L'écho des souvenirs

Chapitre 1 : La Rencontre

Chapitre final

733 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/11/2024 09:13

Ben ajusta son bandeau, rassemblant ses pensées avant de se lancer dans sa routine matinale. Les rues de son nouveau quartier à Paris étaient encore endormies, les pavés brillants de l’humidité nocturne. À quinze ans, il s’était habitué à courir seul, sa solitude réconfortante, un moyen d’échapper à la mélancolie de sa nouvelle vie. Les cris des enfants jouant au football au parc voisin résonnaient comme une douce mélodie, mais aujourd’hui, il préférait la tranquillité. 


Il commença à jogger, ses pieds frappant le sol en rythme. Le vent frais du matin caressait son visage, et il se perdait dans le paysage. Il repensait à son père, artiste peintre, qui se levait tôt pour travailler sur sa dernière toile, son amour se manifestant à travers chaque coup de pinceau. Le divorce de ses parents, survenu alors qu'il n'avait que 5 ans, le hantait parfois. Il n’avait jamais connu l’étreinte chaleureuse d’une mère, mais il savait que son père l'aimait profondément, même si ce n’était pas dans ses habitudes de le dire. 


En entrant dans un parc, Ben accéléra le rythme, le cœur battant d’excitation. Soudain, alors qu’il s’engageait dans un virage, il heurta quelqu'un de plein fouet. La collision le fit trébucher, et il se rattrapa tant bien que mal. 


— Oh là là, je suis désolé ! s’exclama-t-il en se redressant, un peu confus. 


Devant lui se tenait une fille d'environ son âge. Ses cheveux bruns, en bataille, retombaient sur ses yeux, maintenant remplis de larmes. Ben la regarda, incertain. Elle tremblait, et il se sentit démuni face à son chagrin. 


— Ça va ? demanda-t-il, la voix hésitante. Je… je ne voulais pas… 


Elle inspira profondément, essuyant ses larmes d'un revers de main. 


— Ce n’est pas à cause de toi… C’est juste que… ma mère est morte, et je… je… 


Les mots s’envolèrent avec un sanglot, et Marie, c'est ainsi qu'elle se présenta, s’effondra, pleurant sans retenue. Ben se sentit mal à l’aise, mais il savait qu'il devait dire quelque chose. 


— Je… je suis Ben. Je viens du Japon… Je ne parle pas très bien français, mais… je suis là pour t’écouter, si tu veux parler. 


Marie leva les yeux vers lui, surprise par son offre. Elle hocha la tête, son visage déformé par la douleur. 


— Je viens de perdre ma mère à cause du cancer, expliqua-t-elle, la voix brisée. 


Ben comprit, même si les mots lui paraissaient étrangers. Il n'avait jamais connu la douleur d'une perte aussi profonde, mais il savait ce que c'était que d'être isolé. 


— Je suis désolé… Je ne sais pas comment je peux t’aider, mais je suis là, d’accord ? 


Ils restèrent silencieux un moment, le vent frais apportant un peu de réconfort. Finalement, Marie murmura : 


— Merci, Ben. Ça fait du bien de parler, même si c'est difficile. 


Ils commencèrent à marcher lentement, leurs pas résonnant dans le parc. Ben, malgré son français hésitant, lui posa des questions sur sa mère, tentant d'apprendre à la connaître. Il écoutait attentivement, réalisant à quel point la vie de Marie était différente de la sienne. Les larmes de Marie se mêlaient aux souvenirs heureux qu'elle partageait, et il sentit une profonde empathie grandir en lui. 


En arrivant devant chez elle, ils s’arrêtèrent. Une femme en costume, l'air sérieux, se tenait devant la porte, tenant un dossier. 


— Bonjour, Marie, dit-elle d'une voix douce. Je suis l’assistante sociale. Nous devons parler. 


Le cœur de Ben se serra à la vue de Marie, son visage pâli par la peur. 


— Je ne veux pas partir, murmura-t-elle, les larmes recommençant à couler. 


Ben sentit une vague d'impuissance. Il ne savait pas quoi faire pour la soutenir, mais il savait qu'il ne voulait pas la laisser seule. 


— Tu peux compter sur moi, lui promit il. Je te garderai en contact. Je te le promets. 


Elle lui sourit faiblement, et pour un instant, malgré la situation tragique, ils trouvèrent un semblant de réconfort dans leur connexion. 

Laisser un commentaire ?