Bart et Hugo, une histoire d'amour
Chapitre 20
Le tiède soleil de ce mercredi matin de Novembre passe doucement par les ouvertures des volets mais ce n’est pas ça qui réveille Hugo. C’est la petite langue râpeuse de Kite qui lui léchouille la joue. La petite boule de poils a décidé qu’il était temps qu’un de ses papas ouvre les yeux. Le jeune surfeur entrouvre les paupières et ne peut s’empêcher de sourire en voyant les billes bleues du chiot le regarder d’un air adorable.
Hugo : Salut toi. Murmure-t-il en lui donnant une affectueuse caresse sur la tête. Ça va ? Kite jappe en guise de réponse, ce qui fait pouffer Hugo. Ouais ça a l’air.
Il jette un coup d’oeil à sa montre et constate qu’il est huit heures vingt. Pour une première nuit dans une maison inconnue, le petit chiot s’est plutôt bien tenu. Il aurait pu jouer les réveils-matins bien plus tôt. Comme en plus, la professeure d’Anglais de Bart est absente, ils ont tout leur temps car le jeune homme n’a cours qu’à dix heures. Hugo se tourne vers son amoureux qui dort toujours. Il est allongé sur le ventre, les bras glissés sous l’oreiller, la tête vers Hugo. Un sourire venu du fond du coeur pare le visage du surfeur.
Hugo : Tu vois Kite, ce bel ange qui dort, c’est un miracle qu’il soit dans ma vie. Le chiot semble attentif à la voix émue de son maître. J’ai une chance de malade qu’il ne se soit pas enfui en courant quand je me suis retrouvé en taule. Il est courageux, loyal, intelligent et tellement passionné. Il pourrait avoir n’importe qui mais pour une raison que j’ignore, c’est moi qu’il a choisi. Il m’aime au-delà de tout et ça, ça vaut de l’or à mes yeux. Tu ne peux pas savoir à quel point je l’aime, dit-il en caressant tendrement la joue rosée de son petit ami, et je ferai tout pour le protéger et le rendre heureux.
Il trouve Bart si beau qu’il décide de capturer ce moment alors il le prend en photo avec son portable. Puis il la poste en story sur Instagram avec un petit mot : « Quand ton amoureux @bartvallorta est plus beau qu’un ange. Tendre réveil à tes côtés, mon petit chat.» Il repose ensuite le téléphone sur la table de nuit.
Hugo : Bon, je le réveille ? Demande-t-il au petit Kite qui s’est allongé entre ses deux maîtres. Il penche la tête d’un air dubitatif, ce qui fait rire le jeune homme.
Alors, pour un réveil des plus doux, il approche son visage de celui de son homme endormi et lui fait un petit bisou eskimo du bout du nez. Bart bouge légèrement mais n’ouvre pas les yeux alors Hugo ferme les siens et dépose un tendre baiser sur ses lèvres. Le jeune homme esquisse alors un sourire et entrouvre les paupières. Lorsqu’il voit le visage de son amoureux à quelques centimètres du sien, son sourire se fait plus large. Cela fait un bien fou de se réveiller auprès de l’homme qu’on aime.
Bart : Bonjour...
Hugo : Salut. Bien dormi ?
Bart : Super bien. J’ai rêvé de Noël. On avait un super beau sapin, et on avait acheté un cadeau pour Kite.
Hugo : Ah bah oui, il aura un cadeau c’est sûr.
Bart : Notre premier Noël ensemble. Ajoute le jeune homme en haussant les sourcils avec joie.
Hugo : Moi j’ai déjà mon cadeau. Je suis avec toi.
Bart : Mowwh... Réagit-il d’un air attendri. Tu dis des belles choses toi, ce matin. Hugo sourit. Bisou... Réclame Bart en tendant les lèvres.
Aussitôt, Hugo s’exécute et joint ses lèvres à celle de son petit ami dans un tendre baiser. Kite vient se mêler à la fête en léchant la joue de Bart, ce qui fait rire les amoureux.
Bart : Mais oui, toi aussi tu as le droit à ton bisou. Dit-il en prenant la petite peluche dans les bras et le couvrant de bisous sur la tête. Attends, on va faire une photo de toi, ton premier matin à la maison.
Il attrape son portable et le met en selfie. Les deux amoureux rapprochent leurs têtes l’une de l’autre avec Kite au milieu et Bart prend plusieurs clichés.
Bart : Allez hop, sur Insta direct. Dit-il en postant une des photos. Tout premier réveil du nouveau membre de la famille, monsieur Kite. Commente-t-il tout en tapant le message sous la photo tandis que le chiot saute en bas du lit et se met à jouer avec une chaussette qui traîne. C’est alors qu’il voit la story que Hugo a posté quelques minutes plus tôt. Il ne peut s’empêcher de sourire jusqu’aux oreilles. Alors comme ça, je suis plus beau qu’un ange ?
Hugo : Grave !
Bart : Flatteur. Répond-il d’un air taquin.
Hugo : Tu n’essaierais pas de me faire dire tout plein de compliments sur toi juste parce que tu kiffes ça ? Ajoute le jeune surfeur, d’humeur blagueuse.
Bart : Ou alors, j’essaie juste de te faire comprendre que j’ai grave envie de faire l’amour... Réplique-t-il avec les yeux brillants.
Hugo : Ahhh... bah ça, ça peut s’arranger. Dit-il avant de grimper sur son petit ami et de s’allonger sur lui.
Immédiatement, la chaleur de leur amour les envahit et leurs coeurs s’emballent.
Bart : T’es trop beau mon coeur. Ajoute le jeune homme tandis que ses mains glissent en bas des reins de son partenaire.
Hugo : Toi aussi... Murmure-t-il juste avant que sa bouche ne fonde sur celle de son amoureux.
Leur baiser est un mélange de douceur, de sensualité et d’envie. Seconde après seconde, leurs bouches s’entrouvrent un peu plus jusqu’à ce que la langue taquine de Bart vienne rencontrer celle de Hugo et la caresse avec gourmandise.
Bart : Tu te souviens l’après-midi qu’on avait passé à la crique ? Demande-t-il entre deux baisers avec son chéri toujours allongé sur lui.
Hugo : Bien sûr.
Bart : Quand tu avais essayé de m’embrasser dans l’eau...
Hugo : Je ne risque pas d’oublier. J’ai crû que j’avais foutu en l’air notre relation.
Bart : Je te l’ai jamais dit mais quand tu as pris mon visage dans tes mains, mon coeur s’est emballé si fort que j’ai crû qu’il allait se décrocher. Sur le moment, j’ai pas compris. J’ai pris ça pour de la colère envers toi. Il fait une pause et plonge son regard dans celui de son homme.
Hugo : Pourquoi tu me dis ça maintenant ?
Bart : Parce que je veux que tu saches que... que j’ai jamais pensé du mal de toi. Je comprenais pas ce qui m’arrivait parce que je m’y attendais pas du tout. Mais ce que j’ai ressenti ce jour là dans l’eau, c’était juste de l’amour. Je t’aimais déjà, tu sais.
Cette jolie déclaration simple et sincère émeut Hugo qui sourit tendrement à son ange blond.
Hugo : Mon petit chat... Il dépose un baiser sur les lèvres de Bart. D’amour... Puis un autre baiser. Que j’aime... Puis un autre. Plus que tout... Puis un autre, ce qui fait tendrement rire son chéri. J’ai envie de toi là, t’imagines même pas. Ajoute-t-il d’une voix suave, le regard de braise.
Bart : Je préfère que tu me montres plutôt que d’imaginer. Répond le jeune homme sur le même ton.
A cet instant, plus rien ne compte pour les deux amoureux. Rien à part exprimer leur amour. Puis ils se douchent, s’habillent et sortent de leur chambre pour préparer le petit-déjeuner. C’est là qu’ils s’aperçoivent que pendant qu’ils passaient un moment intime, Kite a fait des bêtises. Il a eu la bonne idée de déchiqueter deux coussins du canapé et de mettre des bouts de mousse partout dans la pièce à vivre.
Bart : Oh merde... Dit-il d’un ton amusé. La bêtise du petit chiot le fait rire.
Hugo : Hhhhhan Kite mais qu’est-ce que tu as fait ?! S’exclame le jeune surfeur.
Bart ne peut s’empêcher de rigoler de bon coeur.
Hugo : Tu sais qu’il va quand même falloir qu’on le gronde ? On doit l’éduquer correctement.
Bart : Je sais... Répond le jeune homme entre deux gloussements. Mais faut avouer que c’est drôle. Non mais regarde sa tête. Il fait l’innocent. Un vrai comédien celui-là.
Hugo : C’est vrai. Acquiesce-t-il. Bon, vu que tu ris comme une baleine, va donc préparer le petit-déj’ et laisse moi m’occuper de gronder cette petite boule de poils.
Bart : Sois pas trop sévère quand même.
Hugo : Mais non, juste ce qu’il faut.
Pendant que Hugo hausse un peu le ton pour faire comprendre au chiot qu’il a mal agit, Bart fait du café et regarde les commentaires sur la photo qu’il a posté sur Instagram.
Bart : Tout le monde kiffe Kite. Dit-il d’un ton enjoué. Oh Anna a mis un mot.
Hugo : Elle dit quoi ?
Bart : Vous êtes une belle petite famille. Plein de bonheur à vous mes amours. Cite-t-il avec une expression émue sur son visage.
Hugo : Elle est trop gentille.
Bart : Ça te dirait qu’on l’invite à dîner bientôt ?
Hugo : Oui bien sûr, avec plaisir.
Les jeunes amoureux continuent de papoter tout en prenant leur petit-déjeuner puis Bart part au lycée tandis que Hugo se rend en ville pour chercher un boulot. Puisqu’il n’a pas d’expérience professionnelle, il tente partout. Les magasins, les bars, les restaurants.
En début d’après-midi, Bart est en cours de mathématiques avec Maxime, Jessica, Matthias et les autres. Quand tout à coup, un événement totalement inattendu se produit. Sara fait irruption en cours. Elle a un regard étrange.
Prof : Mademoiselle Raynaud, qu’est-ce que vous faîtes ici ?
Sur le moment elle ne répond rien, ce qui intrigue d’autant plus le professeur et tous les élèves.
Maxime : Qu’est-ce qu’elle a ? Demande-t-il à l’attention de Bart, assis à côté de lui.
Bart : Aucune idée mais elle a l’air chelou.
Prof : Mademoiselle Raynaud ? Répète-t-il.
Puis toujours dans dire un mot, la jeune femme met la main à sa poche arrière et en sort un revolver qu’elle pointe en direction de son ex. Tout le monde sursaute, certains élèves crient de stupeur. Bart la regarde, les yeux écarquillés.
Prof : Mademoiselle Raynaud, calmez-vous... Implore le professeur.
Sara : Ta gueule toi ! Répond-elle au prof inquiet.
Elle marche d’un pas furieusement calme vers Bart, le revolver toujours droit sur lui.
Sara : Alors, on fait moins le malin maintenant, hein ?
Bart : Qu’est-ce que... qu’est-ce que tu fais Sara ? Bafouille le jeune homme apeuré. T’es dingue...
Sara : T’es vraiment sûr que c’est une bonne idée de dire à quelqu’un qui tient un flingue qu’elle est folle ?
Maxime : T’as pété un plomb meuf !!
Sara : On t’a sonné toi ?
Maxime : Putain mais Sara, regarde autour de toi. Tu fous la trouille à tout le monde là !
Sara : Je m’en tape !
Un élève assis près de la porte commence à se lever mais la jeune femme l’entend et se retourne.
Sara : Assieds-toi, toi ! Crie-t-elle en agitant son arme. Le premier qui essaie de sortir ou de prévenir quelqu’un, je tire. C’est compris ? Jetez tous vos portables par terre ! Allez là ! Continue-t-elle de hurler.
Effrayés, tout le monde s’exécute et met son téléphone au sol. Bart se demande bien ce que son ex va lui faire. Elle a l’air complètement ailleurs, déconnectée.
Sara : Voilà, c’est bien. Tout le monde est sage comme une image sinon je serai obligée de sévir. Dit-elle d’une voix flippante, comme folle. Alors Barthélémy Vallorta, maintenant toi et moi on va parler. Ajoute-t-elle tout en tenant fermement l’arme face à lui, à quelques centimètres de son visage.
Assis à une table au Spoon, Hugo prend un café. Il marche depuis des heures alors il a décidé de faire une petite pause. Mais très vite, une voix à la télévision attire son attention.
Journaliste : Flash spécial. Une prise d’otages est en cours au lycée Paul Valéry.
A la seconde même où le jeune homme entend ces mots, son estomac se tord de douleur et son coeur se met à taper dans sa poitrine. Par réflexe il se lève d’un bond de sa chaise et s’approche de l’écran de télé.
Journaliste : On nous apprend à l’instant qu’une classe de terminale a été prise en otages par une élève de ce même lycée. La suspecte est armée et menace de tirer. Apparemment, un élève pris en otage aurait réussi discrètement à envoyer un sms à son père, qui a prévenu la police.
Hugo : Putain Bart... Lâche-t-il en secouant la tête, incrédule.
C’est pas possible. Un truc pareil ne peut pas arriver à son petit ami. Pas dans une petite ville comme Sète. Malgré le fait que la journaliste n’a pas précisé de quelle terminale il s’agit, le jeune homme a l’intuition que c’est Sara qui a pété un plomb et pris la classe de Bart en otages. Il balance une pièce de deux euros sur la table pour payer sa consommation et sort en courant du bar. Le Spoon n’est pas très loin du lycée et il ne lui faut qu’une poignée de minutes pour y arriver.
Devant le lycée, c’est un branle bas de combat. Toutes les autres classes ont été évacuées par les professeurs. La police est positionnée sur les marches et attendent les ordres. Ils essaient d’établir un contact avec Sara. Dans la foule, Hugo finit par trouver Betty et va la voir.
Hugo : Excuse-moi, tu es bien la soeur de Jessica ?
Betty : Oui. Répond la jeune fille, fébrile.
Hugo : Je suis Hugo, le copain de Bart.
Betty : Ah...
Hugo : Qu’est-ce qui se passe ? C’est leur classe qui est prise au piège, c’est ça ?
La jeune fille hoche la tête, les larmes aux yeux.
Hugo : Merde... merde, merde... Répète-t-il, inquiet.
Bart : Qu’est-ce que tu veux Sara ? Tu te rends compte que tu fais n’importe quoi là ?
Sara : Je veux que toi et moi, on parle.
Bart : Et tu as besoin de me pointer un flingue dessus, en pleine classe, pour ça ??
Sara : J’ai tout essayé, Bart. Mais tu ne m’écoutes pas. Tu es obsédé par ton Hugo là.
Bart constate que son ex petite amie a complètement perdu pieds. Son regard est ailleurs et ce qu’elle dit n’a aucun sens. Cela n’est pas pour le rassurer.
Bart : Je ne suis pas obsédé. Juste amoureux.
Sara : TAIS-TOI ! Hurle-t-elle. Dis pas ça ! Dis pas ça putain. C’est moi que tu aimes. Pas lui.
La jeune femme est tellement sur les nerfs. Elle peut basculer d’un instant à l’autre. Bart commence vraiment à flipper car elle agite toujours son arme devant ses yeux.