La Dame au Camée
PRÉCÉDEMMENT, DANS BUFFY CONTRE LES VAMPIRES
Buffy est vivante ! ressuscitée par ses amis qui la croyaient agoniser dans quelque dimension infernale, après son sacrifice pour sauver la Terre. Elle confesse cependant à Spike, dont les pulsions meurtrières sont encore bridées par une puce électronique, qu’elle était en réalité au Paradis, et que vivre lui est désormais insupportable. Un lien particulier se développe alors entre ces deux être damnés. Giles, reparti vivre en Angleterre, ignore tout de la résurrection de sa protégée, et a légué sa boutique de magie à Anya. Cette dernière est secrètement fiancée à Xander, qui tarde à l’annoncer officiellement.
LISTE DES PERSONNAGES
Buffy : la Tueuse de vampires et autres démons, cheffe du Scooby-gang.
Willow : la meilleure amie de Buffy, et prodigieuse sorcière en devenir.
Xander : meilleur ami de Willow et Buffy, membre du trio originel.
Tara : en couple avec Willow, sorcière amatrice et membre du Scooby-gang.
Dawn : petite-sœur de Buffy.
Anya : ex-démon de la vengeance, fiancée de Xander et membre du Scooby-gang.
Spike : vampire redoutable et ancien adversaire du Scooby-gang, pacifié par une puce électronique implantée dans son cerveau, a rallié le gang. Ouvertement amoureux de Buffy, qui le repousse.
Drusilla : vampire, ex-compagne de Spike.
LA DAME AU CAMÉE
1819
Que pouvait bien signifier un tel attroupement dans un lieu si proche du paradis sur Terre ? où se touchaient les plus belles robes, les costumes les mieux taillés, où resplendissaient les plus riches parures, les plumes, les perles, les gemmes... dans cette galerie dont les dorures évoquaient une rivière d’or. Qu’est-ce qui pouvait encore susciter une admiration telle que les invités se massaient autour ? Un bijou. Drusilla et Spike, eux aussi, manifestaient leur admiration pour le camée, le plus fin, et avec le pourpre le plus intense du monde. La baronne de Westfield, qui le présentait dans sa coiffe, raconta comment elle en avait acheté deux, pour un prix dérisoire, au modeste orfèvre de son village. Selon ses dires, il avait confectionné trois pièces à partir du même coquillage. La dernière, déjà réservée par une autre, était le portrait craché de Drusilla. Mais en homme galant, Spike ne pouvait tolérer une telle injustice. Si le camée en était son portrait, sa bien-aimée Drusilla devait le porter !
Les deux amoureux décidèrent donc de visiter Westfield, un charmant village de campagne, boueux en cette saison. La maison de l’orfèvre était repérable à son atelier. Les deux vampires s’y présentèrent, prétextant vouloir passer la nuit au sec. Le brave homme les accueillit chaleureusement, les invitant à entrer. Puis, leur abandonnant le salon, il ajouta : « Ma chambre est au fond si vous avez besoin. L’autre, c’est celle de mes enfants. » avant de monter les escaliers. Le mal était chez lui.
Aujourd'hui, 14h00
D’une main, Xander tenait religieusement son casque de chantier contre sa poitrine, de l’autre, le combiné du téléphone publique : « Je creusais avec la pelleteuse depuis à peine cinq minutes, que je butais déjà sur de la roche, qui ne devait pas se trouver là. On s’est demandé comment on allait continuer, si on allait devoir suspendre le chantier pour acheminer le bon matériel, c’est toute une organisation... quand un gars a remarqué que la roche était taillée.
— Taillée, tu dis ? » Anya avait haussé un sourcil à l’autre bout du fil. « Oui, parce que c’était pas le sol, en fait. C’était un mur, un mur couché et enterré. Alors on a creusé autour pour le déblayer, puis bricolé un système pour le soulever. Enfin bref, finalement, c’est une église en ruines. Ou un temple quelconque…
— Une église ?
— Ouais.
— Cool ! Qu'est-ce que vous allez en faire ?
— Dans ces cas-là on appelle la mairie, qui appelle un archéologue, pour déterminer s’il est utile de faire des fouilles ou si on écrase tout pour continuer. Ils auront besoin de plusieurs jours pour délibérer. Alors chamboulement du planning, j’ai mon après-midi !
— Bien ! Tu sais ce que tu vas faire ?
— Je pensais à quelque chose à base de crème glacée et d’un petit train électrique. Tu vois, j'ai... » Plus rien. « Xander ? Allô ?
— Je suis là. Il se passe quelque chose, on dirait. » En effet, on percevait une certaine agitation sur le chantier. Des ouvriers allaient et venaient, et un attroupement se reformait autour des ruines, dans un grand brouhaha. « Je dois aller voir. Je te laisse. À tout à l’heure.
— OK. Bisou, chéri. À tout à l’heure. »
Xander bisa sa fiancée avant de rejoindre la foule. Les ouvriers semblaient extraire quelque chose de l'édifice, précautionneusement. On avait repéré un escalier sous les décombres, plongeant dans les ténèbres. Des curieux étaient descendus, et remontaient maintenant avec un homme, un homme blanc, en soutane, d’une vingtaine d’années, les yeux noirs, vides et froids. Tous le regardaient avec le même ahurissement, et une certaine crainte.
16h00
« Un prêtre ! s'exclama Xander. Vivant ! Un prêtre vivant ! » Il était installé à la table ronde du Magic Box, la boutique de magie, en compagnie de tous ses amis, Buffy, Willow, Tara, Anya... et Spike, qui se passionnaient pour son histoire. « Pour de vrai, il était enfermé là-dedans ? » Le narrateur hocha la tête. « Affirmatif.
— Il a dit quelque chose ?
— J’étais trop loin pour l’entendre, mais selon mes collègues, il a dit s’appeler « Westfield ». »
Buffy remarqua que Spike, défiant toutes les lois de la nature, était plus pâle encore que d’habitude, et ressemblait maintenant à une grosse lune aux cheveux blonds, lune dans laquelle il était visiblement perdu. « Et toujours selon mes collègues, il cherchait quelqu’un. Mais ils étaient pas fichus de se rappeler qui — un nom bizarre, apparemment.
— C'est définitivement une affaire pour le Scooby-gang ! » proposa Willow. Tous opinèrent. « Oui, du 100% surnaturel ou je m’y connais pas, ajouta Anya. Tu sais où il est maintenant, ce prêtre ?
— À l’hôpital, parce qu’on lui aurait assuré qu’une fois là-bas, il pourrait se renseigner sur la personne qu’il cherche. Sinon il refusait de suivre.
— Parce qu'il était en état de protester ?
— Pas commode apparemment. » Sur quoi Xander hocha des épaules. Buffy déclara le dossier officiellement ouvert : « Alors ce soir, quand tout le monde aura fini son travail, direction l'hôpital. » Et sur ce, tout le monde se dispersa et retourna à ses affaires.
« Spike, je peux te parler ? » Buffy attira le vampire vers la salle d’armes. Une fois seule à seul, elle demanda : « Y a-t-il quelque chose que tu voudrais me dire au sujet de ce prêtre dénommé « Westfield » ? » Le suspect regarda autour de lui. « Moi ? Pourquoi tu demandes ?
— Tu avais l'air d'un vampire à son baptême quand Xander en a parlé. Tu as peur des prêtres ?
— Oui... C'est ça, Tueuse, confirma-t-il, sans aucune conviction. J'ai jamais été à l'aise avec ces gens-là. Tu sais, rapport aux croix et tout ça... » Il déglutit péniblement alors que Buffy le fixait dans le fond des yeux. « D'accord ! céda-t-il. Cette affaire m'en rappelle une autre... Un mauvais souvenir. C'est tout, vraiment.
— OK. Buffy n'insista pas. Une affaire qui pourrait nous aider avec la nôtre ?
— Probablement pas.
— OK. J'aimerais que Willow examine les ruines, ce soir. En quête de magie ou je ne sais quoi. Tu pourrais l'accompagner, au cas où ? » Spike accepta bien volontiers.
1819
Une terrible angoisse réveilla soudain l'orfèvre en sursaut. Son lit était trempé de sueur malgré le froid hivernal. Un cauchemar, sans doute. Mais un gloussement volatile le ramena brutalement à la réalité, qui venait de la porte ouverte. Sa fille était entre les bras d'une femme, Drusilla ! La gentille dame qui dormait dans le salon. Elle avait un ongle anormalement long, une griffe — c'était une griffe, indiscutablement — contre la gorge de sa pauvre fille, qui pleurait silencieusement. Dame Drusilla souriait en coin, et dans ce coin saillait une longue dent pointue. Il dormait certainement, devait être en train de faire un cauchemar.
La voix sourde du monstre sautilla dans la pièce. « Nous avons quelque chose à vous demander, orfèvre.
— Quoi ? Que voulez-vous ? » trembla-t-il. L'escalier craquait, tandis que la lueur d'une bougie y progressait lentement, inexorablement, accompagné d'un bruit terrible. Drusilla laissa la place à son compagnon d'entrer. Celui-ci, une fois à l'intérieur, jeta : « Merci pour le dîner, papa » en même temps que le cadavre exsangue d’un jeune homme sur le plancher. « Romuald !
— Chut... Ne crie pas si fort, lui intima l'homme. Tu risquerais d'alerter les autres. Et tu ne veux pas qu'il arrive du mal aux autres, n'est-ce pas ?
— Oh, mon dieu ! Qu'est-ce que vous voulez ? Pourquoi vous avez fait ça ? » Le pauvre homme était dans un tel état de choc, qu'il ne savait plus s'il dormait ou non. Spike lui expliqua combien la découverte de son camée, dans les cheveux de la baronne de Westfield, avait émerveillé sa compagne. Selon sa propriétaire, il en existait un autre de pareille qualité, à l'image de Drusilla. Alors il devait, par amour pour elle, et par galanterie évidemment, lui offrir ce camée. « Vous devez bien comprendre cela... » Ces deux personnes étaient folles, échappées de leur asile, c'était la seule explication ! Qui diable pouvait se damner ainsi, par infanticide, pour un bijou ? un seul modeste bijou ? « Plus vite vous nous donnerez ce que nous voulons, plus vite nous partirons » tonna la voix, empreinte de fausse courtoisie. Alors, malgré son chagrin, le pauvre orfèvre élabora un plan : occuper le fou avec une fausse piste…
Pendant ce temps, Drusilla les surveillait lui et sa fille dans le salon. Elle se laissa tomber dans un fauteuil, tenant la fille de l’orfèvre contre son sein, humant et caressant ses cheveux d'or. Puis une douce berceuse, et des paroles rassurantes. L'orfèvre voyait dans cette scène le boucher qui apaise son mouton avant de le tuer d'un coup de marteau. « Tout ira bien, trésor. Tonton Spike trouvera le beau camée. Nous serons heureuses. » Soudain, le visage de la folle s'éclaira, comme si le bon dieu lui avait envoyé une vision. Mais dans son cas, ce devait être le diable. « Oh ! se délecta-t-elle. Deux sorcières... Que font-elles ? Oh ! oui. Elles parlent avec les morts. Elles parlent avec vous ! » Et la folle gloussa en direction de l'orfèvre. « C'est tellement beau. Tous ces feux multicolores. Des étoiles sur Terre. » Sa voix était celle d'un ange. « Et les cornes de guerre... »
Le malheureux se détourna du soliloque insensé pour examiner la pièce. L'arme la plus proche était une bûche, près de la cheminée. Il lui suffirait de se pencher un peu. Ensuite il sortirait avec sa fille, et alerterait le village tout en se réfugiant chez les voisins. Oui, Drusilla était maintenant si bien abstraite dans son délire, c'était le moment. L'orfèvre se pencha, saisit la bûche et d'un même geste, se projeta en avant pour l’abattre sur sa chevelure noire, qui tomba inconsciente. Sa fille cria, et à peine l'avait-il arraché aux griffes de Drusilla, que cette dernière se réveillait, le visage possédé par un horrible démon. Des griffes, des crocs, le front plissé par des siècles de haine, et des yeux jaunes.
Spike rentrait les mains vides, mais l'imagination pleine de méthodes de torture. Le pécore allait regretter son insolence. Il ruminait ainsi quand il passa la porte, pour découvrir un spectacle macabre. Si lui était couvert de boue, la pièce était entièrement repeinte en rouge. Drusilla était assise dans une mare de sang, avec le cadavre de la fille dans ses bras, telle une enfant qui berce sa poupée décapitée. « Drusilla !
— Il a été très, très méchant.
— Drusilla, pour la haine de dieu !
— Ils n'ont pas crié. Ils n'en ont pas eu le temps, les petits fantômes. » Spike se résigna : « Et comment va-t-on trouver le bijou maintenant ? Le vieux a menti...
— Pas besoin de paniquer, très cher. » Elle parlait avec ce ronronnement post-orgasmique : « C'est un petit village. Tout le monde doit savoir, sinon pouvoir deviner où il est. »
Aujourd'hui, 18h00
Willow inspirait l'air nocturne infus de cuir et de gel pour les cheveux qui lui embaumait le visage. Même à travers son manteau, elle pouvait sentir combien Spike était musclé. « C'est drôlement agréable, les voyages en moto ! lança-t-elle.
— N'est-ce pas ?
— Oui, ça donne un peu la sensation de voler. » Elle s'excita soudain : « Oh ! il faudrait que j'apprenne à voler. Je devrais pouvoir enchanter un balais ou un truc du genre. » Ce qui plongea Spike dans un silence méditatif. Puis, contenant avec prudence son excitation : « Tu pourrais enchanter la moto ?
— Tu veux dire... la faire voler ? » Et il hocha vigoureusement la tête. Des étoiles s'allumèrent dans les yeux de la sorcière, alors qu'elle les imaginait tous les deux traversant le ciel nocturne dans un tonnerre mécanique. « Ce serait trop cool ! hurla-t-elle presque. On pourrait... fondre sur les méchants depuis le ciel ! Ils trembleraient de peur à l’approche du moteur vrombissant. Et ils nous surnommeraient « les anges à moto ». » Et on devinait bien à sa voix que c'était le plus cool des surnoms. « Oui, ce serait cool » rigola Spike. Willow continua : « Et on pourrait en attraper, des méchants, les emporter haut dans le ciel, et puis les jeter pour qu'ils éclatent par terre comme des pastèques !
— OK, là tu me files la frousse.
— Ah, ah ! » Elle s'amusait franchement.
Enfin, ils arrivèrent au chantier d'où on avait délivré le prêtre. Personne ne le surveillait, sauf une alarme automatique sur la clôture. Spike repéra un monticule de sable. « Je te lance par-dessus la clôture et je saute après toi, affirma-t-il en le pointant du nez.
— Euh... tu es sûr ? Parce que c'est quand même... » Mais le dernier mot se mua en cri, comme Willow s'envolait par dessus la clôture jusque dans le tas de sable, sans même tomber de ses pieds. « OK, c'était un bon plan » confirma-t-elle, contente de pouvoir encore l'admettre. Le vampire sauta formidablement pour atterrir juste à côté : « Allons explorer ces ruines.
— La classe ! » remarqua Willow, à moitié pour le taquiner. Elle extirpa deux lampes torches de son manteau puis lui en passa une. Le vampire s’immobilisa, dévisageant la sorcière. « Quoi ? » s’inquiéta-t-elle. Puis haussa les sourcils avec insistance. « Oh, je suis bête ! T'es un vampire et les vampires n'ont pas besoin de lampes torches pour voir la nuit parce qu'ils vivent la nuit... » Elle rempocha la lampe inutile : « Comment dit-on déjà ? Nyctalope, c'est ça ?
— Oh, attends... C'est ça que ça veut dire ? Qui voit dans le noir ? J'en ai tué plus d'un pour m'avoir traité de ça ! » Sans commentaire, Willow se dirigea vers les ruines, où elle éclaira un tas de débris. Un scintillement imperceptible interpela le vampire, qui alla le ramasser. C'était un petit objet crasseux, si crasseux qu'il en était méconnaissable. Provoquant une moue répugnée à côté de lui, Spike cracha sur une manchette de son blouson pour frotter l’objet, démontrant la passion d’un ancien cireur de chaussures. Le profil nacré d'une femme se dessina sur un fond pourpre. C’était un camée, certainement magnifique en son temps — on le devinait malgré la crasse. Spike, encore une fois, paraissait exsangue. S’envolait-il sur sa moto ? ou en avait-il chu jusque dans l’abîme de ses souvenirs ? « Qu'est-ce que c'est ? demanda innocemment Willow.
— Un mauvais souvenir... Je ne sais pas ce qui se passe. Mais nous devrions trouver ce prêtre. »
Pendant ce temps, Buffy et Xander conduisaient la voiture de Giles jusqu'à l'hôpital de Sunny Dale, où le prêtre devait être soigné. « J'ai des sentiments très partagés à son égard, je dirais même confus... D'un côté, je dois admettre qu'il a vraiment été admirable dernièrement. Je veux dire, sans lui nous serions tous morts, plusieurs fois, et pas seulement le gang, mais l’humanité toute entière. De l'autre, même si je crois franchement que les gens peuvent changer — je suis quand même en couple avec un ex-démon — dans son cas, j'ai toujours un doute, une petite alerte qui clignote dans ma tête. » Buffy comprenait bien ce qu'il voulait dire. « Après tout, Spike est encore un vampire. Pas comme Anya. Et je ne peux pas m'empêcher de penser que si on lui retirait cette puce du cerveau, il se changerait vite en Mr Hyde.
— Angel aussi est encore un vampire, tenta Buffy.
— Angel a une âme, c'est différent. Un cas unique au monde peut-être.
— Justement, je me pose des questions ces temps-ci. Que sait-on vraiment sur l'âme en fin de compte ? Clairement, il est possible d'aimer sans âme, de souffrir pour les autres... toutes les émotions humaines. On peut... aller en enfer et en revenir, sans âme. Alors à quoi ça sert ? Qu'est-ce que c'est et quelle est sa fonction précisément ? » Cela déstabilisa Xander : « Honnêtement, je ne sais pas. C'est vrai, peut-être que le problème ne vient pas d'avoir une âme ou non. Mais Spike est obligé de combattre avec nous pour satisfaire sa rage. Que se passera-t-il quand il ne le sera plus, quand la puce sera HS, et cela arrivera, s'empressa-t-il d'ajouter. Tu dois bien sentir comme moi, que même s'il t'aime sincèrement, il n'est pas encore, vraiment, un gentil. »
Buffy encaissait encore quand ils arrivèrent sur le parking de l'hôpital, où étaient postées trois voitures de police. Rien de singulier à Sunny Dale, et pourtant, les deux amis flairèrent les complications. Ils se présentèrent à l’accueil en tant que famille du prêtre, selon un scénario répété. « Je suis sa nièce, expliqua Buffy, et voici mon frère, son neveu.
— Demi-frère ! » corrigea fièrement Xander. Sa « demi-sœur » se retint de lui coller une gifle. « Oh ! s'affligea alors l'hôtesse. Mes pauvres, je suis désolée, mais il faudra vous adresser à la police.
— La police ? Pourquoi ? que s'est-il passé ? Rien de grave, rassurez-nous ?
— Je ne peux vraiment pas vous en parler, désolée.
— Je vous en prie, madame, vous pouvez au moins nous dire si notre oncle va bien ! » Visiblement tiraillée, la gentille hôtesse jugea néanmoins qu'un résumé des évènements ne ferait aucun mal : « Votre oncle s'est enfui dans la soirée.
— Enfui ? Mais pourquoi ?
— Il voulait absolument retrouver quelqu'un, un dénommé Spike, je crois. Ça vous dit quelque chose ? » Après un bref regard entendu, Buffy et Xander secouèrent la tête. Nouvelle hésitation de l'hôtesse : « Mais ce n'est pas tout. Il... il a tué un infirmier qui voulait le retenir, et blessé plusieurs autres membres du personnel. » La nièce et le neveu réagirent adéquatement. « Vous savez si votre oncle se dopait, ou consommait quelqu'autre drogue ?
— Pas à ma connaissance, pourquoi ?
— Euh... pour rien. Vous devriez vous entretenir avec les policiers, maintenant. » C'était assez. Buffy et Xander trouvèrent leur chemin jusqu'à la chambre du prêtre, mais le couloir était barré par la police. Impossible d’enquêter. Derrière le rubalise, on distinguait néanmoins de grosses éclaboussures écarlates. « Il faut vite avertir Spike, haleta Buffy.
— Tu crois qu'il peut le pister ? s'inquiéta Xander.
— Je ne sais pas. Pourquoi ?
— Parce qu'Anya est tout seule au Magic Box. »