Arrancar
Chapitre 16 : La vérité sur Aizen
3243 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 12/05/2020 17:05
Je rouvre lentement les yeux... Oh, ma tête... Elle est lourde... Et mon corps me fait mal... Je suis complètement épuisé et je n'ai plus la force de bouger. Je regarde autour de moi et vois que je suis menotté en Y sur une espèce de table verticale dans une pièce plongée dans l'obscurité. Il y a juste une lampe au dessus de ma tête qui nous éclaire, le sol et moi. C'est alors que je remarque qu'Aizen se tient quelques mètres devant. Il jette un regard dans ma direction et vois que je suis réveillé.
- Bien dormi ?
- Aoh... Où... Où suis-je ?
- Dans mon laboratoire. Je vais procéder à ton évolution en arrancar.
- Je n'ai pas envie de faire ça.
- Ah mais je ne te demande pas ton avis. Je vais t'arracher ton masque et tu vas me servir.
- Merde... Où sont mes amis ?
- Tu ferais mieux de te concentrer sur ton cas à toi.
- Réponds à ma question !
- Je ne vais pas me fatiguer et perdre mon temps avec tes histoires ! Tu es à mon service, tu sauras ce que j'ai envie de te dire !
- Merde... Mais je ne veux pas de ça !
- Oui, tu l'as déjà dit.
- Mais je suis sérieux, Aizen ! Je ne veux pas travailler pour toi. Tu n'as pas le droit de m'obliger. S'il-te-plaît, laisse-moi partir.
- Si tu ne voulais pas être ici, tu n'avais qu'à ne pas venir ! s'impatienta le shinigami.
- C'est toi qui m'a forcé ! Tu as pris ma famille en otage, tu te souviens ?
- En effet. Et ils vont m'être utile. Le gros lourd est puissant et Nel est enfin revenue auprès de son maître.
- Elle ne t'appartient pas !
-Tous les arrancars m'appartiennent.
- Y compris Apotéias et son armée ?
- Bien plus qu'ils ne le croient. Et toi aussi, d'ailleurs.
- Je suis curieux de voir comment ils réagiront lorsque tu le leur diras en face !
- Cela arrivera sûrement plus tôt que tu ne le crois.
- Grâce au droit d’aînesse ?
Aizen s'interrompit.
- Que sais-tu, exactement ?
- Tout, Aizen. Tofem a la langue trop pendu. Il m'a appris malgré lui que Nel est sa grande sœur ce qui, par conséquent, fait d'elle la reine légitime du Hueco Mundo. Il faut juste éviter que ce sale con ne l'apprenne au risque de lui faire du mal.
- Hm... Oui en effet.
Le shinigami me tourne le dos.
- Je ne suis pas aveugle, vasto lorde. Je sais très bien qu'Apotéias et ses fidèles ne m'aiment pas et que le roi du Hueco Mundo attend patiemment que je mène mon projet à bien pour me tuer et rafler la mise.
- Bonjour la loyauté.
- Je ne peux pas lui en vouloir. J'aurais fait pareil que lui, à sa place. Au départ, retrouver Nel aurait pu m'aider du point de vue de la puissance militaire parce que c'est une vasto lorde, ce qui fait qu'elle est plus forte que les capitaines shinigamis, les plus sérieux adversaires que Soul Society puisse m'opposer. Et je suis sérieux : elle en a déjà affronté plusieurs et leur a à tous fait mordre la poussière.
- Pourquoi tu l'utilises comme une arme ?! Elle avait confiance en toi !
- Et toi ? L'utilisation que tu as eu des pouvoirs de tes amis ? Tu ne les a pas traités comme des armes, eux aussi ?
- C'est très différent ! Notre relation est basée sur la confiance et le respect !
- Chez moi aussi.
- Mutuel, connard !
- Ne me parle pas de réciprocité ! Les hollows sont des monstres. S'en servir comme si c'était des armes est la meilleure utilisation que l'on puisse leur accorder.
- Bouffon !
- Tu peux m'insulter, ça ne changera rien. J'ai soigné Nel et une fois que j'aurais trouvé comment procéder, je la mettrais sur le trône à la place d'Apotéias et, leur reine étant à mon service, tous les hollows me mangeront dans la main.
- Et c'est pour ça que je suis là, moi aussi ? Pour que ma puissance de vasto lorde te permette de vaincre à coup sûr les derniers capitaines de divisions ?
- En partie, oui.
- En partie ?
- Je dois reconnaître que tu es très fort. Tu as battu tous mes arrancars ou presque. Comment t'as fait ?
- Ça pourrait s'expliquer, en premier lieu, par le fait que tes guerriers sont cons au point d'étaler leur puissance sans pour autant prendre leur adversaire au sérieux, tous ça pour se faire surprendre avant de perdre !
- Oui, et je dois reconnaître que tu disposes d'une impressionnante faculté d'adaptation. Tu t'es admirablement bien adapté à chacun de tes adversaires, bravo.
- Merci. Mais quelque chose me dit que ce n'est pas la seule chose que tu aies à me dire.
- Non, en effet.
Il pose son index sur mon nez.
- Où as-tu eu ce pouvoir ?
-L equel ?
- Celui qui te permet de te connecter au cerveau des autres hollows et de les contrôler au moyen de gestes et de hurlements.
- On me l'a donné.
- Qui donc ?
- Un de mes amis.
- Toujours en vie ?
- Non. Il m'a légué sa capacité pour que je puisse survivre.
- Comment s'appelait-il ?
- Herb.
- Son vrai nom ?
- Celui que je lui ai donné.
- Un adjuchas ?
- Pur sang.
- Donc, on parle bien du Dos Blanc.
Je me tais.
- N'est-ce pas ?
- Co-comment le connais-tu ?!
Aizen éclate de rire.
- Parce qu'il a travaillé pour moi !
- Qu'est-ce que tu racontes ? Herb s'est rangé sous les ordres de Black, le tout premier arrancar. Ensemble, ils ont attaqué Soul Society et ils ont échoué !
- Il y avait un autre adjuchas, aussi. « Monstre ».
- Tu étais dans le camp des ennemis. Herb était trop fier pour obéir à un shinigami. Il n'aurait jamais travaillé pour toi !
- Mon pauvre vasto lorde. Tu es comme lui : en dépit de ce pouvoir formidable qui te permet de voir presque n'importe où, tu manques de vision !
- Herb voulait devenir un vasto lorde !
- C'est bien beau de vouloir devenir un super prédateur mais c'est encore mieux d'aspirer à devenir un dieu !
Je m'interromps. J'ai déjà entendu cette phrase quelque part... Mais oui ! Dans ma vision la plus récente ! Je dévisage mon interlocuteur.
- C'est bizarre, ça... Tu parles exactement comme Black.
Aizen approcha son visage du mien.
- Mais mon cher vasto lorde...
Puis, en adoptant la voix de Black, il me murmura à l'oreille :
- ... Explique-moi pourquoi je ne pourrai pas être celui auquel tu crois t'adresser.
J'ouvre grand les yeux. Aizen recule et me regarde droit dans les yeux, le visage traversé par un infâme rictus.
- Non... C'est impossible ! Tu ne peux pas être...
Il hoche la tête.
- Si.
- Mais comment...
- Vois-tu, vasto lorde, je suis au courant pour Engeance et la réécriture de mon histoire. Dans le récit initial, j'ai joué la comédie à Soul Society pendant des années et ai tenté de prendre le pouvoir avant que mes plans ne soient déjoués par un jeune humain roux devenu shinigami, Ichigo Kurosaki. Cependant, lorsque le roi des esprit est mort en scellant celui que tous appellent le Déchu, la réalité telle qu'il l'avait réalisé s'est brisée, son ridicule successeur a essayé de recoller les morceaux...
- Engeance.
- Oui et c'est vraiment un nom ridicule. Il considérait le roi des esprits comme son parent et il a sûrement cru, à l'époque, lorsque le Déchu l'a qualifié d'engeance, que cela provenait du verbe « engendrer ».
- Et donc ?
- Et donc la réalité est comme le corps d'un être vivant et non comme un objet : contrairement à un objet qui attend d'être réparé, un corps vivant n'attend pas l'intervention d'un médecin pour ressouder ses tissus déchirer et cicatriser ses plaies. Engeance a pu restaurer une partie de la réalité mais une autre a été remplacée par une nouvelle histoire.
- Qu'est-ce que ça a à voir avec toi ?
- Moi, une partie de ma personnalité m'a été amputée. J'ai d'abord été le gentil Aizen que je faisais initialement semblant d'être et j'ai passionnément étudié les hollows dans une de nos bases établie au Hueco Mundo. C'est là que Nelliel et moi nous sommes rencontrés et elle a eu raison de me faire confiance à l'époque parce qu'à ce moment-là, j'étais réellement gentil. Cependant, la facette dont j'avais été séparé existait toujours. Elle s'est matérialisé au Hueco Mundo et a évolué lentement jusqu'à ce que les shinigamis la trouvent, l'emmènent dans la base et l'étudient. Elle leur a beaucoup appris et leurs recherches ont grandement avancé grâce à cette étrange forme de vie.
- Qui avait quelque chose derrière la tête.
- Exactement. Elle leur a fait créer ce faux vasto lorde instable qui a détruit la base et où la chute de décombres m'a grièvement blessée à la tête, me plongeant dans le coma. Profitant de la diversion, la forme de vie a alors passer les barrière de sécurité et a activé les machines qui lui ont transmis l'énergie et les éléments dont elle avait besoin pour devenir un arrancar. C'est comme ça que le projet « BLACK » et devenu « Negro Pesadilla Black ».
- Cet arrancar... C'était donc toi, réincarné ?!
- Oui, mais sans mes souvenirs. J'ai ensuite rencontré le Dos Blanc et Monstre avant de lever une armée de hollows et d'envahir Soul Society. Moi... Black... A échoué après un combat titanesque contre le capitaine général de l'époque, Yamamoto Genryûsai. Cependant, l'arrancar n'était pas totalement détruit : cette part de ma personnalité qui le composait existait toujours grâce à moi ! La facette est donc revenue en moi et, comme ma blessure à la tête avait brisé la barrière qui la retenait, cette part de moi a pu reprendre sa place. Je suis alors sorti du coma, enfin complet.
- Cela t'a fait redevenir celui que tu étais dans la première réalité ? Celle avec Ichigo Kurosaki ?
- Exactement ! Et avec tous mes souvenirs ! J'ai alors réalisé comment le précédent roi des esprits avait truqué les règles, comment il s'était immiscé dans mon esprit... Tout prenait son sens ! Pourquoi n'avais-je créé que cent arrancars au lieu de lever une véritable armée ? Comment expliquer que des arrancars, pourtant forts et entraînes, habitués au combat et évoluant initialement dans un monde hostile, avaient pu se faire mettre minable en un contre un par des officiers prenant pourtant rarement part au combat et se révélant soudain surpuissants avec des techniques imparables ? Le roi des esprits assurait sa sécurité en modifiant la réalité quand bon lui semblait ! Il trichait sans arrêt !
- Mais Engeance, lui, ne le fait pas...
- Non ! Engeance n'en a pas la capacité. De plus, de ce que je sais de lui, il a besoin de crédibilité, de cohérence et de loyauté ! Il ne peut pas intervenir en modifiant les pouvoirs ou les souvenirs de quelqu'un.
- Je vois.
- C'est vraiment dommage qu'il n'ait pas tout refait exactement comme avant. Je veux dire, cela ne me dérange pas d'être débarrassé d'Ichigo Kurosaki et de sa bande mais il me manque quand-même des arrancars et, même si je les aurais affronté comme ennemis, j'avais un certain respect pour les shinigamis qu'il n'a pas pu ramener. Après, qu'il ait préféré ne pas ramener la race des quincys, quand bien même il aurait pu régler leur problème d'âmes prises envoyées directement au Déchu, ça, je m'en moque. Cela me fait toujours des gêneurs de moins.
- Mais moi, je n'était pas présent dans le conflit de cette précédente réalité ! Non seulement cela ne me concerne pas mais en plus, tu n'es pas garanti de me faire confiance !
- Je peux modifier un hollow en le faisant évoluer. Je vais effacer une partie de ta mémoire et, comme pour tous les autres, t'instaurer un verrou de sécurité qui fera que tu ne pourras pas me faire de mal.
- Salaud !
- Vois-tu, vasto lorde...
- Boss !
- « Boss » ?
- C'est comme ça que je m'appelle !
- Eh bien, en plus de ne pas être ton vrai nom, il est très pompeux. Et si tu veux savoir pourquoi tu m'intéresses, c'est parce qu'en plus d'être assez puissant pour vaincre les capitaines shinigamis, tu peux lire l'énergie spirituelle...
- Tu t'en est rendu compte ?
- Oui, et prends l'habitude d'appeler cela « reiatsu ». Bref, grâce à ta capacité à lire le reiatsu, tu vas pouvoir guider efficacement mes troupes et prévenir les embuscades. Je le reconnais, tu as un vrai talent de meneur d'hommes, je te le jure !
- Et ensuite ?
- Et ensuite, comme tu disposes du pouvoir du Dos Blanc, ou « Herb » si tu préfères, tu vas pouvoir me livrer Mönhvy.
- De quoi s'agit-il ?
- D'un hollow.
- Son nom est bizarre. On dirait le mélange d' « aumône », ce que demandent les pauvres quand ils mendient, et de « vie ».
- Je crois que c'est vraiment de là que vient son nom. Celui qui distribue la vie auprès de ceux qui viennent mendier auprès de lui.
- Et qu'est-ce qu'il a de particulier ?
- Mönhvy est le plus gros de tous les hollows.
- Plus que Yammy ?!
- Bien sûr ! Il a l'apparence d'une baleine géante qui nage paisiblement dans le ciel et les autres habitants du Hueco Mundo le vénèrent comme un dieu. Certains partent à sa recherche pour l'admirer et se prosterner devant lui. Mönvhy est paisible et inoffensif, mais je ne sais pas comment le faire venir jusqu'à moi.
- Tu veux le transformer en arrancar ?
- Impossible. Comme les vers de sable, Mönvhy n'est pas originaire du monde des humains mais bien du Hueco Mundo.
- Et à quoi va-t-il te servir, s'il est incapable de faire du mal ?
- Le Déchu a besoin d'un hôte.
- Un hôte ? Comment ça ?
- Tu sais que le Déchu n'est pas mort, juste scellé ?
- Oui.
- Eh bien sa prison est en enfer et une fois que je l'aurais libéré, il me faudra lui fournir un hôte dans lequel se réincarner parce qu'en tant qu'entité, il n'a pas d'enveloppe corporelle. Je compte alors lui apporter Mönhvy pour ça.
- Tu comptes corrompre cette innocente créature ?!
- Cela sera magnifique ! Imagine le monstre en lequel cette baleine inutile se transformera ! J'aurais alors l'arme ultime pour détruire Soul Society et, en partageant son pouvoir, je perfectionnerai mes arrancars et mènerai mes plans à bien !
- Les shinigamis ne te laisseront pas faire !
- Je connais leurs pouvoirs et leur armement, vasto lorde. Crois-moi, ils n'ont aucun moyen d'arrêter un monstre qui aurait la taille de Mönhvy. Et vois-tu, pour l'amener jusqu'à moi, il me faudrait l’hypnotiser mais même Apotéias ne peux se faire obéir par ce cétacé. Le seul hollow qui ait eu un talent aussi exceptionnel dans le contrôle d'autrui, c'est le Dos Blanc et je le croyais mort depuis longtemps. Tu m'as prouvé que j'avais tort et ramené son pouvoir développé grâce à ton évolution en vasto lorde.
- Non... C'est impossible...
- Eh si. Je vais t'envoyer voir Mönhvy, tu vas lui dire de venir à moi, je vais le conduire au Déchu, le corrompre, puis l'utiliser pour mener l'assaut final. Je vais gagner et c'est toi qui me permettra d'y arriver.
- Non...
Il sourit en me caressant le visage.
- Je vais maintenant t'arracher ton masque pour te transformer en arrancar et tu ne m'en voudras pas mais je vais te donner un nouveau nom. Un qui te rappellera ton infériorité.
- Arrête... Ne fais pas ça ! Par pitié...
-J'ai apprécié le divertissement que tu m'as accordé dans l'arène. Tu as également distrait mes guerriers et réveillé ceux qui étaient trop sûr d'eux. Malheureusement pour toi, je n'ai essuyé aucune perte parce qu'Arturo a ressuscité les morts et que j'ai fait évolué les desnudos que tu m'as si gentiment apporté.
- Quoi ?!
- Excellente idée d'avoir fait évoluer ces gillians une première fois. Ils seront encore plus efficaces en arrancar. Je salue ta productivité. Grâce à toi, mon armée n'en ressort pas affaiblie mais renforcée.
- C'est pas vrai !
- J'ai bien aimé notre conversation. Quelle dommage que tu doives l'oublier !
Il me plaque la main contre le visage.
- Arrête... Non ! Pitié !!!
- À bientôt, vasto lorde.
Scratch !!!
Dans le le laboratoire
D'un geste, Aizen fait venir deux exequias. Ces derniers détachent l'arrancar que leur maître vient tout juste de créer et qui revient lentement à lui. Ce dernier se met à quatre pattes et s'éveille pendant qu'un des deux gardes va lui chercher une couverture qu'il dépose sur ses épaules.
- Entends-tu ma voix, mon jeune ami ? demande Aizen.
- Oui...
- Sais-tu qui je suis ?
- Vous êtes Aizen. Vous êtes mon maître.
- Te souviens-tu de ton passé ?
- Non.
- Te rappelles-tu avoir juré de me servir contre vents et marées ?
- Non, mais je tiendrais ma promesse.
Il lui pose son index au milieu du front.
- Quel est ton nom, cher allié.
- Je l'ignore.
- Eh bien dans ce cas, arrancar sans nom, je vais t'appeler... Sin Nombre !
Chers lecteurs et chères lectrices, merci d'avoir suivi ma fanfiction jusqu'au bout. L'histoire reprendra cette fois avec une préquelle intitulée "Vizard" dans laquelle j'introduirai les derniers personnages dont j'ai besoin pour pouvoir entamer sa dernière partie. Je vous remercie encore pour le temps que vous m'avez accordé et, pour patienter, vous invite à lire mes autres histoires. Je vous dit "à bientôt" tout en vous souhaitant une très bonne lecture.
Totorsensei