent alors à le surveiller, l'offre d'emploi fut réitérée mais à nouveau rejetée. Fatiguée par ces impasses, la boîte avait décidé d'agir de manière moins orthodoxe. Malgré tout, Daisy avait tenu bon et avait disparu durant une année entière, jusqu'à refaire surface quelques jours auparavant.

Kaoru ne connaissait pas l'identité de Daisy, toutefois elle faisait partie de ce groupe d'intervention de manière à chercher dans ses ordinateurs s'il n'aurait pas caché le logiciel dedans. Et puis, elle pouvait sans doute y trouver d'autres informations intéressantes pour la société. Elle l'imaginait comme étant un criminel, étant donné que c'était un hacker. Alors, agir de la sorte n'était pas mal. C'était sûrement un homme de la quarantaine gros et au chômage.

Penser de cette façon lui avait permis de garder la conscience tranquille. De plus, Daisy n'exploitait même pas ce programme, c'était du gâchis. Alors pourquoi ne pas en profiter ? Il fallait bien que quelqu'un en tirât profit. Après tous leurs efforts, ils méritaient d'avoir ce logiciel. N'est-ce pas ?

Kaoru avait attendu que ses collègues de terrain maîtrisassent Daisy avant d'entrer dans l'appartement. Elle allait enfin voir la tête de cette personne. C'était peut-être une femme, d'ailleurs. Lorsqu'on lui fit signe d'entrer, on lui indiqua la salle des ordinateurs. Ses collègues étaient autour de Daisy, l'empêchant ainsi de le voir. Ils étaient en train de l'attacher, afin d'éviter des problèmes au moment de son réveil.

La jeune femme alluma les ordinateurs fixe et portable du hacker, un disque dur dans son sac, prête à récupérer le plus de données possible. Bien évidemment, les ordinateurs étaient protégés par un mot de passe. Étant donné le talent de Daisy, cela lui prendrait un moment pour les trouver. Elle ouvrit donc son sac et sortit un gadget qu'elle brancha. Il ne restait plus qu'à attendre que l'informatique fît son effet.

Pendant ce temps, Kaoru décida de regarder dans ses affaires, qui pourraient certainement lui procurer des informations utiles. Sa bibliothèque était remplie de livres sur l'informatique, elle remarqua d'ailleurs que le bureau était plutôt bien rangé. Elle ouvrit une boîte de musique qui joua Time after time, un morceau qu'elle aimait bien et qui détendait l'atmosphère.

Elle tenait plus que tout à rester en-dehors de leurs activités quelque peu malsaines, elle était uniquement là pour l'ordinateur. Ce qu'ils faisaient à Daisy ne la regardait pas. Elle était parfaitement consciente qu'ils étaient prêts à faire n'importe quel sacrifice, même à tuer. Elle s'était rendue compte qu'elle ne pouvait même plus quitter la boîte maintenant, elle en savait bien trop sur cette affaire.

Kaoru ouvrit l'un des tiroirs du bureau et tomba sur un cadre retourné. Elle haussa un sourcil, normalement les cadres étaient faits pour être mis en évidence, pas pour être cachés dans un tiroir. Serait-ce le portrait de la personne que Daisy aimait ? Elle esquissa un sourire puis saisit le cadre qu'elle retourna. À ce moment-là son sourire s'effaça. Non... C'était impossible.

L'informaticienne reconnaissait les deux personnes sur la photographie. Ses yeux écarquillés ne masquaient pas sa stupéfaction mêlée à la peur. Jusqu'à quel point était-elle impliquée dans cette histoire ? Et les personnes sur la photo ? Serait-ce... Daisy et... ? Non, non. C'était tout bonnement impensable. Quoiqu'elle n'avait pas vu le visage de Daisy.

Kaoru sortit de la pièce. Ses collègues la regardèrent, étonnés. Un jeune homme blond, inconscient, avait les poings liés dans le dos et était adossé contre le mur. Cet homme était Daisy. Cet homme sortait aussi avec sa fille, Teru. Cette dernière était impliquée dans toute cette histoire, alors. Mais jusqu'à quel point ?

Sa mémoire fit alors resurgir l'un de ses souvenirs. La raison pour laquelle ils avaient perdu la trace de Daisy. Il avait eu un accident et avait disparu peu après. Seulement, on lui avait dit qu'une autre personne s'était trouvée dans la voiture à ce moment-là, apparemment une jeune fille. On ne lui avait rien dit de plus, cependant cela suffisait pour comprendre la situation.

Un an auparavant, la boîte avait ordonné d'y aller plus fort avec Daisy. Il conduisait la voiture et Teru s'était retrouvée à ses côtés. Ils étaient certainement en train de rouler tranquillement, la garde baissée, sans s'attendre à être percutés. Puis ils s'étaient retrouvés à l'hôpital plus tard. Teru était encore vivante, mais elle avait été blessée par sa faute. Y avait-il des séquelles dont elle n'était pas au courant ?

Kaoru avait toujours pensé se trouver en-dehors de ces histoires, qu'elle pouvait garder la conscience tranquille. Ce n'était maintenant plus le cas. Pas après avoir pris connaissance de l'implication de sa fille, qui avait été blessée par sa faute. Si elle avait su plus tôt, elle se serait opposée à ce mode de fonctionnement. Si elle avait récupéré Teru à la mort de son demi-frère, celle-ci n'aurait jamais été blessée.

D'ailleurs, comment ces deux-là s'étaient-ils rencontrés ? Quoique... On lui avait dit que Daisy avait reçu le logiciel d'un excellent programmeur mort trois années plus tôt. Sôichirô Kurebayashi, le demi-frère de Teru, était mort trois ans auparavant. Jusqu'à quel point Teru était-elle impliquée ? Cachait-elle aussi des informations de son côté ? Daisy s'était-il occupé d'elle après la mort de Sôichirô ? Tant de questions sans réponse, mais dont elle en devinait certaines.

Était-ce ce qu'on appelait le destin ? Leurs chemins se croisaient bel et bien au final. Kaoru se sentait coupable. Par sa faute, Teru avait souffert. D'abord son demi-frère, maintenant son petit-ami... Dans ces conditions, elle ne pouvait plus travailler pour ces gens. Pourtant, ils ne la laisseraient pas simplement partir, elle en savait suffisamment pour tous les envoyer en prison, elle y compris. Toutefois, elle acceptait de plonger avec eux, si cela signifiait la sécurité de sa fille.

Son comportement était quelque peu suspicieux, de plus ses yeux reflétaient sa terreur. Elle remarqua du coin de l'œil que Daisy commençait à reprendre conscience. Avec les mains attachées, il ne pourrait pas faire grand-chose. C'était à son tour d'intervenir. Si elle s'y prenait correctement, elle pourrait lui permettre de s'enfuir. Ils ne le tueraient pas, il possédait des informations trop précieuses. Néanmoins, c'était risqué pour elle.

Kaoru leur fit un signe de tête, puis retourna dans le bureau. Il lui fallait trouver quelque chose de tranchant qu'elle pourrait lui donner discrètement. Dans un pot à crayons, elle aperçut un cutter qu'elle saisit et cacha. Dorénavant, il lui faudrait faire attention, le moindre faux pas pourrait lui être fatal. Elle jeta un coup d'œil sur l'ordinateur : comme elle le pensait, craquer son mot de passe s'avérait plus compliqué que prévu. Voilà son excuse pour l'approcher.

Kaoru retourna dans la pièce, puis s'approcha de Daisy qui avait complètement repris conscience et la fixait, les yeux emplis de colère. Elle comprenait bien pourquoi, Teru avait dû lui parler. Elle ne cherchait pas le pardon en l'aidant, ni même à alléger ses pêchés, cependant elle tenait à tout faire afin que sa fille fût en sécurité.

« Quel est le mot de passe ? »

Takashi gardait un air impassible et sérieux, déployant tous ses efforts de manière à ne pas gâcher sa couverture. Elle se tenait dos à ses collègues, accroupie, faisant en sorte qu'ils ne remarquassent pas le cutter caché dans sa manche qu'elle sortit doucement. Elle intima Daisy du regard de rester silencieux et de ne pas avoir l'air surpris.

« Pourquoi est-ce que je le donnerais à une femme comme vous ? »

Daisy ne se gênait pas pour lui cracher ces mots au visage. Malgré tout, elle ne devait surtout pas avoir l'air blessé. Il fallait qu'elle pense à sa fille, qu'elle faisait tout cela pour son bien. Elle glissa discrètement le cutter dans son dos. À présent, il lui fallait gagner du temps. Il ne fallait pas qu'un collègue prenne la relève avant qu'il eût fini de se défaire de ses liens. Il avait l'air costaud, il pourrait sans doute en amocher quelques uns.

« Vous avez le choix, ou bien vous me le dîtes tout de suite et il ne vous arrivera rien, ou bien vous vous taisez, vous recevez des coups alors qu'au final mes machines le trouveront. Tout le monde finit gagnant avec la première solution, vous ne croyez pas ?

- C'est dommage, mais la seule machine capable de trouver le mot de passe est ma tête. Vos engins ne marcheront pas. »

Kaoru resta silencieuse et le fixa un moment. La position accroupie n'étant pas confortable, elle se releva, sans le quitter des yeux. Moyen stupide pour gagner du temps, mais toujours utile. Son attention fut néanmoins détournée lorsqu'elle entendit des bruits de pas n'appartenant à aucun de ses collègues. En tournant la tête, elle aperçut la dernière personne qu'elle voulait voir à cet endroit à cet instant précis.

Teru Kurebayashi.

L'adolescente regardait la scène, les yeux écarquillés et pleins d'incompréhension. Que se passait-il exactement ici ? Pourquoi Kurosaki était-il attaché ? Pourquoi sa mère se trouvait-elle avec des hommes armés près de lui ? Incapable de prononcer un mot, Teru les regardait tous. Les deux personnes qu'elle connaissait dans le lot la regardaient aussi avec une pointe de peur. Jusqu'à ce que l'un des hommes prît la parole.

« Ne le prenez pas personnellement, mademoiselle, mais nous devons tuer tous les témoins.

- Va-t-en, Teru ! »

Quoi ? Kaoru n'avait jamais entendu parler d'un tel ordre. Elle était immobile, incapable de bouger. Si elle ne faisait rien, sa fille allait se faire tuer. Jusqu'où cette société comptait-elle aller pour ses intérêts ? Et comment comptaient-ils seulement masquer sa mort ? Daisy n'avait pas fini de défaire ses liens, il semblait désespéré. C'était normal. Sa petite-amie était sur le point de se faire descendre.

Kaoru ne réfléchit plus. L'un de ses collègues avait une arme pointée sur Teru qui ne parvenait pas à se mouvoir. Elle ne laisserait certainement pas sa fille mourir. Sûrement pas. Elle était encore jeune, elle avait la vie devant elle, alors qu'elle avait gâché la sienne en l'abandonnant. Elle n'avait jamais rien pu faire pour elle, c'était le moment de jouer son rôle de mère.

La jeune femme se jeta sur Teru au moment où la balle fut tirée. Elle n'avait pas ordonné à son corps de faire quoi que ce fût, il avait agi de lui-même. Était-ce ce qu'on appelait l'instinct maternel ? Ou bien l'amour d'une mère ? Elle n'avait jamais connu aucun des deux, sans doute était-ce sa façon de l'exprimer. Protéger sa fille était le plus important pour le moment.

Une douleur indescriptible naquit en haut de son dos à gauche. Cette souffrance était intenable. Heureusement qu'elle n'aurait pas à la supporter longtemps. Elle s'en moquait bien, tant que sa fille était saine et sauve... Elle s'écroula sur elle, lui faisant perdre l'équilibre. La mère et la fille se retrouvèrent au sol, devant une assemblée silencieuse.

 

Teru avait fait la paix avec Riko et avait réaménagé sa chambre qu'elle avait en partie vidée durant cette semaine avec Kurosaki. Après cet épisode, elle avait pensé retrouver une vie normale. Elle avait mis les choses au clair puis lui avait pardonné. Tout allait bien. Elle avait décidé de faire une surprise à Kurosaki en arrivant chez lui sans le prévenir.

Ce qui était sûr, c'était qu'elle ne s'était pas attendue à cela. Elle avait songé qu'il serait sur le canapé, idéal pour lui cacher les yeux et lui faire le coup de « qui c'est ? ». À la place, elle avait trouvé le blond attaché et entouré d'hommes armés et de... Sa mère. Elle n'avait même pas eu le temps de comprendre, de parler, ni de réagir, qu'un coup de feu avait été tiré dans sa direction.

Cependant, au lieu de recevoir un impact, sa mère s'était écroulée sur elle. Teru perdit l'équilibre et se retrouva assise sur le sol, la jeune femme sur ses jambes, les yeux fermés. Avec tout ce sang... Elle ne voyait pas les couleurs, comme si sa vie n'était qu'un vieux film, pourtant c'était bel et bien réel. On venait d'abattre sa mère inconnue sous ses yeux.

Incapable de réagir pendant plusieurs instants, les yeux écarquillés par la terreur, l'adolescente se mit à crier et porta ses mains à sa tête. Tout cela n'était qu'une plaisanterie, n'est-ce pas ? Que se passait-il ? Était-ce ces personnes qui avaient provoqué l'accident de voiture ? En quoi sa mère était-elle impliquée ? Que lui arrivait-il... Et pourquoi l'avait-elle protégée ?

Kurebayashi continuait de hurler, les mains sur les joues. Ce sang... Il n'était pas coloré, contrairement à celui de Kurosaki. Le sien était rouge, il s'agissait de la seule chose dont elle était capable de distinguer les couleurs. Elle sentait le liquide chaud se répandre sur le sol, tachant ses vêtements. Son esprit affolé ne réfléchissait plus.

« Teru ! »

Tasuku, qui s'était enfin libéré de la corde, se jeta sur Teru qu'il prit dans ses bras. Il cacha son visage dans son torse, l'empêchant ainsi de voir le corps sur ses jambes. Pourquoi était-elle venue ? Plus que tout, il ne voulait pas qu'elle assistât à une telle scène. Elle venait de voir sa mère mourir sous ses yeux. La petite adolescente était complètement paniquée, elle n'arrêtait pas de hurler. Désespéré, ne sachant comment la calmer, la blond la serra fort, en masquant ses yeux.

« Ne regarde pas ! »

Toutefois, les hommes armés étaient toujours présents. Aucun d'entre eux n'avait fait attention au physique quelque peu similaire des deux jeunes femmes. Le coup de feu ainsi que les hurlements de l'intruse avait dû alerter les voisins. Il ne fallait pas traîner. Ils ne pouvaient pas tirer à nouveau sur elle, ils devaient garder Daisy vivant. Ils pouvaient profiter de ce moment pour s'enfuir, Daisy n'irait pas à leur poursuite, trop occupé par cette fille.

Ils battirent en retraite et se dirigèrent vers la porte d'entrée qu'ils ouvrirent, uniquement pour découvrir un homme chauve avec des lunettes ainsi qu'une jeune femme aux cheveux rouges, tous les deux tenant une arme apparemment chargée. Ils les attendaient. Ils étaient piégés. L'homme chauve, connu sous le nom de Masuda, tira dans les genoux de deux d'entre eux, et la jeune femme dénommée Riko se chargea des autres.

Ils entrèrent dans l'appartement où ils trouvèrent le jeune couple devant le corps d'une femme dont Riko avait déjà fait la connaissance. Mais, à présent, c'était fini. Ils pouvaient reposer en paix.

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