C.H.C.H. ou Courtes Histoires de City Hunter

Chapitre 1 : Le Placard

645 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/04/2022 09:29

Le placard 


Ce matin-là était un matin comme les autres. 

Assis sur son canapé devant la table basse, Ryo était concentré sur une de ses tâches habituelles. Il nettoyait consciencieusement son arme. Des gestes méthodiques, précis, répétés des milliers de fois. Et pour ça, il utilisait ce qu'il y avait de mieux : chiffon doux, goupillons spécifiques, un pour le canon, un pour le barillet, graisse de la meilleure qualité. Tout se jouait toujours sur les détails. La perfection était dans les détails. C'est ce qui différenciait un Pro d'un amateur qui faisait joujou avec un pistolet.


Ce matin-là était un matin comme les autres. 

Assise à la table de la cuisine, Kaori avait terminé ses tâches quotidiennes. La cuisine était étincelante, le parquet impeccable, la soupe mijotait tranquillement, le lave-linge tournait dans la salle de bain et elle sirotait son café en épluchant le journal, souriant de la version officielle et publique de leurs derniers faits d'armes.


Ce matin-là, Kaori se tourna vers Ryo pour lui dire quelque chose mais ses mots restèrent suspendus alors qu'elle se perdait dans l'observation de son partenaire, profitant de sa concentration pour le regarder tout à sa guise.


Ce matin-là, sentant bien évidemment le regard de sa partenaire sur lui, Ryo murmura sans lever la tête de son ouvrage :

- "A quoi tu penses, Mademoiselle Makimura ?"


Sans réfléchir, la jeune femme répondit du tac au tac :

- "Je pense qu'il en a bien de la chance ton Python, il se fait bichonner lui ..."

Kaori sursauta, surprise par sa propre audace. Elle plaqua brusquement une main sur sa bouche. Ces mots n'avaient pas pu en sortir ! Non, ce n'était pas possible ! Elle qui voulait rester discrète, elle venait de mettre carrément les pieds dans le plat ! 

Ryo resta immobile mais ne put réprimer un sourire en coin quand il répondit d'une voix moqueuse :

- "Bah, toi, t'arrives à te nettoyer toute seule, non ? A moins que ..."

Il fut interrompu par le bruit de la chaise qui raclait sur le sol alors que Kaori se levait brusquement, soudain devenue rouge pivoine. Elle saisit sa tasse à café presque vide et, histoire de se donner une contenance, elle se dirigea vivement vers la cafetière.


Et puis ...

BAAAM ...

- "Aïeuuuuuu !!!"


Ryo leva la tête, inquiet :

- "Ça va, Kaori ?"

Kaori se tenait le front, serrant les dents. Elle tapa du pied et maugréa :

- "Fait chier, ça fait mal ..."

Malgré l'évidente douleur de sa partenaire, Ryo sourit et répliqua :

- "Tu sais pourquoi c'est arrivé, ça ?"

- "Si c'est pour souligner que la porte du placard du haut était ouverte, tu peux garder ta sollicitude pour toi, je te remercie." Répliqua Kaori, fâchée, alors qu'elle sentait déjà une bosse naître sous ses doigts.

- "Et oui ... depuis le temps que je te dis de la fermer ..." Murmura Ryo, sur le point d'éclater de rire.

Il ne se laissa cependant pas aller à l'hilarité. Non. Pas du tout. Sans crier gare, une massue monumentale vient s'écraser sur son crâne, l'enfonçant entre les ressorts du canapé.


Ce matin-là était un matin comme les autres. Enfin presque.

Assis côte à côte sur la partie du canapé dont les ressorts n'étaient pas visibles, Ryo et Kaori portaient tous les deux à leurs fronts des poches de froid parfaitement jumelles.

- "Tu ne m'écoutes jamais et voilà ce qui arrive." Grommela Ryo.

- "Tais-toi, abruti."

- "N'empêche, c'est pas compliqué de fermer un placard. Depuis le temps que je te répète de le refermer correctement."

- "Tais-toi ... j'ai mal à la tête."

- "Et bah, bien fait. Maintenant tu comprends enfin ce que j'endure depuis tant d'années ..."



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