Cherub, une autre version de l'histoire.
Chapitre 3 : Le pire jour du reste de sa vie
1650 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 09/11/2016 01:29
Chapitre 2 : Le pire jour du reste de sa vie
Précédemment : "L'ambulancier tira la main de James, et lui prit l'épaule. Il décapsula une seringue, et lui administra un sédatif qui le fit dormir immédiatement. "
James se réveilla dans une chambre qui lui était familière, surtout pour son odeur. Quand il ouvrit les yeux, il vit les rayons du soleil qui pénétraient la pièce baignée de lumière. Un parquet en bois, des rideaux de soie. Ce décor ne lui évoquait rien, et ne lui inspirait rien de bon non plus. Il décida de se lever. Quand il fut presque debout, il chancela, et s'affala par terre quand des mains se refermèrent sur ses épaules.
" C'est normal, au début. Dans deux ou trois heures, tu ne sentiras plus rien, dit une voix douce et réconfortante.
— Qu'est-ce qu'il m'arrive ? demanda James, anxieux.
— Ce sont les effets secondaires du puissant sédatif que nous t'avons administré hier soir. James, te rappelles-tu de ce qui s'est passé ? "
C'est alors que James comprit. Il comprit pourquoi il était là, il se rappela de tout. La veille, il avait trouvé sa mère morte, tuée par balle, dans sa cuisine. Il se rappela aussi de la sensation d'horreur qu'il avait éprouvée en retrouvant le corps inerte de celle-ci face contre terre.. Les larmes lui montèrent aux yeux, et il lutta pour ne pas éclater en sanglots devant l'adulte. Elle le posa sur le lit. Il constata aussitôt que c'était une très jeune femme, aux cheveux blonds vénitiens et aux yeux verts en amande.
" Bonjour James, je m'appelle Rose. J'imagine que tu dois te poser plein de questions, dit-elle. Et crois-moi, j'adorerais pouvoir y répondre. Mais malheureusement, nous sommes aussi perdus que toi. Maintenant, lève-toi, rhabille-toi, va déjeuner et retrouve-moi à l'entrée du réfectoire. J'ai quelque chose à vous montrer, à ta sœur et à toi.
— Où est-elle ?
— Lauren ? Elle déjeune en bas. Va la rejoindre avant qu'elle ne remonte se doucher. Et par pitié, fais attention dans les escaliers. On ne voudrait pas d'un accident de plus."
Comme l'avait demandé Rose, James s'exécuta docilement sans poser de questions. Il descendit avec difficulté les escaliers menant au réfectoire, et retrouva sa sœur assise à une table. Elle leva ses yeux rouges et gonflés et jeta à James un regard plein de tristesse. Quand il s'assit, un silence gênant s'installa. Lauren posa sa tête sur l'épaule de James et renifla.
" Comment on va faire, maintenant ?"
James ne répondit pas. Il avait l'impression d'être piégé tout comme avait dû l'être l'infirmière quelques minutes plus tôt. Il se leva, attrapa un bol, et se versa des céréales. De retour à sa place, il observa la salle. Aucun enfant. Pourtant il se rappelait d'une chose :
" Je vais te conduire à endroit qui s'appelle le CPTPM. Sais-tu ce que cela veut dire ? C'est le "Centre de Protection des Témoins Potentiels pour Mineurs. " "
La dernière partie de cette phrase rendait James confus. Si ce centre n'abritait que des mineurs, pourquoi aucun enfant n'était ici ? Il se promit de poser la question à Rose, quoi qu'il en coûte. Après avoir pris sa douche, il rencontra Rose à l'entrée du réfectoire, comme prévu. James en profita :
" Rose... Je me rappelle de quelque chose. Quelque chose qui m'intrigue, dit James, d'une voix qui était à la limite de la colère.
- James. Pas de quest...
- On n'est pas censés être à la CPTPM ? "
Lauren se joignit à eux.
" La CPTPM ? C'est quoi ? Allez ! Ne restez pas tous les deux dans vos trucs ultra-secrets !
— C'est un centre de protection de témoins, Lauren.
— En effet James. Je vous dois au moins une explication. Vous allez voir ce qui va se passer dans cinq petites minutes, et vous comprendrez pourquoi nous sommes ici, au Tribunal d'Oxford. Il y a eu un léger imprévu. "
Ils marchèrent pendant au moins dix minutes, à travers un dédale de couloirs et de portes. Lauren et James ne faisaient que s'échanger des regards suspicieux. Rose les conduisit à une pièce sombre et exigüe munie d'une énorme vitre. Elle les fit s'asseoir, et donna à chacun une bouteille d'eau minérale.
" Je crois que c'est comme dans les films, dit Lauren.. C'est un miroir fenêtre ! Tu sais ? Ils sont transparents d'un côté mais réfléchissent la lumière de l'autre. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on est là .
- On n'a plus qu'à attendre, petite sœur ! "
Lauren lui lança un regard noir. James savait pertinemment que sa sœur détestait qu'on l'appelle comme ça, mais c'était la seule façon de la faire taire. Soudain, des lumières s'allumèrent dans la salle. Ils virent un homme, le dos couvert d'ecchymoses, et le bras saignant. Lauren poussa un gémissement de terreur.
" Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a Lauren ?
— Cet homme, James... C'est... C'est papa ! "
James tourna la tête. Il scruta l'homme, et vit son jean déchiré. Quelque chose pendouillait de sa poche arrière.
" - Nom de Dieu ! Mais oui.. Je reconnais le porte-clés dans sa poche arrière ! On lui avait offert ! dit James, soudainement. "
Un autre homme arriva dans la pièce :
" Bonjour, Monsieur Choke.
— Je veux voir un avocat. Je ne parlerais qu'en présence d'un avocat, dit le père de James.
— Nous savons tous deux que cela ne serait qu'une perte de temps. Je re-formule. Bonjour, Monsieur Choke. Je suis John Jones, et je fais partie des forces de police spéciales.
- Et qu'est-ce que ça peut me faire, que vous soyez Gandalf le Gris ou Indiana Jones ?
- Je ne suis pas là pour plaisanter, dit John, en reprenant un visage sérieux. Je suis là pour négocier. Vous avez plaidé coupable pour vingt-quatre organisations de braquages à main armée, deux homicides involontaires, et fraude fiscale avec l'argent gagné grâce aux braquages. Les deux personnes que vous avez tuées étaient des policiers. Aujourd'hui, vous êtes accusé d'avoir tué votre femme par balle dans votre maison, avec vos enfants qui dormaient à l'étage. Savez-vous quelle peine vous pourriez récolter si vous plaidez coupable aujourd'hui ? Prison à perpétuité.
- Bon sang... Je n'ai pas tué ma femme, c'est complètement absurde ! "
James et Lauren s'échangèrent un regard terrorisé.
" Effectivement, vous avez un alibi. Je cite : "Je téléphonais à ma femme pour lui dire que je rentrerais plus tard que prévu quand cela s'est passé. "
— Ce n'est pas vrai... murmura James. Les messages sur le téléphone disaient clairement qu'il y avait du danger, et qu'il fallait tous déménager. "
Ce n'était pas son père qui avait commis ou organisé l'acte, il en était certain. Mais pourquoi mentir sur le contenu des messages vocaux ?
" Or, reprit John, nous avons trouvé ces messages sur le téléphone de votre femme."
Il lut l'un des messages.
" Je... je ne peux pas vous expliquer.
— C'est bien ce que je pensais. Cette séance est terminée. Et croyez moi Monsieur Choke, nous allons nous revoir. Et jusqu'à ce que vous puissiez avouer votre crime, demain sera toujours le pire jour du reste de votre vie."
Les lumières s'éteignirent.
// Je tiens à remercier OldGirl, fabuleuse prélectrice qui m'a corrigé ce chapitre. Merci à toi.