Yes or No ?
CINQ MOIS PLUS TÔT
Je me sentais fébrile alors que j'allai toquer à la porte du bureau du Doc. Ca faisait presque six ans que nous travaillions ensemble, qu'il m'avait prise sous son aile, qu'il avait complété ma formation, qu'il me faisait l'honneur d'échanger avec moi d'égal à égal. Mais, dans certains cas, venir lui parler directement me rendait nerveuse. Je n'ai jamais compris pourquoi ...
Toc - toc - toc.
- "Si vous êtes une belle fille, entreeeeeeeez ! Si ce n'est pas le cas, laissez tout sur le pallier ..."
Je faillis en tomber à la renverse. Il n'en ratait pas une. Incroyable ...
- "C'est moi, Kazue ..."
- "Hahhaha, alors tu peux entrer !"
Je poussai la porte :
- "Tu n'as pas besoin de toquer, Kazue ..."
- "C'est que ... J'aurais quelque chose à vous demander ..." dis-je, alors qu'il me tournait le dos, assis devant son ordinateur.
En plus d'être un très bon médecin, il était aussi un hacker hors pair, un des meilleurs du moment, et pas besoin d'être devin pour deviner qu'il était en train de se balader dans des méandres de codages informatiques.
- "Un instant ... et je suis tout à toi ..."
Il tapota encore une ou deux minutes, alignant les codes, les raccourcis. C'était en le voyant travailler que j'avais découvert que les vrais hackers n'utilisaient jamais la souris de leur ordinateur. Le Doc ne tapait que des raccourcis, des combinaisons de touches, des conjonctions universelles ou personnelles, si bien que ses doigts ne quittaient quasiment jamais son clavier, donnant à ses tapotis une rythmique presque mélodique.
- "Voilàààààà ! J'ai fini !" s'écria-t-il en passant ses mains derrière la nuque dans une position très satisfaite.
Il fit pivoter son fauteuil d'un coup de pied dans son bureau et se retrouva face à moi, un sourire éclatant aux lèvres en se frottant les mains :
- "Maintenant, je vais avoir accès aux chaînes cryptées sans débourser un yen ... Et même les films pour adultes ! Je sens que je vais passer de très bonnes soirées, ici, moi !!!"
Je le dévisageai, abasourdie :
- "Quoiiiiii ! Vous avez ..."
- "Hooooo, oui, c'est bon ! Ne me regarde pas comme ça. À mon âge, on a bien le droit de se faire des petits plaisirs ... Et sachant que ce n'est pas notre Clinique qui nous remplit les poches, je n'ai pas vraiment les moyens de faire un abonnement officiel, héhéhéhéhé ..." dit-il en me regardant par-dessus ses lunettes, d'un petit air narquois.
Quand il faisait ça, il ressemblait vraiment à un adolescent, ce qui, à chaque fois, me donnait envie de rire. Avec le temps, j'avais appris à composer avec ses tendances érotomanes qui, cependant, n'allaient jamais au-delà de blagues salaces ou éventuellement d'un pincement de fesses. Dans ces cas-là, je frappais fort et il en était quitte pour une belle bosse ou une joue tuméfiée.
- "Bon, passe pour cette fois." pensais-je.
Après tout, ce vieux monsieur n'avait pas tout à fait tort à propos de notre manque de rétribution monétaire … mais je ne comprenais toujours pas cet attrait particulièrement masculin pour les films pornos. Je dis à haute voix :
- "J'ai un projet pour la Clinique ... j'aimerais vous en parler ..."
- "Je t'écoute."
- "Voilà ... Vous avez certainement remarqué que nous soignons essentiellement des hommes ici et nous nous occupons peu des problèmes des femmes ... Enfin ... J'aimerai ouvrir une consultation de gynécologie."
Le Doc se pencha vers moi, le menton appuyé sur ses mains jointes, les yeux perdus dans le vague :
- "Ahhh, la gynécologiiiiie !!!"
- "Doc ! Attention, ne dépassez pas les bornes !"
Il s'éclaircit la gorge :
- "Pardon ... une habitude quand on évoque cette spécialité devant moi ..."
- "Ah bah, on est pas sortis de l'auberge ..." Murmurai-je avant de le tancer : "Vous pourriez pas faire un effort ? J'suis sérieuse, là !"
Il se redressa, reprenant un air convenable :
- "Pour toi, bien sûr ..."
- "Donc, j'aimerais ouvrir une consultation de ... hum, hum, hum ... une consultation pour les femmes. Une sorte de planning familial, comme en Europe. Un endroit où les femmes et les jeunes filles pourraient venir chercher des informations sur la sexualité, des moyens de contraception, faire aussi des suivis de grossesse ... Et pourquoi pas, plus tard, les accouchements. Vous saviez que Naoko a son diplôme de sage-femme ? On pourrait travailler en équipe et se relayer. En plus, on ferait tout ça sous couvert de l'anonymat. Pas de distinction de classe, de rang, de clans ou de "bienséance". Pas de remarque déplacée ou de jugement si la patiente est mariée ou non, ou ce genre de truc débile, ni de ..."
Le Doc m'interrompit brusquement en levant la main devant mon visage :
- "C'est d'accord."
Je restai pétrifiée une seconde avant de répliquer :
- "Je ... Quoi ?"
- "C'est d'accord."
- "Heuuu, comme ça ? Juste : c'est d'accord ?"
- "Oui."
Après un moment de silence, il reprit :
- "Ton projet est tout à fait cohérent avec l'esprit de ma Clinique, donc, c'est d'accord. En plus, je suis sûr que les jeunes femmes préféreront s'adresser à toi et Naoko plutôt qu'à moi."
Il s'adossa dans son fauteuil, me souriant toujours.
- "Ça fait combien de temps que tu travailles ici ?"
- "Bientôt six ans."
- "Tu veux que je t'avoue quelque chose ? Et bien, je n'aurais jamais pensé que tu tiendrais aussi longtemps... Je croyais que, quand ton petit béguin pour Ryo serait passé, tu allais partir."
Je baissai la tête, ne sachant trop quoi lui répondre. Il avait fait mouche. Effectivement, le jour où j'avais compris que je n'aurais jamais de place dans le cœur de Ryo Saeba, j'avais pensé partir loin de Tokyo et me construire une vie ailleurs. Et puis, ce jour-là, il s'est passé quelque chose … Je m'en rappelai encore … Une camionnette était arrivée avec quatre blessés dont une femme enceinte : un chef yakusa, deux de ses hommes et sa jeune épouse.
Pendant que le Doc avait opéré les trois hommes, je m'étais chargée des blessures et de l'hémorragie de la femme. Et j'avais réussi. J'avais presque paniqué un instant mais j'avais réussi à sauver la mère et son enfant. J'avais été tellement heureuse. Heureuse et fière. J'avais alors décidé de rester.
C'était il y a plus de quatre ans maintenant. Et j'étais toujours heureuse et fière de ce que j'accomplissais ici tous les jours.
Je levai les yeux vers mon mentor. Nos regards se croisèrent. Parfois, pas besoin de mots entre nous. Et ça aussi, j'adorais : cette complicité, cette complémentarité.
Le bruit strident de la sonnette extérieure retentit, interrompant ce moment de silence.
Il se pencha pour enclencher l'interphone :
- "Ouiiiii ! Si vous êtes une belle fille, je vous ouvre ! Dans le cas contraire, ..."
Il fut interrompu par une voix que je reconnus immédiatement : Ryo ... Il avait le don d'apparaître quand on parlait de lui, celui-là ...
- "C'est moi, le Vieux, ouvrez ... "
Au ton impérieux de sa voix, je compris tout de suite que quelque chose de grave c'était passé et j'avais déjà la main sur la porte du bureau quand il termina :
- "J'ai un blessé grave par électrisation, Kaori est inconsciente et Falcon est amoché aussi ..."
Mon cœur se serra, comme avant chaque intervention alors que je m'élançais dans le couloir. Ryo avait dit, un blessé grave par électrisation ... Merde ... Je n'avais jamais traité ce genre de cas.
Alors que nous marchions rapidement dans le couloir, je demandai :
- "C'est qui Falcon ?"
- "Falcon ?" Le Doc clopinait à mes côtés, suivant mes pas pressés sans peine tout en s'appuyant sur sa canne. "C'est sans doute le plus grand mercenaire de la guérilla sud-américaine … Dans tous les sens du termes, d’ailleurs."
- "Oh ... Vous le connaissez depuis longtemps, alors ?" demandai-je surprise.
- "Oui. J'ai soigné ses yeux quand j'ai exercé en Amérique du Sud."
Le Doc n'ajouta rien de plus et il actionna l'ouverture automatique de la porte d'entrée pendant que la voiture de Ryo et une Jeep entraient sur les chapeaux de roues dans l'allée.
Ryo sortit le premier et tira Kaori, inconsciente depuis le siège passager. Elle avait un bandage autour de la tête. Un choc, très certainement, mais je notai une petite tache de sang dans ce bandage sommaire. Il la prit dans ses bras, se dirigeant vers l'intérieur de la Clinique. Le Doc lui tendit un premier brancard.
Dans le même temps, le conducteur de la Jeep, un type à la carrure phénoménale, certainement le fameux Falcon car il était effectivement amoché, et avait vraisemblablement pris part à un combat acharné au corps à corps, descendit aussi de voiture et attrapa le corps d'un homme, inconscient aussi. Sans aucun doute la victime de l'électrisation. Il l'attrapa par les épaules et suivit Ryo sans hésiter pour déposer l'homme sur le deuxième brancard.
Suivaient deux femmes, une grande blonde qui se tenait l'épaule et une belle brune, visiblement inquiète.
Ryo nous fit un rapide résumé tout en caressant discrètement la joue de Kaori :
- "Kaori a reçu quelque chose sur la tête. Elle est tombée dans les pommes quelques minutes plus tard..."
- "Après un moment de stress intense ..." le coupa la femme brune.
Ryo se tourna vers elle alors qu'elle poursuivait :
- "On te croyait tous mort, Ryo ..."
- "Bien," trancha la voix neutre et professionnelle du Doc. "Je prends l'électrisé. Naoko ? Himika ?"
Alertées par la sonnette, Naoko et Himika, nos deux infirmières, étaient arrivées en renfort.
- "Naoko, avec Kazue. Kazue, tu fais le triage entre ces quatre-là, ne reste que si ta présence est nécessaire. Délègue à Naoko tout ce qui est faisable par une infirmière. Himika, avec moi."
Ils partaient déjà dans le couloir vers la salle d'opération pendant que je dirigeai mes blessés vers les salles d'examen alors que Ryo l'interpelait, tout en marchant à ses côtés :
- "Doc ... Il a été drogué. Et pas qu'un peu ..."
- "Quelle substance ?"
- "Angel-dust ..."
Le Doc arrêta sa course une seconde, regarda Ryo dans les yeux et hocha la tête :
- "Je ferai de mon mieux, Babyface. Va."
Au bout d'une demi-heure seulement, Naoko terminait les pansements de nos cinq compères. Elle avait toutes les peines du monde à empêcher Ryo de bouger pendant qu'elle ajustait son pansement sur les cinq points de suture de son torse. Je souris : tout ce que cet idiot voulait, c'était se rendre au chevet de Kaori. Regardant autour de moi, je fis le point avec mon infirmière, tout en retirant ma blouse et mes gants :
- "Naoko, solution de réhydratation pour tout le monde. Atèle pour la luxation à l'épaule de la demoiselle là-bas, Mary, c'est ça ?"
La femme blonde acquiesça poliment.
- "Pour Monsieur Falcon, nettoyage, désinfection des plaies et repos," puis je me tournai vers Ryo : "Quant à toi, vas-y molo. Et réhydratation et repos pour toi aussi. Et arrête de t'impatienter comme ça : Kaori va bien. Ses constantes sont OK. Pas d'hématome, pas d'épanchement, pas d'hémorragie intracrânienne. J'ai simplement posé trois points de suture. Si elle ne se réveille pas dans les six prochaines heures, je lui ferai un électroencéphalogramme. Tu peux aller la voir mais laisse-la dormir et reviens ensuite pour que Naoko te pose une perf, OK ?"
Sans attendre sa réponse, je tournai les talons et me dirigeai d'un pas vif vers la salle d'opération pour aller épauler mon collègue.
Plus de trois heures plus tard, Le Doc et moi venions d'installer l'électrisé dans la chambre numéro trois. Sa respiration était faible, son rythme cardiaque erratique et les prochaines heures allaient être cruciales.
Doc s'installa dans le fauteuil, à côté du lit, pendant que j'allai ouvrir la porte, sachant très bien qui se trouvait derrière. Il était temps de parler à ses proches :
- "Tu peux venir, Ryo." Dis-je à la silhouette sombre et immobile, adossée au mur du couloir.
Il se glissa à l'intérieur de la petite pièce, silencieux et discret, guettant avec inquiétude le corps allongé sur le lit.
- "Il dort." dit simplement le Doc. "Les brûlures électriques se concentrent sur ses mains et ses avant-bras. Les nerfs sont fortement endommagés ainsi qu'une partie de ses muscles. Dans les prochaines heures, on guette d'éventuelles défaillances internes : insuffisance rénale, battements de cœur irréguliers pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque, difficultés respiratoires, des ulcérations du système digestif ... Il reste sous très haute surveillance. Ca, c'est en ce qui concerne son électrisation. Pour le reste ..."
Ryo leva enfin les yeux vers le Doc.
- "Pour le reste ?"
- "Deux côtes cassées, de sacrées ecchymoses et de belles bosses ... mais j'ai aussi trouvé d'anciennes blessures. Notamment des fractures graves qui ont commencé à se ressouder légèrement. Elles doivent dater de quelques jours."
- "Oui ... L'explosion."
- "Quelle explosion ?" demanda le Doc.
- "L'avion." répondit Ryo.
Je ne pus retenir un hoquet de surprise et d'horreur. Trois jours auparavant, un avion de ligne avait explosé au-dessus de l'Océan, peu de temps après avoir décollé de l'aéroport de Tokyo. Aucun survivant. Tout le pays était en deuil.
- "Ne me dis pas que ..." Soufflai-je.
- "Si ..." murmura Ryo. "Je pense même que c'est lui qui était visé dans cet attentat."
- "Et donc ... il aurait été repêché en pleine mer ?" continua le Doc d'une voix calme et douce.
- " ... Et gavé d'angel-dust pour le faire tenir jusqu'à mon arrivée. Il était censé être mon point faible lors de cette bataille."
- "Babyface, Babyface, Babyface ... Qui peut donc t'en vouloir à ce point ?"
Je vis Ryo baisser la tête, attitude que je ne lui connaissais pas, avant de murmurer :
- "Kaïbara ..."
Le Doc sursauta et bondit sur ses jambes, la mâchoire serrée. Ses yeux lançaient des éclairs et il était devenu blême. Je ne l'avais jamais vu dans cet état :
- "Quoi ! Kaïbara ! C'est lui ? Il est ici ? C'est lui qui a fait ça ? Que s'est-il passé ?"
- "Il est ... Il est mort. Je l'ai tué."
Le Doc serra tellement les poings que ses jointures blanchirent, retenant sa colère et sa peine.
- "Je suis désolé pour toi, Babyface ..."
- "Merci Le Vieux." répondit Ryo d'une voix douce. "Ne vous en faites pas, ça va aller."
- "Bien ..." Ajouta le Doc en se dirigeant vers la porte.
- "Doc ?" demanda Ryo. "Et pour lui ?"
- "J'ai besoin de me reposer. Vois la suite avec Kazue, s'il-te-plait ..." Et il sortit de la pièce tout en refermant lentement la porte derrière lui.
Apparemment, entendre le nom de ce Kaïbara avait profondément affecté mon mentor. Malgré la curiosité qui me rongeait, je savais qu'il serait inutile de poser des questions sur ce sujet. Pas besoin d'être Sherlock Holmes pour comprendre que ce personnage avait un lien avec son passé commun avec Ryo dans la jungle. Et je savais depuis longtemps que ce terrain était miné, car il acceptait rarement de raconter ses souvenirs sud-américains, ou alors, c'était souvent pour se faire mousser auprès des infirmières ou des aide-ménagères, et je le soupçonnais d'enjoliver savamment les choses.
Dissimulant mon inquiétude pour le Doc, je me tournai alors vers Ryo, le dossier de notre patient entre les mains :
- "Quel est son nom ?"
- "Il s'appelle Mick. Mick Angel."
Je ne pus me retenir de rire franchement :
- "Arrête de blaguer ... C'est bon, j'ai vu son dos ..."
En effet, j'avais été surprise quand j'avais examiné notre nouveau patient. Un tatouage d'une grande finesse et d'un style tellement différent des dessins que je voyais habituellement sur les corps de nos pensionnaires yakusas, lui couvrait presque la totalité du dos : deux grandes ailes repliées dont les détails et les contrastes donnaient l'impression qu'elles allaient se déployer avec un doux froufrou de plumes. J'avais été étrangement troublée en le découvrant mais j'avais mis ça sur le fait que les tatouages ont toujours été mal perçus ici et essentiellement réservés aux personnes de mauvaise vie.
- "Ah oui, ça, il en est fier de son tatouage ... Mais, je ne rigole pas. C'est bien son nom. En tous cas, c'est comme ça qu'il se fait appeler. Mick Angel." me répondit Ryo.
- "Bien. Allons pour Mick Angel, alors ..." dis-je en soupirant tout en prenant note sur son dossier médical. "Connais-tu son âge ?"
- "Vingt ans ..."
- "Ryyyyyoooo ... c'est important !"
- "Vingt ans plus dix-sept ou dix-huit ... Il fête son anniversaire le vingt septembre. C'est tout ce dont je suis certain."
- "Antécédents ? J'ai noté de nombreuses cicatrices ... Plaies par balles, essentiellement."
- "Exact. Celle près de la clavicule gauche est mon œuvre ..."
Je tiquai sur cette information :
- "Un de tes ennemis ? Dois-je craindre des représailles quelconques ?"
- "Non. Je ... C'était mon partenaire quand je travaillais aux Etats-Unis. C'est un pro. Un vrai."
- "Et tu lui tires dans l’épaule ? Comment traites-tu tes partenaires, toi ?"
Ryo se contenta de me regarder sans dire un mot.
- "Bien." Repris-je. "D'autres infos sur sa santé ? Tu lui connais des allergies ? Des maladies chroniques ?"
- "A part celle d'être un coureur de jupons et un mauvais buveur, je ne vois pas, non ..."
- "OK. Je vérifierai donc les MST et l'état de son foie ..."
- "Non, Kazue, ce n'est pas ce que je voulais dire ..."
Je levai les yeux vers lui pour lui répliquer :
- "Je ne juge pas Ryo, mais je dois avoir le maximum d'informations pour bien faire mon travail. D'ailleurs, tu devrais y songer toi aussi. Un petit check-up de temps en temps, ça fait pas de mal ... Surtout si les choses avancent avec Kaori."
Il baissa à nouveau la tête, gêné.
- "C'est que ..."
Je n'en revenais pas :
- "Quoi ! Tu n'as toujours rien fait ! Ryo, tu te moques de moi ! Tu n'as toujours pas dit à Kaori que tu l'ai..."
- "Kaoriii." C'était à peine un souffle, un murmure. "Kaori ?"
Je me tournai vers le lit. Notre patient s'était réveillé. Ryo et moi nous approchâmes de lui dans un même élan.