Life note
Tama observait avec une satisfaction évidente le chaos qu’il avait semé à l’intérieur de la banque. Les employés, complètement désorientés, couraient dans tous les sens, poussés par la peur irrationnelle d’un démon invisible, manifesté uniquement par les paroles de Tama et les corps de leurs collègues qui s’étaient effondrés. Le vieil homme traîné vers les sous-sols n'était autre que le directeur de la banque, et à présent, même lui, impuissant, se trouvait acculé à la panique.
Tama, parfaitement conscient de l’effet dévastateur de ses actions, restait assis sur son banc, jouant avec son stylo à bille, l'air détendu. Il savait qu'il détenait un contrôle absolu sur la situation, le Life Note entre ses mains étant son arme ultime. Tandis qu’il griffonnait de nouveaux noms à l’envers sur le bout de papier collé dans sa paume, il murmurait presque pour lui-même : « Chacun a un prix... et moi, je suis là pour le leur faire payer. »
Devant les portes de la banque, la foule continuait de se bousculer, les ambulanciers n'arrivant pas à pénétrer pour atteindre Isabelle, toujours étendue et à moitié consciente. Les quelques clients qui avaient réussi à sortir se pressaient contre les parois vitrées, observant avec horreur le spectacle incompréhensible qui se déroulait à l’intérieur.
Ryuk, flottant nonchalamment au-dessus des têtes paniquées, se délectait du chaos comme d’un divertissement. Il jeta un coup d'œil en direction de Tama, et, d’une voix amusée, dit : « Tu t’amuses bien, on dirait. »
Tama, sans quitter du regard le désordre devant lui, répondit : « On peut dire ça. Ces idiots croient vraiment que donner leur argent peut les sauver. C’est fou ce que la peur de la mort peut faire faire aux gens. »
Les agents de sécurité, submergés par la confusion et la panique, n’arrivaient plus à maintenir l’ordre. Des liasses de billets commencèrent à voler dans les airs, jetées par les employés de la banque comme s’ils exécutaient les ordres d’un prêtre désespéré prêchant l’aumône pour échapper à l’Enfer. Les passants à l'extérieur s'étaient agglutinés, certains filmant la scène tandis que d'autres ramassaient les billets tombés à leurs pieds, ne réalisant pas qu’ils participaient involontairement à l’arnaque de Tama.
Dans un dernier geste calculé, Tama se leva du banc, ajusta ses lunettes de soleil, et se dirigea vers la sortie en marchant calmement, comme s’il était spectateur d’un film dont il connaissait déjà la fin. Il savait qu’il devait se fondre dans la foule pour éviter d’attirer l’attention. Sa démarche assurée et son air détaché faisaient de lui un simple passant parmi tant d'autres, indifférent au chaos qu’il venait de semer.
Au moment où il franchissait les portes de la banque, il jeta un dernier coup d'œil en arrière. Les agents de sécurité étaient désormais occupés à tenter de calmer les employés affolés, et les ambulanciers, enfin parvenus à entrer, s’efforçaient de stabiliser Isabelle, qui semblait reprendre lentement ses esprits. Tama sourit à la vue de l'effervescence et s’éloigna sans se presser, disparaissant dans la masse des curieux attroupés à l'extérieur.
Ryuk, toujours invisible aux yeux de tous sauf de Tama, le rejoignit en ricanant : « Tu es une vraie source de chaos, toi. Alors, quelle est la prochaine étape de ton petit plan diabolique ? »
Tama, sans s’arrêter, répondit d’un ton froid et déterminé : « La prochaine étape ? C’est de tout recommencer ailleurs.
Et cette fois, ce sera encore plus grand. Ce monde est à moi, Ryuk. Et je compte bien en profiter jusqu’à la dernière goutte. »
Avec le Life Note en main, le monde de Tama n’était plus qu’une scène, et il comptait bien en être le maître absolu, tant que Ryuk et son cahier restaient à ses côtés.