Est ce qu'il va m'aimer ?
Il a envie que je travaille avec lui, c'est bon signe non ?!
En tout cas la possibilité de pouvoir travailler dans son entreprise est une immense chance, je dois tout faire pour être à la hauteur.
- Je suis prête Ethan, j'y vais j'ai pas mal de route à faire.
- Tu ne vas pas prendre le métro pour y aller ?
- Euh non, tu sais bien que je ne prends pas le métro, New York ou Montréal c'est pareil ça reste en sous terrain et je n'aime toujours pas ça.
- Mais je pensais qu'avec notre nouvelle vie tu changerais un peu d'avis à ce sujet.
- Euh non désolé, y'a pas moyen. Bon allez j'y vais, mais tu sais je t'aime quand même !
- Je t'aurai à l'usure. Et moi aussi je t'aime.
Oh oui ça je le sais.
Sur la route en direction du bâtiment du TAC la jeune fille se demandait si elle prenait la bonne décision et si celle-ci ne risquait pas de créer des conflits dans la relation qu'elle essayait de construire avec son père.
Pendant ce temps devant le vendeur de café ambulant près du TAC, Bull retrouva son avocat préféré pour leur petite discussion matinale avant d'aller travailler.
- Benny tu tombes bien je voulais te parler. Lui dit le Docteur Bull en lui serrant la main chaleureusement.
- C'est au sujet d'une nouvelle affaire ? Qu'y a-t-il ?
- Non ce n'est pas en rapport avec un procès. Je voulais te dire que la jeune fille qui était avec moi hier soir va très probablement travailler avec nous à partir d'aujourd'hui. Elle va effectuer son stage de deuxième cycle universitaire en Psychologie Sociale chez nous.
- D'accord et tu l'as prévenu qu'aucun stagiaire n'avait réussi à te supporter plus de 6 mois. Dit-il en éclatant de rire.
- Je pense que cette jeune fille est particulièrement motivée et qu'elle peut facilement supporter ma façon de former mes stagiaires.
- Si tu le dis, moi je lui souhaite bien du courage.
- A ce sujet-là, je souhaiterai que tu ailles lui parler avant qu'elle ne commence chez nous.
- Pourquoi ça ?
- Benny, je pense qu'il faut vraiment que tu lui parles et tu comprendras.
- D'accord et elle commence quand ?
- Aujourd'hui à 8H00.
- Tu veux dire que j'ai encore 20 minutes avant qu'elle ne commence ?
- Je pense que c'est suffisant pour lui parler. Elle doit certainement m'attendre, je lui avais donné rendez-vous ce matin.
Le regard méfiant envers son patron, l'avocat pris quand même le temps de monter dans les bureaux pour essayer de discuter avec la nouvelle stagiaire du TAC.
Tahiana qui attendait l'arrivée du Docteur Bull près de son bureau ne pouvait cacher son appréhension à l'approche du jeune avocat.
Oh p*****, je rêve où son frère s'apprête à venir me parler ?! Qu'est-ce que je dois lui dire ? Est ce qu'il est déjà au courant ?!
Un homme brun d’origine portoricaine se présenta devant Tahiana. Il portait un costume bleu marine très élégant et affichait un sourire confiant.
- Bonjour, je suis Benjamin Colon l'avocat principal de cette entreprise.
- Enchantée Maître Colon, je suis Tahiana Perry, j'ai été sollicité par le Docteur Bull pour effectuer mon stage de Psychologie auprès de lui. Lui dit-elle timidement.
- Bien, en réalité c'est le Docteur Bull qui m'a conseillé de venir vous voir, même si je ne vois pas bien pourquoi, on ne sera pas vraiment amené à travailler ensemble...
- Je crois savoir pourquoi il vous a demandé de faire ça ... Pour tout vous dire si je suis venu de Montréal c'est pour le rencontrer ... je veux dire pour connaître l'homme derrière le grand Docteur Jason Bull.
Mais pourquoi tout le monde à l'air si confiant dans ce pays ?! Pourvu que je ne le fasse pas fuir.
- Oui il fait souvent cet effet-là aux étudiants en Psy. Dit-il d'un ton amusé.
- Non ce n'est pas uniquement pour ses qualités de Psychologue que je suis venu à New York. A vrai dire, euh ... je suis ... je suis sa fille biologique.
Sans un mot, il resta fixé face à Tahiana un court instant avant de faire une grimace d'incompréhension.
- Izabella Colon est ma mère biologique, elle m'a abandonnée à la naissance au Canada il y a 19 ans.
- Izzie ... Elle a eu un bébé ? ... Mais elle ne m'en a jamais parlé ... Il y a 19 ans ... Ce n’est pas croyable ...
Il reprit sa respiration avant de continuer, le regard totalement perdu.
- Je suis désolé mais je dois y aller, j'ai une affaire à préparer.
Il quitta rapidement la pièce en essayant de ne pas croiser le regard déconcerté de la jeune fille.
Hein, quoi ?! C'est tout ?!
Mais enfin, reviens !
Après cette première rencontre mitigée avec son oncle Tahiana se décida à se présenter dans le bureau du Docteur Bull pour lui annoncer officiellement qu'elle acceptait son offre de stage.
- Il est 7H59, alors tu as bien réfléchi, tu es sûre de toi ?
- Oui je suis sûre.
- Bon, vu que tu es maintenant officiellement ma stagiaire tu vas pouvoir prendre cinq livres dans cette bibliothèque derrière toi et tu reviendras me faire un résumer des différents concepts évoqués en fin de semaine.
- Comment ça, vous voulez que je lise ?
- Oui exactement, tant que tu n'auras pas assimilé la totalité des concepts de cette bibliothèque tu ne travailleras pas avec l'équipe. Il faut que tu saches une chose en ce qui concerne mes stagiaires, en ressortant d'ici ce sont les meilleurs de l'Université, mais quand ils sont ici ils me détestent.
C'est bizarre, j'arrive à comprendre pourquoi.
- D'accord, je peux m'installer où ?
- Il y a un bureau libre dans l'open space à l'étage en dessous.
Youpi, en plus de ça je suis exilée. Ça va vraiment être génial.
La jeune fille pris rapidement cinq livres qui se trouvaient face à elle et comme il lui avait ordonné se réfugia à l'étage inférieur pour commencer sa lecture.
***
Ma tête va exploser. Qu'elle heure est-il ? 19H47, bon je vais y aller. J'en peux plus, cette journée m'a épuisée ...
Avant de rentrer chez elle, Tahiana décida de monter voir les équipes du Docteur Bull, en espérant pouvoir reparler à Benny.
-Bonsoir, vous êtes toute seule ?
- Oui, ils sont tous partis après l'audience de cet après-midi, tant que nous n'avons pas plus d'information sur notre nouveau client nous ne pouvons pas vraiment avancer. Lui répondit Marissa Morgan.
La femme blonde qui faisait face à Tahiana était très élégante et malgré sa déception de ne pas être plus avancé dans son affaire elle affichait un magnifique sourire qui traduisait sa bonté naturelle.
- Est ce que je peux vous demander ce que vous recherchez avec ce logiciel de reconnaissance facial ?
- Notre client est un sans domicile fixe, c'est également une vieille connaissance du Docteur Bull, il a un trou de mémoire de plusieurs heures au moment où un agent de police a été poignardé. Plusieurs affaires de l'agent de police ont été retrouvés dans le caddie de notre client. On essaie de voir ce qu'il a pu faire au moment de l'attaque pour essayer de l'innocenter.
- Oh, rien que ça. Vous vous basez sur quelles caméras ?
- Celle de la circulation de la ville et les caméras de surveillance des commerces aux alentours.
- Vous savez que les radars postés sur les feux tricolores enregistrent également des images qui ne sont pas transmises si elles ne signalent rien. Ce qui signifie qu'on peut les récupérer. Je peux imprimer ici ?
- Oui oui, pour quoi faire ?
- Vous savez comment Bull a rencontré cet homme ?
- Oui ils se croisaient souvent près de son ancien appartement.
Tahiana pris la carte de la circulation routière de la ville de New York qu'elle venait d'imprimer et Marissa lui indiqua l'endroit où vivait le Docteur Bull. A partir de cette localisation la jeune fille dessina un cercle d'un rayon de 15 kilomètres entre l'ancienne adresse du Docteur Bull et le lieu de l'attaque.
- Alors maintenant il faut raisonner d'une façon pratico-pratique, quel est l'endroit à l'intérieur de ce cercle susceptible de servir d'abri à un homme sans domicile.
- Là, il y a un pont, il pourrait servir d'abri, mais je ne vois pas trop en quoi cela peut aider notre client. Demande Marissa assez perplexe devant l'initiative de la jeune fille.
- Le jour de l'attaque il pleuvait n'est-ce pas ?
- Euh oui il me semble.
- Laissez-moi deux minutes sur votre ordinateur et je vous explique ma théorie.
- D'accord.
En piratant les caméras postées sur le radar en face du pont indiqué par Marissa la jeune fille trouva assez facilement le lieu servant d'abri au client du Docteur Bull.
- Alors maintenant nous allons avancer jusqu'à la période de l'attaque de l'agent de police. Et là, alors on peut voir que votre client est resté sous le pont pratiquement toute l'après-midi, même pendant l'attaque, et là on peut voir qu'il part un peu après l'attaque.
- Tu peux avancer pour voir quand il revient sur place. Lui demanda Marissa, la voix un peu plus confiante.
- Oui, on avance un peu, là on peut voir qu'il revient et qu'il ... hein, mais qu'est-ce qu'il fait ?
- Je crois qu'il vient de mettre une preuve flagrante d'un crime bien en évidence dans son caddie pour qu'elle soit découverte.
- Vous pensez qu'il protège quelqu'un ? Ou alors a-t-il vu une opportunité de se faire emprisonner.
- Comment ça ? Où voulez-vous en venir ?
- Et bien admettons qu'il soit tombé par hasard sur l'agent de police et qu'il ait eu l'idée de lui prendre ses affaires pour se faire accuser de l'attaque, ainsi en se faisant arrêter il finira ses jours en prison. Il a quoi 70 ans environ, il avait peut-être juste envie de vivre ses dernières années avec un toit au-dessus de la tête et 3 repas par jour... Enfin c'est juste une théorie.
- Cette théorie est loin d'être bête et pour le moment c'est la meilleure piste que nous ayons. Lui avança Marissa en s'asseyant en face de son bureau.
La jeune fille lui adressa un sourire de soulagement.
- Bon il est assez tard je vais y aller, je suis contente d'avoir pu aider un peu, mais j'aimerai que personne ne soit au courant de ma petite intervention de cette affaire.
- Tu es bien sûre de toi ? Je pense que Bull p...
- Non j'y tiens vraiment. Il a été clair, pas d'intervention tant que je ne suis pas calée en littérature des sciences du comportement et puis ce n’est pas vraiment légal ce qu'on vient de faire donc ça pourrait être notre secret. Lui dit-elle timidement.
- Tu es sûre ?
- Oui comme ça lundi je retournerai à ma lecture et vous vous allez faire en sorte d'aider votre client.
- Si c'est ton choix, je peux au moins t'offrir à déjeuner pour te remercier ?
- C'est très gentil, oui ça me permettra d'en connaitre un peu plus sur votre équipe.
Après avoir salué la jeune fille, Marissa pris quelques affaires à elle et referma les bureaux du TAC pour le week-end.
***