Bart et Hugo, une histoire d'amour
Chapitre 32
Les minutes semblent des heures à Bart. La fièvre le fait trembloter, la migraine ne le lâche pas et les courbatures battent leur plein dans tout son corps. Heureusement qu’il a son chéri qui le serre tendrement contre lui, c’est la seule chose qui lui fait du bien. Hugo ne bouge pas d’un pouce. Il fait tout ce qu’il peut pour aider à faire passer le temps en attendant que Marianne arrive. Distraire Bart de la douleur pourrait être une bonne idée. Alors il lui parle de tout et de rien.
Hugo : Mais j’y pense, y’a un truc qui va pas.
Bart : Quoi ?
Hugo : Tu m’avais promis qu’on ferait l’amour tous les jours jusqu’à ce qu’on ait cent dix ans. Mais là c’est mal barré pour aujourd’hui. Dit-il avec humour.
Malgré la douleur, Bart ne peut s’empêcher de rire à la remarque de son amoureux.
Bart : Même avec la meilleure... volonté du monde, c’est m-mort. Bafouille-t-il entre les secousses que lui impose son corps en réaction à la fièvre. Mais on se rattrapera q-quand je serai guéri. On le fera trois f-fois par jour pour compenser.
Cette fois, c’est Hugo qui rit de bon cœur. Même malade, son chéri ne perd pas son humour.
Hugo : Ok, deal. Tu sais aussi ce qu’on fera quand tu te sentiras mieux ? Je te montrerai les photos de la maison que j’ai loué à San Diego. Tu vas kiffer, je pense.
Bart : Ah tu t’es aus-aussi occupé de ça ?
Hugo : Bien sûr. Billets d’avion, logement, autorisation ESTA pour entrer aux États-Unis, tout est ok mon chat. Je ne voulais pas te faire une surprise à moitié.
Bart : Mmhhh...
Hugo : Tu as mal ?
Bart : Non, enfin si mais ça c’était juste parce q-que... je suis trop heureux pour San Diego.
Hugo : Ça va, je me suis pas trop planté de cadeau de Noël alors.
Bart : Tellement pas. C’est j-juste parfait.
Le jeune homme est alors pris d’une quinte de toux impressionnante. Hugo resserre tendrement son étreinte autour de son petit chat malade. Il glisse son autre bras sous la couette et lui caresse doucement le dos pour essayer de calmer le feu de ses bronches. C’est alors qu’on frappe à la porte.
Hugo : Ah ça doit être ta grand-mère.
Il se lève et file ouvrir la porte. Effectivement, c’est Marianne.
Hugo : Bonjour Madame Delcourt.
Marianne : Bonjour Hugo.
Hugo : Je suis désolé de vous avoir dérangé mais Bart n’est vraiment pas bien.
Marianne : Ce n’est rien, c’est mon travail. Et puis Bart est mon petit-fils.
Hugo : Venez, la chambre est par là. Dit-il en indiquant la porte entrouverte au bout du couloir.
Ils entrent tous les deux dans la chambre. Marianne constate immédiatement de visu que son petit-fils est dans un sale état. Elle s’assoit au bord du lit.
Marianne : Et bien, ça n’a pas l’air d’aller très fort mon grand.
Bart : Pas trop.
Marianne : Dis-moi ce qu’il t’arrive.
Bart : Mal à la tête, à la gorge... Il tousse de nouveau. Mal partout en fait.
Marianne : Hum... ok. Est-ce que tu peux te relever un peu pour que je t’ausculte ?
Bart : Oui...
Avec toutes les difficultés du monde, le jeune homme s’appuie avec ses mains sur le matelas et se relève en position semi-assise. Marianne prend son stéthoscope et écoute son coeur puis sa respiration au niveau de son torse puis de son dos, entre deux quintes de toux. Elle prend sa tension. 9.6, pas terrible. Puis sa fièvre. 39.9°C.
Marianne : Voilà, tu peux te rallonger Bart. Le jeune homme ne se fait pas prier et retourne en position allongée.
Hugo : Alors qu’est-ce qu’il a ?
Marianne : Une grippe carabinée.
Bart : Oh merde.
Marianne : Tu en as pour cinq à six jours à la maison, mon grand. Tu as une tension assez basse, il va falloir te reposer un maximum. Réhydratation évidemment. Et je vais te prescrire de l’Ibuprofène pour la fièvre et les douleurs, du sirop pour ta toux et un spray pour ton mal de gorge.
Bart : La totale... Bougonne-t-il.
Hugo : Je vais aller à la pharmacie tout de suite.
Marianne : Oui, et qu’il prenne un cachet pour la fièvre directement.
Hugo : Il a déjà pris un Doliprane tout à l’heure.
Marianne : Ah bon ? S’étonne-t-elle.
Hugo : Il y a environ quarante minutes.
Marianne fait un petit signe de la tête à Hugo lui indiquant de sortir de la chambre, ce qu’il fait. Elle tire la porte et chuchote pour ne pas que Bart entende.
Marianne : Cela m’inquiète un peu de savoir qu’il a pris un cachet il y a moins d’une heure et que sa fièvre est toujours aussi haute. Cela veut dire qu’il était au dessus des 40°C au réveil. Et surtout, que la fièvre est résistante car elle baisse peu.
Hugo : Vous me faites peur là...
Marianne : Quand je dis qu’il a une grippe carabinée, je ne plaisante pas. Elle est vraiment forte. Il faut absolument faire baisser sa fièvre mais il ne pourra pas prendre de cachet avant environ midi.
Hugo : Alors je fais quoi ?
Marianne : Quand vous revenez de la pharmacie, faites lui couler un bain tiède. Il faut qu’il y reste minimum vingt minutes pour que cela soit efficace. Et à la sortie, vérifiez sa température. Il faut qu’elle tombe d’au moins un degré et demi. Il ne peut pas rester à la lisière des 40°C comme ça, c’est dangereux pour son organisme, surtout avec une tension dans les chaussettes.
Hugo : D’accord... Répond-il un peu hagard. Il a peur pour la santé de son amoureux.
Marianne : Vous me tenez au courant dans la journée.
Hugo : Oui bien sûr. Merci beaucoup d’être venue, docteur Delcourt.
Marianne fait un signe de tête puis quitte la maison. Hugo retourne auprès de son amoureux, il s’accroupit à côté du lit.
Hugo : Je file à la pharmacie, j’en ai pas pour longtemps.
Bart : Ok. Merci beaucoup.
Hugo : Bah de rien.
Il se penche pour lui faire un bisou mais Bart esquive.
Bart : Non, je ne veux pas te refiler ma grippe.
Hugo : Je suis Superman, je ne tombe jamais malade. Bart pouffe et Hugo lui attrape le menton entre le pouce et l’index. Juste un petit bisou pour mon amoureux tout malade. Ajoute-t-il d’un ton follement tendre.
Même s’il sait qu’il ne devrait pas, Bart se laisse faire car au fond, il a très envie d’avoir un baiser de son chéri. Hugo appose doucement ses lèvres aux siennes puis les goûte avec délicatesse, sans les brusquer. Quelques secondes qui font un bien fou au jeune homme.
Hugo : Je reviens vite.
Bart : Ok.
Heureusement, il y a une pharmacie à quelques minutes du mas où Hugo se rend en trombe. Lorsqu’il revient, il pense à quelque chose. Lui qui est un adepte des huiles essentielles, il doit lui rester un flacon de ravintsara dans son van. Mélangé à un peu d’huile d’amande douce, en massage dans le dos et sur le torse, cela fait des miracles pour la fièvre. Il récupère le petit flacon et rentre chez lui. Il prépare le mélange dans un bol puis retourne auprès de Bart qui est toujours roulé en boule sous la couette.
Hugo : Tu as bu un peu ?
Bart : Oui, un verre. C’est quoi ça ? Demande-t-il en désignant le bol.
Hugo : Un remède de grand-mère.
Il s’assoit au bord du lit et pose sa main sur le front de Bart. Toujours bouillant. Alors il descend un peu la couette pour libérer le torse nu de son amoureux et met une dose de son mélange au creux de sa main.
Hugo : Tu me fais confiance ?
Bart : Bien sûr.
Hugo lui sourit puis commence à masser son ange blond avec la plus grande délicatesse, en faisant des cercles sur ses bronches.
Hugo : Tu vas voir, ça va te faire du bien mon chat.
Bart le fixe d’un air plus amoureux que jamais. La tendresse de Hugo n’a pas de limites et il est touché par la façon dont il prend soin de lui.
Bart : Merci...
Hugo hausse les épaules l’air de dire «mais de rien». Pendant quelques minutes, il masse le torse de Bart pour bien faire pénétrer le mélange aux huiles. Le jeune homme ferme les yeux. Effectivement, ça fait du bien.
Hugo : Maintenant, la même chose dans le dos.
Alors tant bien que mal, Bart se retourne et s’allonge sur le ventre. Il se laisse faire. Il sent déjà une très légère amélioration. Sa tête est passée de ultra bouillante à bouillante, ce qui est mieux que rien. Une fois le massage terminé, Hugo se lève et se dirige vers la salle de bain pour faire couler le bain tiède.
Hugo : Tu peux déjà prendre une dose de sirop et de spray. Pour l’Ibuprofène, Marianne a dit vers midi.
Au moins, le sirop n’est pas dégoûtant. Il a un goût d’orange. Puis Hugo revient dans la chambre.
Hugo : Allez jeune homme, il est l’heure de prendre un bon petit bain histoire de faire descendre cette vilaine fièvre.
Bart : Hugo...
Hugo : Quoi ?
Bart : Je peux pas me lever, j’ai la tête qui tourne. Dit-il d’un air presque coupable, comme si c’était sa faute...
Hugo : C’est pas grave, je vais t’aider.
Sur ces mots, il pousse la couette puis glisse un bras autour de la taille de son amoureux et l’autre sous ses genoux. Bart enroule les siens autour des épaules musclées de Hugo, qui le soulève aussi facilement qu’une plume.
Hugo : Tout problème a une solution.
Bart ne répond rien mais lui sourit tendrement, niche sa tête au creux de son cou et se laisse porter jusqu’à la salle de bain. Délicatement, Hugo le dépose dans la baignoire pleine d’eau tiède et de mousse.
Bart : Ssssss... Serre-t-il les dents. C’est gelé.
Hugo : C’est la fièvre qui te donne cet effet-là. Dit-il tout en se déshabillant.
Bart : Tu me rejoins ?
Hugo : Mhhm... Acquiesce-t-il en hochant la tête.
Puis il se glisse dans le bain dans le dos de Bart, ce qui fait que le jeune homme peut s’allonger sur lui. Hugo l’enlace avec précaution.
Bart : Je me sens déjà mieux. Commente-t-il.
Hugo : C’est le massage aux huiles essentielles qui fait effet.
Bart : Tes bras autour de moi aussi...
Hugo sourit à la tendre remarque et dépose un léger baiser sur le front de son amoureux.
Hugo : Je vais prendre bien soin de toi. Après le bain, je te ferai un petit truc à manger. Il faut que tu aies quelque chose dans l’estomac.
Bart : J’ai pas trop faim tu sais.
Hugo : Je me doute bien mais c’est important de manger un petit quelque chose. Tu as une tension au ras des pâquerettes. Il manquerait plus que tu fasses un malaise en plus du reste.
Bart : Ok mais rien de salé alors. Rien que l’idée ça me donne la nausée.
Hugo : Je vais te faire ma recette magique.
Bart : Oula c’est quoi ça ? Demande-t-il un air amusé sur le visage.
Hugo : Bananes écrasées dans du muesli et du lait chaud. C’est ce que me faisait ma grand-mère quand j’étais petit et que j’étais malade. Ça va te redonner un peu d’énergie.
Bart fixe son amoureux du regard sans un mot. Il se dit qu’il a de la chance d’avoir un amoureux aussi attentionné.
Hugo : Quoi ?
Bart : Tu es parfait. Dit-il d’une voix douce comme le miel. Tu me fais des massages, tu me fais couler un bain, tu me fais à manger... Merci de t’occuper de moi comme ça.
Hugo : Tu es mon petit chat d’amour, c’est normal que je prenne soin de toi quand tu es malade.
Bart sourit aux tendres mots mais une quinte de toux le prend. Ça lui fait mal dans tout le corps quand il tousse. Hugo déteste le voir dans cet état. Alors tout en gardant un bras autour de lui, il prend son visage dans son autre main et lui caresse tendrement la joue pour essayer d’apaiser la douleur. Bart reprend peu à peu son souffle.
Hugo : Chhhh... respire tranquillement. Commente-t-il d’une voix rassurante.
Bart ferme les yeux et écoute la voix apaisante de son amoureux. Il se concentre sur elle et finit par réussir à reprendre sa respiration.
Hugo : Voilà, voilà c’est passé.
Bart : Ça fait mal...
Hugo : Je sais. Répond-il tout en continuant ses petites caresses affectueuses.
Bart tourne la tête vers Hugo et se noie dans son regard.
Bart : Je t’aime.
Hugo : Moi aussi je t’aime. Tellement.
Hugo sait qu’il prend le risque de se contaminer mais il ne peut pas aller contre son envie, son besoin d’embrasser son amoureux. Il colle ses lèvres aux siennes, sans bouger dans un premier temps. Ils inspirent fortement puis comme un réflexe, Hugo entrouvre sa bouche afin de mieux goûter celle de son petit chat malade. Bart n’a pas la force d’arrêter ce baiser, même s’il le devrait pour ne pas refiler ses microbes. Il est au bout physiquement et l’amour de son petit ami est le bienvenue. Le baiser se fait plus profond, leurs langues se mélangent un peu. Puis il s’arrête et Bart niche son visage au creux du cou de Hugo et ferme les yeux. La migraine se calme un peu. Les courbatures aussi. Sûrement les bienfaits des huiles essentielles et de l’eau tiède qui fait baisser sa fièvre. Mais la journée va être longue... les jours à venir aussi.