Vivre pour le ballon rond.
La Marquise des terrains…
Barcelone, Espagne, le 27 Mai,14h29.
-Relève-toi.
Sa voix froide ne cesse de tourner dans ma tête, il faut que je me relève, il en va de mon honneur. Cela fait 3 heures que je suis là, à m’entraîner pour la finale de la liga, qui aura lieu dans deux jours, je mènerais Barcelone à la victoire, j’ai 17 ans je suis la capitaine de l’équipe féminine du FC Barcelone dans la catégorie junior, je m’appelle Alyson Dutra, dite la Marquise des terrains, et le tortionnaire à mes côtés n’est autre que mon grand frère : Rivaul Dutra, l’aigle Catalan. Le son de sa voix me ramena à la réalité :
-Tu es faible. Relève-toi.
Aïe, il sait appuyer oùça fait mal. Je retiens difficilement mes larmes, je déteste qu’on me dise que je suis faible, j’ai des faiblesses, certes comme tout le monde mais selon mon frère, j’en ai trop. Il est plus dur avec moi depuis que j’ai quitté Sao Paulo, cela doit faire presque deux ans maintenant, mon départ a fait les gros titres, après 15 ans au Brésil, j’ai retrouvé mon frère, capitaine de la première division du FC Barcelone. L’Espagne…J’avais eu du mal à m’intégrer dans ce pays, les gens étaient plus accueillant, un peu trop…tactiles. La différence majeure c’est qu’au Brésil la plupart des gens ont du mal à survivre. Moi, je n’ai jamais eu ce genre de problème, ayant été trouvée par mon frère dans une ruelle de Sao Paulo, j’ai était adoptée par les Dutra, une famille puissante au Brésil, ma mère Magdalena est espagnole, avant d’avoir mon frère elle était danseuse, mon père Juan était général dans l’armée brésilienne, depuis quelques années il travaille pour le gouvernement, mon oncle, Roberto Cedinho est devenu entraîneur après un décollement de la rétine, avant il était le célèbre avant-centre de l’équipe du Brésil, il n’est pas véritablement mon oncle, il est le meilleur ami à mon père et le parrain de Rivaul. Il avait un fils, il s’appelait Kévin, j’avais 7 ans lorsqu’il est mort renversé par une voiture, c’est après cet incident qu’il est parti au Japon durant une année, pour la première fois depuis longtemps je l’avais revu sourire, lorsqu’il est revenu il m’a entraîné, me disant souvent que je lui faisais penser à son fils, j’aurais aimé apprendre à le connaître un peu plus, d’après mon frère, Kévin voulait me garder, il voulait de moi comme petite sœur, je me serais peut-être appelée Alyson Cedinho, mais le sort en a décidé autrement, j’aurais pu avoir un frère espiègle, gentil, attentionné et drôle mais à la place j’ai eu un Ice-Man. Mais bizarrement je n’ai jamais voulu que les choses se soient passées différemment, j’aime mon frère, il est parfois dur et froid mais je sais qu’il s’inquiète constamment pour moi, il a toujours été là, quand je pleure, il me prend dans ses bras et me rassure, il dit que je suis son rayon de soleil et que sans moi il n’aurait jamais supporté la mort de son meilleur ami, s’il se montre tyrannique et parfois blessant c’est seulement pour me protéger, il fait tout ça parce qu’il m’aime et j’ai tendance à l’oublier comme à cet instant, il se tient droit devant moi, le ballon dans les pieds, un regard impassible scotché sur le visage, qu’il m’énerve ! Dans un élan de rage je me relève et cours pour attraper ce fichu ballon, bien sûr c’est un échec cuisant.
-Tu ne gagneras jamais si tu continues à jouer comme ça.
-…
Je n’ai rien à répondre à ça, je me redresse et me retourne et dignement, je fais demi-tour pour me rendre dans les vestiaires.
-Tu t’enfuies dès que l’on te met devant le fait accomplit ? Ce n’est pas en fuyant que tes problèmes se résoudront ! Ils ne cesseront d’empirer et tu le sais !
Je serre les poings et me retourne, les larmes coulent sans retenue sur mon visage, je lui fais face, autour de nous l’équipe retient son souffle, il savait qu’intervenir dans nos disputes de leur ferait pas du bien.
-Alors quoi ? Tu te crois mieux que moi ? L’aigle catalan aurait-il oublié les raisons pour lesquelles il a pris son envol ? Tu as fuis toi aussi, tu n’as cessé de fuir. Alors de quel droit te permets-tu de me juger ? J’ai voulu arrêter de souffrir, alors je suis partie, n’as-tu pas fait la même chose ? répondis-je froidement.
Il ne répondit pas. Il savait que j’avais raison. J’utilise le peu de force qu’il me reste pour courir vers les vestiaires et me changer, j’ai besoin d’une douche, je me déshabille et me regarde dans le miroir, je suis grande, 1m75, je suis blonde et j’ai de grands yeux verts, une bouche pulpeuse et un visage fin, je suis mince, je pèse 55kg, j’ai une poitrine volumineuse, je sais que je ne suis pas très imposante et musclée mais je n’en reste pas moins puissante sur le terrain, j’ai privilégié ma technique et ma vitesse à ma force brute, mais les gardiens de but m’ont en horreur, je possède des tirs très puissant qui feraient pâlir de jalousie les plus grands buteurs mais il est vrai que la puissance reste ma plus grande faiblesse, j’évite le contact à cause de ma « chétivité », j’ai plus un physique de mannequin que de footballeuse mais il ne faut pas me sous-estimer.
Je rentre dans la douche et commence par laver ma longue chevelure, je ne me suis jamais résignée à les couper, ils m’arrivent aux reins. Je ferme les yeux et me laissent emportée par la fraîcheur de l’eau.
***
-Non elle n’est pas disponible pour l’instant, je lui transmettrais le message. Au revoir.
Je soupire, encore un club étranger qui cherche à la recrutée, cette fois-ci c’est l’Allemagne. C’est dingue mais je n’arrive pas à l’imaginer dans un autre pays, seule. Au Brésil il y avait nos parents et Oncle Roberto mais en Allemagne, en France ou en Italie, qui aura-t-il pour elle ? Je ne peux pas quitter l’Espagne, Marina a un travail et je ne peux la forcer à déménager, car je sais qu’elle s’y opposerait, toute sa vie est en Espagne, de plus Miguel fait partie d’un club de foot pour débutant, il en est même le capitaine, il ne cesse de parler de foot, il est comme moi à son âge, il est mon fils après tout.
-Rahlala… Que ferais-tu Kev’ si tu étais à ma place ?
-Tu parles tout seul maintenant ?
Je me retourne et tombe sur deux perles émeraudes, je ne réponds pas et me contente de la fixer, notre dispute de tout à l’heure est oubliée, je le sais, c’est l’une des rares choses qui ne changera pas entre nous, notre lien est indéfectible. Elle, par contre, a tellement changée, elle est devenue une femme magnifique et féminine combien de fois ai-je du me retenir de casser la gueule à l’un de ses pervers qui la regarde d’un peu trop près ? Je ne compte plus. Elle est mon trésor, mon rayon de soleil.
-Tu arrêtes de me fixer comme ça ? On dirait que tu vas me séquestrer !
-C’est pas l’envie qui m’en manque. Répondis-je avec un léger rictus.
-QUOI ?
***
-QUOI ? M’exclamais-je.
-J’ai dit : Ce n’est pas l’envie qui m’en manque ! Deviendrais-tu sourde chère sœur ? me taquina-t-il.
-T’es pas sérieux ?
-Peut-être bien que si, peut-être bien que non…
Et il partit, non mais il était sérieux là ? Plus je grandis, plus il devient protecteur ! Bon, quelle heure il est ? 15h02 ? Et merde ! Je suis en retard ! J’avais promis à Julia de l’emmener faire du shopping, on avait rendez-vous à 15 h sur la grande place, merde, merde, merde et remerde. Rivaul, tu me le paieras et cher ! Bon pas le temps d’appeler le chauffeur, je vais courir ! Je mets mes lunettes noires, me fait une queue de cheval, j’inspecte ma tenue, un débardeur noir moulant, un short en jean foncé, des baskets en toile noires, ma veste en jean, ouais c’est parfait, en même temps, je suis parfaite ! MOUHAHAHAHA ! Comment ça j’en fais trop ? Ouais bon, j’y vais !
***
20 minutes plus tard…
C’est bon j’y suis ! Je suis trop forte, je n’ai mis que 20 minutes ! Cela mérite une petite danse de la joie ! …Ok les passants me prennent pour une folle… WTF ? Vous n’avez jamais vu une ado fière d’elle ? …Ok…Respire, Inspire. Bon la grande question est : oùse trouve Julia ?? Regarde à droite et à gauche avant de traverser parce que tu es tellement douée ma cocotte que tu vas trouver le moyen d’aller embrasser le bitume…Voilà, le danger est passé…
-ALYSON MARIA DOLORES !
Ouh la… Elle a prononcé mon prénom en entier, et je suis sûre que s’il n’avait pas eu une centaine de personne autour de nous elle aurait rajoutée le « DUTRA », elle n’a sûrement pas envie de déclencher une émeute…
-Oui ? Répondis-je innocemment.
-Tu as très exactement 23 minutes de retard ! Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
-Euh…Ton jean te va trooop bien !
-Hors-sujet. Trouve autre chose.
-Euh… Tu as perdu du poids non ?
-C’est vrai tu trouves ?
-Ouais carrément !
-C’est bon, tu es pardonnée, viens par-là !
Elle me prit dans ses bras, il est vrai que la technique « Tu as perdu du poids non ? » marche à chaque fois, j’ignore pourquoi elle fait une fixette dessus, moi je la trouve juste trop belle ! Elle a de longs cheveux châtains foncés, des yeux noisettes, elle n’est pas grosse du tout, comme dirait Rivaul : « Disons qu’elle a tout ce qu’il faut là oùil faut. » Fin de citation. Elle a la peau foncée, une espagnole pure et dure quoi. Moi je suis jalouse, je n’ai vécu que dans deux pays oùil fait soleil et une chaleur étouffante pratiquement tout le temps pourtant je reste relativement blanche, ou plutôt juste bronzée. C’est pas juste ! M’enfin bon, je disais…ah oui ! Julia est vraiment jolie, et intelligente ! Mais elle n’est pas sportive pour deux sous…Elle veut devenir médecin, elle est ma meilleure amie, elle aussi est brésilienne, on s’est rencontré lors de mon arrivée, elle faisait un stage avec le médecin de l’équipe.
-Tu faisais quoi en m’attendant ? Lui demandais-je
-Bah…Je faisais du repérage ! J’ai trouvé une boutique sympa qui vend des robes superbes, et puis elle fait des réductions !
-Super on y va !
***
Une fois les boutiques terminées moi et Julia nous sommes séparées, je me dirigeai donc vers le repaire de Satan. Non je ne pratique pas le satanisme, mais je suis convaincue depuis ma plus tendre enfance que Rivaul est un démon entretenant une « saine » amitié avec Satan. Comment ça je vais trop loin ? Vous ne l’avez sûrement pas vu lors de son réveil, on dirait un ours ! Hahaha, un ours ! Et voilà, je suis en train de me prendre un fou rire toute seule en plein milieu du quartier, et le pire c’est que je n’arrive pas à m’arrêter !
-Qu’est-ce qui te fait rire petit monstre ?
Je sursaute.
-Non mais t’es taré Rivaul ! Tu m’as foutu la trouille !
-Mouais désolé…Alors pourquoi tu es morte de rire ?
-Je ne te le dirais pas ! Na !
-Fais pas ta gamine, arrête de bouder, tu n’as plus 8 ans !
-Je Fais Ce Que Je Veux !
-Non, tu es mineure, tu fais ce que moi je veux !
-Peuh ! N’importe quoi d’abord !
-Alors-là ! Tout ce que tu veux que si !
-Que non !
-Que si !
-Que non !
-Que s… Je fais quoi là ?
-Tu te disputes comme un gamin, papa ! Intervint une voix.
Mon petit neveu chéri d’amour apparût en cet instant, il est le portrait craché de son père, même yeux, même nez, même bouche, même caractère de cochon, ah non pardon, il a hérité de mon caractère ! Comment ça ce n’est pas possible ? Pas le même sang ? Ok d’accord disons que je l’ai pas mal influencé alors…
-Miguel ! Mon neveu chéri d’amouuur ! Tu sais que tu as manqué à tata Aly pendant toutes ces heures oùon ne s’est pas vu ? Viens me faire un câlin !
Il me sauta dans les bras et me fit un énorme bisou !
-Vous rendez-vous compte tous les deux que vous avez mangés ensemble à 11h ? Et qu’il est 17h27 ? Vous étiez encore ensemble il y a 4 heures ! s’exclama mon frère.
-Et alors ? Tu es jaloux, c’est tout ! Répondis-je en tirant la langue
-Peuh ! Jaloux, moi ? Et en plus jaloux d’une fille de 17 ans qui a pour film préféré le Roi Lion ? Et qui a pour modèle dans la vie Charlotte aux fraises ? Laisse-moi rire !
-Toi, rire ? Tu sais le faire ? Qui l’aurait cru, hein Miguel ?
Le petit rigola, nous arrivons donc dans l’antre de Satan, nous sommes accueillis par Marina, la femme de mon idiot de frère, il ne la mérite pas, elle est bien trop jolie pour finir ses jours à côté d’un ours ! Moi, trop méchante ? Jamais de la vie! Bref, elle a des cheveux châtains clair, des yeux marrons et elle est plutôt grande. En fait, mon modèle dans la vie, ce n’est pas Charlotte aux fraises bien que je l’admire énormément, mais elle. Mon rêve n’est pas de devenir une super championne de foot, enfin si mais pas que, je rêverais de trouver un bon mari, comme elle, d’avoir des enfants, une belle maison et de vieillir aux côtés du même homme ! Moi aussi je veux un ours comme Rivaul ! La soirée se passa dans la joie et la bonne humeur, ce n’est que vers 22h que je me décide à aller au lit, je suis juste crevée et puis demain il y a école. Quoi je ne vous ai pas dit ? Je continue mes études, on ne sait jamais après tout. Je ne mis pas longtemps à m’endormir…
***
Bip..Bip..BIP..BIP !
-Putain de réveil de merde.
-Debout feignante !
-RIVAUL ! Casse-toi de ma chambre !
-Non, ta chambre est dans MA maison.
-Je te hais !
-Oh… tu me vexes-là. Bon je t’attends en bas.
Je me lève tranquillement et me dirige vers la salle de bain, je prends une douche et mets mes sous-vêtements noirs. Je sors de ma salle d’eau et tombe sur…
-RIVAUL ! SORS D’ICI TOUT DE SUITE !
-Calme-toi, je voulais te prévenir, que je partais pour Séville et que l’on ne se reverrait pas avant la semaine prochaine !
- Tu ne seras même pas là pour célébrer ma victoire demain ?
-Qui te dit que tu vas gagner ?
-RIVAUL !
- Non désolé… Je t’aime Aly, je compte sur toi lors de mon absence !
Et là j’oubliais que j’étais presque nue, que j’allais être à la bourre ou que je ne savais pas encore quoi me mettre, je me précipite dans les bras de mon ours préféré.
-Moi aussi je t’aime grand frère !
Il resserra son emprise autour de ma taille, c’était comme ça à chaque fois lorsque l’un de nous devait s’absenter, un câlin, un je t’aime, des pleurs et une petite pique pour détendre l’atmosphère ! Comment ça il n’y a pas eu de petite pique ? Ah ça c’est parce que…
-Tu es plate comme une limande, tu ne dois pas provoquer beaucoup d’émeutes avec ça !
-RIVAUL !
…c’était son tour d’en lancer une…
Il repartit, je me tourne vers mon dressing dans l’espoir de trouver une tenue.
-Alors…Voyons voir ça… Non, pas ça, ni ça…Berk j’avais ça dans mon armoire ?! Sûrement un cadeau de Rivaul ! Celui-là je vous jure…Bon, pas ça, encore moins ça…EUREKA ! J’ai trouvé !
Je rentre dans la salle de bain et en ressort 10 minutes plus tard avec une jupe blanche m’arrivant jusqu’aux genoux, un débardeur rouge moulant, un petit gilet blanc et des escarpins vernis rouges ! Rivaul ne sera pas là pour critiquer ma tenue, et oui, quand le chat n’est pas là les souris dansent ! Un trait d’eye-liner, du rouge à lèvre et du vernis de la même couleur que mon débardeur, mes cheveux que j’ai ondulés hier soir sont détachés, un collier que Rivaul m’a offert l’an dernier représentant un cœur rouge et me voilà prête ! yeah ! En route pour la cuisine !
-Salut Marina ! Mon Miguel D’amouuur !
-‘Lut Tatie !
-Bonjour Aly ! Wow tu es magnifique !
Je rougis, je suis timide ! Comment ça menteuse ? Je vous mouise !
-Merci, Marina.
-Prends ton petit déjeuné et en route pour le lycée !
-Ok… !
Je pris mon petit déjeuné et nous nous dirigeons tous vers la voiture ! En route !
***
-Désolé je ne suis pas intéressée. Mais ça me flatte énormément.
Je soupire, c’est la troisième fois en deux heures que j’envoie un vent à un garçon, apparemment ils savent que Rivaul n’est pas là, d’habitude ils n’osent pas. Ma journée de lycéenne fut une succession de demande de ce genre, et quand 15h sonne je me sens trop bien, les cours sont finis et je me dirige en compagnie de Julia dans les rues de Barcelone quand perdue dans notre conversation je ne vis pas la personne devant moi donc c’est avec un petit cri dont je suis peu fière que je percutai quelqu’un.
-Bah ça alors ! Dutra ?
Je reconnus sans peine la voix.
-Luciano Leo ?
Il était là devant moi, il n’avait pas changé, enfin si, il était plus grand et plus beau aussi. Ses cheveux châtains clairs sont mi- longs, ses yeux olive n’ont pas changés.
-En chair et en os !
-HUM HUM !
-Et bien Julia, tu as mal à la gorge ?
-Tu pourrais me présenter non ? dit-elle exaspérée.
Je rougis, je n’avais pas compris.
-Hum oui…euh…Leo je te présente...euh…
-Julia, mon nom c’est Julia !
-C’est bon je le savais !
-Hum...hum…
-Quoi toi aussi tu as mal à la gorge Leo ?
Il leva les yeux au ciel, exaspéré. Le jeune homme décida d’ignorer cette question débile.
-Enchanté de te rencontrer, Julia.
-Moi de même Leo.
Le jeune homme se retourna et me détailla.
-Et bah, tu as drôlement changée ! Oùest passée le garçon manqué ?
-Il a perdu sa virginité ! Na !
-QUOI ? s’exclama Julia. Tu…tu as…
Je lance un regard vers Leo, lui il sait.
-Mais non, je plaisante voyons Julia !
-Ouf…
Je sens le regard de Leo sur moi, je me mords la lèvre, je n’aime pas mentir…
-Au fait Leo, tu fais quoi ici ?
-La formulation exacte est : Que fais-tu ici ?
-Je fais ce que je veux, alors Leo ?
-Bah…
-Ouuui ?
-Tu as sûrement rencontré Tsubasa Ohzora ?
-Je n’en ai pas eu l’occasion, pourquoi ?
-Et bien, il veut rentrer au FC Barcelone…
-Et le rapport avec toi il est… ?
-Ce joueur est devenu le rival de…
-De… ? Tu es chiant, dis tout d’un coup, j’aime pas le suspense !
- C’est devenu le rival officiel de Carlos Santana.
Je ne répondis plus rien, Carlos…Santana ? Cela voulait dire que…
-D’accord mais toi, pourquoi es-tu là ? repris-je.
-Et bien, Carlos est en Espagne alors je suis venu avec lui le temps qu’il se prépare, il jouera pour Valence, je suis passé annoncer à Tsubasa leur rencontre imminente sur un terrain.
-Oh…
Digère les infos calmement Alyson, il est à Valence, pas à Barcelone, tu ne le rencontreras pas à moins d’aller à Valence…D’aller à Valence !? Non ce n’est pas possible ! Dieu est contre moi, ce n’est pas possible ! La finale de la liga se trouve à…à…à VALENCE ! Non, non et non ! Pas ça ! Mes yeux commencèrent à briller signe que j’allais pleurer, Leo et Julia le remarquèrent et Leo me dit :
-Alyson, tu sais il regrette, je n’ai vu Carlos pleurer que deux fois depuis que l’on se connaît, la première c’était lors de l’enterrement de ses grands-parents et la deuxième c’est le jour où…
-Désolé, je dois y aller, j’ai un avion à prendre, ravie de t’avoir revue.
Je m’en vais sans lui laisser le temps de répondre, Julia sur les talons, le trajet se fait dans le silence, arrivée devant chez moi, je regarde Julia et lui dit :
-Merci de m’avoir accompagné, jusqu’ici, je vais me débrouiller, merci encore à lundi.
-Euh…au revoir.
Je rentre et prend ma valise que j’avais préparée hier, Marina propose de m’emmener au stade, pour le rassemblement, c’est 10 minutes plus tard que nous arrivons, Marina se doute qu’il se passe quelque chose, je ne suis jamais silencieuse, je dis au revoir à ma petite famille, j’ai deux heures d’avance, tant pis, je mets ma valise dans les vestiaires et me dirige vers le stade, à l’heure qu’il est ce doit être l’entraînement des deuxièmes divisions. Une fois arrivée, je vois une scène plus ou moins anormale, un garçon se trouve pris dans la technique du Cobra de Fonseca, je décide de regarder la suite des évènements, ce garçon se débrouille pas mal , et c’est là que je me souviens des paroles de Leo :
« Tu connais Tsubasa Ohzora ? »
C’est donc lui le petit japonais ?
« C’est devenu le rival officiel de Carlos Santana. »
Alors…Ce garçon aurait réussi à faire changer le football de Carlos ? Il aurait réussi là oùj’ai échoué pendant tant d’années…? Tsubasa Ohzora, je retiens ton nom. Tiens, il a réussi à passer la défense ? Intéressant. Le match va se finir, je vais lui apporter de l’eau, quand je reviens 2 minutes plus tard il est assis sur le banc en train de s’essuyer, il est plutôt mignon, je souris et me dirige vers lui.
-Tiens de l’eau.
Il me regarde, me sourit et me répond :
-Merci.
-De rien, tu es Tsubasa Ohzora n’est-ce pas ?
-Oui, à qui ai-je l’honneur ?
-Alyson. Je m’appelle Alyson.
-Enchanté !
-Moi aussi ! Tu viens du Brésil ?
-Oui, j’y ai joué presque deux ans.
-Tu étais l’élève de Roberto Cedinho, non ?
- Oui, dis-moi, tu en sais beaucoup sur moi, serais-tu une fan ? dit-il d’un air taquin.
Malgré moi, je rougis ;
-Non, je ne suis pas une fan, à vrai dire je ne suis fan que du Roi Lion et de Charlotte aux fraises alors…
-Le Roi Lion ? Charlotte aux fraises ? Ce sont des chanteurs ?
Je ne peux m’empêcher de rigoler.
-Tu ne connais pas ? Ce sont des dessins animés !
Il rougit.
-Désolé…Je ne m’y connais pas en dessin animé… Mis à part certains mangas je…
-Ce n’est pas grave ! Je te montrerais un jour si tu veux !
-Pourquoi pas !
-Tu es venu à Barcelone pour rencontrer quelqu’un de particulier ?
-Euh…Et bien, j’ai entendu parler d’un joueur brésilien qui jouerait ici, tu ne connais peut-être pas… Son nom c’est Rivaul, Rivaul Dutra, on l’appelle l’Aigle Catalan.
-Je vois, et puis-je savoir pourquoi je ne connaîtrais pas ?
Il rougit encore plus, il est carrément cramoisi !
-Et bien…Tu n’as pas l’air de quelqu’un fanatique de football, tu…enfin tu ressembles à une mannequin tu n’as pas l’air très sportive alors je sais pas…je te verrais d’avantage fan d’un chanteur ou quelque chose du genre, ATTENTION ce n’est pas péjoratif, c’est bien et puis…il est normal que tu ne t’y intéresses pas forcément tu es une fille après tout et le foot est plus apprécié par les garçons et…Je m’enfonce là non ?
-Oui ! Tu es même au fond du trou là ! Mais c’est bon j’ai compris.
Il me fit un petit sourire timide, trop mignon !
-Tu sais Rivaul ne sera là que la semaine prochaine et…
Je fus interrompu par une petite fille avec un ballon de foot et un stylo s’avançant vers nous, Tsubasa se prépara à signer mais à son plus grand étonnement la petite fille s’arrêta devant moi :
-Excusez-moi, vous êtes la capitaine de l’équipe féminine junior de Barcelone, Alyson Dutra ?
-Oui c’est moi !
-Vous pouvez me signer mon ballon s’il-vous-plaît ?
-Bien sûr ! Quel est ton nom ?
-Karina
Je vis du coin de l’œil l’étonnement et la surprise dans le regard du japonais.
-Voilà Karina !
-Merci !
La petite fille partit nous laissant seul dans un silence pesant que je décide de rompre.
-Alors…je ne te semble pas très sportive ? Rigolais-je
-Je…Désolé. Je ne savais pas que tu étais la sœur de Rivaul Dutra.
-Alors je refais les présentations ! Je suis Alyson Dutra, La Marquise des Terrains.