Au rival que je hais

Chapitre 1 : Au rival que je hais

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:43

Au rival que je hais

 

            Dans ce monde, il existe un orphelinat très particulier, auquel ne peut accéder que l’élite des orphelins du monde. Peut importe d’où ils viennent, peu importe qui ils sont, si leurs capacités mentales sont jugés suffisantes lors d’un test de Q.I étonnant, alors ils peuvent intégrer l’orphelinat.

La Wammy’s House.

 

Situer dans la glorieuse Angleterre, tout ceux qui en entendent parler ne rêvent que de l’intégrer puisqu’y accéder, c’est être reconnu pour son génie. Y accéder, c’est le début d’une vie placée sous le symbole de l’intelligence avec des personnes qui nous comprennent, qui nous sont semblables. Mais si une telle institution existe, ce n’est pas pour réunir les cerveaux chez les orphelins, mais bien dans un seul et unique but : trouver et former le successeur de L, le plus grand détective du monde. C’est dans un tel lieu que deux âmes vont se rencontrer, deux êtres si différents et pourtant attirés par le même but, deux humains dont la compétition n’a pas de limite…

 

Alors qu’une nouvelle journée commençait dans l’orphelinat et que les enfants se préparaient pour leur journée de travail, deux personnes attendaient devant le portail, en observant silencieusement l’orphelinat apparaissant à la lumière. Il y avait un vieillard qui portait un costard sobre et efficace avec le petit chapeau rond propre aux anglais. Il avait également un parapluie à la main. C’était un parfait gentleman anglais, le créateur de cet orphelinat, Quillsh Wammy connu aussi sous le pseudonyme de Watari. A côté de lui, une forte tête blonde observait l’orphelinat d’un œil curieux et à la fois prudent tout en croquant dans une tablette de chocolat. Il devait avoir dans les 10 ans et possédait une grande taille pour son âge, ainsi qu’un caractère fort et impulsif. C’était un génie dans tout les sens du terme et un prétendant pour être le descendant de L. On lui avait donné le surnom de Mello, mais son vrai nom était Mihael Keehl.

Il était arrivé d’un pays d’Europe de l’Est depuis un avion, mais avait vite réussit à connaître les bases en anglais et commençait presque à pouvoir tenir la conversation à Watari. A peine arriver à Londres, il n’avait pas arrêté de bouger à travers toute la ville : il voulait tout simplement tout voir. Après quelques heures de marche et un petit repos dans un bistrot de quartier, ainsi qu’un passage par plusieurs boutiques de chocolats, lui et Watari étaient finalement arrivés au pied du Big Ben qui laissa Mello en pleine phase d’observation du bâtiment. Non pas qu’il soit particulièrement sensible à l’art, mais l’imposant bâtiment lui faisait se poser de nombreuses questions sur sa construction, les matériaux et techniques utilisés ou encore sur le temps qu’avait mis les sculpteurs pour obtenir un résultat aussi travaillé et magnifique. Comme le soir approchait, Watari et Mello dormirent dans un hôtel de luxe avant de se lever tôt le matin pour se rendre à la Wammy’s House, situé à plusieurs kilomètres de là.

Lorsque sonna la cloche de 7h, Mello et Watari entrèrent alors dans l’orphelinat et se rendirent dans le bureau du gérant de ce bâtiment : Roger. Ils durent d’abord traverser l’orphelinat pour l’atteindre et en passant devant les différentes chambres, la nouvelle se répandit vite qu’un nouvel orphelin allait entrer dans l’établissement et très vite les rumeurs allèrent de bon train concernant le nouveau. Alors que Mello avait vu un bâtiment de taille modeste de l’extérieur, il ne dénombrait même plus les couloirs ni de pièce : Mais qu’elle taille pouvait bien faire l’orphelinat ? se questionna Mello. Après être passé dans le bureau de Roger, il fut conclu qu’il rejoindrait dès ce jour la salle de cours et cela fut l’occasion pour qu’il soit présenté aux autres orphelins. Il prit place à côté d’un jeune russe du surnom de Matt dans l’espoir de sympathiser, mais fut très vite entourer de filles qui lui firent visiter l’orphelinat avant qu’il ne puisse enfin connaître ce garçon surnommé Matt. Et la journée se déroula alors sans problème.

Dans la semaine qui suivit, Mello fit très vite parler de lui grâce à un grand esprit de réflexion et une grande activité physique qui faisait de lui le meilleur dans toutes les matières. Il devint très vite populaire dans l’orphelinat et se faisait très apprécier des professeurs à qui ils arrivaient de se faire corriger par leur propre élève. Ce qui augmenta cette réputation fut aussi son lien avec Matt, le meilleur dans l’orphelinat avant son arrivé, et avec qui il avait noué très vite une grande amitié. Jour après jour, Mello faisait de plus en plus parler de lui et Watari semblait vraiment ravi puisqu’il pensait avoir trouvé le successeur pour L. Néanmoins, alors que la semaine se terminait, allait arriver un nouveau pensionnaire d’un genre assez particulier.

 

Au début du week-end, Watari reçu un message d’un des autres orphelinats du monde qui lui apprit avoir trouvé un enfant ayant obtenu 93% de réussite au test de Q.I créer par Watari. Un tel résultat paraissait ahurissant ! Matt avait réussit à avoir 88% et Mello possédait un magnifique 90% mais 93% semblait carrément irréalisable par un être humain en dehors du détective L qui avait bien évidemment effectué un 100% à ce fameux test. Watari envoya immédiatement un virement à l’orphelinat pour le faire venir à Londres par avion le plus tôt possible, copia les résultats et le dossier et les envoya alors à L. Il prit alors le temps de lire le dossier de l’enfant en attendant la réponse avec l’heure d’arriver de ce dernier.

            Il était née en Belgique et avait demeuré là-bas jusqu’à ce jour. Il sortait peu, était très antisocial et passait beaucoup de temps avec un drôle de robot, un jouet fabriqué par sa défunte mère lut-il. Il était âgé de 7 ans et se nommait Nate River. Watari  effaça son véritable nom avant de le remplacer par le pseudonyme de Near. Quelques minutes plus tard, il reçut un message en réponse à son envoie chez le détective : "Quel est son pseudonyme ?" Watari regarda le message et s’étonna que rien ne figure sur les résultats du test de l’enfant mais il fini par répondre tout simplement : "Near".

            Le lendemain, il partit à Londres de bonne heure pour aller chercher Near à l’aéroport et arriva quelques minutes avant l’atterrissage. Une fois que ce dernier fut posé, les passagers sortirent un à un jusqu’à ce que un jeune garçon habillé entièrement dans un pyjama blanc n’en sorte. Ses vêtements s’associant parfaitement avec ses cheveux d’un blanc immaculé, le tout renforcé par son teint extrêmement pâle. Il avait un robot dans une main et de l’autre, il était guidé par une hôtesse de l’air très souriante qui mettait l’orphelin un peu mal à l’aise. Watari s’approcha et après une petite discussion avec l’hôtesse, il récupéra Near et commença à partir pour allez explorer la capitale anglaise. L avait été clair, il voulait absolument savoir la réaction de chaque orphelin à qui Watari faisait visiter pendant un jour Londres et dormait dans un hôtel de luxe pour la nuit avant de rentrer à l’orphelinat.

            Alors que la plupart des enfants étaient excités quand il visitait Londres et semblait vouloir aller dans toutes les directions, Near se contenta de suivre Roger et d’observer silencieusement les différents quartiers et monuments qui passèrent devant eux. Ils traversèrent Londres de long en large et Roger se permit même d’emmener Near faire la visite du British Museum qui parvint finalement à faire briller de l’émerveillement dans les yeux du gamin devant certaines œuvres. C’était au moins déjà ça, pensa Watari. Après, ils mangèrent dans un petit restaurant typiquement londonien avant de passer aux pieds de la titanesque Big Ben. Watari avait bien vu des réactions différentes, allant de l’admiration absolue au désintéressement totale, mais celle du génie le surprit totalement. Dans un anglais parfait, celui-ci résuma l’histoire de ce magnifique bâtiment et décrit précisément tout les matériaux qui le composaient ainsi que toutes les techniques différentes utilisées lorsque Watari lui demanda ce qu’il pensait du bâtiment. Il fut littéralement sidéré par sa réaction et la nota dans un coin de sa tête : L serait fortement intéressé par ceci. Finalement, ils dormirent dans un hôtel de luxe où le comportement de Near ne changea pas d’un poil et ils repartirent le lendemain très tôt pour arriver à la Wammy’s House de bon matin, comme à chaque nouveau arrivant.

            Lorsqu’ils arrivèrent devant la grille, il était aux alentours de 7h et dès que l’heure sonna, ils entrèrent dans le majestueux bâtiment. Comme à chaque fois qu’un nouveau arrivait, ils passèrent devant les chambres et commencèrent à déclencher encore des nouvelles rumeurs avant d’arriver dans le bureau de Roger. Une fois la paperasse remplie, Near se fit envoyer dans la salle de classe pour les présentations, mais contrairement  à Mello qui avait déclenché les passions par son physique avantageux et qui avait eu le droit à toutes les filles pour l’escorter dans le collège, seuls deux ou trois s’intéressèrent à Near par sympathie. Et c’est ainsi que commença l’étrange rencontre entre les deux génies, Near et Mello…

 

            Lorsque Near pénétra dans la salle de classe, une vague de surprise balaya les élèves. Après l’arrivé de Mello, ils s’étaient attendus à voir un magnifique garçon ou un être brillant par son charisme, mais devant eux se tenait un petit garçon intégralement blanc avec un robot à la main. A cette vue, certaines personnes rigolèrent discrètement, mais, très vite, les commentaires s’arrêtèrent quand ils virent que Mello observait le nouveau venu avec attention, comme s’il le jugeait du regard. Leurs regards se croisèrent et quelque chose d’étrange se fit sentir dans l’air, mettant mal les autres orphelins. Finalement, le professeur brisa la tension en le présentant.

 

" Aujourd’hui, nous avons un nouveau venu parmi nous, commença le professeur. Il vient de Belgique et n’à que sept ans, mais je suis sûr que vous pourrez bien l’accueillir. Il se surnomme Near.

- Enchanté, dit d’une petite voix Near en s’inclinant légèrement pour saluer la classe.

- Enchanté, répondit alors une voix."

 

            A ces mots, tout le monde s’était retourné. Contre toute attente, c’était Mello qui s’était levé et avait prononcé ces paroles. Il regardait droit dans les yeux de Near et un petit sourire se dessinait sur ses lèvres. Il fit un signe de la main et se rassit sous le regard médusé du reste de la classe. Mais très vite, les conversations fusèrent où des multiples théories se perdaient sur Mello et Near. Finalement, le professeur rappela la classe au silence et fit Near s’installer à côté de Mello avant de pouvoir commencer son cours.

 

" Salut Near, engagea Mello.

- …

- Heu… Tu n’es pas très bavard d’après ce que je vois et tu es à l’air excentrique, mais tu es véritable génie, continua Mello. Je l’ai vu dans ton regard dès que tu es entré ici. J’ai exactement le même. Le garçon à ma gauche se surnomme Matt et c’est mon meilleur ami.

- …Enchanté…, murmura Near.

- Et moi, je suis Mello. Je suis le meilleur de cet orphelinat. Soyons amis, veux-tu ? demanda Mello en tendant la main."

 

            Near dévisagea longuement Mello et ne le quitta pas des yeux pendant plusieurs minutes, puis il avança prudemment sa main et saisit celle de Mello. Elle était chaude et la peau de Mello était douce, ce qui rappela à Near sa défunte mère. Depuis sa mort, il n’avait jamais eu le moindre ami et était tout le temps seul. Mais alors qu’il serrait sa main, des larmes commencèrent à glisser sur ses joues et il lâcha soudainement la main de Mello, serra son robot contre sa poitrine et pleura silencieusement sous le regard étonné du génie à ses côtés. Mello parut embarrassé, mais fini par agir : il prit la tête de Near et la plaça contre sa poitrine pour le réconforter. Near prit le réconfort et serra Mello le plus fort qu’il put, en attendant que ses larmes se dissipent. Et tout cela se déroula sous le regard médusé de toute la classe, plongée dans un silence profond pour respecter ce moment unique et étonnant.

            Finalement, après ce moment hors du temps, le cours reprit normalement et tout se déroula normalement dans une ambiance joviale et amusée. Plus les heures passaient et plus Near s’adaptait dans la classe, répondant aux questions de plus en plus souvent et prenant une part active à la classe. Lorsque sonnèrent les cloches pour midi, alors que Mello aurait voulu discuter avec le nouveau, plusieurs filles le lui volèrent et lui firent visiter l’orphelinat comme à Mello. Puis elles restèrent avec lui tout le midi en lui posant des tas de question et en s’intéressant énormément à lui, mais il n’avait pas l’habitude des relations humaines et encore avec les filles. Il regardait régulièrement l’heure pour voir quand reprendrait les cours, le seul moyen d’échapper à ses admiratrices. Après deux heures qui parurent affreusement longues à Near, la sonnerie retentit enfin et il put regagner sa place au près de son nouvel ami.

 

            Après une première journée de cours, Near fut placé dans la même chambre que Mello et Matt. Dans l’orphelinat, malgré sa grande taille, les orphelins étaient placés par trois dans les chambres afin de leur permettre de se trouver avec des personnes du même niveau qu’eux et ainsi pouvoir mieux s’entendre entre eux. Pendant que Matt assit sur son lit avait commencé à jouer avec son jeu électronique et que Mello sortait d’une cachette une tablette de chocolat avant de la manger petit bout par petit bout, Near s’enfonça dans son lit et s’endormit profondément sans dire un seul mot. Il fut rejoint dans le sommeil très vite par Mello et un peu plus tard par Matt, mais quelques minutes plus tard, Near fut pris d’un violent cauchemar et se réveilla en sueur et en pleure. Une fois encore, il fut rassuré par Mello.

            Et alors que la première semaine se déroula sans trop de soucis, mis à part les crises assez régulières de Near pendant la nuit, arriva la première évaluation de leurs connaissances générales. Pendant que la plupart des élèves révisaient dans la bibliothèque de l’orphelinat, certains même pendant toute la nuit, Near et Mello se contentaient de se reposer, sûr d’eux pour ce test. Juste avant qu’il ne commence, Mello se permit d’engloutir une tablette de chocolat en entière pour réveiller son cerveau alors que Near de son côté réalisa un calcul complexe pour se mettre dans le bain. Le test se déroula sans le moindre problème malgré quelques tentatives de tricheries, mais le plus surprenant fut les notes. Alors que ceux qui avaient travaillés durement avaient réussi à obtenir un 80%, Mello parvient sans effort à obtenir à 90% et Near un 92%. Ce fut le début de leur rivalité.

 

            Pendant que les élèves sortaient un par un de la salle en classe en rigolant et s’amusant, en pensant au repas qui les attendait, Mello était anxieux. Alors qu’il avait toujours était le premier sans trop d’effort jusqu’ici, Near l’avait surpassé à peine était-il déjà arrivé. Par prudence, il mit ça sur le compte de la chance et alla discuter paisiblement avec ses amis à propos du contrôle et questionna discrètement Near sur ses connaissances. Ce fut une claque pour Mello ! Alors que ce gamin avait trois ans de moins que lui, il arrivait à résoudre des opérations bien plus difficile et ses connaissances générales, que ce soit en l’art, en science ou en littérature le dépassaient largement. Manquant plusieurs fois de s’étrangler avec son repas, Mello quitta la cantine rouge de honte d’avoir été vaincu par un plus jeune que soi et surtout, armé d’une nouvelle ambition. Alors que jusqu’à maintenant, il s’était reposé sur ses lauriers en se servant uniquement du travail journalier fait en cours, il avait enfin trouvé quelqu’un qui le surpassait. Désormais, s’il voulait rester le premier, il devrait absolument travailler avec acharnement… et demander à Roger plus de tablette de chocolat, nota-t-il dans un coin de sa tête.

 

            Ainsi, pendant la journée, Mello ne changeait pas son comportement d’un pouce, ne laissant rien transparaître, pratiquant les leçons, les activités physiques et celles hautement intellectuels comme d’habitudes et lorsque la nuit tombait et que les élèves allaient se coucher dans leur chambre, Mello s’enfermait durant de longues heures dans la bibliothèque afin de s’améliorer sur tout les domaines possibles et inimaginables, pour peu que ça lui donne un avantage sur son rival. Une fois, il avait tellement travaillé la nuit que Near l’avait trouvé au petit matin endormi sur un livre et entouré de papiers déchirés et vides qui devaient probablement contenir du chocolat.

            Lorsque qu’enfin fut annoncé le test suivant, Mello passa la semaine entièrement dans la bibliothèque afin de tout réviser à fond dans l’espoir d’obtenir la meilleure note possible. Mais néanmoins, son anxiété ne diminuait pas par le fait que Near ne passait tout simplement jamais par la bibliothèque et que pourtant, il semblait tout retenir et connaître les leçons sur le bout de ses doigts. Les seules questions où il avait eu faux, c’était sur des connaissances qu’ils ne possédaient tout simplement pas remarqua Mello. Et au jour J, Mello ne mangea pas cette fois une tablette de chocolat, mais bien trois alors que Near se contenta d’un calcul complexe comme la dernière fois. Et pendant que le test eut lieu, Mello arriva peu à se concentrer, le regard toujours pointé discrètement sur Near qui ne cessait d’écrire sur sa feuille. Et bien évidemment, par le mélange de surmenage, de manque de sommeil et d’anxiété, Mello rata royalement ce test. Malgré tous les efforts qu’il put fournir, il tomba avant-dernier dans le classement pendant que Near fut une fois de plus classé premier.

 

            Arrivé le soir dans sa chambre, Mello s’arrangea pour se retrouver seul avec Matt pendant une dizaine de minutes où il laissa éclater sa rage. Par deux fois, Near l’avait dépassé ! Par deux fois ! Son orgueil en avait pris un coup terrible, mais le pire était que sa popularité avait littéralement chuté alors que Near était devenu le chouchou des professeurs et des filles. Il frappa son lit de toute sa force et hurla de rage devant la défaite, l’humiliation, qu’il avait subit par sa propre intervention. Il était tellement acharné dans cette compétition qu’il s’en était épuisé et se trouvait maintenant en bas du classement. Il frappa encore son lit avant de pouvoir se calmer, réconforté par la présence de son ami qui tapotait discrètement sur son jeu électronique, et avec une ambition encore plus réanimer, il se dirigea vers la bibliothèque où il se promit à lui-même de modérer désormais son travail.

 

            Au fil de sa première année dans l’orphelinat, il travailla durement et regagna très vite sa place de deuxième, frôlant de très près celle de Near, mais sans jamais pouvoir l’égaler ou le surpasser. Peu importe les efforts qu’il faisait ou toute la logique qu’il employait, Near le surpassait toujours, trouvait toujours le moyen de le dépasser. Mais alors que beaucoup pensait que cela énervait Mello, il le croisait toujours avec un petit sourire aux lèvres entrain de broyer une après l’autre des tablettes de chocolat afin de récupérer des sucres et se défouler. Finalement, après cette première année de travail acharné, la récompense tomba enfin. Suite à un exercice sur les trous noirs, Mello profita d’une erreur de son adversaire pour immédiatement la corriger et ainsi faire mieux que ce dernier. Il put enfin atteindre le but tant convoité : redevenir le premier dans la compétition. Et lorsqu’il l’annonça à son rival, celui ne parut en être aucunement touché, ce qui provoqua d’abord une vague de colère chez le jeune blond, avant une profonde déprime : il l’avait vaincu et ce dernier s’en moquait. Alors qu’il ne vivait que pour la compétition, le petit garçon s’en moquait royalement, cette rivalité ne semblant avoir aucune emprise sur lui…

            Profitant de ce moyen de recueillement, il put enfin se cerner lui-même et par la même occasion celui qui lui faisait face. Et il se rendit compte qu’il l’enviait. C’était un génie, sans doute le plus intelligent d’ici, mais aussi le plus jeune et par-dessus le marché, le monde réel semblait peu le toucher, vivant dans un constant monde de jeu et d’équation où seule la logique et l’intelligence perçaient, laissant loin derrière les sentiments. Finalement, il finit par se reprendre et reprit alors cette compétition sous de meilleurs auspices puisqu’il savait ce qui le motivait : ce n’était pas d’être premier, mais le fait de savoir que quelqu’un le dépassait, qu’il avait un adversaire à sa mesure face à lui. Near se rendit compte de ce changement et à ce moment là, Mello le vit sourire pour la première fois de sa vie.

 

            Alors que sa deuxième année dans l’orphelinat commençait, L accepta de passer une après-midi avec les orphelins, pour répondre à leurs questions et leur apprendre comment il agit et raisonne. Enfin, ils durent se contenter de se trouver face à un ordinateur allumé avec un micro où était affiché un gigantesque L au plein milieu de l’écran. Alors que tous les enfants se trouvaient près de ce dernier et l’observaient dans l’espoir d’en apprendre plus sur L, deux personnes à l’écart observèrent silencieusement cet étrange individu, chacun se trouvant dans son coin. Mello se tenait près de la fenêtre croquant dans sa tablette de chocolat pendant que Near faisait des puzzles afin de s’occuper l’esprit. Ils étaient tout deux perdus dans leur pensée, lorsque L prononça des paroles qui les intéressèrent grandement :

 

" Il n’y a pas d’instinct de justice. J’aime résoudre des enquêtes difficiles. A cet instant, en pesant le bien et le mal, je suis aussi un méchant qui fait plein de mauvaises choses. C’est comme tous ceux qui veulent deviner la solution d’un roman policier ou répondre à la question du jeu à la télé : c’est un plaisir qui découle du jeu. C’est pour cela que je ne touche pas aux affaires qui ne m’intéressent pas. Il n’y a pas de justice. Je suis un mauvais joueur, je déteste perdre et j’utilise tout les moyens pour gagner."

 

            A cet instant, les deux jeunes gens prirent conscience de qui était réellement L et qu’au final, ce n’était pas le détective idéal que les orphelins s’étaient imaginés, mais un homme comme les autres, orgueilleux, ne réagissant que d’après ses propres envies. Mais aussi à quel point il devait être solitaire, toujours caché derrière son identité virtuelle, sans jamais approcher le moindre humain, de peur de la mort, de peur de tout ce qui fait que l’homme est homme. Lorsque cette entrevue fut finie, Near et Mello ne dirent pas un mot de la soirée et se couchèrent de bonne heure, cogitant dans leur tête tout ce qu’ils avaient appris sur L. Dans les jours suivants, alors que Near ne changea pas d’un pouce, Mello ne cessait de se torturer l’esprit, puis finit par aller directement dans le bureau de Roger.

            La pièce était de taille modeste, composée d’un bureau au centre avec une chaise et une armoire derrière contenant de nombreux dossiers et livres. La fenêtre ouverte laissait le doux parfum de l’automne rentrer dans la pièce, amené par un vent frais revigorant et laissant la mélancolie prendre le pied sur les autres sentiments. Mello en entrant se laissa doucement bercer par cette senteur quelques instants avant de s’approcher du centre de la pièce, où Roger remplissait des papiers administratifs pour le compte de Watari. Après une rapide discussion, Mello demanda à voir Watari dans les délais les plus courts possible pour lui faire une importante demande qu’il devait absolument lui dire en face. Roger hésita un peu, connaissant le caractère du jeune homme en face de lui mais il trouva idiot et inutile de refuser et s’arrangea pour que Watari vienne à l’orphelinat dans les jours suivants.

            Et lorsque ce dernier arriva enfin à l’orphelinat, Mello lui fit la demande étrange de rencontrer L afin de juger en personne le bonhomme. Tout d’abord, Watari crut à une blague, mais devant le sérieux de l’enfant, il ne savait pas trop comment se placer. En réalité, L contacta de lui-même Watari et accepta la proposition de Mello de le rencontrer, puisque ce dernier l’intéressait énormément. Le blondinet suivit donc les indications de L pour se déplacer dans l’orphelinat et finit par arriver dans une section qui lui était complètement inconnue avant de tomber dans une pièce face à son modèle. Et lorsqu’il le vit, il pleura et tomba dans ses bras…

 

            Au cours de ses deux autres années supplémentaires dans l’orphelinat, Mello rencontra à deux autres occasions L où il apprit une partie de ses enquêtes donc la très connu affaire B.B. Near lui n’avait pas signalé le moindre intéressement à L même s’il l’admirait énormément en son for intérieur. Et la compétition continua de bon train entre les deux jeunes génies, mais durant ces trois années, pas une seule fois Mello n’arriva à l’emporter sur Near. Il acceptait la défaite le cœur plus léger puisqu’il connaissait déjà L : il possédait un avantage inestimable sur son rival et bien sûr, il n’en avait parlé à personne. Il comptait juste le sortir au bon moment pour en tirer un maximum d’avantages et pouvoir alors devenir enfin le numéro 1 !

            Mais lorsque la cinquième année commença, un souffle de terreur et de tristesse bouleversa l’orphelinat : L était mort et il n’avait choisit aucun héritier. Mello fut prit de rage par cette nouvelle et âgé de quinze, il quitta l’orphelinat afin d’agir en solitaire pour arrêter Kira selon sa propre méthode. Et pendant que son rival, Near sentit un grand sentiment de tristesse et de vide, mais aussi une très grande joie : la véritable compétition commençait et le premier qui arriverait à capturer Kira serait le nouveau L. C’est ainsi que débuta la rivalité entre M et N, une rivalité qui dura trois longues années…

 

            Trois ans plus tard, alors que Near avait gagné et était devenu L pendant que Mello avait succombé face à Kira, il reçut par un de ses alliés une lettre écrite par Mello comme un ultime testament, rédigée par ce dernier peu avant la mise en application de son plan qui lui coûterait ensuite la vie. Le nouveau L tenait l’enveloppe devant lui, où était marqué sur la face de devant : "Au rival que je hais…" et où se trouvait sur la face arrière "…et pourtant que j’aime.". Near lut cette dernière trace de son rival puis dans un grand sourire, la fit brûler sur une bougie, faisait disparaître son dernier lien avec son ami. Et pourtant, une larme coula sur sa joue…

 

Fin

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