Juste trop tard
Silentium – Unbroken : http://www.youtube.com/watch?v=YgLoLEYgcLc
Cette longue journée arriva finalement à son terme. Les lycéens étaient déjà rentrés chez eux depuis longtemps, même si certains d'entre eux sortaient entre amis. Teru, de son côté, attendait que Kurosaki finisse ses tâches quotidiennes afin de rentrer avec lui.
Kurebayashi lui avait demandé si elle pouvait dormir chez lui cette nuit. Elle avait déjà passé moult soirées à son domicile auparavant, ce n'était qu'une de plus, après tout. Elle prendrait le canapé, comme d'habitude, en l'empêchant de lui donner la chambre de force. Elle n'était pas bien grande, en conséquence celui-ci lui convenait parfaitement. Elle n'avait pas grandi depuis un an, pour sûr.
Teru serra un poing. Elle n'avait pas envie de voir Riko, elle ne s'en sentait pas encore capable. Elle ne pouvait retirer de son esprit le fait qu'elle lui avait menti, tout comme son grand-frère sur un sujet qui la concernait directement. Elle ne sentait pas prête à lui pardonner. Un jour, sans doute, pourrait-elle la regarder dans les yeux sans ressentir cette vague de dégoût qu'elle lui inspirait.
Un coup de vent fit voler ses cheveux. Teru les coinça à nouveau derrière son oreille avant de se remettre à balayer. Kurosaki lui avait dit qu'il en aurait pour encore une demi-heure, vraisemblablement moins si elle l'aidait. Il ne manquait pas la moindre occasion pour lui refiler du travail. Pourquoi continuait-elle à l'accepter ? Elle pourrait l'attendre sans rien faire.
Quoiqu'elle s'ennuierait. L'adolescente brune soupira et agita le balai machinalement, les yeux dans le vague. Elle n'avait retrouvé la mémoire que le matin même, pourtant elle n'avait pas l'air de rencontrer le moindre problème d'adaptation. Tout lui paraissait si... Normal. Comme si cette année n'avait jamais existé.
Teru se demandait ce que Kurosaki avait fait durant son absence. Où s'était-il rendu ? Pourquoi avait-il dû partir ? Cette histoire possédait-elle un lien avec leur accident de voiture ? Qui l'avait provoqué, d'ailleurs ? Avait-ce été volontaire ou bien fortuit ? Le conducteur s'était-il enfui par peur, ou bien avait-ce été un coup calculé ?
Teru avait la désagréable sensation qu'on lui cachait d'autres éléments majeurs. En négociant, elle pourrait sans doute obtenir les réponses à ses questions. Riko était assurément au courant, elle n'en doutait pas un seul instant. Les deux étaient sûrement de mèche. Avaient-ils communiqué durant cette année ? Avait-il été mis au courant de sa situation durant son absence ? Savait-il pour ses séquelles ?
Son petit doigt lui disait qu'il ne savait absolument rien sur le dernier point. Intuition féminine, bien sûr. S'il venait à être informé, il se sentirait coupable, alors qu'il n'était responsable en rien. La faute était celle du conducteur qui leur était rentré dedans. Tout comme Riko, Kurosaki chercherait un médecin alors que rien ne pouvait guérir son mal.
Depuis le temps, elle avait appris à vivre avec. À quelques moments, c'était plutôt difficile. Certaines occasions lui rappelaient qu'elle était différente des autres, qu'elle n'était plus « normale ». Son médecin lui avait même révélé qu'on pourrait lui donner une carte handicapé. La bonne blague.
Teru se frotta les yeux. Son handicap ne l'empêchait pas de vivre. Quand bien même elle n'était plus comme la moyenne, elle continuait sa vie sans le moindre souci. Ou presque. Riko insistait pour qu'elle allât chez l'ophtalmologiste régulièrement afin de prévenir la moindre dégradation. Du temps perdu, néanmoins elle s'y rendait afin de ne pas l'inquiéter encore plus.
Malgré ses mensonges, Teru devait admettre que Riko s'était toujours parfaitement occupée d'elle, comme si elles étaient des membres de la même famille. Leur écart d'âge de dix-huit ans était trop grand pour qu'elles fussent sœurs, et insuffisant pour un lien de parenté.
Un instant, ses pensées s'égarèrent, elle en alla jusqu'à se demander l'âge de sa mère biologique. L'avait-elle eue jeune, pour l'avoir abandonnée ? Elle aurait pu être déjà une mère de famille d'une bonne trentaine d'années qui aurait caché sa grossesse et l'aurait vite écartée de sa vie à la naissance. Quoiqu'elle aurait pu la faire passer pour la fille de son mari.
Cette théorie était possible, toutefois Teru ne l'envisageait pas réellement. Elle pensait plutôt que sa mère l'avait eue trop tôt et qu'elle n'avait pas été capable de prendre soin d'elle. Néanmoins, cela ne pardonnait rien. Si elle s'était sentie capable de l'élever par ses propres moyens plus tard, elle serait revenue la chercher. Or, elle n'était jamais réapparue dans sa vie.
Kurebayashi se frotta à nouveau les yeux afin d'empêcher les larmes de tomber. Elle ne pleurerait pas. Certainement pas pour cette femme qui ne méritait pas sa tristesse. Et puis, de toute façon, elle avait pris sa décision. Puisque sa mère n'avait pas désiré sa présence dans sa vie, alors elle ne voulait pas d'elle non plus. Elle ne ramperait certainement pas jusqu'à elle pour la supplier de la reprendre.
Le balai toujours entre ses mains, Teru secoua la tête. Il lui fallait chasser ces pensées. Sa mère ne méritait pas son attention. Elles avaient été et resteraient pour toujours des étrangères. Si elle avait souhaité exercer son rôle de mère à un moment donné, elle avait eu tout un tas d'occasions pour passer à l'action, surtout depuis la mort de Sôichirô, où elle s'était retrouvée toute seule.
Ou presque. Daisy avait toujours été présent pour elle. L'adolescente l'avait rencontré à son insu deux après le décès de son grand-frère. Elle l'avait détesté au début. Il n'était qu'un pervers qui l'exploitait sans vergogne en jouant à des jeux stupides sur son ordinateur. Elle ne parvenait pas à imaginer que cet homme maléfique pût être son héros.
Lorsque la boîte de Pandore s'était ouverte, elle s'était rendue compte qu'au fond d'elle-même elle connaissait déjà ce lien entre ces deux personnes jouant une part majeure dans sa vie. Car Kurosaki faisait toujours semblant d'être méchant, alors qu'il était toujours présent lorsqu'elle avait besoin d'aide. Il l'avait sauvée maintes fois et se tenait à chaque instant à ses côtés.
Son sixième sens lui soufflait que Kurosaki avait compris son manège. Elle avait feint l'ignorance, fait comme si cette soirée ne s'était jamais produite, cependant il était possible qu'elle eût dit ou fait quelque chose de faux qui aurait compromis toute sa mascarade. Pourtant, il n'avait rien changé dans son attitude.
Teru sentait qu'ils auraient de nombreux sujets de conversation pour la soirée, quand bien même ils avaient à présent tous les soirs du monde. Elle lui demanderait les détails de l'accident ainsi que ce qui lui était arrivé durant cette année ; en échange, elle lui confierait la vérité sur sa mère. Toutefois, elle ne lui révélerait rien concernant ses séquelles.
Peu étaient au courant. Seuls Riko, Kiyoshi, Rena et Haruka le savaient, notamment parce qu'ils l'avaient remarqué. Une situation l'avait forcée à leur révéler son handicap. Ils avaient compati, mais fort heureusement leur attitude à son égard n'avait pas changé pour autant. Ils étaient toujours les mêmes.
Kiyoshi allait certainement leur annoncer la fin de son amnésie et Haruka lui demanderait tous les détails de sa soirée en compagnie du blond. Aucune chance d'y échapper, ce serait sous-estimer son amie. Et Rena s'incrusterait probablement dans leur conversation afin d'en connaître l'étendue. Tout redeviendrait comme avant...
Teru souriait bêtement lorsque la voix de Kurosaki la ramena à la réalité. Elle en avait presque oublié qu'elle balayait le même centimètre carré depuis une demi-heure. Elle espérait qu'il ne l'eût pas remarqué ou bien il risquait de l'embêter et de vouloir savoir à quoi elle songeait. Cependant, ses pensées n'appartenaient qu'à elle-même, même lui ne saurait pas tout.
Tasuku lui annonçait qu'ils rentraient. Soulagée de ne plus avoir à répéter les mêmes idées en boucle, elle rangea le matériel puis le suivit jusque dans sa voiture qui, elle nota, avait changé. Elle se demandait parfois où il trouvait tout l'argent pour se permettre un appartement plutôt vaste ainsi qu'une voiture neuve, alors qu'un salaire de gardien ne rapportait en général pas beaucoup. Il avait probablement ses petits secrets...
De manière à justifier son refus de dormir chez elle ce soir, Teru avait affirmé qu'elle ne souhaitait pas voir sa colocataire pendant quelques temps. Bien entendu, le blond l'accepterait chez lui autant de temps qu'elle désirait, alors pourquoi ne pas en profiter ? De toute façon, il attendrait le soir pour l'interroger et elle n'y échapperait assurément pas. Ni aux tâches ménagères, d'ailleurs.
Son appartement n'avait pas du tout changé. C'était toujours le même à côté du sien. Teru était soulagée de savoir qu'il n'avait pas été dérangé, elle se sentait en conséquence plus en sécurité dans ce lieu connu où elle avait, après tout, vécu quelques semaines. En revanche, l'adolescente remarqua clairement, dès son arrivée, les conséquences d'un an d'absence et de peu de ménage. Pas question de chômer, il fallait nettoyer tout cela.
À sa grande surprise, Kurosaki se joignit à la tâche. Pendant qu'il passait l'aspirateur, elle époussetait les meubles qui en avaient grand besoin. Il devait être de retour depuis au moins deux semaines et il n'avait même pas passé un coup de balai ? Il n'était pas seulement bordélique, mais totalement négligé. Ils nettoyaient en silence, en profitant de la compagnie de l'autre.
Une fois sa tâche terminée, Teru voulut passer la serpillière et se dirigea dans la cuisine, où elle trouva divers produits. Qui aurait cru que ce voyou en posséderait autant ? Néanmoins, elle ne sut lequel convenait, et si elle se trompait, il allait lui en faire voir de toutes les couleurs.
« Kurosaki, tu utilises quel produit pour laver les sols ?
- La bouteille bleue.
- Tu ne peux pas plutôt me dire la marque ? »
Le bruit de l'aspirateur cessa. La jeune fille n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Tasuku se trouvait dans l'encadrement de la porte en train de l'examiner du regard. Sa tension montait. Ce qu'elle craignait était sur le point de se produire, son secret allait être exposé à ses yeux. Ne pouvait-il pas simplement lui donner le nom du produit pour ensuite retourner à ses occupations ? Ce serait tellement plus facile, ainsi elle ne rencontrerait aucun problème. Pitié qu'il arrêtât de la fixer ainsi...
« Quoi, larbin, t'as oublié les couleurs ? Il devrait y avoir de la place en maternelle, tu sais. »
Teru sourit tristement. Il ne comptait pas lâcher l'affaire. Elle-même était nulle pour mentir, et cela n'apporterait rien de bon. Elle ne pensait pas être dévoilée au grand jour aussi vite. Elle ne pouvait décidément rien lui cacher, il finissait par tout découvrir. Toutefois, elle avait souhaité garder ce secret avec elle de manière à ne pas lui apporter plus de tracas qu'il n'en avait déjà actuellement...
Elle était absolument incapable de lui venir en aide. Il avait certainement d'autres soucis en ce moment et elle allait y ajouter les siens. Si cela se trouvait, l'accident était de sa faute. Sans doute avait-il dû partir ensuite à cause d'elle. Teru n'était au courant de rien pour cette histoire et cela l'angoissait, elle s'imaginait les pires scénarios.
Depuis qu'elle avait retrouvé la mémoire, elle réfléchissait. Si elle était l'origine des problèmes de Kurosaki, finirait-il par la quitter, tout comme sa mère l'avait abandonnée ? Se retrouverait-elle toute seule, sans le moindre soutien, son frère étant mort ? Cette pensée l'effraya. S'il partait, elle ne le supporterait pas. Même si cela signifiait lui cacher des choses.
Devant son silence, l'homme blond commença à perdre patience. Il continuait à fixer l'adolescente qui paraissait trembler. Que lui cachait-elle ? Riko lui aurait-elle dissimulé des éléments sur sa santé ? À cet instant elle semblait si fragile... Qu'est-ce qui pouvait bien l'effrayer à ce point ? Il s'apprêta à prendre à nouveau la parole lorsqu'elle eut un léger rire nerveux puis répondit d'une voix grave.
« Je suppose que je ne sais pas... Je ne sais plus. »
Kurosaki écarquilla les yeux. Que voulait-elle dire par cela ? Comment pouvait-elle ne pas reconnaître les couleurs, un apprentissage de base pourtant ? Cet élément possédait-il un lien avec l'accident d'un an plus tôt ? Était-ce donc de sa faute ? Si seulement il avait été capable de mieux la protéger... Par sa faute, elle était vraisemblablement beaucoup souffert. Ses pensées furent interrompues par la voix de Teru qui lui apportèrent les explications qu'il recherchait, à son plus grand malheur.
« Le rouge, le bleu, le jaune... Quelle importance ? Pour moi tout est gris. »
Teru ne parvenait pas à croire qu'elle l'avait dit. Son secret. Ses séquelles. Depuis l'accident, elle ne distinguait plus les couleurs, elle vivait dans un monde noir et blanc. Sans qu'elle comprît pourquoi, seul le sang de Kurosaki était coloré, c'était d'ailleurs ce qui avait attiré son attention. Depuis un an, sa vue ressemblait à un vieux film, elle avait parfois du mal à se représenter des couleurs dans la tête.
L'adolescente avait peur de les oublier, même si elle n'était dorénavant plus capable de les distinguer. Elle sentait qu'elle pourrait les reconnaître, néanmoins il lui était difficile d'en faire une image dans son esprit. Petit à petit, ses souvenirs perdaient leurs couleurs pour devenir monotones. Cette réalité la terrorisait, elle avait l'impression de perdre une part de son humanité.
Qu'était-ce, des larmes ? Mais non, voyons, elle ne pouvait pas pleurer. Elle ne devait pas pleurer. Elle ennuyait Tasuku déjà suffisamment avec ses histoires, elle ne pouvait pas continuer ainsi. Elle devait devenir indépendante et forte afin d'arrêter de se reposer sans cesse sur lui. Si elle continuait de cette manière, il la quitterait, tout comme sa mère. Plus que tout, elle avait peur de se retrouver seule.
Les bras de Kurosaki la ramenèrent à la réalité et lui firent écarquiller les yeux. Aucun ne prononça mot, il n'y avait rien à dire. Ils n'avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Teru posa sa tête contre son torse et s'agrippa à son tee-shirt, comme elle l'avait déjà fait autrefois. Elle ne sanglotait pas, ni ne pleurait vraiment ; les larmes coulaient juste le long de ses joues.
Elle gardait constamment à l'esprit l'idée qu'il puisse partir à n'importe quel moment. Dès demain, elle s'améliorerait, c'était promis. Elle ne créerait plus aucun problème ni ne dépendrait sans cesse de Kurosaki. Elle se moquait bien de cacher éternellement ses sentiments, pourvu qu'il restât à ses côtés. Bien entendu, elle désirait ardemment qu'il l'aimât lui aussi, cependant elle refusait de lui imposer ce qu'elle ressentait. Elle préférait qu'il fasse le premier pas.
Teru se sentait en sécurité dans ses bras, comme si nul n'était en mesure de l'atteindre. Comme si elle se trouvait dans un monde plus beau où tous ses ennuis s'envolaient pour ne jamais revenir. Elle désirait y rester, bien qu'elle ne pût malheureusement pas. Elle se moquait bien que ses sentiments ne fussent pas réciproques, tant qu'ils conservaient cette relation.
Sa tête contre son torse, elle écoutait les battements de son cœur qui la calmaient. À ce rythme-là, elle allait s'endormir, comme à chaque fois qu'elle pleurait. Comme par hasard, elle se trouvait toujours à ses côtés dans ces moments-là. Quel hasard, en effet... Néanmoins, elle souhaitait lui dire quelque chose, sans quoi ni l'un ni l'autre n'aurait l'esprit tranquille.
« Ce n'est pas de ta faute. S'il te plaît, n'y pense plus, et un médecin ne servira un rien, c'est incurable. Mais ne t'en fais pas, je vais bien. Ce n'est pas grave... »
Était-elle seulement certaine de sa dernière phrase ? Tasuku se posait la question. Était-ce réellement sans importance ? Il sentait la tristesse qu'elle avait accumulée dans sa voix. Teru lui demandait de ne pas chercher de remède, or il savait d'ores et déjà qu'il ne l'écouterait pas ; il avait sa part de responsabilité dans cette affaire, si elle ne s'était pas trouvée dans sa voiture au moment de l'accident, elle n'aurait pas été impliquée. Alors, bien sûr qu'il était coupable, ne serait-ce que partiellement.
Tous les deux avaient encore beaucoup de choses à se raconter, il fallait rattraper le temps perdu. Il souhaitait entendre tout ce qu'elle avait fait durant cette année, de même que cette histoire avec sa soit-disant mère ainsi que Riko. Il avait beau se creuser la tête, il ne comprenait pas très bien ce qui se passait. De son côté, il lui expliquerait la raison de son départ ainsi que de la raison de cet accident. Riko ne l'avait probablement pas mise au courant, alors il s'en occuperait lui-même.
La journée suivante serait longue. Il ne lui cacherait plus rien, il se le promit. Elle connaissait déjà son identité en tant que Daisy, ainsi il pourrait lui révéler l'existence de ces fameux travaux de son frère très recherchés qui se trouvaient en sa possession. Daisy n'était apparemment plus nécessaire, elle ne lui avait d'ailleurs pas écrit.
Les deux jeunes ne risquaient certainement pas de passer la nuit à parler ; Kurosaki sentait un poids mort dans ses bras. Comme il l'avait prévu, Teru s'était endormie. Après avoir pleuré, elle avait toujours l'habitude de s'endormir, cette fois-ci n'était pas une exception, même un an après.
Tel le chevalier servant qu'il était, Tasuku la porta puis se dirigea vers la chambre afin de l'installer dans le lit ; il se moquait bien de prendre le canapé, à vrai dire. Si elle était réveillée, ils seraient actuellement en pleine guerre afin de donner le lit à l'autre. Toutefois, il possédait un avantage cette fois : elle n'était pas en mesure de protester dans son état actuel.
En revanche, après avoir allongé Teru dans le lit, Kurosaki eut une légère impression de déjà vu : celle-ci s'agrippait à son tee-shirt et refusait absolument de le lâcher. Était-elle seulement endormie ? Il tenta de la faire réagir, pourtant celle-ci resta de marbre, comme toute personne endormie. S'avouant vaincu, le jeune homme soupira puis l'embrassa sur le front avant de s'allonger à côté d'elle en attendant qu'elle lâchât son vêtement.
Il repartirait une fois libéré, bien sûr. Même s'il n'avait pas prévu l'arrivée du marchand de sable...