Bart et Hugo, une histoire d'amour

Chapitre 44

2522 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/09/2019 19:08

Chapitre 44

 

Après un long voyage et deux escales - à New York et Paris - les amoureux atterrissent enfin à Montpellier aux environs de 22h. Ils attendent leurs bagages au niveau du tapis roulant, avec Kite en laisse à la main de Hugo.

 

Hugo : Tu as eu un retour au message que tu as envoyé à Flore ?

 

Bart : Non. J’espère qu’elle aura eu la décence de ne pas venir. J’ai vraiment pas la force de l’affronter en plus. Je suis crevé.

 

Hugo : T’inquiète, on rentre et on se couche direct. On déballera les bagages demain.

 

Bart : Ah ouais. Là j’ai pas la foi de tout ranger ce soir.

 

Quelques minutes plus tard, ils ont récupéré toutes leurs affaires qu’ils ont entassé sur un chariot puis ils sortent dans la zone publique. Bart est ravi de voir le visage de sa mère biologique qui les attend avec un grand sourire.

 

Anna : Salut mon grand. Dit-elle en tendant les bras à son fils. Bart la câline.

 

Bart : Mmh ça fait du bien de te voir.

 

Anna : Tu m’as manqué. Toi aussi Hugo. Ajoute-t-elle en direction du jeune surfeur à qui elle fait une bise.

 

Hugo : Merci d’être venue nous chercher Anna.

 

Anna : Mais de rien. Je suis tellement contente de vous revoir. Qu’est-ce que tu as bronzé Bart ! Le jeune Vallorta sourit en réponse. Allez venez, on retourne à la voiture. Vous devez être épuisés avec le décalage !

 

Bart : J’avoue, on est morts.

 

Ils commencent à marcher vers une des sorties lorsqu’ils tombent nez à nez avec quelqu’un qui n’était pas bienvenue.

 

Flore : Ma beauté... Dit-elle émue en voyant Bart.

 

Bart : Oh putain... Murmure-t-il en regardant Hugo d’un air saoulé. Je peux pas là, je te jure.

 

Hugo : Ignore la. Lui répond son amoureux en lui donnant une tendre caresse dans le dos.

 

Plus facile à dire qu’à faire car Flore se plante devant son fils adoptif et tente de le serrer dans ses bras mais Bart s’écarte.

 

Flore : Bart, tu me manques tellement !

 

Les amoureux et Anna continuent de marcher vers la sortie en laissant la quadragénaire derrière eux. Elle leur court après.

 

Flore : S’il te plaît ma beauté. Arrête toi. Je suis venue te chercher exprès. Elle attrape le bras du jeune homme qui s’énerve.

 

Bart : Mais lâche-moi putain ! Tu fais quoi là ?

 

Flore : Je veux juste qu’on prenne le temps de parler.

 

Bart : Tu ne comprends pas le Français ? Je t’ai dit hier que je ne voulais pas te voir.

 

Hugo et Anna observent la scène en silence. Ils ne veulent pas trop s’en mêler, même si le jeune surfeur est près à bondir pour défendre son homme si besoin.

 

Flore : Mais ça fait des semaines que je suis sans nouvelles. Pas un message pendant ton voyage...

 

Bart : Fous moi la paix, sérieux ! Je t’ai dit de ne plus nous approcher Hugo et moi. Sors de ma vie, c’est clair ?! Rétorque-t-il sur un ton déterminé.

 

Il tend la main à son homme, qui l’attrape. Il croise leurs doigts avec douceur et reprennent leur marche vers la sortie. Heureusement, Anna est garée juste devant. Le temps de mettre les bagages dans le coffre et ils montent en voiture. Bart à l’avant et Hugo avec Kite à l’arrière.

 

Anna : Ça va ? Demande-t-elle en voyant l’expression sur le visage de son fils.

 

Bart : Si j’avais pu me passer du show Flore Vallorta, ça irait mieux. Répond-il d’une voix fatiguée.

 

Anna : Je suis désolée Bart, elle m’a entendu en parler au téléphone avec Karim l’autre jour à Info Sète. Je n’ai pas pu la dissuader de venir.

 

Bart : Ce n’est pas de ta faute. Je lui ai clairement demandé de ne pas se pointer à l’aéroport. Elle aurait dû respecter ça.

 

Anna : Mais tu connais Flore. Elle ne fait que ce qu’elle veut...

 

Bart : Je sais... Ajoute-t-il d’un air à la fois résigné et épuisé.

 

Hugo connaît son homme par coeur. Il sait qu’à cet instant il a besoin de réconfort. Alors pour garder une certaine intimité dans cette voiture, il prend son téléphone et lui envoie un message.

 

« Ton amoureux va te faire un méga gros câlin dès qu’on sera chez nous. Tu pourras te blottir, te serrer et te laisser cajoler autant que tu veux mon petit chat.»

 

Bart ne s’attend pas à ce que son portable vibre mais lorsqu’il lit le texto, son coeur se réchauffe immédiatement et il sourit dans le noir.

 

« Mon amoureux trouve toujours les mots pour me réconforter et je l’aime plus que tout. Merci mon amour.»

 

« Et moi je t’aime encore plus. J’ai hâte de te serrer dans mes bras.»

 

Le jeune homme tourne la tête vers la banquette arrière et lance un sourire plus que romantique à son petit ami, qui le lui rend. Environ trente minutes plus tard, Anna dépose le couple chez eux et leur souhaite une bonne nuit. Ils posent toutes leurs affaires dans le salon. Kite se rue dans son panier et s’endort presque immédiatement. Ne tenant plus debout avec la fatigue du voyage, ils se dirigent dans leur chambre, se déshabillent et se glissent sous la couette. Comme échangé dans leurs textos, Bart se place au creux des bras de son homme qui le serre tendrement.

 

Bart : Mmmh... je suis trop bien là. Commente-t-il d’une douce voix.

 

Hugo : Avec plaisir monsieur. Répond-il tendrement.

 

Bart : Je suis désolé que tu aies assisté à cette scène pathétique avec Flore.

 

Hugo : Mais c’est rien, ne t’excuse pas.

 

Bart : Je ne sais plus quoi faire pour qu’elle nous fiche la paix. J’ai l’impression de parler à un mur.

 

Hugo : Elle ne veut pas couper les ponts avec son fils. Elle fera tout pour que tu lui pardonnes.

 

Bart : Et bah elle peut s’accrocher. Son intolérance et son hypocrisie me dégoûtent. Elle te considère comme un insecte nuisible. Je ne la laisserai pas revenir dans nos vies. Et surtout je ne la laisserai pas te faire du mal.

 

Hugo : Tu crois qu’elle en serait capable ?

 

Bart : Crois-moi, Flore Vallorta est capable de beaucoup de choses. Entre son argent et ses relations, elle se pense tout permis.

 

Hugo : Pas grave, moi aussi maintenant j’ai de l’argent et je connais plein de gens influents grâce mon physique de rêve. Répond-il avec humour en référence à son métier de modèle photo.

 

La réplique de son amoureux ne manque pas de faire rire Bart. Cela lui fait du bien, il se détend un peu.

 

Bart : J’espère juste que... Il n’a pas le temps de finir sa phrase.

 

Hugo lui prend le menton entre deux doigts et relève son visage vers lui pour lui parler tendrement.

 

Hugo : Ne te torture pas l’esprit. Flore ne va rien me faire. Elle est persuadée qu’entre toi et moi ça ne durera pas et que tu vas te rendre compte tout seul de ton erreur. Je crois qu’elle va juste te rabâcher encore et encore les mêmes choses...

 

Bart : En tout cas, si elle tente quoi que se soit contre toi...

 

Hugo : Je sais. Répond-il à demie-voix avant de déposer un léger baiser sur les lèvres rosées de son homme.

 

Après le baiser, Bart prend quelques instants pour admirer son homme. Il le regarde droit dans les yeux tout en passant le bout de ses doigts sur sa joue puis sur ses lèvres en lui souriant. Et il l’embrasse de nouveau avec plus de fougue, prenant son visage dans ses mains. Mais leur fatigue est trop intense pour qu’ils aillent plus loin. Alors Bart se blottit au creux des bras de son homme qui se place dans son dos et le serre tel un trésor. Bart éteint la lumière et ils se laissent partir dans un profond sommeil.

 

Lorsqu’il se réveille le lendemain matin vers les 10 heures, le jeune homme est seul dans le lit. Il entend de la musique au loin alors il se lève, traverse le couloir et trouve son petit ami en train de préparer le petit-déjeuner en chantonnant. Il sourit de cette image simple mais belle. A pas feutrés, il s’approche de son compagnon et dépose un tendre baiser sur son épaule. Hugo se prend une vague de chaleur en réponse au doux geste de son homme. Que c’est bon de démarrer la journée ainsi. Il tourne la tête.

 

Hugo : Salut toi. Dit-il avant de joindre ses lèvres à celle de son amoureux pour un petit baiser qui claque. Bien dormi ?

 

Bart : Bien, et toi ?

 

Hugo : Pas trop mal mis à part des rêves un peu bizarres.

 

Bart : Ah ?

 

Hugo : Des trucs sans queue ni tête. Ajoute-t-il en posant les bols de café sur l’îlot central de la cuisine où trône déjà les tartines de pain grillées, le beurre et la confiture. Laisse tomber.

 

Bart : C’était pas par rapport à la prison ? S’inquiète le jeune homme qui se demande toujours si le traumatisme de son incarcération ne reviendrait pas ennuyer son amoureux.

 

Hugo : Non, non. Ne t’inquiète pas. Répond-il en s’asseyant sur un tabouret de la cuisine. Attaque ton petit-déjeuner plutôt. Ajoute-t-il d’un ton calme.

 

Sans plus rentrer dans la discussion des rêves étranges, les amoureux se mettent à manger puis après avoir pris leurs douches, ils s’attaquent au rangement des bagages et lessives de linge sale. Ce n’est pas le plus fun mais il faut le faire. Après avoir fait faire une bonne balade à Kite dans les vignes, ils décident de se faire livrer des pizzas pour déjeuner. Puis un peu à contre coeur, Bart s’attelle à ses cours par correspondance. Il y a plus d’un mois qu’il n’a rien fait et malgré qu’il soit un bon élève, il doit quand même travailler. Le bac est dans moins de quatre mois. Et il compte bien l’avoir et passer à autre chose dans sa vie. Hugo décide de le laisser travailler en paix.

 

Hugo : Je vais aller faire un tour en ville comme ça tu pourras bosser tranquille.

 

Bart : Bah tu n’es pas obligé de faire ça... Répond le jeune homme assis sur une chaise à la table de la salle.

 

Hugo : Si parce que sinon, je sens que je vais te déconcentrer. Il enroule ses bras autour du cou de son homme par derrière lui et pose sa tête sur son épaule un instant. Ou plutôt, c’est ta beauté qui va me déconcentrer et je vais être obligé de te sauter dessus sauvagement. Ajoute-t-il avec espièglerie.

 

Le jeune homme rit à la réplique de son amoureux.

 

Bart : C’est pas faux... Et au lieu de faire de la trigonométrie, je ferais des galipettes.

 

Hugo : Voilà. Donc je vais te laisser à tes affreux mathématiques une heure ou deux.

 

Bart : Bon d’accord. Mais je t’envoie un message quand j’en ai vraiment trop marre et tu rentres, hein ? Je veux ma séance de galipettes ! Rétorque-t-il avec un air faussement sérieux mais le sourire en coin.

 

Hugo : Promis. Tu m’as déjà mis l’eau à la bouche.

 

Bart ne répond rien mais hausse suggestivement ses sourcils ce qui fait rire Hugo et les amoureux échangent un coquin baiser, mélange de langues et de salives. Puis le surfeur met ses baskets, prend son manteau et sort en laissant son homme à ses devoirs. Il se rend en ville avec son van. Au détour d’une rue, il a le malheur de croiser le chemin de Flore qui se jette presque sur lui comme un lion sur sa proie.

 

Flore : Tu es fier de toi ? Demande-t-elle avec agressivité.

 

Hugo ne veut pas rentrer dans son jeu malsain alors il tente de garder son calme.

 

Hugo : Je sais ce que vous voulez faire madame Vallorta. Cela ne fonctionnera pas.

 

Flore : Tu ne sais rien du tout. Tu ne sais pas ce dont je suis capable pour récupérer mon fils.

 

Hugo : Oh je m’en doute. Et croyez-moi, Bart le sait aussi. Il ne se fait aucune illusion sur vous.

 

Flore : C’est MON fils et il va me revenir.

 

Hugo : Vous parlez de lui comme d’un objet. Vous devriez avoir honte. Bart est libre. Il fait ce qu’il veut avec qui il veut. Vous pensez pouvoir le contrôler mais vous n’avez aucune emprise sur lui.

 

Flore : Et toi tu penses le connaître mieux que moi. Tu es ridicule et pathétique. Cela fait à peine six mois que tu le connais. Moi je l’ai élevé. Je sais qui il est.

 

Hugo : C’est là où vous vous trompez madame Vallorta. Répond-il le plus sereinement du monde. Si vous connaissiez réellement votre fils, vous sauriez qu’il a plus de dignité et de respect que vous n’en aurez jamais. Et que son amour pour moi compte plus que tout à ses yeux. Je connais chacune de ses faiblesses, chacune de ses qualités. Je sais ce qui lui fait peur et ce dont il rêve. Je connais la signification de chacun de ses sourires et de chacune de ses larmes. C’est l’homme de ma vie et je ne laisserai personne, même pas vous, lui faire du mal. Alors passez votre chemin et laissez-le en paix. Sinon, je le protégerai coûte que coûte même de vous.

 

Puis sur ces magnifiques mots, le jeune surfeur tourne les talons et redescend la rue Paul Valéry pour se retrouver sur les quais du canal. Il ne s’attendait pas à cette confrontation avec sa belle-mère - enfin une des deux - et même s’il a plutôt bien géré, il est perturbé. Il se demande s’il doit en parler à Bart à son retour. 

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