Kagami no sekai - Un monde en miroir

Chapitre 1 : Prologue

1455 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/02/2023 12:31

Bip. Bip. Bip.

Elle parvenait à entendre clairement ce même son lancinant et régulier depuis dès jours. De même que celui de l’air qui lui était insufflé dans le nez.

Bip. Bip. Bip.

Ce bruit l’agaçait mais elle ne parvenait pas à le stopper. Elle ignorait d’où il provenait exactement. Elle savait seulement qu’il était tout proche d’elle. Elle aurait bien voulu mettre fin à ce vacarme qui lui causait une affreuse migraine, mais son corps refusait obstinément de lui obéir. Il était comme endormi, inerte, lourd. Elle ignorait depuis combien de temps elle était là. Peut-être était-ce depuis des mois ? Au début, elle avait seulement retrouvé le toucher en ressentant la légère pression du drap qui la couvrait jusqu’au dessus de la poitrine et le plastique proche de son nez qui lui envoyait de l’air. Puis elle avait recouvré l’ouïe, ce dont elle se serait bien passée si elle avait su que ce bip aigu et répétitif l’ennuierait autant ! Pour le moment, son corps ne lui répondait pas. Elle ne parvenait à rien, pas même à ouvrir les yeux. Consciente mais plongée dans le noir et immobilisée, elle ne faisait qu’attendre un nouveau bruit, une nouvelle pression sur sa peau, un nouveau contact, n’importe quoi. Le temps passait si lentement. Et si cela faisait des années qu’elle attendait ? En se posant cette question, une pensée surgit tout à coup dans son esprit : « Mon frère… Où est mon frère ? », se demanda-t-elle soudain en se remémorant peu à peu les événements survenus juste avant sa perte de connaissance. La panique commença soudain à l’envahir. Était-il seulement encore en vie ? Et elle, où était-elle ? Était-elle vivante ou déjà partie rejoindre leur mère ? Non, elle ne pouvait pas être morte. Elle n’avait pas le droit de mourir. Pas tant que son frère n’était pas rentré sain et sauf à la maison. Elle ne pouvait pas le laisser entre leurs mains. Elle se devait d’agir. Elle devait bouger. Elle devait se battre et tout faire pour le retrouver.

A mesure que ces pensées tournoyaient dans son esprit, elle sentit tout à coup un léger tressaillement dans son bras droit. Un simple mouvement, infime, mais qui avait tout de même fait surgir un nouveau bip plus sonore que le premier et plus grave. Elle attendit quelques instants. Rien. Le bruit avait cessé et le bip habituel était de nouveau le seul à raisonner dans sa tête. Elle tenta de reproduire le mouvement de son corps en se concentrant uniquement sur un de ses doigts. C’est alors que le bip aigu accéléra. Soudain, un nouveau son tel une alarme s’enclencha juste à côté d’elle. Elle n’osa plus rien faire, surprise par un tel vacarme. Elle entendit soudain le son de talons féminins heurtant du carrelage. Les pas se rapprochaient d’elle. Elle tenta de savoir combien de personnes étaient à présent autour d’elle. « Deux... », se dit-elle.


- Tout va bien, son pouls est en train de se calmer, déclara une voix féminine qui lui sembla étrangement familière.

- Crois-tu qu’elle est consciente, demanda une seconde voix, plus aiguë que la première.

- C’est difficile à dire… Elle n’a pas encore réagi aux stimuli.

- Pauvre petite…

- Sakura, on a besoin de toi en salle deux, interpella soudain une voix masculine lointaine.


« Sakura...Maman ?! » pensa la jeune fille troublée. Comprenant qu’elle allait de nouveau se retrouver seule, elle recommença à paniquer. Elle devait trouver un moyen de la faire rester auprès d’elle. Elle devait montrer qu’elle était consciente, qu’elle était là. Aussitôt elle tenta de nouveau de faire bouger son doigt. Même si elle n’avait pas réussi la première fois, son pouls s’était emballé, tout comme les capteurs. Cela suffirait peut-être à garder Sakura et l’autre femme auprès d’elle ?


- J’arrive, répondit la jeune femme aux cheveux roses. Shizune, peux-tu la surveiller quelques minutes ? Je veux être certaine que son cœur ne se fatigue pas trop.

- Bien sûr, répondit l’intéressée.


Non, Sakura devait rester. Sa voix la rassurait bien plus que celle de Shizune. La jeune fille devait bouger, faire réagir les capteurs, montrer sa présence, bouger, bouger, bouger ! Tout à coup, le bip aigu accéléra drastiquement, déclenchant successivement plusieurs alarmes sonores tout autour d’elle. C’est alors qu’une vive douleur transperça sa poitrine. Une douleur si forte qu’elle en eut le souffle coupé et ne pût tenir plus longtemps. Par bonheur, alertée par les alarmes, Sakura revint auprès d’elle et concentra du chakra dans ses paumes avant de les placer au-dessus du cœur de la jeune fille. Son pouls se calma doucement. En ressentant le chakra de Sakura se mélanger au sien, la fille s’apaisa aussitôt, bercée et rassurée. A son tour, elle tenta d’envoyer du chakra vers Sakura en suivant le courant qui provenait de ses mains. Si sa mère pouvait sentir sa présence, sans doute resterait-elle plus longtemps auprès d’elle. Mais, brusquement, Sakura retira ses mains et cessa d’envoyer du chakra.


- Quelque chose ne va pas, questionna Shizune inquiète.

- J’ai senti son chakra…, répondit Sakura troublée. Elle m’en a envoyée.

- Mais alors, elle est consciente ?!

- J’en ai l’impression, oui.


Toutefois, ce n’était pas savoir que cette jeune fille était consciente qui perturbait la jeune médecin. Le chakra qu’elle avait perçu lui était étrangement familier. Il lui faisait penser à celui de sa fille, Sarada. Jamais une telle chose ne lui était encore arrivée. Comment cette fille inconnue pouvait-elle produire un chakra aussi proche de celui de son enfant ? Qui était-elle ?

Le lendemain, Sakura se libéra plusieurs fois dans la journée afin de venir vérifier que la jeune fille était toujours consciente. A chaque visite, cette dernière faisait réagir les capteurs mais ne parvenait pas prendre le contrôle de son corps. Toujours troublée par la similarité quasi parfaite du chakra de Sarada et de celui de cette fille, Sakura avait secrètement réalisé quelques examens supplémentaires. Elle n’avait informé personne de sa découverte, pas même sa famille. A quoi bon alerter son mari et sa fille maintenant puisque les résultats n’arriveraient que dans quelques jours au mieux ? Plusieurs théories plus ou moins plausibles avaient toute de même commencé à se former dans son esprit. Sasuke lui avait-il mentie ? Avait-il connu une autre femme pendant son long périple ? Non, c’était impossible, pensait Sakura pour se rassurer. En revanche, cette fille pouvait peut-être avoir été créée par dieu sait quel sbire d’Orochimaru, ou bien être parente du clan Uchiwa ? D’ailleurs, Itachi avait peut-être eu un enfant avant de mourir ? Une telle idée semblait plus farfelue que probable mais Sakura ne pouvait s’empêcher d’y croire. D’où pouvait-elle bien venir ? Une chose était claire, pour connaître le fin mot de cette histoire, il fallait que cette jeune fille se réveille enfin pleinement et explique qui elle était. C’est alors qu’un nouveau bip raisonna alors que Sakura avait le dos tourné et était plongée dans ses pensées. Lorsqu’elle fit face à la jeune fille, son sang ne fît qu’un tour. Ses yeux étaient à demi ouverts et semblaient perdus dans le vide. Mais si l’un des deux était une banale pupille noire, l’autre n’était pas ordinaire. « Un rinnegan... » pensa Sakura en manquant de basculer en arrière. Et pas n’importe quel rinnegan, une pupille que la jeune médecin connaissait depuis des années, celle que portait jadis son époux, Sasuke Uchiwa. Tremblante d’incompréhension et très inquiète à l’idée que cette pupille se retrouve portée par une autre personne que son époux, Sakura ne remarqua qu’au bout d’un instant que la jeune fille la fixait, les yeux baignés de larmes.

- Maman…, parvint-elle à dire dans une voix à demi éteinte et sanglotante.



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