Arrancar
Chers lecteurs, chères lectrices, cette fanfiction est la suite de ma précédente histoire, "Vasto Lorde". Si vous ne l'avez pas lu avant, sachez simplement que Loz est un imposant adjuchas apparu dans le dernier chapitre et que Criquet est un hollow minuscule apparu dans le chapitre "Un hollow de la taille d'une montagne". Je vous inviterais d'ailleurs à lire ce chapitre, ou du moins le passage où Criquet parle de la fois où il a rencontré un vasto lorde pour la première fois et de sa terrible expérience au point d'eau avec un adjuchas. Je vous souhaite une très bonne lecture.
« Quelque part au Hueco Mundo, un hollow patrouillait. Il était immense et avec ses grands bras puissants, se déplaçait avec une démarche proche de celle des gorilles. Doté d’une impressionnante musculature et d’une force proportionnelle, cet individu ne craignait rien ni personne mais ce que tout le monde ignorait, c’est que ce géant à l’allure pourtant brutale et patibulaire avait le cœur tendre, comme en témoigne celui à qui il a laissé le privilège de l’accompagner : j’ai nommé…. Son pote Criquet ! »
Loz eu un léger rire.
- Tu sais Criquet que je n’ai pas besoin d’un narrateur ?
- Allez, c’est amusant !
Quittant les cheveux de Loz pour venir s’installer sur son épaule, Criquet revint parler à son camarade.
- Reconnais que si je n’étais pas là, ta patrouille serait bien plus ennuyeuse, tu ne crois pas ?
- Oh, mais je le vivrais très bien : seul avec moi-même, sans personne pour me casser les oreilles…
- T’es pas gentil !
- C’est toi qui me tends la perche.
Après un léger rire, Loz préféra éviter de vexer son ami.
- Je plaisante Criquet. C’est toujours agréable de patrouiller avec toi. Mais tu peux être bavard, des fois.
- On peut dire qu’on va bien ensemble alors. Le géant silencieux et le petit bavard !
- Mouais, pourquoi pas. Et si tu nous mettais un petit peu de musique pour voir ?
- C’est parti !
Criquet se mit en position et frotta ses pattes l’une contre l’autre, ce qui produisit une mélodie. Loz se remit alors en marche puis, peu après, Criquet s’arrêta.
- Hey, raconte-moi ta rencontre avec le boss.
- Pardon ?
- T’es du genre tranquille et à rester en retrait. Quand on patrouille, c’est plutôt moi qui parle et c’est même moi qui assure l’ambiance au sein du groupe mais il n’y a rien de mal à ce que tu parles de temps en temps. Fais-moi entendre ta jolie voix.
- Et tu veux que je te raconte ma rencontre avec le boss ? Encore ?
- Oui, encore.
- Criquet, tu la connais par cœur, je te l’ai déjà raconté au moins cent fois.
- Alors va pour la cent-unième. Tu la racontes tellement bien ! C’est fluide, il y a de l’émotion… Raconte-la.
Criquet contempla le ciel et les lunes.
- La mienne, tu la connais déjà puisque t’étais là : j’étais tout petit et tout seul quand je t’ai vu arriver avec un vasto lorde perché sur ton épaule. Il en est descendu et il est venu me voir. Il s’est présenté et m’a révélé être le seul de mes camarades à ne pas être porté disparu, celui qui, autrefois, cherchait désespérément à devenir un vasto lorde. Je l’ai reconnu et lui ai adressé d’amères félicitations : « Bravo. Tu as finalement accompli ton objectif. Qu’est-ce que tu me veux, maintenant ? ».
Loz s’interrompit puis tourna la tête à droite, direction qu’il emprunta.
- Et là, il m’a demandé pardon. Il m’a expliqué sa détresse et qu’il regrettait de m’avoir auparavant dit des choses qu’il ne pensait pas. Alors moi, tu me connais, je ne suis pas du genre rancunier et comme il était sincère, je lui ai pardonné. Nous nous sommes réconciliés et il nous a présentés, toi et moi. Puis il m’a proposé de vous suivre. « Pour aller où ? » lui ai-je demandé, « Ailleurs. » m’a-t-il répondu. Et puis il m’a parlé de cette nouvelle forme de groupe que vous tentiez de mettre en place, la « famille ».
Loz s’arrêta mais Criquet, happé par son histoire, ne le remarqua pas.
- J’ai alors accepté de vous suivre, prêt à tenter ma chance. Et depuis, je me répète que c’est la meilleure décision que j’ai jamais prise : je ne me sens plus du tout différent et pour la première fois de ma vie, j’ai le sentiment d’être essentiel ! Je veille sur les autres et les autres veillent sur moi. On passe des bons moments ensemble et on est tous là pour surmonter les mauvais, comme les pertes que nous avons essuyé avec le temps… Mais je suis vraiment heureux d’avoir le boss comme leader. Il n’abandonne jamais personne et apaise les tensions. En plus il est vraiment gentil : y a qu’à voir comment il veille sur la petite Nel, c’est adorable.
Loz se redressa et leva la tête pour flairer bruyamment.
- Ok, on ne sait toujours pas exactement quel genre de créature Nel peut être mais moi, je dis qu’une fillette à peine plus grande que moi ne peut pas être nuisible parce que je vais te dire, Loz, ça me fait plaisir d’avoir enfin un camarade à ma taille. Eh mais, qu’est-ce que tu fais ?
- Une odeur… Quelque chose de suspect est dans les environs !
- Ah bon ? Qu’est-ce que ça sent ?
- Le métal, Criquet ! Cela sent le métal… Et ça vient de par là.
- Du métal au Hueco Mundo ? Attends, tu es sûr de toi ?
- Je me suis fait suffisamment charcuté par les shinigamis à l’époque où je chassais à Soul Society pour reconnaitre distinctement cette odeur. Crois-moi Criquet, il y a bien du métal par là… Du métal et du sang.
- Dans ce cas, c’est très mauvais signe…
- Il faut aller voir.
- T’es sûr de toi ?
- Je doute fort que cela puisse être dangereux pour moi. Il faut aller voir.
Loz avança dans cette direction jusqu’à s’approcher discrètement d’un rocher.
- C’est là-bas, Criquet. Les odeurs que j’ai repérées proviennent de derrière ce caillou.
- Ok. Loz, reste ici. J’ai un mauvais pressentiment mais contrairement à toi, il m’est facile de passer inaperçu. Je vais m’approcher pour voir ce qui se passe et n’intervient que si ça tourne mal.
A ces mots, Criquet prit son envol et vint se poser au pied du rocher derrière lequel il entendit deux hommes parler. L’un parlait d’un ton calme mais désintéressé tandis que l’autre était beaucoup plus vantard et sa voix lui semblait familière.
- Tu vas vraiment finir par nous mettre en retard.
- C’est bon ! Aizen nous a donné des délais très larges. On est tranquille.
- Nous le serions si tu ne nous ralentissais pas sans arrêt.
- Parce que je massacre ceux qu’on croise en chemin ? Désolé, mais on a une cible précise et si ceux que l’on rencontre ne sont pas notre cible, je suis libre de les buter.
- Cet état d’esprit n’est pas productif.
- Putain, mais qu’est-ce que t’es relou ! Retourne avec Yammy ! Lui, au moins, il te supporte.
- Ce n’est pas à toi mais à moi que cette mission a été confiée. Ta présence n’est due qu’au fait que tu l’aies exigé auprès de notre chef.
- Qu’est-ce que je dois comprendre ?
- Simplement que c’est toi qui me dérange et non toi qui est dérangé par moi.
- Ah ouais ? Tu veux qu’on règle ça ?!
- Je n’ai que faire de tes provocations. Me battre contre toi est totalement dépourvu d’intérêt.
- Ouais, avoue que t’as simplement les jetons de te frotter contre le plus puissant membre de l’Espada !
- Si je ne fais pas partie de l’Espada, c’est tout simplement parce que cela ne m’intéresse pas. La place de commandant en second m’est suffisamment satisfaisante et contrairement à toi, je n’ai pas besoin d’un numéro tatoué sur le corps pour m’assurer que je suis fort.
- Quoi ?! T’insinue que je suis faible ?!
- Non, juste moins fort que moi.
- Dans ce cas je te propose de le vérifier tout de suite !
- C’est déjà fait.
- Comment ça ?
- Tu n’as même pas remarqué qu’il y avait ici quelqu’un qui n’avait pas été invité.
Puis il n’y eu plus un bruit. Criquet commença à s’inquiéter en se disant « Ils ne m’ont pas repéré, quand même ?… ». Puis, l’individu vantard bondit de derrière le rocher, fit un salto arrière et atterri accroupi devant Criquet.
- Bah alors ? C’est pas bien d’écouter aux portes.
Criquet eu juste le temps de hurler. Alors qu’il déployait ses ailes et volait pour s’enfuir, son agresseur l’attrapa.
- Hop, hop, hop ! Pas si vite !
- Aaah ! Non, lâche-moi !
L’individu était un homme mince et très grand avec un visage allongé et une grande bouche munie de nombreuses dents. Il était vêtu d’un habit blanc, portait un cache-œil et ses longs cheveux noirs tombaient sur ses épaules. L’homme était également armé : il était muni d’un long bâton au bout duquel se trouvaient une énorme lame ayant la forme d’un « X » arrondi (ou bien de deux croissants de lune collés l’un à l’autre).
- C’est dingue ce que tu es minuscule.
- Lâche-moi j’te dis !
- Baisse d’un ton, tu veux ! Autrement je te… Hey mais je te connais, toi !
C’est alors que Loz arriva en courant, faisant trembler le sol.
- Criquet !
- Loz ! A l’aide !
- Toi ! Relâche immédiatement mon pote autrement je te jure que tu vas le regretter !
L’homme lança un regard sadique, défiant et moqueur.
- Ah ouais ? Et qu’est-ce que je risque ?
- Je vais te le faire comprendre !
Furieux, Loz leva son poing, prêt à l’abattre mais l’homme utilisa Criquet comme un bouclier. Ne pouvant risquer de tuer son camarade, l'adjuchas dû arrêter son coup.
- Ouais, que de la gueule !
- Tu ferais mieux de relâcher Criquet si tu ne veux pas finir en miettes !
- Et qui va s’en occuper ? Toi ? Ne me fais pas rire.
- Espèce de…
- ça suffit !
Le deuxième individu apparut à son tour. C’était également un homme vêtu d’un habit blanc et dont la peau était tout aussi blanche. Il portait un katana à sa ceinture et affichait un regard froid et indifférent. Il s’adressa à Loz.
- Je crois que nous avons-là un ridicule accrochage. Veuillez nous pardonner.
L’homme aux cheveux longs s’agaça.
- Putain Ulquiorra ! Pourquoi est-ce que tu viens encore nous faire chier ?!
- Tu vas encore nous faire perdre du temps. Je suppose qu’en ce moment, tu te voyais déjà en train d’écharper cet adjuchas, n’est-ce pas ?
Loz réagit.
- Ah oui ? Qu’il essaye, pour voir !
- Mêle-toi de ton cul, Ulquiorra ! Ce gros lard a vraiment une tête qui me revient pas et fais-moi confiance, je ne partirais pas d’ici sans lui avoir réglé son compte !
- C’est où tu veux quand tu veux, salopard !
Criquet s’impatienta.
- Mais vous êtes qui, à la fin !
L’homme belliqueux lui sourit.
- Qui sommes-nous ? Essaie pour commencer de deviner ce que nous sommes.
- Ce que vous êtes ?
Criquet les examina plus attentivement. Loz en fit autant.
- Criquet ! Est-ce que ces types te disent quelque chose ?
- Des hommes armés avec des vêtements ?... Euh… Des shinigamis ?
- Impossible : les shinigamis sont habillés en noir.
- Bah qu’est-ce que j‘en sais ? Peut-être que la mode a changé depuis le temps !
L’homme blanc resta indifférent à cette remarque tandis que le belliqueux pouffa de rire.
- C’est pas encore ça. Cherche encore, microbe.
Criquet remarqua que l’homme blanc portait un morceau de masque de hollow sur une partie de la tête.
- Merde… Après, nous sommes au Hueco Mundo, alors… Seriez-vous des hollows ?
- Possible. Quel genre de hollows ?
Loz répondit.
- Des vasto lordes ?
L’homme belliqueux ricana.
- Non. Vous êtes beaucoup trop différents du boss. Vous ne pouvez pas être des vasto lordes.
- HEIN ?!
Le premier homme cessa immédiatement de rire et prit un air sérieux. Même celui qui était indifférent réagit.
- Qu’est-ce que tu as dit ?! Tu connais un vasto lorde ?!
- Intéressant. Ainsi donc, celui que tu appelles « le boss » est notre cible ?
- Une petite seconde, vous en avez après lui ?
- Ta gueule gros lard ! C’est pas tes affaires !
- Pardonne-moi adjuchas mais si tu détiens des renseignements aussi utiles, je ne peux plus te laisser partir.
Criquet hurla.
- Laisse mes amis tranquilles ! Ils ne t’ont rien fait !
Ulquiorra, l’homme blanc, tourna lentement la tête vers Criquet. Ce dernier avait les pupilles toutes noires ce qui le faisait ressembler à un puit sans fond et l’assimilait plus à une coquille vide qu’à un être vivant.
- Qu’est-ce… Qu’est-ce que vous lui voulez, au boss ?
- Il y a des choses que tu n’as pas besoin de savoir.
- Purée… Mais t’as conscience que t’es super flippant ?! On dirait ce vasto lorde que j’ai vu le jour de ma naissance. Un monstre vide… Une espèce de trou noir vivant qui restait immobile à contempler son buisson lumineux !
Ulquiorra leva les yeux au ciel, nostalgique.
- Ah, mon buisson… Cela fait tellement longtemps qu’il s’est éteint.
- Hein ? Attends une petite minute… C’était toi ?!
Ulquiorra posa à nouveau son regard sur Criquet.
- Qu’est-ce qui te fait penser que ce n’est pas le cas ?
- Mais alors… Bon sang ! Loz ! C’est un hollow ! Ces mecs sont des hollows !
- Tu en es sûr ?
- Sûr et certains ! Ce gars, Ulquiorra, c’est bel et bien le premier vasto lorde que j’ai vu !
Le belliqueux porta Criquet à son visage.
- Oh, tu l’as reconnu lui et pas moi. Comme c’est vexant.
Criquet se débattit puis le belliqueux décida de le relâcher. Il vola alors retrouver Loz.
- Je sais que j’ai une tête très différente par rapport à la dernière fois mais je croyais que jamais tu ne m’oublierais.
- Mais enfin, qui es-tu ?!
- Attends, cela te rafraîchira peut-être la mémoire.
Souriant de toutes ses dents, l’homme sauta, arriva au sommet du rocher et, aidé de son arme, pris une pose particulière, comme s’il s’apprêtait à passer à l’offensive et Criquet reconnu soudain son interlocuteur, ce qui le glaça d’effroi.
- Alors Criquet, tu te souviens de moi ?
- Ce n’est pas vrai… Nnoitra ?!
- OUI !
Mortifié, Criquet pris la fuite en hurlant. Son ami colossal lui emboita le pas.
- Loz ! On se tire d’ici !
- Criquet, qu’est-ce que tu as ?!
- Ce mec… C’est Nnoitra ! « Le » Nnoitra !
- Quoi ? Le malade ?!
- Oui ! Le désaxé assoiffé de sang qui a fait un carnage au point d’eau ! Le psychopathe décérébré qui a essayé de me tuer !
- Mais c’est impossible ! Tu m’avais dit que Nnoitra était un Adjuchas pur-sang qui ressemblait à une mante religieuse dotée de nombreuses faux…
- Je ne veux pas savoir comment s’est opéré son changement de look ! C’est lui, j’en suis sûr et certains ! Il faut qu’on s’en aille !
Nnoitra et Ulquiorra surgirent de par ses côtés.
- Criquet ! Papa veut encore jouer !
Loz intervint sur le champ.
- Laissez-le enfoirés !
Il abattu son poing, les deux hommes s’écartèrent et l’adjuchas s’occupa d’eux : il bondit sur Ulquiorra, abattu à nouveau son poing sur lui et cette fois, le fracassa. Il sauta ensuite sur Nnoitra et frappa. Usant de son arme, son adversaire parvint à stopper le coup de poing. Nnoitra était allongé sur le dos, tenait son arme à l’horizontal et retenait le poing de Loz révélant ainsi être doté d’une force incroyable en dépit de son physique squelettique.
- Alors ? C’est tout ce que t’as dans les bras ?
Au-dessus de lui, Loz leva son poing. Nnoitra ouvrit grand sa garde.
- Ah !
Il vit ensuite le gigantesque Celo qui lui avait été préparé.
- Ah ? Aaaaah !!!
Loz envoya son attaque, creusant un impressionnant cratère dans le sol. Une fois le silence revenu, Criquet sortit de sa cachette et revint auprès de son ami.
- Tu l’as tué ?
- Je crois bien, ouais.
- Impressionnant, adjuchas. Néanmoins, je crains que ta résistance ne soit dépourvue d’utilité.
- Hein ?
Loz et Criquet se retournèrent et virent, stupéfaits, Ulquiorra s’avancer vers eux.
- Mais… Mais je ne comprends pas… Tu ne lui avais pas réglé son compte ?…
- Ce n’est pas normal, Criquet. J’ai brisé suffisamment d’os dans ma vie pour t’assurer que quand je l’ai frappé, le squelette de ce gars a été complètement éclaté.
- J’aurais pu te dire que tu frappes fort mais malheureusement, je ne peux pas en être sûr puisque je ne sens pas la douleur.
- Ah ?
- Oui et ne sois pas déçu : il ne me faut pas plus de temps qu’un battement de cil pour me régénérer de n’importe quelle blessure.
- C-c’est pas vrai ?!
- Et en ce qui concerne Nnoitra, il est doté d’un corps extrêmement solide capable de résister à des impacts pires encore que celui-là.
C’est alors que Loz et Criquet entendirent Nnoitra surgirent de derrière eux.
- Prie, Santa Teresa !
Les deux amis se retournèrent et furent aveuglé par l'explosion que cette formule déclencha. Soudain, quelque chose en surgit, fonça jusqu’à Loz, bondit, prit appuie sur son biceps puis bondit à nouveau et lui shoota en plein visage. Le coup fit décoller le gigantesque hollow qui s’écrasa plusieurs dizaines de mètres plus loin.
- Loz !
Le petit gabarit vit alors avec horreur que Nnoitra avait évolué. Ce dernier était à présent muni de six bras chacun doté d’une faux gigantesque. L’insecte sentait combien Nnoitra était plus puissant sous cette forme et n’en revenait d’ailleurs toujours pas qu’il ait pu éjecter aussi loin un titan comme Loz. Ce dernier continuait de sourire en jouant avec ses faux.
- Je te devais bien ça, adjuchas. Maintenant, lequel des deux est-ce que je saigne en premier ?
Ulquiorra intervint.
- Nnoitra, tempère tes pulsions. Notre mission est de capturer ce vasto lorde, c’est-à-dire leur chef.
- T’étais vraiment obligé de me casser mon plaisir ?
- Je ne te casse pas.
- Ah non ?
- Nous avons besoin d’être guidés jusqu’au vasto lorde.
- Oui.
- Ils sont deux.
- Et ?
- De combien de guides avons-nous besoin ?
- Un… Un seul !
Le regard de Nnoitra s’illumina.
- Attention les gars, c’est à celui d’entre vous qui mourra le moins vite !
- Criquet, va le chercher !
Loz attrapa son camarade et le lança.
- Je ne pourrais pas m’occuper d’eux tout seul. Va vite chercher le boss !
- Alors finalement c’est toi que je saigne, gros porc ?
- Je vais te briser ! Prépare-toi à souffrir comme tu n’as jamais souffert !
- Parle pour toi, adjuchas ! Au repos, mes capacités sont défensives mais une fois mes pouvoirs libérés, elles deviennent offensives !
Criquet vola aussi vite qu’il le put.
« Loz… Ne meurs pas, je t’en supplie ! On ne remplace pas un ami comme toi. Tu es intègre et altruiste. Tu préfères protéger plutôt que détruire et des comme toi, il n’y en a que très peu. T’as toujours été invincible alors ne faiblis pas maintenant ! Je vais faire vite mais s’il te plait, tiens le coup ! »
- Alors le gros ! Tu tiens le coup ?
- Ah… Ah… Je… J’ai rien senti !
Loz résistait du mieux qu’il le pouvait mais il était déjà couvert de plaies. Nnoitra bondit en direction de son visage et abattit sa faux. L’adjuchas eu juste le temps de reculer et de protéger sa tête comme le boss le lui avait appris, c’est à dire en gardant sa main près du visage, grande ouverte et tournée vers l’agresseur. Nnoitra abattit sa faux avant de reculer.
- Prends-ça !
- Argh !
- Alors ? Qu’est-ce que t’en dis ?
Loz regarda sa blessure.
« Merde. J’ai la moitié du pouce tranchée et ma main est complètement ouverte. Mes doigts ne répondent plus et ce n’est même plus la peine de penser à fermer le poing… Enfin, ça ne m’empêchera pas de frapper mais bordel, qu’est-ce que ça fait mal… ».
- Tu penses pouvoir me divertir encore un peu ?
« Criquet. Tu voulais que je te la raconte à nouveau ? Alors la voici : voilà comment j’ai rencontré le boss.
Toi, tu as toujours été petit mais moi, c’est le contraire. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été… Colossal ! Je n’ai plus aucun souvenir de ma vie d’humain et c’est à peine si je me rappelle le début de ma vie de hollow mais ceci est néanmoins quelque chose dont je suis certain : je suis né Huge Hollow et ai évolué en Adjuchas pur-sang avant même de l’avoir réalisé.
J’ai toujours été grand, j’ai toujours été puissant mais surtout, j’ai toujours été seul. Peu importe que je sois capable de briser un rocher avec mes dents : ma conscience, ma gentillesse ou tout simplement mon manque d’agressivité me classaient d’emblée dans la catégorie des faibles. J’étais à la fois synonyme de puissance, grâce à mon physique et ma force, mais également synonyme de faiblesse à cause de mon mental.
Mes congénères se moquaient de moi ou souhaitaient me défier et faire tomber le géant. Je ne suis jamais tombé, Criquet, mais qu’est-ce que j’ai souffert. Physiquement ? Non ! Intérieurement ? Oui ! Je souffrais des moqueries ou du dédain dont j’étais victime. Tous les groupes que j’ai intégrés voulaient se servir de moi. Je n’étais à leurs yeux qu’un vulgaire outil et tous m’ont traité comme un souffre-douleur, un esclave.
Je partais sans arrêt, passant d’un groupe à l’autre. Je souffrais de n’avoir aucun ami. J’avais un tel poids sur le cœur que j’allais à Soul Society exprès pour combattre les shinigamis. J’avais besoin qu’ils me frappent, de sentir leurs lames me trancher, leurs sorts me frapper… J’avais besoin de ressentir quelque chose ! Qu’une douleur différente me fasse oublier celle que je trainais déjà et me rappelle que j’étais vivant et non le vulgaire zombie que je voyais quand je regardais mon reflet… Je savais que si je laissais les shinigamis me tuer, mon cauchemar prendrait fin et que j’aurais alors une chance de vivre paisiblement une fois redevenu humain mais malheureusement mon instinct de survie a toujours pris le dessus et je n’ai donc jamais franchi le pas.
La seule solution qui s’offrait à moi était de trouver quelqu’un qui ait besoin de ma puissance ou qui soit suffisamment fort pour y être indifférent. Mais qui donc ? Un hollow de bas étage ? Non. Pour 90% d’entre elles, ces créatures sont dépourvues de conscience et se résument à n’être que de vulgaire bêtes sans cervelles. Alors qui donc ? Un adjuchas ? Non. Ces immondes créatures opportunistes sont étrangères à la notion de loyauté. Ou bien un vasto lorde ? Existent-ils seulement ?...
Et c’est alors qu’après une éternité d’errance, je l’ai trouvé. Le boss, un vrai vasto lorde ainsi qu’un hollow qui me ressemblait ! Dès l’instant où je l’ai vu, où j’ai vu ses yeux, j’ai vu la solitude en lui ainsi que la tristesse et le sentiment d’abandon qui l’habitait. Il était comme moi. D’emblée, il m’a accepté. « Je ne veux pas d’un serviteur, je veux un ami ». On a fait la route ensemble et nous sommes rapprochés. Il voulait d’abord te retrouver toi pour te demander pardon et savoir si tu aimerais venir avec nous. Puis nous avons voyagé, trouver la petite Nel et notre groupe a ensuite varié entre les recrues et les pertes infligées par ce monde hostile mais le fait est que depuis, j’ai vraiment le sentiment d’être à ma place.
J’ai le sentiment d’être important. Je donne et je reçois. Je ne suis plus seul, je suis accepté, je… Je suis heureux ! »
- Incroyable. Tu te relèves encore ?
« Oui Criquet, je suis heureux. Je suis foutrement heureux ! Vous, ma famille, êtes mon bonheur ainsi que ce qui donne un sens à ma vie et jamais… Jamais je ne laisserais qui que ce soit m’en priver. »
- ALORS C’EST PAS UNE ESPECE DE SALOPARD COMME TOI QUI VA VENIR ME FAIRE CHIER !!!
- Oui ! Amène-toi, Adjuchas ! Mes lames ne se lassent pas de trancher ta chair !
« J’ai toujours voulu un ami avec lequel je pourrais partager les rires et les larmes. J’en ai d’abord trouvé un puis ensuite plusieurs… Je veux que cela continue !
Alors Criquet, je t’en prie…
Va vite chercher le boss ! »