Quoi de neuf City Hunter ?
Chapitre 13 : Un coeur entre deux feux
1315 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 06/04/2024 19:33
Mes yeux se posent sur notre photo, celle immortalisant notre montée en grade, obtenue à la suite d’une affaire de trafics de stupéfiants. Cette histoire avait eu pour conséquence de faire tomber plusieurs clans de Yakuzas et avait fait la fierté de mon père. Je me souviens que les très nombreux flashs des appareils photos des journalistes nous aveuglaient et que je ne savais plus où regarder. Discrètement, tu avais glissé ta main dans la mienne, la serrant naturellement afin de me rassurer. A cette époque, nous n’étions qu’un binôme de policiers japonais en uniforme parmi d’autres, rien ne nous prédestinait à devenir un jour inspecteurs, en tout cas, je n’y aurais jamais cru. J’étais fière d’être à tes côtés, j’étais heureuse d’être ta partenaire, dans la vie publique et secrètement, dans la vie privée.
Je ne parviens pas à décrocher mon regard de ton visage affichant ce sourire à la fois timide et fier, celui dont tu avais tant le secret. Mes souvenirs s’imposent peu à peu à moi, me rappelant les délicieux moments passés à tes côtés. Le soir-même de cette cérémonie, tu es venu chez moi. Au détour d’un verre ou deux, tu as commencé à devenir plus entreprenant, approchant ton visage du mien au fur et à mesure. Tes yeux dévoraient mes lèvres lorsque tu m’as gentiment demandé mon consentement avant de les capturer avec les tiennes. Ce premier baiser était doux, tendre et délicieusement divin. Il n’avait rien de fougueux, était timide mais doté d’un petit je-ne-sais quoi qui le rendait si particulier. Finalement, tu t’es reculé, à mon grand regret, tu as repoussé une mèche de mon visage, la plaçant derrière mon oreille. Je me rappelle combien j’avais le visage brûlant, désireuse de pouvoir t’avoir pour moi seule. Sans te prévenir, j’ai rompu l’espace qui nous séparait, me jetant à ton cou afin de t’embrasser une nouvelle fois, de manière plus fougueuse cette fois. Tes mains ont alors commencé à parcourir mon corps sur mes vêtements.
A court de souffle, nous nous sommes tous les deux éloignés l’un de l’autre. Tu as ôté tes lunettes recouvertes de buée, les as posé à côté de ton verre puis nous nous sommes levés, nous dirigeant lentement vers mon lit, tout en nous déshabillant mutuellement. Nos caresses se sont accentuées, découvrant lentement des zones sensibles provoquant des frissons chez chacun de nous. Nos corps ont alors commencé à se connaître charnellement, apprenant à s’apprivoiser, à s’écouter. Je peux encore ressentir les frissons qui s’emparaient de moi lorsque tes mains se baladaient sur mon corps nu. J’ai de nouveau ces petits papillons qui s’installent au creux de mon ventre en me souvenant de tes baisers dans mon cou, descendant toujours plus bas titillant mes tétons. Je peux ressentir les décharges électriques et les tremblements lorsque j’atteignais mon paroxysme au même rythme que toi. Nos soupirs, nos râles de plaisir résonnent dans mes oreilles comme s’ils étaient réels.
Au-delà de ces actes d’amour pur, je n’oublierais jamais les instants qui suivaient, lorsque nos émotions fortes redescendaient. Installée au creux de ton bras, mon oreille sur ton torse nu, je perçois encore les battements rapides de ton cœur. Nos corps recouverts de sueur collés l’un contre l’autre, le souffle encore lourd et court, heureux de ces moments magiques. Généralement, tu parcourais ma colonne vertébrale avec tes longs doigts, me déclenchant une chair de poule incontrôlable qui t’amusais. Le silence régnait dans ma chambre, nous n’avions pas besoin de parler pour se comprendre.
Malheureusement pour moi, arrivait toujours le moment où tu devais partir, prétextant que ta petite sœur, Kaori, t’attendait. Etant moi-même grande sœur, je sais ce que c’est que de devoir s’occuper des plus petits, même si j’avais la chance d’avoir ma mère. Je n’avais aucun moyen de me battre contre ce devoir. Alors c’est chaque fois avec un peu de tristesse que je te laissais partir pour rejoindre celle qui t’auras à jamais volé ton cœur. Je ne pouvais pas te blâmer, seulement je ne pouvais pas m’empêcher d’être un peu jalouse. Je savais que tu m’aimais différemment, que je n’avais pas de crainte à avoir. Je t’aimais aussi, tout du moins, c’est ce que je pensais…
Lorsque que Ryô est entré dans nos vies, j’ai rapidement été attiré par lui malgré la défiance que j’avais à son égard. Il ne me paraissait pas être un homme fréquentable, au passé secret et instable. Pourtant, c’est bel et bien son côté hors-la-loi, contraire à la loi que nous représentions, m’avait tout de suite plu. J’ai aimé sa façon de se comporter comme un mauvais garçon, le côté bad boy, que tu n’avais pas. Il semblait n’avoir peur de rien, de complètement se foutre de la justice légale. Je pensais t’aimer profondément mais voilà qu’il était désormais présent dans ma vie. J’ai longuement hésité sur mes sentiments, ignorant ce que je ressentais véritablement pour lui, pour toi. J’avais mal d’avoir le cœur entre deux feux, de devoir réfléchir sans cesse sur ce que je désirais. Puis tu t’en es aperçu et m’a mis face à l’évidence : il fallait que je fasse un choix, entre Ryô et toi. J’étais incapable de choisir, j’avais peur de prendre une mauvaise décision, d’être malheureuse.
J’ai longuement pesé le pour et le contre, lorsque j’ai compris que c’était toi que je désirais, que tu étais le seul avec qui je me sentais capable de finir ma vie. Tu avais été mon compagnon à la vie publique, j’étais désormais prête à te dévoiler au grand jour comme mon partenaire dans la vie privée. Bien sûr, mon père allait être déçu puisque tu ne représentais en rien les standards qu’il attendait pour mon petit-ami, mon potentiel prétendant : tu n’étais pas riche, tu devais t’occuper de ta sœur car tu n’avais plus de famille, tu avais dû quitter la police après une affaire qui avait coûté la vie à une de nos agents infiltrées… Mais je m’en fichais. J’étais prête à prendre le risque de me le mettre à dos. C’est toi et toi seul que j’aimais à la folie, que j’étais prête à épouser. Mais je n’ai pas eu le temps de t’en faire part. Tu avais été abattu par l’Union Teope.
Je sens mon cœur se briser une nouvelle fois à ce souvenir. Les larmes roulent sur mes joues, chutent dans le vide et s’écrase sur le cadre que je tiens toujours dans mes mains. Ma vie aurait pu être différente si j’avais fait mon choix plus vite, si je n’avais pas rencontré Ryô. Si j’avais eu le courage de quitter la police à la place de Makimura, peut-être n’aurait-il jamais croisé le chemin de Ryô, et il n’aurait pas été confronté à l’Union Teope et serait toujours là. Je serre le cadre contre mon cœur : Hideyuki, tu seras toujours mon premier et seul amour.