Tiffany la tueuse et Lothos le vampire

Je m’appelle Tiffany et j’ai seize ans. Je viens d’emménager ici, à Los Angeles. C’est mon troisième déménagement, donc autant vous dire que je n’ai pas eu le temps de nouer quelques amitiés. Mais ce n’est pas grave, je suis plutôt du genre solitaire. Je vis comme je l’entends, d’ailleurs je ne m’intéresse ni à la mode, ni aux séries BCBG style « Gossip Girl ».

     Grande et élancée, je suis loin de ressembler à un top model de taille trente-huit. Au contraire, j’ai des formes là où il faut, ce qui m’a valut pas mal de compliments de la part des garçons. Mais ils ne m’intéressent pas, les filles non plus d’ailleurs. Mes cheveux sont bruns, épais, longs et ondulés. Je les attache toujours en queue de cheval, ce qui agrandit mon regard bleu azur.

      Habillée d’une jupe en jean, d’un débardeur bleu car c’est ce qui fait ressortir le plus mes yeux, et d’une veste en simili cuir, je descends les escaliers pour rejoindre ma mère dans la cuisine. Je mange en deux temps trois mouvements et me précipite hors de la maison pour attraper le bus in-extremis. Je trace tout au fond du véhicule, m’assois contre la fenêtre et mets mes écouteurs.

      Je me retrouve à présent face à mon nouveau lycée. Le lycée Hemery. Comme dans tous ces établissements, les élèves sont classés par catégorie. Les footballeurs, les pom-pom girls, les skateurs/gothiques et les geeks/intellos. Je déteste ça, mais c’est comme ça.

      Comme je m’y attendais, à peine après avoir franchi le portail, le groupe de pom-pom girls, que j’aime appeler le club des pouffes, me regardent de la tête aux pieds. Comme si elles me jaugeaient. Elles ont tout de suite compris que j’étais nouvelle, mais je ne veux pas y prêter attention. Je remarque seulement la fille à la tête du groupe, car elle est très belle. Athlétique, elle a de longs cheveux blonds parfaitement ondulés. Avec son serre-tête serti d’un nœud dans les cheveux et sa sucette elle fait très niaise, mais à l’air très gentille avec son sourire d’ange « ultra Bright ».

***

Une semaine s’est écoulée. Tous les soirs dans le bus, un homme est assis en face de moi et me regarde avec insistance. Je sens ses yeux qui me scrutent, s‘en est déstabilisant. Mon regard a croisé le sien accidentellement une fois et une décharge électrique a envahi tout mon être. Il est vraiment très beau. Un grand, costaud, brun aux yeux marron à l’air ténébreux. Son regard est très doux et d’une profondeur sans nom. Chaque soir, il reste à me fixer sans dire un mot. Il me fait cependant un peu trop flipper pour que j’engage la conversation.

       Etant restée à la bibliothèque après les cours, il fait déjà bien sombre dehors. Pendant que je traverse le campus, j’entends des bruits de pas juste derrière moi et à chaque fois que je me retourne il n’y a personne. J’accélère alors jusqu’à me cacher dans l’angle d’un mur. Je regarde à couvert l’horizon et souffle de soulagement ne voyant toujours personne. Je reprends ma route mais en me retournant pour partir, j’heurte quelqu’un. J'ai juste le temps de réaliser que c’était le torse d’un homme, que je me recule dans un sursaut pour voir qui est cette personne. L’homme du bus !

« C’est pas possible encore vous !, dis-je irritée.

—    Il faut que je vous parle, me dit sèchement l’homme d’une voix grave mais carrément sexy.

—    Pourquoi vous me suivez depuis une semaine ?

—    Je ne vous suis pas depuis une semaine.

—    Tous les matins vous étiez dans le bus !

—    Et alors je n’ai pas le droit de prendre les transports en commun ?, répond-t-il tranquillement avec un léger sourire en coin.

—    Ne faites pas l’ignorant ! Vous savez de quoi je parle !

—    Pas le moins du monde, mais laissons tomber je n’ai pas le temps pour toutes ses gamineries.

—    Quoi ? »

       Je m’apprête à répliquer quand soudain il m’agrippe contre lui et me plaque contre le mur où je me suis cachée plus tôt. Il pose sa main contre ma bouche pour m’ordonner de ne pas faire de bruit. Son corps musclé, sa prise ferme et son souffle sur mon visage me procure des sensations exquises. Des voix d’hommes se font entendre et disparaissent aussitôt, je n’ai pas eu le temps de les voir mais l’homme semblent les connaitre.

« Venez ! Ne restons pas ici !, m’ordonne-t-il en m’entrainant hors du campus.

—    Mais pourquoi on a dû se cacher ?

—    Je vais vous expliquer mais d’abord suivez-moi !, insiste-t-il en me tirant par le poignet.

—    Il en est hors de question ! Je ne vous connais pas !, criai-je en dégageant mon bras. Dites-moi ce qu’il se passe, qui vous êtes et peut-être que je vous suivrais ! »

Comme s’il allait m’avoir comme ça ! Agacé, il finit par céder.

« Très bien. Je m’appelle Angel, vous êtes en danger et je suis là pour vous aider.

—    En danger de quoi ?

—    Ecoutez, on n’est pas en sécurité ici. Suivez-moi et je vous expliquerai tout ! »

       Sans savoir pourquoi, je décide malgré mes doutes de le suivre. En fait, je dois avouer que son regard est doux et bienveillant, je vois très bien qu’il n’a pas l’intention de me faire du mal. Après dix bonnes minutes de marche, nous arrivons dans un petit motel. Arrivée devant la porte de l’appartement, j’hésite. Voyant que je ne suis plus décidée à le suivre, il se plante de toute sa stature devant moi. Son regard perce le mien, il emprisonne littéralement mon regard azur et me dit d’une voix ferme et rassurante :

« Tu ne crois pas que si j’avais voulu te faire du mal, je l’aurais fait avant ? »

      Troublée, j’acquiesce sans rien dire et le suit. Quelle ne fut pas ma stupéfaction, lorsqu’une fois à l’intérieure, je vois une autre fille que je reconnais immédiatement. C’est la chef des pom-pom girls, elle s’appelle Buffy Summers. Ma première pensée est de me dire que je suis chez un sérial killer mais voyant que la jeune lycéenne n’est nullement inquiète, j’en déduis qu’il ne lui a pas fait de mal.

« Salut ! Tu es la nouvelle !, me dit-elle enjouée. Je m’appelle Buffy et toi ?

—    Tiffany.

—    Enchantée. C’est bizarre de s’adresser pour la première fois la parole dans de telles circonstances, ajoute-t-elle en exagérant un rire.

—    Tu connais ce type ?, demandai-je aussitôt.

—    Non et toi ? Il m’a amené ici à la sortie des cours puis il n’est pas vilain et plutôt gentil, donc je l’ai suivi, dit-elle en faisant un clin d’œil à Angel.

—    Le temps presse, nous coupe alors le principal intéressé. Vous êtes dans une ville infestée de vampires », poursuit-il de but en blanc.

       Déconnexion totale. Des vampires ? J’en reste bouche bée tandis que Buffy éclate de rire.

« Les gars dont on s’est caché tout à l’heure était des… vampires ?, dis-je sous le choc.

—    Oui. Un important gang qui travaille pour Lothos, le vampire connu pour avoir tué une douzaine de tueuses.

—    Les tueuses ?, répétai-je incertaine.

—    Ce n’est pas drôle !, crie alors Buffy soudain apeurée. Vous savez quoi ? C’est n’importe quoi tout ça, je m’en vais !

—    Attendez ! Vous ne pouvez pas partir !, la retient Angel. Vous êtes des tueuses potentielles. Lothos le sait et cherche à vous tuer. Vous êtes en danger !

—    Comment ça des tueuses ? J’ai vraiment l’air de quelqu’un qui tue des vampires ? Non, il en est hors de question. Lâchez-moi ! »

       Buffy se débat un instant et finit par se dégager de la prise d’Angel. Moi je reste plantée là, éberluée, essayant d’assimiler tout ces termes : Tueuse, vampire, Lothos. Voyant qu’il se lance à sa poursuite je le suis. Seulement à quelques mètres d’où nous sommes, nous voyons Buffy en train de se faire attaquer par un vampire qui essaie de la mordre.

« Oh non !, me contentai-je de crier. Faites quelque chose ! »

        Au moment où Angel s’élance vers Buffy, trois vampires apparaissent de nulle part et lui font face. Une lutte démarre alors. Apeurée, je m’apprête à m’enfuir à toutes jambes quand soudain je sens un souffle de puissance monter en moi. Comme une évidence, je me dirige vers une palette en bois et casse deux morceaux pointus. A ce même moment, Buffy retenant le visage du vampire qui est à deux doigts d’atteindre son cou pour la mordre, finit par se baisser et faire une roulade de côté, déséquilibrant ainsi le monstre. Elle se relève aussitôt et assène un coup de pied dans le flan du vampire qui est maintenant expulsé à quelques mètres. Je rejoins Buffy.

« Tiens ! Attrape ! »

         Elle m’obéit et nous nous retrouvons alors face au vampire, en position de combat et armées. Un accès de confiance et un regard complice, nous suffit à prendre le dessus. Je m’élance en première vers ma cible et lui donne un coup de poing, en plein dans le visage. Il se défend de la même façon, mais je pare son coup sans difficulté et en ajoute un autre dans son ventre, ce qui le fait se plier en deux. Après un mouvement en arrière, je lui assène un coup de pied dans le menton, il recule désemparé, tandis que Buffy en profite pour passer par-dessus-moi, en un sublime saut périlleux. Elle lui plante alors son pieu dans le cœur. Il disparaît aussitôt dans un nuage de cendre. Confiante et stupéfaite, nous nous regardons avec plein d’admiration l’une pour l’autre. Dans l’excitation, on partage nos ressenties, se complimente, jusqu’à ce qu’Angel qui s’était débarrassé assez facilement de ses assaillants, vienne à nous.

« Ca va les filles ? Vous désirez peut-être un cocktail ?, dit-il essoufflé.

—    Non mais tu as vu comme on a géré !, m’adressai-je à Buffy excitée.

—    On a été sensationnelle ! Tu as sentie cette énergie toi aussi ?, me demande-t-elle.

—    Oh oui ! Quelle sensation intense ! Et je la sens encore en moi c’est un truc de fou !

—    Moi aussi !, s’exclame-t-elle à son tour presque hystérique.

—    Bon, je suis ravie que vous soyez ravies les filles, intervient Angel. Mais est-ce que maintenant on peut retourner à l’intérieure, pour que je vous explique la suite des évènements ?

—    Oui chef ! », répondis-je enjouée.

       Une fois installées sur son lit, Buffy et moi, Angel prend une chaise et s’assoit en face de nous.

« Alors voilà. Comme vous le savez maintenant vous avez été élues tueuses. Ce qui veut dire que votre but à partir de maintenant est d’exterminer tous les vampires. Lothos est très dangereux. Il n’a rien à voir avec les vampires de tout à l’heure. Il va donc falloir vous entraîner durement afin d’aller l’affronter, sinon c’est lui qui va venir à vous pour vous tuer.

—    Aucun problème !, dis Buffy sûre d’elle.

—    Oui on va le faire les doigts dans le nez !, rajoutai-je.

—    Ne soyez pas aussi sûre de vous. Cela pourrait vous nuire. Vous devez garder la tête froide et rester humble. Sinon vous courrez à votre perte, répond-il durement.

—    Woaw ! Beau gosse et autoritaire », dit Buffy avec un regard plein de sous-entendu.

       Cela ne me plait pas. Je ressens malgré moi une attirance pour Angel. Une attirance que je n’ai jamais ressentie avant. Certes, je sais que c’est peine perdue. Après tout il est clairement plus âgé que moi, la vingtaine probablement. Beau, charismatique et gentil comme il est, c’est impossible qu’il s’intéresse à une fille comme moi, mais ça m’embêterait que Buffy le mette dans son lit, ce qui est plus probable, voyant comme cette fille est parfaite et n’a pas froid aux yeux.

« Je vais vous raccompagner.

—    Et gentleman avec ça !, rajoute une nouvelle fois Buffy.

—    C’est pas vrai ! Elle n’arrête pas ! », pensai-je énervée.

***

       Voilà maintenant un mois, qu’Angel nous entraîne pour affronter le vampire nommé Lothos. Nous avons beaucoup chassé les vampires et Angel nous a appris énormément de choses. La force nous l’avions c’est sûr, mais encore fallait-il savoir s’en servir.

       Mais ce matin, j’ai un très mauvais pressentiment me concernant. Je sens que je ne sortirai pas vivante de ce combat. Je décide alors de ne pas aller en cours et d’aller voir Angel. Cela me rassurera. En fait nos liens se sont beaucoup renforcés durant ce mois, il m’a même avoué que c’est un vampire lui aussi. Je lui ai alors avoué qu’il ne m’était pas indifférent mais il a aussitôt rétorqué que j’étais beaucoup trop jeune. Du coup mon espoir de pouvoir l’embrasser et même plus si affinité est parti en fumée, mais ce n’est pas grave sa présence me suffit amplement.

       Arrivée devant sa porte, j’hésite un instant à frapper. Une fois lancée, il apparait dans l’embrasure torse nu. Il est étonné de me voir et me fait entrer. Pendant qu’il ferme la porte, je ne peux m’empêcher de regarder son corps parfaitement sculpté, vêtu d’un pantalon de jogging noir qui moule ses fesses. C’est quand il ouvre la bouche que je sors de ma rêverie perverse.

« Il y a quelque chose qui ne va pas ?, me demande-t-il inquiet.

—    Oui. Je ne le sens vraiment pas ce soir.

—    Comment ça ? Je vous ai entraîné Buffy et toi et j’ai vu de quoi vous étiez capable. Ca va aller.

—    Je ne sais pas comment l’expliquer… »

       Ma phrase reste en suspend pour que je me retienne de pleurer. Aussitôt, Angel se précipite vers moi et me prend dans ses bras. Ma tête posée sur son épaule, son parfum et sa respiration m’apaise. De sa voix douce, il me répète que tout va bien aller et qu’il a confiance. Après un grand soupir, comme s’il ne pouvait plus tenir à ses principes, il me somme de le regarder. Au bord des larmes j’obéis, il caresse alors tendrement ma joue et scrute toutes les parties de mon visage, qui vire immédiatement au rouge. Ses yeux sont brûlant de désir, sa respiration s’intensifie tandis qu’il s’approche doucement de mon visage, et enfin il m’embrasse. C’est la délivrance. Doux au début puis plus prononcé ensuite, je me laisse aller aux sensations qui envahissent tout mon être.

       Après cette journée forte en émotion, il est heure pour Angel, Buffy et moi d’aller affronter ce fameux Lothos. Arrivés devant son antre, nous sommes accueillis par cinq de ses sbires.

« Hmmm, elles sont pas mal les tueuses d’aujourd’hui, rétorque un des vampires.

—    Ouais, il y a de l’amélioration effectivement », dit un autre en me mettant une main aux fesses.

               En une fraction de seconde, je l’empoigne contre la paroi et le menace de mon pieu droit sur son cœur, mais Angel m’en empêche. Ses vampires sont les seuls qui peuvent nous mener à leur maître car c’est un véritable labyrinthe et nous aurions vite fait de nous perdre. Cela dit, il décoche un coup de poing au vampire et nous reprenons la marche. Nous arrivons dans une immense caverne, très humide et illuminée par des torches enflammées. L’eau présente dans les crevasses entourées de stalagmites est de couleur rouge, sûrement du sang.

« Ah ! Voilà mes charmantes créatures ! »

      Une voix aristocratique et snob résonne sur les parois de la caverne. Soudain, une silhouette apparaît. C’est un homme, habillé d’un costume chic sur une chemise blanche au col serti d’un diamant très ancien. Ses cheveux blancs sont coiffés en arrière et ses yeux bleu clair se fondent dans la pâleur de son visage. Il nous sourit de manière à bien montrer ses canines aiguisées et ouvre les bras comme s’il voulait nous faire un câlin.

« Pour commencer… »

     La phrase se suspend lorsqu’une dizaine de vampires se jettent sur Angel. J’ai l’intention d’aller l’aider quand Lothos s’interpose devant moi. Je lui donne un coup de poing, mais avant que je n'atteigne son visage, il le retient instantanément et me le broie peu à peu avec une grande force. Supposant que j’avais assez souffert il finit par me lâcher. Je recule et me positionne pour le combat suivi de Buffy. Il a une force phénoménale. Je contiens ma haine de ne pas pouvoir aider mon pauvre Angel.

« Alors qui veut commencer ? A moins que vous me laissiez l’honneur de choisir ? »

      En une fraction de seconde, il se retrouve à m’enlacer par derrière. Il est prêt à me mordre, mais je me de dégage en lui donnant un coup de tête. Je me baisse et fait une roulade sur le côté pour me dégager de son champ de vision. Buffy arrive ensuite et enchaîne les coups de poings et les coups de pieds. Lothos les esquivent et semble même s’en amuser.

« Ce n’est pas trop mal je dois l’avouer », dit-il en stoppant nette la jambe de Buffy.

      D’un geste sec et précis, il l’éjecte en la faisant tournoyer sur elle-même. J’arrive à mon tour armée de mon pieu et essai coûte que coûte de le planter dans son cœur, mais sans grand succès. Cela fait maintenant plus d’une demi-heure que le combat dure et aucune de nous deux n’a le dessus. On n’y arrivera pas. Angel quant à lui s’est débarrassé de la moitié des sbires mais est quand même loin d’être hors de danger.

« J’ai une idée ! », dit alors Buffy.

      A partir de ce moment là, tout s’enchaîne très vite. Je vois Buffy se diriger vers une torche. Je décide en attendant d’occuper Lothos.

« Tu es consciente que ta fin est proche tueuse ?

—    Va te faire voir ! »

      J’enchaîne une armada de coups, je pare et esquive les siens. Lorsqu’il voit Buffy prendre une torche il s’arrête un instant, alors j’en profite pour le faire chuter d’une balayette. Je suis sur lui, le pieu en direction de son cœur retenu par sa main, j’y mets toute mes forces mais impossible d’avancer plus.

      Soudain j’entends un cri déchirant venant d’Angel, je lève aussitôt la tête inquiète pour lui. J’ai juste le temps de voir qu’un gros morceau de stalagmite est planté dans son dos, qu’une douleur fulgurante envahit la zone de mon cou. Je sens alors qu’un liquide s’expulse de ma gorge. Je m’effondre sur Lothos qui me jette comme une malpropre sur le côté.

« Hmmm… rien ne vaut le sang d’une tueuse », dit-il en se léchant les lèvres.

       Il n’a pas le temps de savourer mon sang longtemps, car Buffy armée de la torche, actionne le jet de son spray pour cheveux, déclenchant ainsi une déflagration qui s’empare instantanément du vampire. Lothos et Angel crient à l’unisson, l’un de douleur et l’autre de chagrin, résonnant ainsi dans toute la grotte.

      Allongée sur le dos, impossible pour moi de faire le moindre mouvement. Je me contente de tenir ma plaie pour éviter au maximum le sang de couler, mais je ne me fais pas d’illusion, je connais l’issue de ce genre de blessure et je sais ce qui m’attend. Puis je sens mes forces s’épuiser peu à peu. Angel accourt près de moi. Il passe un de ses bras sous ma nuque et me caresse le visage. Je ne peux pas parler, alors je me contente de lui transmettre mes paroles par mon regard et je vois que le sien comprend. J’ai juste le temps de voir des larmes perler sur ses joues et d’entendre un cri bestial qui résonne jusqu’au plus profond de mon être, que c’est le trou noir et l’inconscience.