Le 3e coq
Chicken run : Le troisième coq
Types :
Déviation, Side story
Genres :
Personnage principal : Author-Created-Character, Self-Insertion, Gary-Stu
Histoire : Romance, Lime, Hurt/Comfort
Rating :
M (non recommandé pour les moins de 15 ans)
Avertissements :
Passages contenant de la violence, du contrôle mental et des idées noires.
A lire après avoir vu ou revu récemment les 2 films d'animation "Chicken Run" (surtout le 1er)
Les œuvres originales (Chicken Run 1 et 2) sont soumises au copyright et ne m'appartiennent pas
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Introduction :
Et si vous souhaitiez devenir un héros au sein de l'aventure Chicken run ? Un héros qui ne remplacerait personne d'existant ? Alors il faudrait faire intervenir... un troisième coq !
(Cela pourrait marcher avec une poule, sous certaines conditions...)
Notre histoire commence quelques temps avant le début du film...
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Un beau jour, un coq, prénommé Sam, débarqua dans le poulailler. Tout le monde accourut. Il faut dire que les arrivées étaient rares, encore plus pour les coqs ! Les présentations, sommaires, furent faites. D'apparence maigre et ébouriffée, Sam semblait discret, effacé...
– Apparemment, je vais assister M. Poulard, murmura Sam.
– Colonel Poulard ! Et je n'ai pas besoin d'assistant ! s'écria Poulard.
Un peu effrayé, Sam répondit tristement :
– Je n'ai pas eu le choix non plus...
Il soupira longuement.
– Je n'ai plus le choix de rien du tout, ces derniers temps...
Le reste du poulailler fut un peu surpris par ces paroles, les chuchotements allèrent bon train. Sur ce, il prit congé et alla prendre ses quartiers... qu'il allait devoir partager avec Poulard, le nid d'une ancienne poule ayant été transféré. La cohabitation promettait ! D'autant plus que dès le deuxième matin, Sam tomba malade et resta cloué au nid plusieurs jours durant. Rude départ... Mais notre coq semblait porter bien d'autres malheurs...
Finalement, encore affaibli, il ressortit petit à petit, timidement, et apprit à connaître un peu mieux le reste de ses congénères.
La vie semblait bien ennuyeuse dans ce poulailler. Ses habitantes étaient plutôt sympathiques mais l'espace était restreint et le quotidien morne. Rien à voir avec sa vie d'avant. Il n'y avait pas grand chose à faire. Pourtant, Sam semblait s'être fortement rapproché de Poulard. Ils se tutoyaient tous les deux, notre coq l'appelant même par son nom (sans son grade !), et ils semblaient parfois animés de grandes discussions, même si Poulard monopolisait souvent la parole... En tout cas, Sam écoutait attentivement !
Par ailleurs, il devint de plus en plus attentif aux tentatives d'évasion menées par deux poules remarquables, Mac et Ginger. Elles rêvaient de liberté et il commençait à les admirer de plus en plus. Cela lui redonnait un peu plus le moral et le sortait lentement de sa déprime. Il aurait voulu aider davantage, mais ne savait pas comment. Il n'avait pas une grande confiance en lui, en ce moment.
Un jour pourtant, il pénétra furtivement dans la fameuse cabane 17 afin d'y lire les plans affichés (ou cachés) sur les murs. Ce faisant, il se prit au jeu de relire les calculs. Quand soudain, sur un des derniers plans pas encore mis en œuvre, posé sur ce qui faisait office de bureau pour Mac, il lui sembla repérer une erreur. Il n'en croyait pas ses yeux. Et pourtant !
Il revint un peu plus tard avec une feuille et un crayon et fit le calcul corrigé. Ensuite, discrètement, il posa la feuille à côté du plan originel, sur le bureau, et partit rapidement, espérant qu'on ne l'avait point vu.
Le soir même, la réunion pour présenter le nouveau plan d'évasion fut annulée ! La rumeur disait que Mac avait dû refaire des calculs et que le prototype fait pour l'occasion devait être corrigé. L'estomac de Sam se noua. L'avait-on repéré ? En même temps, il n'avait fait que corriger un calcul. Ce n'était pas de sa faute... non ? Il n'osa pas retourner dans la cabane 17, par peur d'être "reconnu".
Finalement, le lendemain, c'est Ginger qui vint directement à lui.
– Bonjour... Sam, c'est bien ça ?
Intimidé par cette première rencontre directe, Sam hocha timidement de la tête, et répondit en balbutiant :
– Bon... bonjour !
– Tu ne saurais pas qui a corrigé le calcul de Mac, par hasard ?
– Euh... non, mentit Sam, figé.
Manifestement déçue, Ginger répondit :
– Hmm, bon, curieux. En tout cas, ça nous a bien aidé ! Il n'y a que Mac qui sait un peu calculer... Bon, si tu entends parler de quelque chose, dis-moi !
Et elle repartit prestement, laissant Sam planté là, son cœur battant la chamade. Ouf, il l'avait échappé belle, se dit-il... mais au final, n'aurait-il pas dû dire la vérité ? Il les avait aidées ! Lui qui ne savait pas quoi faire pour se rendre utile... pourquoi se cacher ? Ah, cette timidité... qu'il n'avait pas dans sa vie d'avant. Il ne se reconnaissait plus, pensa-t-il...
En tout cas, cette brève rencontre fortuite lui avait redonné encore un peu plus de confiance. Il se rétablissait petit à petit.
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Un peu plus tard dans la journée et après une longue réflexion, Sam décida d'aller dans la cabane 17. Il vit Mac à son bureau et la salua, un peu stressé.
– Euh, bonjour !
– Oui ? répondit-elle, le bec dans ses calculs.
– C'est moi qui ai corrigé le calcul.
– Ah ! fit-elle en se redressant.
Elle le dévisagea.
– Tu sais calculer, toi ?
– Je me débrouille un peu...
– Ah, très bien, alors tu peux me relire ces calculs ? demanda-t-elle en montrant une feuille.
Sam resta figé un instant, ne réalisant pas la demande.
– S'il te plaît, ajouta-t-elle en reprenant ses calculs.
– Euh, oui, oui...
Et c'est ainsi que Sam devint officiellement l'assistant de calculs de Mac. Quelle promotion !
Pourtant, les plans suivants échouèrent à la suite...
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Un jour, il y eut une énième réunion dans la cabane 17. Mac et Ginger y présentèrent leur dernier plan : une catapulte pour passer au-dessus du grillage. Hélas, la démonstration fut un échec. Sam, resté en retrait, était consterné. La motivation des poules présentes en prit un coup et une remise en question générale éclata. Lasse, Ginger quitta la cabane.
C'est alors qu'un troisième coq arriva... par les airs ! Du nom de Rocky, celui-ci promettait, selon Ginger, de les libérer en s'envolant ! Les plans furent alors abandonnés et les entraînements pour les vols commencèrent. Sam resta à l'écart, tout comme Poulard. Ils étaient tous deux très sceptiques. Sam observait les poules de loin, très songeur. Il se sentait coupable de ne rien faire. Il retombait dans sa déprime, s'isolait de nouveau.
Puis, un jour, pendant une fête qui lui changea brièvement les idées, une secousse ébranla les murs. Ginger fut emmenée par le fermier et Rocky alla finalement à sa rescousse. Ils réussirent à s'enfuir pour ramener la terrible nouvelle : les fermiers avaient construit une machine pour transformer les poules en tourte ! Cela effraya tout le monde ! Heureusement, Rocky allait pouvoir voler lui-même dès demain ! Ainsi, il serait bien plus facile d'apprendre avec un vrai modèle. Un peu rassuré, tout le monde alla se coucher.
Cependant, Sam restait abattu, défait. Il ne réussit pas beaucoup à dormir. D'ailleurs, il fut "réveillé" par Rocky au milieu de la nuit et lui demanda :
– Hey, qu'est-ce que tu fais ?
– Ah, euh, je vais me promener, je n'arrive pas à dormir, j'ai... euh, j'ai un peu le trac pour demain, tu comprends ? répondit Rocky d'une voix mal assurée.
– Ah oui, fit Sam, manifestement peu convaincu... Bon, si tu vas te promener dehors, n'oublie pas de reboucher le trou creusé !
– Euh, oui oui...
Et Sam se recoucha, dépité mais résigné.
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Le lendemain, à sa non-surprise, Rocky avait disparu, laissant les poules désemparées. Même Ginger succomba au désespoir. Sam se sentit lâche et dégoûté de lui-même. L'ambiance était pesante... Puis, après une discussion tendue, une bagarre se déclencha ! La cohésion du poulailler semblait voler... en éclat !
Ginger sombrait désespérément dans ses pensées, quand, tout à coup, elle aperçut la médaille de Poulard et commença à réfléchir... Elle eut alors une idée ! Elle interrompit la bagarre et demanda à Poulard de montrer ses souvenirs au sein de l'armée. Ce dernier s'exécuta et un élément attira l'attention de Ginger : la photographie d'un drôle d'engin volant. C'est alors qu'elle eut une idée un peu folle et audacieuse : construire un zinc !
Après le désespoir, l'euphorie gagna à nouveau le poulailler ! Et Sam ne put que se réjouir : il allait y avoir plein de calculs ! Mais il fallait faire vite.
Mac se mit à l'ouvrage dans son bureau et Sam attendit patiemment à ses côtés pour vérifier les premiers calculs, ce qu'il fit. Puis il attendit encore. Visiblement, Mac avait l'air de galérer un peu. Il faut dire que c'était la première fois qu'elle conceptualisait un engin aussi complexe. Et les conseils de Poulard étaient très vagues, au point qu'on lui demanda d'attendre dehors. Savait-il réellement ce qu'était un zinc ? Probablement. Mais pour le construire à partir d'une photographie... moins !
Les autres poules s'affairaient dehors tandis que Ginger attendait fébrilement à l'intérieur, à côté du bureau, à distance respectueuse. Alors, pour la première fois, Sam vit Mac devenir nerveuse. Très nerveuse. Trop nerveuse. Elle s'écria soudainement :
– Je n'y arrive pas !! C'est trop complexe, je ne sais pas comment faire, je suis désolée... avoua-t-elle d'un air affligé.
Ginger, très inquiète, se rapprocha et voulut intervenir, mais Sam, qui l'avait observé faire les plans, intervint spontanément :
– Pourquoi ne mets-tu pas un engrenage ici ? remarqua-t-il alors en pointant sur le plan.
– Un quoi ? répliquèrent Mac et Ginger en cœur.
– Un... engrenage ! Vous savez... pour relier deux axes ensembles... avec un pignon et...
Devant leurs mines ahuries, Sam s'interrompit.
– Oh, attendez, j'en ai vu un dans la cabane 13 en faisant mon tour, l'autre jour. Je vais vous le chercher !
Sam bondit et disparut aussitôt par la sortie. Mac et Ginger se regardèrent, interloquées... Mac ajouta :
– Ce truc me dit quelque chose, mais je n'ai jamais vraiment compris à quoi ça servait.
Mais voilà que Sam revenait déjà, avec ledit engrenage. Une petite pièce dentelée tout en métal.
– Voilà, c'est ça ! Il faut en imaginer un deuxième, et ça s'emboîte comme cela, mima-t-il. Bon... je n'en ai pas trouvé d'autres. On pourrait en fabriquer en bois, en simplifiant, par exemple comme ça.
Il prit un crayon et fit un schéma.
– Mouais, je ne sais pas si c'est très clair...
Mais Mac sembla percuter.
– Mais oui, c'est exactement ce qu'il nous manquait ! Ça peut fonctionner !
Et elle reprit le travail de plus belle.
Sam se sentait de plus en plus fier et utile ! Il fit un clin d'œil à Ginger qui le lui retourna, complice et soulagée.
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Un peu plus tard, Ginger demanda à Sam :
– Mais comment connais-tu tout cela ?
– Eh bien, avant, j'étais dans une ferme et nous avions un moulin. Je passais beaucoup de temps à l'intérieur et je voyais ces engrenages fonctionner !
Sam souriait doucement, avec un air légèrement triste. En entendant cela, Mac et Ginger réalisèrent toutes deux qu'elles ne le connaissaient pas très bien. Il faut dire que celui-ci ne parlait pas beaucoup depuis son arrivée... jusqu'à aujourd'hui !
– Oui, j'ai traversé des phases très... compliquées... soupira-t-il. Mais je vous en parlerai plutôt quand... on atterrira, libres !
Mac et Ginger approuvèrent.
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Un peu plus tard, quand Sam fut enfin sorti de sa rêverie mélancolique, il s'adressa à Ginger :
– Ah, au fait, ces derniers temps, j'ai visité chaque cabane pour faire un inventaire de tous les objets que l'on possède. Tiens, regarde cette liste. Penses-tu que ça puisse être utile ?
Surprise, Ginger prit la liste et demanda :
– Ça pourrait, en effet... est-ce que tu sais si on a des marteaux ? On pourrait déjà décrocher les premiers clous !
– Oui, on en a deux justement ! Regarde sous "marteau" : un dans la cabane 8, au fond à droite, et un dans la cabane 14, à gauche de l'entrée.
Mac se redressa, bée. Ginger, effarée, déclara :
– Décidément, tu es de plus en plus surprenant !
Sam ne put s'empêcher de sourire en rougissant légèrement.
Ginger fila chercher les marteaux pour les distribuer.
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Un peu plus tard, Ginger revint au bureau, attentive à ce nouveau duo qui semblait prendre forme.
Sam restait respectueusement en retrait tout en suivant attentivement les coups de trait de Mac. Alors que cette dernière semblait à nouveau coincée, Sam réagit alors :
– Peut-être qu'on pourrait tourner cette pièce comme cela ? Qu'en penses-tu ? Ça nous arrangerait le reste, ici, expliqua-t-il en pointant le plan.
– Ah... ah oui, bien vu. Merci !
Sam souriait, ravi de pouvoir aider une fois de plus.
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Dans l'heure qui suivit, le même genre de scène se reproduisit encore quelques fois. Puis soudainement, Mac s'exclama :
– Pfff, je suis encore coincée. Je ne sers à rien, je nous ralentis, Sam ! Je pense que c'est toi qui dois concevoir les plans... avoua-t-elle, abattue.
Ce dernier, surpris, affirma :
– Tu sais, je te suspecte de ne pas vraiment être une écossaise, toisa-t-il, les bras croisés.
– Ah bon !? Et pourquoi ça !?
– Eh bien... je n'ai jamais vu une écossaise baisser les bras aussi rapidement, déclara-t-il d'un air narquois.
Ginger piaffa et fit mine d'être choquée. Mac, après s'être figée un court instant, répliqua en tapant du poing :
– Damned, ha, c'est bien vrai, ça ! Jamais une écossaise n'abandonne comme ça ! Allez, on y retourne !
Sam fit un clin d'œil à Ginger qui le lui retourna, complice et amusée.
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La synergie se poursuivit et un équilibre commençait à poindre.
Au bout d'un moment, Mac s'interrompit pourtant.
– Sam, je ne veux pas baisser les bras, j'ai compris, mais je devrais peut-être te laisser avancer seul sur les plans, et moi, je ne fais que vérifier tes calculs, tu ne crois pas ?
– Mac ! gronda-t-il, en la regardant dans les yeux, tu apportes plein de bonnes idées et un autre point de vue. Tu es hyper douée. J'ai besoin de toi. Seul, je n'y arriverai jamais. Nous formons une équipe, un duo, nous sommes complémentaires... Ok, partenaire !? déclara-t-il finalement en posant sa main sur le bras de Mac.
Celle-ci parut très touchée et balbutia :
– Je... euh... oui, ok, si tu le dis... euh... partenaire !
– Allez ! conclut Sam avec un grand sourire en se penchant à nouveau sur les plans.
Mac le regarda, et après quelques secondes, ajouta :
– Merci, Sam !
Puis elle se remit à l'ouvrage.
Ginger parut émue, et décida de les laisser travailler tranquillement ensemble en attendant dehors.
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Au bout d'un moment, le premier plan fut enfin achevé, et Sam le prit alors pour l'apporter à Ginger. La construction pouvait enfin commencer ! Alors qu'il sortait précipitamment de la cabane, il se figea soudainement. Toutes les poules attendaient sans mot dire, juste devant, en arc de cercle, Ginger au centre. Sam fut très surpris.
– Oh... je vois que l'on était... très attendus ! remarqua-t-il un peu fébrile, en tendant le plan à Ginger.
Celle-ci admit en souriant :
– En effet !
Et un cri de joie traversa toutes les poules !
– En avant ! C'est parti ! Youpi ! pouvait-on entendre.
Mac pointa le bout de son bec et sembla troublée, mais réjouie.
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Les plans commencèrent à s'enchaîner, et Mac, Ginger et Sam faisaient des va-et-vient entre le bureau et la cabane où se construisait le zinc.
A un moment, lors d'un assemblage qui se faisait sous la supervision de Mac et Ginger, il y eut un problème. Sam fut appelé à la rescousse. Il faut dire qu'il avait lui-même finalisé le plan en question. En arrivant, il identifia rapidement le problème.
– Ah mince, j'ai mis cette flèche dans ce sens, mais ça voulait dire qu'il fallait mettre cet élément derrière l'autre, et non pas l'inverse... mais je reconnais que ce n'était pas clair...
– Je suis désolée, commenta Mac, dépitée. J'aurais dû te demander... Maintenant, c'est fixé à l'envers et on ne peut plus l'enlever... on doit tout refaire !
– Non, ce n'est pas de ta faute... On est pressés... Attends, on doit pouvoir retirer tout ça avec le bon outil... Voyons voir... Ric ! Rac ! On a besoin de vous !
Les rats, qui observaient au loin, accoururent.
– Auriez-vous une pince, sous la main ? demanda Sam.
Ric répondit :
– Oui, je crois qu'on a ça en stock... Rac, va donc la chercher, mon vieux !
Rac disparut aussitôt.
– Cependant, pour cette commande spéciale et imprévue, cela fera 2 œufs supplémentaires !
– Comment !? réagit aussitôt Ginger. Mais c'est hors de prix, nos œufs valent chers !
– Hmm, je crains que leur valeur n'ait fortement diminué ces derniers temps, je me trompe ? remarqua Ric.
Les poules autour qui écoutaient se figèrent en le regardant. Il régna alors un silence pesant. Rac revenait justement avec la pince et la donna à Sam. Ric se sentit mal à l'aise.
– Hé quoi ! C'est la vérité !
– Nous luttons pour notre survie, argua Ginger.
– On nous avait promis un œuf par objet donné, et malgré l'avance du début, il y a beaucoup de retard désormais. Et vous allez partir !
– Alors venez avec nous ! intervint Sam, tout en se dirigeant vers les éléments à retirer.
– Et pourquoi vous suivrait-on ?
– Car nous sommes vos plus grands clients, rajouta Sam, en commençant à retirer les éléments.
– Hein ? Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?
– C'est Rac qui me l'a raconté !
Rac écarquilla ses yeux.
– Mais pourquoi tu leur as dit !!? fit Ric à Rac.
– Mais je n'ai rien dit !
Sam se mit à sourire.
– En effet, il n'a rien dit... Mais maintenant, on le sait !!
Plusieurs poules rigolèrent. Mac et Ginger étaient tout sourires et impressionnées.
– Mmph... Ok, Monsieur Malin, bien joué, admit Ric ! Bon, ok pour venir avec vous, si on ne s'écrase pas avec cet engin !
– Avec votre aide sans conditions, ça ira mieux, Monsieur Cynique, objecta Sam en continuant à retirer les éléments. Une fois arrivés, vous aurez plein d'œufs à disposition. Personne ne sera là pour les prendre !
– Mouais, pas faux...
– Mais ça fera du poids en plus ! intervint Mac.
– Et on ne veut pas laisser les œufs qu'on a déjà, rajouta Rac.
– Han... je ne crois pas que ça fasse une grande différence, non ? remarqua Sam, en forçant pour sortir un élément.
– En effet, avoua Mac.
Sam ajouta :
– En plus, en adaptant la catapulte fabriquée pour notre dernière tentative, ça pourrait nous servir... gnnnn... en cas de pépin, on sait jamais... Ouf ! ...On vous dédommagerait bien sûr !
– Hmm, ok, conclut Ric.
Sam s'adressa finalement à Ginger :
– Alors Ginger, qu'en penses-tu ? Ça te convient ?
– Hein ? Tu as besoin de mon aval ?
– Ben, c'est toi la cheffe !
– Euh... oui. Mais je te délègue très volontiers ce dossier. Moi, tant qu'on peut aller de l'avant, c'est bon !
– Ok, parfait, merci. Alors... affaire conclue ! déclara Sam en retirant finalement le dernier élément.
Et la construction reprit de plus belle.
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Un peu plus tard, Ginger quitta le chantier pour rejoindre Mac, déjà repartie au bureau. C'est alors que Bernadette l'apostropha.
– Dis, Ginger, tu es sûr qu'il est fiable, ce Sam ?
– Hein ? Pourquoi ne le serait-il pas ?
– Tu as vu comme il s'est interposé dans les négociations ? C'est toi la cheffe !
– Euh oui... mais... tu as vu, il m'a demandé si c'était ok pour moi. Je ne m'y attendais même pas ! J'étais tellement soulagée qu'il trouve une solution avec ces escrocs...
– Il aurait au moins pu t'en parler avant ! argua Bernadette.
– Mais comment ? Il ne pouvait qu'improviser sur le moment ! Tout le monde a été surpris, même les rats, au final. Et puis tu sais, il aide grandement Mac. Je pense même qu'on n'aurait jamais commencé la construction sans lui ! Non, vraiment, il se révèle très utile. Bien plus qu'un certain "coq-boy libre et solitaire" ! se surprit-elle à s'énerver.
Bernadette sembla un peu étonnée puis répondit :
– Ah, il aide Mac à ce point ? Je ne savais pas...
– Il faut les voir travailler ensemble. On dirait deux vieux collègues !
Bernadette se sentit rassurée et laissa Ginger regagner le bureau.
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En arrivant au bureau, Ginger avoua alors à Mac :
– Quand même, le Sam d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui qui est arrivé il y a quelques semaines : c'est à peine si je l'avais remarqué ! Je ne comprends pas cette transformation.
Mac s'interrompit et répondit :
– En effet... En fait, je le suspecte d'être plus intelligent que moi...
– Ah non, encore cette histoire de confiance, Mac, on en a déjà parlé ! D'ailleurs, j'ai quand même l'impression que vous vous entendez bien, tous les deux, non ? sourit-elle
– Il... il est très respectueux... J'ai l'impression qu'il fait tout pour ne pas me heurter... C'est la première fois que quelqu'un me parle comme ça, spontanément, sans se moquer et sans me juger au premier abord, en me considérant. Enfin, à part toi qui a pris ma défense, quand je suis arrivée...
– Oui, c'était il y a longtemps, soupira-t-elle. Bon, en tout cas, tu peux le prendre, je te le laisse ! affirma-t-elle, amusée, en lui donnant un petit coup de coude.
– Ginger ! On n'a pas le temps de penser à ça pour le moment ! Et de toute façon, tu sais bien que je n'ai aucune chance...
– Mac !
Mais Sam arriva et s'arrêta...
– Oh, je dérange ? Je n'ai pas frappé...
– Euh, non, non, répondit Ginger, un peu surprise.
Mac fit mine d'écrire quelque chose sur le plan.
Sam sembla intrigué, observa quelques secondes, puis s'installa à côté de Mac, qui tourna tout de même la tête vers lui, avec un petit sourire mi-gêné, mi-complice. Sam lui retourna le sourire, agrémenté d'un clin d'œil.
– Au travail, partenaire, on a un poulailler à sauver !
– Oui ! s'exclama Mac, joyeuse.
Ginger sourit discrètement et les laissa.
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Le travail continuait, tout le poulailler s'activait.
Un moment, alors que Ginger semblait dans ses pensées en revenant au bureau, Sam vint à sa rencontre.
– Hey, Ginger, ça va ? Tu sembles très concentrée !
– Hein ? Ah... oui... en fait, je repensais à lui, à ce traître de Rocky... c'est terrible ce qu'il a fait ! déclara-t-elle, mi-triste, mi-énervée.
– Oui, en effet...
Sam se mit à réfléchir et questionna :
– En même temps, avait-il... vraiment le choix ?
– Quoi !?
– Enfin... oui... je veux dire... on n'a pas beaucoup discuté lui et moi, mais euh... d'après ce que j'ai compris, enfin, je crois... tu ne lui as pas... vraiment laissé le choix... non ? C'était soit il nous apprenait à voler, soit tu le dénonçais au cirque, pas vrai ?
– Euh... oui, mais... il... il aurait pu me dire qu'il ne savait pas voler !
– Et tu l'aurais alors dénoncé au cirque !
– Mais non, je ne suis pas comme ça, tu le sais !
– Je le sais parce que je te connais, mais lui ne savait pas qu'il était tombé sur une des deux seules poules qui essayaient de sauver tout le monde !
Ginger parut pensive. Sam poursuivit :
– Apparemment, il ne souhaitait pas du tout retourner au cirque. Alors il a pris la seule option qui le sauvait sur le moment : il a menti ! Et après, il n'a pas osé revenir en arrière...
Ginger était de plus en plus troublée.
– Alors... alors tu veux dire que c'est de ma faute, s'il nous a menti !? Je l'ai forcé... oui, c'est logique... peut-être que j'aurais agi comme ça aussi, si je ne voulais pas retourner au cirque... c'est de ma faute !
– Hmm, pas tout à fait. Je dirais que c'est un concours de circonstances et que... hmm, disons que c'est un peu la faute à tous les deux, mais vous n'avez pas fait exprès... voilà ! Il n'y a pas de coupable désigné !
Ginger semblait moyennement rassurée. Sam ajouta :
– Je m'attendais à ce qu'il fuît plus tôt, même dès la première nuit. Mais pourquoi est-il resté et s'est-il enfoncé dans son mensonge sans avenir... Hmm... j'imagine que quelque chose le retenait ici !? interrogea-t-il en levant un sourcil.
– Quoi donc ?
– Voyons, je sais pas, peut-être des dizaines de poules célibataires !? répliqua-t-il d'un ton sarcastique.
– Ah ! fit Ginger.
– Ah ! copia Sam.
Elle sembla dépitée.
– Je n'ai rien vu de ses mensonges... et toi, tu le savais ?
– Je... j'avais de sérieux doutes ! éluda rapidement Sam. Bon, il t'a sauvé, l'autre soir ! Nous autres, on est restés sans rien faire... en insistant pour qu'il y aille !
Ginger sembla retrouver des couleurs.
– C'est vrai !
– Disons qu'il n'est ni bon, ni mauvais... conclut Sam. Mais, en attendant, il n'est surtout plus là... et on a un poulailler à sauver !
– Oui, tu as raison !
Elle inspira et sourit.
– Merci Sam ! Je suis un peu apaisée... mais quand même, je lui en veux d'être parti sans rien dire !
– En effet, ça reste médiocre. Si tu le recroises un jour, il méritera une bonne baffe ! plaisanta Sam en mimant le geste.
Ginger pouffa de rire, Sam rigola aussi.
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La structure prit forme, la journée avançait. Quand soudain, un vrombissement survint : la machine infernale redémarra, puis s'arrêta à nouveau ! Mi-soulagée, mi-inquiète, Ginger motiva ses troupes ! Plus tard, elle croisa à nouveau Sam.
– Je peur qu'on finisse trop tard... Que faire si on se fait surprendre ?
– On se révolte, trancha Sam.
– Se révolter ?
– Au point où on en est, ça ne changera rien. Il faut tenter le tout pour le tout. Nous mourrons libres, ou nous mourrons en essayons de l'être !
– Ça, c'est bien dit ! lâcha Ginger, convaincue.
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Et ce qui devait arriver arriva : la machine se remit en route, pour de bon ! Tout le monde s'activa davantage mais quelques minutes après, le fermier survint en soulevant le toit de la cabane où était construit le zinc : quelle ne fut pas sa surprise en prenant les gallinacés en flagrant délit ! Son regard s'arrêta sur celui de Ginger, qu'il reconnut comme la leader. Alors, dans un moment de tension interminable entre les deux, Ginger aperçut Sam, juste à côté, qui lui fit un grand hochement de tête : elle n'hésita pas plus longtemps et cria : "A L'ATTAAAAAAQUE" !! Elle sauta sur le fermier et tout le monde suivit ! Après une lutte acharnée, le fermier fut neutralisé. Rapidement, on sortit le zinc à peine achevé et on le mit en place. Puis, tout le monde embarqua.
Enfin, quand tout était paré, Ginger cria à l'adresse de Poulard, en direction du poste de pilotage :
– Colonel Poulard, paré au décollage !
Celui-ci, assis juste derrière, répliqua :
– Bravo Ginger, je te suis à 100% ! Ginger se retourna, effarée. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, il ajouta :
– En tant que Colonel à la retraite, j'ai décidé de laisser ma place à la nouvelle génération. C'est pourquoi j'ai décidé de nommer Sam, Lieutenant, pour service rendu ! C'est lui qui pilotera le zinc ! Je lui ai... hum... tout appris !
Et Sam apparut, avec le salut militaire, en arborant fièrement la médaille de Poulard.
– Mais, s'enquit Ginger, tu sais piloter ?
– En fait, les coqs ne pilotent pas vraiment. Ce sont plutôt des mascottes, pas vrai, Poulard ? interrogea-t-il en lui adressant un clin d'œil complice.
Poulard parut un peu gêné.
– Bref, quoiqu'il en soit, il se trouve que j'ai vraiment fait atterrir un zinc... Mais je propose d'en parler à l'atterrissage, ok ?
Mi-intriguée, mi soulagée, mais totalement pressée, Ginger lui rendit son salut et tout le monde acclama ! Sam se précipita sans plus attendre vers le poste de pilotage.
Le zinc démarra et roula, mais la rampe de décollage fut rabaissée par le fermier, parvenu à se libérer partiellement. Ce dernier fut heureusement assommé par le zinc faisant demi-tour. Puis, Ginger intervint pour remettre la rampe mais ce fut cette fois la fermière qui s'interposa. Ayant installé des miroirs aux bons endroit, Sam ne rata rien de ces scènes. Il ne savait pas quoi faire, voulut interrompre le décollage, mais ça serait peut-être leur seule chance ! Quand soudain, il vit Rocky arriver ! Celui-ci assomma la fermière avec son vélo et Sam décida de refaire demi-tour. Ainsi, le zinc revenait rapidement mais Ginger et Rocky parvinrent à remettre la rampe en place juste à temps et l'engin volant put décoller... avec une guirlande qu'ils purent agripper afin de monter à bord. Malheureusement, la fermière, revenue à elle, voulut faire la même chose, manquant de faire chuter le zinc qui s'envolait !
Voyant cela, Ginger tenta de couper la guirlande avec des ciseaux, avec l'aide de Rocky. Sam, de son côté, essaya de faire lâcher prise à la fermière en la précipitant dans un panneau publicitaire... pour des tourtes ! Malgré le fracas et la secouée prise par la fermière, cela échoua. Pire, Ginger fut précipitée à proximité de la fermière ! Rocky lui canarda alors des œufs avec la catapulte adaptée par Sam, sans succès également. Finalement, alors qu'elle allait se faire couper la tête, Ginger esquiva la hache juste à temps et la guirlande fut coupée nette par la fermière... qui tomba dans sa machine infernale et la fit exploser !
Hourra ! Tout le poulailler était libre ; la grande évasion avait réussi !! Ce fut l'euphorie et tout le monde exulta ! Ginger embrassa Rocky, et Mac se précipita pour embrasser Sam sur la joue. Ce dernier fut surpris mais amusé... avant de se reconcentrer pour piloter le zinc.
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Après un vol turbulent, il fallut se préparer pour l'atterrissage. Un endroit fut repéré et le zinc atterrit finalement sans encombre, avec un Sam particulièrement concentré. Tout le monde, épuisé par l'effort, exulta à nouveau ! Ce fut encore l'euphorie ! Et cette fois, ce fut Rocky qui embrassa Ginger, mais aussi... Sam qui prit Mac par les épaules en lui disant :
– Bien joué, partenaire !
Mac sourit, heureuse, puis leur visage se rapprochèrent doucement... et ils s'embrassèrent ! Tout le poulailler jubila de plus belle !
Mais ce n'était pas tout à fait terminé, il fallait encore cacher le zinc du mieux possible. Une fois cela fait, tout le monde se prépara à dormir à l'intérieur, pour retrouver des forces avant de chercher un sanctuaire adapté.
Alors que Ginger et Rocky se couchèrent côte à côté, bras dessus, bras dessous, Sam se rapprocha de Mac pour faire de même. Celle-ci sembla pourtant fuyante.
– Eh ben ? Tu... tu n'as pas apprécié... tout à l'heure ?
– Oh, tu sais... enfin... je... j'imagine que tu as fait cela dans l'euphorie, sans trop y penser. Je ne suis pas dupe !
– Quoi !?
Sam la regarda, ahuri. Ginger se redressa, bientôt suivi de Rocky, puis des quelques autres poules intriguées, à proximité.
– Je suis consciente que je suis un peu bizarre. Je ne me fais pas d'illusion...
– Mac ! objecta Ginger, avec gravité
Sam était estomaqué. Un silence gênant commençait à s'installer.
– Hmm, dit-il finalement. Tu penses que je n'étais pas sincère ? Que... ce n'est possible que quelqu'un s'intéresse à toi parce que tu es soi-disant... bizarre ?
– Voilà !
Puis elle se coucha en lui tournant le dos.
– Bon, alors laisse-moi te raconter une histoire bizarre, avant de t'endormir. D'ailleurs, approchez-vous, les autres, ça... pourrait vous intéresser !! déclara-t-il d'un ton fort et très intriguant.
Mac ne bougea pas. Les poules, coqs et rats des alentours commencèrent à se rapprocher.
– Je vais vous raconter l'histoire d'un coq. Un coq, qui, après une enfance joyeuse, vivait librement dans une grande ferme. Celui-ci était heureux. Il officiait comme coq de compagnie, avec quelques vieilles poules et autres animaux. Tout le monde s'entendait bien et avait une vie idyllique, avec un propriétaire attentionné à la retraite. Cependant, un jour, un drame survint et le propriétaire décéda. Ses enfants décidèrent de revendre la ferme et... tous les animaux ! Tout le monde fut séparé et notre coq, qui croyait voir son heure arriver, fut finalement vendu à un élevage de poussins pour... aider à les mettre au monde !
Le public se rapprochait encore et parut intrigué.
– Bon... au début, notre coq s'attela cette tâche inédite, pensant que ça aurait pu être pire, mais rapidement, il remarqua que les poules semblaient peu farouches, distraites, voire indifférentes. Quelque chose clochait. Enfin, il comprit qu'elles étaient comme hypnotisées par une sorte de collier vert autour de leur cou. Quelle horreur ! En constatant cela, il arrêta aussitôt son "travail". Certains autres coqs lui dirent alors : "Plein d'autres voudraient cette place, tu es vraiment... bizarre !"
A ce moment-là, Mac se retourna pour écouter. Elle avait un regard grave. Tout le poulailler écoutait attentivement. Il reprit.
– Notre coq n'en croyait pas ces oreilles ! Un vieux coq le prévint alors : "Les humains vont le remarquer et tu finiras à la casserole, mon gars !" Mais impossible pour lui de continuer ! Et ce qui devait arriver arriva : le coq se fit repérer ! S'attendant alors à mourir une deuxième fois, il fut finalement mis au repos quelques jours et revendu à nouveau, cette fois à un cirque comme... coq de combat !
Rocky sursauta légèrement.
– Un coq de combat !? C'était l'inverse du caractère de notre ancien coq de compagnie ! Mais il n'avait pas le choix. Il fut rapidement mis dans une arène, devant un public avide de spectacle, et il dut combattre, du mieux qu'il pouvait...
La voix de Sam chevrotait.
– Après plusieurs représentations, il fut de plus en plus blessé, jusqu'à supplier qu'on arrête de l'attaquer ! Mais les autres coqs s'en fichaient ! Il était roué de coup, et était très choqué. Les coqs lui disait qu'il était... une poule mouillée ! Que les coqs étaient faits pour combattre et que si lui ne le faisait pas, alors il était complètement... bizarre !! tempêta Sam.
Mac s'était redressée, très attentive et émue, tout comme Ginger, qui serra la main de Rocky. Bernadette parut intriguée, et même fâchée. Tout le poulailler était tendu et retenait son souffle. Sam se calma et changea de ton.
– Elle est glauque, mon histoire, n'est-ce pas ? demanda-t-il avec un sourire exagéré.
– Ouh, c'est horrible ! frémit Babette, apeurée.
– Pourquoi racontes-tu cela ? trancha Bernadette, exaspérée.
Sam pivota vers elle.
– Ha ! Tu vas vite le comprendre dans la dernière longue partie...
Il regarda autour de lui.
– D'ailleurs, je crois que certaines l'ont déjà compris, remarqua-t-il en regardant tour à tour Mac et Ginger.
Mac avait des larmes qui coulaient le long de ses joues. Elle fixait Sam très gravement. Ginger se blottissait contre Rocky qui ne semblait pas bien comprendre. Bernadette les regarda aussi et fut intriguée. Des chuchotements commencèrent.
– Donc, je reprends. Notre coq blessé dut finalement son salut à un vieux coq compatissant. Il arrêta le massacre et... le prit sous son aile ! Ce vieux coq le prévint alors : "Les humains vont le remarquer et tu finiras à la casserole, mon gars !" Mais impossible pour lui de continuer ! Et ce qui devait arriver, arriva : le coq se fit repérer, encore ! S'attendant alors à mourir une troisième fois, il fut finalement mis au repos quelques jours et revendu à nouveau, cette fois à un poulailler comme... aide-gardien de poules ! Ce poulailler, tenu par un couple de fermier avec deux chiens noirs, était composé de cabanes alignées, entourées de barbelés, et plus ou moins dirigé par un vieux coq bleu, un colonel à la retraite...
– Ouh, on dirait notre ferme, remarqua Babette, innocemment.
– Bien vu, Babette ! rétorqua Sam. On dirait notre ferme ! Hum !
A ce moment, Mac fondit discrètement en larmes. Bernadette comprit alors et vint vers elle, très émue. Ginger serra Rocky qui flasha soudainement. Babette regardait le plafond, une mouche vola. Puis un chuchotement de plus en plus fort se répandit. Le poulailler comprenait progressivement.
– Je disais donc, continua un Sam mi-triomphant, mi-troublé, que notre coq était donc sauvé une troisième fois ! Et pourtant, pour la première fois, il ne le souhaitait pas. Après toutes ces horreurs et ces transferts, il n'en pouvait plus. Il priait pour... ne pas être sauvé. Il en avait marre, il... hum... renonçait. Il était dans un état déplorab...
Un sanglot étouffa la fin de sa phrase. Il se reprit.
– Déplorable... Bon, hum, donc il devait assister ce vieux coq. La première rencontre fut tendue... mais la fermière avait été catégorique : si les coqs se bagarraient entre eux, alors le vieux servirait de repas ! affirma-t-il en fixant Poulard.
Stupeur générale ! Tout le monde (sauf Babette) regarda Poulard qui parut un peu effrayé, puis, remarquant qu'on le fixait, se mit rapidement à regarder le sol en toussotant.
– Hum, bon, alors, notre coq - je vais continuer à l'appeler ainsi - dut s'adapter rapidement à ce nouvel environnement, et à ce supérieur un peu... autoritaire. Cependant, et heureusement, il suffisait généralement de l'écouter patiemment, puis de répondre "oui, mon Colonel" ! imita-t-il avec un enthousiasme surprenant, tout en faisant le salut militaire.
On entendit des rires et Poulard sourit, un peu gêné, en se grattant la tête.
– Malheureusement, arriva paradoxalement la pire période pour notre coq, poursuivit Sam, plus gravement. Le deuxième jour, il ne put se lever. Cloué au nid par une maladie qu'il n'avait jamais connu alors : la dépression ! L'audience fit grand silence. Oui, la dépression, la vraie. Celle où l'on ne peut plus rien faire, on ne peut plus manger, on ne peut plus boire, on ne peut plus faire ses besoins... plus rien !
Certaines poules firent des mines de dégoût.
– Celle où l'on souhaite que ça s'arrête, que tout s'arrête, que l'on disparaisse, que l'on meurt... murmura-t-il, en laissant couler une larme. Heureusement, oui, heureusement, le Colonel, bien que très emprunté, fit de son mieux et réussit à maintenir notre coq tant bien que mal, notamment en lui racontant... des histoires, raconta tendrement Sam, avec un petit sourire. De longues histoires. Des histoires que notre coq suicidaire se mit finalement à écouter... et même à redemander pour penser à autre chose... Et après plusieurs jours, notre coq put finalement se lever et continuer à vivre... au mieux...
On sentit la pression redescendre, quelques soupirs de soulagement furent entendus.
– Il put alors connaître un peu mieux ses congénères, notamment deux poules incroyables, deux héroïnes, qui allaient lui faire reprendre espoir. Son regard s'éclaircit, ses bras s'écartèrent. Il y avait... disons... la génie, et... la leader ! N'en déplaise au Colonel, ajouta-t-il avec un clin d'œil complice en regardant Poulard.
Plusieurs poules sourirent, Mac et Ginger étaient très attentives.
– Ces deux poules avaient à cœur de faire s'évader tout le monde. Elles essayaient et persévéraient, encore et encore ! Notre coq les admira et se mit à suivre leurs tentatives de plus près, au point de devenir l'assistant de calculs de la génie ! Quelle promotion pour notre coq ! Lui qui avait alors perdu toute confiance en lui, il pouvait à nouveau être utile, pour une bonne cause, et auprès d'une de ses deux héroïnes ! Et, entre nous, sa préférée ! avoua-t-il en souriant et en faisant un clin d'œil à Mac.
Celle-ci, toujours très émue, se mit à rougir.
– Cependant, après un ultime échec, un 3e coq arriva... des airs !
Les regards se tournèrent vers Rocky, qui sourit, un peu gêné.
– Et cet arrivant, notre coq le reconnut tout de suite, puisqu'il s'agissait du numéro phare du cirque dans lequel il avait été vendu précédemment !
Tout le monde eut un mouvement d'effroi, Rocky se figea.
– Oh, l'inverse ne fut pas le cas. Ce "coq-star" ne se mélangeait pas aux autres, bien sûr. Ainsi, en d'autres termes, notre coq savait que cet énergumène ne pouvait pas voler, qu'aucune poule, aucun coq ne le pouvait !
La tension était à nouveau palpable...
– Pourtant, notre coq ne dit rien, gardant le silence... Il se disait que cela redonnait espoir à tout le monde, à la génie, à la leader... C'était bien sûr un mensonge, mais il se disait que ça leur permettait de continuer à espérer...
Sam fit une pause et inspira profondément.
– Bien sûr, notre coq s'en voulait de ce mensonge. Il s'en voulait terriblement car il avait l'impression de tromper tout le monde. Il faillit tout avouer à la leader, voulut s'enfuir, et même... parvint à le faire... avant de revenir, dépité, craignant que suite à sa fuite, les mesures de défense soient renforcées. Il finit par être dégoûté d'avoir fui, ne sachant plus que faire. Il recommençait à avoir des pensées suicidaires, à vouloir disparaître... Puis tout s'enchaîna : la machine infernale, la fuite du 3e coq, et finalement... le désespoir... ce fameux matin. Même la leader était abattue... C'était terrible... notre coq aurait vraiment voulu disparaître, instantanément... mais !!
Plusieurs poules furent surprises du dernier mot, en particulier Babette.
– Mais c'était sans compter sur une nouvelle idée incroyable de la leader ! Évidemment, haha ! Il fallait construire... un zinc !! sourit-il, suivi par l'audience, enthousiaste ! Et, comme vous le savez, cela eut lieu. Avec, pour notre coq, une... nouvelle éclosion ! Il put aider davantage la génie, se rendre utile, contribuer au succès, comme tout le monde d'ailleurs, et même... devenir pilote !! rigola Sam, suivi par d'autres. Oui car pour l'anecdote, un peu triste cette fois, notre coq avait réellement piloté un zinc !
Le poulailler se tut à nouveau.
– A plusieurs reprises, même. Car son ancien propriétaire en possédait un. Et comme notre coq l'accompagnait parfois, le propriétaire lui avait fait toucher les commandes, pour rire. Mais notre coq arrivait à faire des petits virages ! Le propriétaire n'en croyait pas ses yeux, mais ne dit rien à personne, de peur qu'on le prenne pour quelqu'un de... bizarre...
Mac souffla profondément, ce qui n'échappa pas à Sam.
– Malheureusement, après quelques fois, le propriétaire eut un malaise en vol ! Et... croyez-le ou non, c'est moi qui... enfin, notre coq... bref, c'est moi qui fit atterrir le zinc, tant bien que mal...
Sam eut un sanglot.
– En fait, plutôt mal, bien sûr, je ne suis qu'un poulet... et... on se crasha en fin d'atterrissage. Je fus légèrement blessé mais mon humain se cogna fortement la tête... et... je ne sais pas... je ne sais pas s'il était encore vivant à ce moment-là... Bref. On ne saura jamais.
Sam laissa couler des larmes, d'autres poules firent de même.
– Bien sûr, tout le monde crut que c'était mon humain qui avait fait atterrir le zinc. Je m'étais même enfui dès que possible ! Puis les choses se sont enchaînées. Bref ! Mais maintenant...
Il se redressa, essuyant ses larmes.
– Maintenant, nous sommes libres !! s'écria-t-il en laissant soudainement éclater sa joie !
Et tout le monde suivit avec un grand enthousiaste et des applaudissements ! Mac et Ginger sourirent, très émues, mais restaient plus discrètes...
Sam ajouta :
– Ah et pour le petit épilogue... hum.
La foule redevint plus silencieuse.
– Alors... tout d'abord, je suis désolé de vous avoir menti... aussi, s'excusa-t-il en se tournant vers Rocky qui posa alors sa main sur la joue, un peu gêné.
Puis Sam se tourna vers Mac, qui tressaillit alors.
– Et... il y a aussi eu... hum, ce baiser sur la joue, lors de la réussite de notre fuite... et... euh... après notre atterrissage, avec l'euphorie, ...sans trop réfléchir... ! Eh bien, bon voilà, on s'est embrassé ! Et... mais... c'était sincère et je ne me moquais pas de toi... expliqua Sam, visiblement ému et troublé.
– Après, je peux comprendre si tu ne veux pas. C'est ok... Et... si tu préfères qu'on...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase car Mac s'était précipitée dans ses bras, et ils s'embrassèrent longuement sous les hourras de tout le poulailler.
Et Bernadette, émue, d'ajouter :
– Et moi qui croyais avoir tout vécu aujourd'hui !!
D'autres poules rigolèrent de plus belle en l'entendant.
Tout en serrant Mac dans ses bras et se tournant vers Ginger, Sam, très ému, ajouta :
– Tu restes ma 2e héroïne, Ginger !
Et il lui fit un clin d'œil que celle-ci lui retourna, complice et très émue.
Aussi, elle ne put se retenir et voulut s'approcher. Sam lui fit signe et elle se précipita pour serrer notre jeune couple. Rocky s'approcha gentiment et Sam posa la main sur son épaule. Bernadette s'approcha également, puis d'autres poules, et cela forma finalement une accolade générale de tout le poulailler.
FIN
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