Sentiments et Ressentiments
Chapitre 14 : Epilogue - Et après... ?
9459 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 09/11/2016 23:09
Épilogue : Et après... ?
Le mariage
Le mariage de l'année, unissant le noble duc Toshiro Hitsugaya avec Karin Kurosaki, la fille illégitime d'un seigneur sans titre, allait se dérouler dans quelques heures.
Tout le gratin de la haute société était conviée à cet événement hors du commun. Certains commentaires – avantageux ou non – fusaient de part et d'autre. Certaines personnes pensaient que la brune avait fait en sorte de se faire épouser par le plus beau parti du royaume à l'aide d'un moyen peu recommandable. Mais Toshiro et Ichigo avaient mis fin à ces rumeurs infamantes par on se savait quel moyen.
Dans la chambre de Karin, on n'y voyait plus à deux mètres. La pièce était couverte de tissus, de bijoux et d'autres choses non identifiées. En voyant ce spectacle désolant, la jeune fille ne put réprimer un soupir irrité.
_ Il y a vraiment besoin d'en faire autant ? ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel.
L'air fâché, Yuzu se tourna vers elle et lui asséna presque durement :
_ Tu te maries avec un duc, Karin, c'est le minimum.
Mine de rien, l'appréhension montait peu à peu chez la brune. Elle avait encore du mal à croire qu'elle serait duchesse dans à peine quatre heures. Mais que faisait une duchesse, au juste ? Elle n'en savait rien.
Bon sang ! Pourquoi son futur mari était-il duc ? Les mariages des nobles étaient vraiment compliqués ! Heureusement que Yuzu, Orihime et Rukia étaient présentes dans la pièce parce que dans le cas contraire, elle ne serait plus là à l'heure qu'il est.
Aussitôt cette pensée émise, Karin se sentit coupable. Ce n'était pas la faute de son fiancé s'il faisait partie de la noblesse. Personne n'était coupable des circonstances de sa naissance. Ses sentiments pour lui lui donnaient la force nécessaire pour affronter tous ces nobles invités.
_ Voilà, Karin, tu es prête, annonça la nouvelle vicomtesse Abarai.
Rukia avait épousé Renji quelques mois auparavant. Bien sûr, ce n'était pas toujours rose entre eux, notamment à cause de leurs caractères affirmés, mais leur amour était flagrant pour qui les connaissait bien.
_ Tu es magnifique, Karin, la complimenta Orihime, émue aux larmes.
La jeune fille se retourna pour faire face au miroir. Dès qu'elle aperçut son reflet, elle s'immobilisa net. Elle ressemblait vraiment à une duchesse dans cette robe. Normal vu qu'il s'agissait de la robe de mariée portée par toutes les futures duchesses Hitsugaya. Jamais elle ne s'était trouvée aussi belle.
La porte de la chambre s'ouvrit à toute volée, laissant passer une lointaine cousine de Toshiro avec qui Karin s'était liée d'amitié.
_ Leurs Majestés arrivent !
Un silence de plomb s'abattit sur la pièce en l'espace d'une seconde.
_ Quoi ? s'écrièrent en chœur toutes les femmes présentes dans la pièce.
La brune se dirigea vers son amie et lui empoigna les épaules.
_ Tu en es sûre, Akira ?
L'interpellée hocha la tête vivement.
_ Bon sang ! jura la future mariée tout bas en faisant les cent pas dans la pièce. C'est le pire scénario que j'ai imaginé !
En même temps, c'était normal que le Roi assiste à la cérémonie... C'était quand même son cousin qui se mariait. Quelle tuile !
_ Bon, ce n'est pas grave, tempéra Yuzu d'une voix apaisante. Il ne faut pas perdre de vue notre objectif.
Karin écoutait distraitement les paroles de sa sœur jumelle. C'était une vraie corvée, heureusement qu'on ne se mariait qu'une seule fois. Elle espérait vraiment que Toshiro s'en sortait mieux qu'elle de son côté.
Quatre heures plus tard, la cérémonie n'allait pas tarder à commencer. Les curieux s'amassaient autour de l'église dans l'espoir de voir apparaître la future duchesse. Certains étaient là aussi pour voir le Roi et sa femme.
Devant l'autel, Toshiro ne disait mot. Il n'était pas rassuré, Karin avait dix minutes de retard. Avait-elle l'intention de ne pas venir finalement ? Il avait cru qu'elle avait été rassurée, pourtant.
_ Ta jolie fiancée vient d'arriver, mon cousin, annonça le Roi amusé.
Le discret soupir de soulagement du jeune duc ne lui échappa pas. Il fallait vraiment qu'il se détende, sinon il allait craquer. Gin n'aurait jamais cru qu'être le témoin de son jeune cousin serait aussi drôle.
Le duc Hitsugaya était impatient que la cérémonie ait lieu. Il avait attendu ce moment pendant presque deux ans, le temps pour sa fiancée de remarcher normalement. À chaque séance de rééducation, elle avait lutté comme une lionne pour récupérer sa mobilité. Bien sûr, par mauvais temps, elle boitait encore légèrement mais il était très fier d'elle.
Un bruit de foule l'arracha à ses pensées. Les invités s'étaient levés pour accueillir la mariée, comme il se doit. Il vit apparaître devant lui les demoiselles d'honneur que sa fiancée avait choisie. Tout d'abord sa sœur jumelle... La jeune fille lui adressa un sourire encourageant, lui témoignant ainsi son soutien.
_ Vous allez être ébloui, Votre Grâce, lui glissa Yuzu à l'oreille avant de s'éloigner.
Ensuite, au tour de la vicomtesse Rukia Abarai. Elle remontait l'allée sous le regard bienveillant de son frère adoptif et amoureux de son mari. Son œil acéré remarqua un léger renflement au niveau du ventre de la jeune femme. Tiens donc, songea le duc avec un discret regard vers le vicomte.
Puis le moment qu'il attendait arriva enfin. Karin remontait l'allée centrale au bras de son père, en posant ses yeux sombres sur lui. L'émotion que Toshiro pouvait lire dans les prunelles de nuit de sa future femme l'émut au-delà de toute raison. Qu'elle était belle ! On aurait dit une apparition divine.
La robe de mariée épousait à merveille le corps de la brune, en s'évasant légèrement à partir de la taille. Les manches longues étaient faites en dentelle délicate, si légère qu'on avait l'impression de ne rien porter. Le dragon brodé sur le bustier montrait l'appartenance à la famille ducale. La robe comportait aussi une longue traîne de cinq mètres. Et le voile était fait avec la même dentelle que les manches. Le même dragon était brodé dessus, le morceau de tissu tenait grâce à un diadème posé avec soin sur le haut de la tête de la future mariée.
Alors qu'elle remontait l'allée centrale accompagnée par son père, Karin posa les yeux sur celui qui allait devenir son mari. L'émotion menaçait de la submerger mais elle continua d'avancer, la jeune fille voulait le rejoindre au plus vite. Elle repensa vaguement à tout ce qu'elle avait subi pour en arriver à cet instant. Mais la voix de l'officiant la ramena à la réalité.
_ Qui donne cette femme à cet homme ?
_ Moi, fit Isshin en posant la main de sa fille sur celle du duc. Je vous la confie, Votre Grâce.
_ Je prendrai soin d'elle, répondit Toshiro en inclinant la tête vers son futur beau-père.
Toutes les personnes présentes étaient émues par cette scène. Ichigo se tenait aux côtés du duc Hitsugaya, étant son deuxième témoin. Il voyait sa sœur rayonner près de son fiancé. Tous ses soucis paraissaient si loin, à présent. Il se concentra à nouveau sur la cérémonie.
_ Le mariage est un engagement très important, récita le prêtre d'une voix forte. Il unit deux personnes devant Dieu et devant les Hommes pour l'éternité. Karin et Toshiro vont faire un grand saut dans l'inconnu mais tant que leur amour perdurera, aucun nuage ne viendra assombrir leur ciel.
Le religieux s'interrompit un bref instant pour reprendre son souffle et continua d'une voix remplie d'émotion :
_ Nous connaîtrons enfin la joie d'avoir une nouvelle duchesse, aussi belle que la précédente – que Dieu ait son âme.
Des reniflements s'élevèrent dans l'assemblée, l'émotion était palpable. Toshiro, lui, baissa la tête pour se recueillir en la mémoire de sa mère. Il aurait tellement aimé qu'elle soit là aujourd'hui... Quelques larmes montèrent à ses yeux et il sentit la main de Karin prendre la sienne avant de la serrer. Le jeune duc était touché de son soutien puis il se souvint que la jeune fille connaissait la même souffrance que lui.
Quelques minutes passèrent dans le silence le plus total. Puis le prêtre se racla la gorge et déclara en levant les yeux sur les invités :
_ Si certains s'opposent à ce mariage, qu'ils parlent maintenant ou se taisent à jamais.
D'un bel ensemble, Karin et Toshiro se tournèrent vers l'assemblée. Leur regard les mettait en garde. Mais à leur grand soulagement, aucune voix ne s'éleva au bout de plusieurs secondes.
_ Passons maintenant à l'échange des serments.
Le religieux prit un air conspirateur avant d'annoncer, rieur :
_ Nos jeunes fiancés ont émis le souhait de prononcer leurs propres vœux. Je leur laisse donc la parole.
Oh non ! Karin était complètement tétanisée ! Elle ne savait plus ce qu'elle devait dire ! Tant pis, elle ferait selon son instinct. Elle se racla la gorge et plongea son regard dans les pupilles de glace de son fiancé.
_ Je te prends pour époux, Toshiro Hitsugaya, devant cette assemblée. Je te promets de te chérir dans la tristesse comme dans la joie, dans la richesse comme dans la pauvreté, jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je te donnerai des enfants à aimer, une nouvelle famille, un foyer. Je t'appartiens pour toujours et... je te serai toujours fidèle et dévouée.
Son émotion était telle que la brune avait eu des difficultés pour finir de parler. C'était vraiment mieux que le discours qu'elle avait mis tant de temps à préparer avec sa sœur et la femme de son frère. Elle ne pouvait pas être plus sincère que ça.
Le jeune duc ne savait pas quoi dire devant tant de belles paroles. Comme quoi, elle pouvait être romantique, songea-t-il en esquissant un léger sourire.
À présent, c'était à son tour de parler. Il prit une profonde inspiration et dit d'une voix émue :
_ Je te prends pour épouse, Karin Kurosaki, devant cette assemblée. Je te promets de te chérir dans tous les moments de la vie, les bons comme les mauvais. J'aimerai chacun des enfants que tu me donneras, mon foyer, je l'ai déjà. C'est ton cœur, toi tout simplement. Tu m'as redonné le goût de vivre et quand j'ai failli te perdre, j'avais tellement peur de ne plus revoir ton si beau sourire. Je t'appartiens pour toujours et te serai fidèle jusqu'à la mort et même au-delà.
Personne ne parla pendant quelques minutes, le temps que tout redescende. À présent, chaque personne présente était convaincue de la sincérité de leurs sentiments.
_ Voilà de biens beaux serments, lança le prêtre en souriant. Je crois qu'il est temps de procéder à l'échange des anneaux.
Le frère de la mariée s'approcha lentement du couple et leur confia les alliances. L'instant était solennel et tout le monde retenait son souffle.
_ Par cet anneau, je t'épouse, récita Toshiro en mettant l'alliance à sa fiancée.
_ Par cet anneau, je t'épouse, répéta la future duchesse en faisant de même.
Le religieux posa ses mains sur les leurs avant de bénir les alliances. Une fois terminé, il les retira avant d'inviter le couple à faire face à l'assemblée.
_ Par les pouvoirs qui me sont conférés par l’Église Royale du royaume de Karakura, je vous déclare maintenant mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.
Lorsque le duc Hitsugaya leva le voile de sa femme, il put constater son rougissement. Cette vision l'attendrit et le fit sourire. Il ne la connaissait pas sous ce jour. Peut-être était-ce la présence de toutes ces personnes qui la mettait mal à l'aise. Le jeune homme aux yeux turquoises se pencha vers elle et lui murmura :
_ Pense qu'il n'y a personne... Juste toi et moi.
Karin hocha la tête, mal assurée. Elle vit son nouveau mari pencher sa tête vers la sienne et il posa doucement ses lèvres sur les siennes. La brune ferma les yeux durant ce bref contact. Toujours aussi agréable, pensa-t-elle alors qu'ils faisaient de nouveau face à leurs invités. Son trouble ne la quittait pas alors que l'officiant annonçait d'une voix forte :
_ Je vous présente le duc et la duchesse Hitsugaya.
Tout le monde se mit à applaudir tandis que les deux époux descendirent de l'autel avant de sortir de l'église. Karin ne cessait de jeter des brefs coups d'oeil vers son mari. Elle n'avait jamais vu d'hommes aussi beaux et élégants que lui. Il lui avait volé son cœur malgré elle mais elle ne regrettait rien. Elle était heureuse, à présent.
La vie à deux
La jeune duchesse attendait son mari, sans doute encore dans son bureau. Décidément, il ne pouvait pas laisser tomber ces fichus documents pour venir dîner. Karin soupira en levant les yeux au ciel. Combien de fois était-elle allée le chercher pour le dîner ? Enfin, ce soir ne ferait pas exception.
La brune se rendit à pas léger dans le bureau de son duc de mari. Elle frappa à la porte et entendit la voix de Toshiro s'élever à travers la lourde porte.
_ Entrez !
La sœur d'Ichigo obtempéra aussitôt. Comme elle l'avait deviné, il était bien en train de classer ses dossiers. Le bruit de ses chaussures sur le sol attira l'attention de son époux qui n'avait même pas levé la tête à son entrée dans la pièce.
_ Karin ? Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il en allant à sa rencontre.
_ Juste que tu as encore oublié le dîner, se moqua la brune en tapant sur les cheveux argentés du duc. Heureusement que je suis là.
Toshiro serra sa femme dans ses bras, son parfum était toujours aussi enivrant. Après quatre mois de mariage, il ne parvenait toujours pas à s'en passer. Ses sentiments pour elle ne faisaient que croître. À présent, il comprenait ce que son beau-frère lui avait dit, peu après son mariage. L'amour, le vrai, ne mourrait jamais.
Karin leva la tête pour regarder le duc dans les yeux. La passion qui se reflétait dans les prunelles de glace de son époux faisait écho à la sienne. Elle passa ses bras autour de son cou et l'invita d'une voix mutine en se collant complètement à lui :
_ Votre Grâce, si vous ne m'embrassez pas maintenant, je ne réponds plus de rien.
_ Vos désirs sont des ordres, belle duchesse, accepta Toshiro, le regard langoureux.
Oh non ! Jamais il ne se lasserait de tout ça ! Le corps de sa femme contre le sien, leurs souffles qui se mélangent... Elle était sa drogue. Il cassa doucement le baiser, par manque d'oxygène.
_ Tu me tues, tu sais, lâcha le duc, essoufflé.
Oui, elle le savait, et ça lui convenait parfaitement. Leur vie de couple ne faisait que commencer et Karin savait déjà que le meilleur était encore à venir.
Derrière la porte du bureau, Shin se mit à sourire, heureux, avant de s'éloigner tranquillement. Oui, Karin Kurosaki Hitsugaya était la femme qui fallait à son jeune maître. Il eut une brève pensée pour les parents de Toshiro. « Votre fils a trouvé la femme parfaite »
Vie de duchesse épuisante
Poussant un soupir plein de frustration, la duchesse Hitsugaya regardait deux femmes de chambre se disputer pour une broutille. Son impatience grandissait de minute en minute. Quelles gamines ! Karin se pinça l'arrête du nez, espérant parvenir à se calmer. Depuis qu'elle était la maîtresse de ce château, certains domestiques s'amusaient à la faire tourner en bourrique.
Mais ils avaient oublié une chose : c'était que, avant d'être une Hitsugaya, elle était une Kurosaki. Elle prit une profonde inspiration puis lâcha d'une voix aussi froide que la glace :
_ Maintenant, ça suffit.
Les deux femmes de chambres tressaillirent en entendant le ton de la voix de leur jeune maîtresse.
_ Je vous préviens une fois mais pas deux : encore une scène puérile de ce genre et vous serez renvoyée, c'est clair ?
Après avoir acquiescé, les deux domestiques détalèrent comme un lapin. Cette image fit sourire la brune. À peine avait-elle fait un pas qu'elle entendit quelqu'un l'appeler d'en bas.
_ Karin !
Cette voix, elle pourrait la reconnaître entre mille. Enfin, Toshiro était rentré ! Elle se hâta de descendre pour aller à sa rencontre.
_ Bon sang, tu m'as manquée, soupira-t-elle en se blottissant dans ses bras.
Le jeune homme sourit avant de déposer un baiser ardent sur les lèvres de son épouse.
_ Toi aussi, tu m'as manqué, assura-t-il en la conduisant dans le salon.
Une fois installés côte à côte sur le canapé, le duc fixa Karin d'un air préoccupé. Il n'avait pas aimé la laisser seule alors qu'ils n'étaient mariés que depuis six mois mais ce voyage était important et il n'avait pas pu l'emmener, à son grand regret. Deux semaines sans la voir, c'était une torture pour lui.
_ Tu t'en es sortie pendant mon absence ? demanda-t-il en la regardant se caler contre lui.
Avec amusement, il l'entendit soupirer.
_ Je n'en peux plus, souffla la jeune femme. Entre les rendez-vous, la tenue du château, je n'avais plus une minute à moi.
Karin leva les yeux au ciel avant de poursuivre :
_ Heureusement qu'Ichigo venait presque tous les jours pour me tenir compagnie parce que je crois que je n'aurais pas tenu le coup...
La vie d'une duchesse n'était pas facile tous les jours. Karin s'en rendait compte avec le temps mais le bonheur d'être mariée à l'homme qu'elle aimait valait bien tous les sacrifices.
Il était vrai que sa femme avait beaucoup à faire mais Toshiro savait que ça n'allait pas durer éternellement. Les choses allaient se tasser d'elles-mêmes. Karin devait prendre son mal en patience et il serait là pour la soutenir, à chaque fois qu'elle aurait besoin de lui.
Chez le vicomte et la vicomtesse Abarai
_ Où est mon mari ? demanda Rukia à un domestique qui passait dans le coin.
_ Dans son bureau, Madame, répondit-il en s'inclinant.
La jeune femme le remercia avec un sourire. Elle se dirigea vers l'antre de l'homme qu'elle avait épousé et ouvrit doucement la porte. Elle marchait avec difficulté, le bébé qu'elle portait devenait de plus en plus lourd.
En voyant sa femme sur le pas de la porte, Renji vint immédiatement la soutenir, avant de l'amener au canapé qu'il avait mis dans cette pièce juste pour elle. Il prit place à côté d'elle en mettant un bras autour des épaules frêles de la brune aux yeux indigos.
_ Vivement qu'il naisse, soupira la jeune vicomtesse. Je ressemble à une grosse baleine.
_ Il n'y a rien de plus beau qu'une femme enceinte, assura son mari en posant une main sur son ventre proéminent. Et je trouve que vous êtes la plus belle femme sur cette Terre, Rukia Abarai, fit-il en embrassant son front.
Rukia sentit ses yeux s'humidifier. Elle était ridiculement émotive, ces derniers temps. Saletés d'hormones ! Même si ça lui faisait du bien d'entendre ces mots... Son vicomte de mari savait toujours comment lui remonter le moral.
_ J'aimerais bien que ce soit une fille, lui murmura-t-il à l'oreille. Aussi belle que sa maman.
Sa femme n'avait pas de préférence. Elle était du même avis que leur ami Ichigo : tant que le bébé était en bonne santé, le sexe importait peu.
_ Tu savais que mon frère avait l'intention de se remarier ? lança Rukia d'une voix étonnée.
La nouvelle laissa Renji complètement stupéfait. Depuis le temps que le duc Kuchiki était veuf, il était quand même temps qu'il songe à prendre femme, rien que pour avoir un héritier.
_ Non, je ne le savais pas, avoua le jeune homme aux cheveux rouges. Tu sais qui est l'heureuse élue ?
Rukia secoua la tête. Elle savait que Byakuya n'avait pas encore arrêté son choix. Il prenait son temps pour prendre la bonne décision. Son frère adoptif était encore jeune, il avait le temps de choisir une femme qui lui conviendrait. Mais ça n'allait pas être une partie de plaisir.
_ Bref, souffla-t-elle. Tu te rappelles que nous sommes invités chez Ichigo, ce soir ?
_ Quoi ? C'est ce soir ?
La jeune femme se retint de lever les yeux au ciel avant de sourire d'un air moqueur. Décidément, Renji avait de la chance de l'avoir épousée. Sinon, il ferait n'importe quoi. La preuve : elle lui rappelait sans cesse les invitations de leurs amis et familles.
De temps en temps, il lui arrivait de se demander comment il faisait quand il était encore célibataire. Elle aurait bien voulu être une petite souris pour voir ça. Même si Renji était parfois – souvent – tête en l'air, Rukia ne changerait de mari pour rien au monde.
Un... heureux événement ?
Un matin d'été, Karin s'éveillait lentement dans les bras de son mari. Elle constata qu'il dormait encore et ne put s'empêcher de le regarder. Tous les matins depuis presque un an, la jeune femme adorait le contempler quand il était encore endormi.
Sentant un regard insistant lui caresser le visage, Toshiro ouvrit péniblement les yeux et remarqua qu'elle le fixait, encore. Un sourire amusé étira ses lèvres alors qu'il se redressait.
_ Bonjour, monsieur mon mari, murmura Karin en lui embrassant l'épaule.
Le jeune duc aimait vraiment les matins. Se réveiller auprès de sa tendre moitié lui assurait une bonne journée. Et surtout, c'était dans ces moments-là qu'elle était plus câline avec lui.
_ Bonjour, madame ma femme, la salua-t-il en retour.
Il la maintint contre lui, respirant son parfum à pleins poumons. N'y tenant plus, Toshiro se mit à embrasser le cou de sa duchesse. Mais cette séance de câlin ne dura pas longtemps. Karin se leva à toutes jambes et courut jusqu'aux toilettes.
En s'essuyant la bouche avec une serviette, la brune se regarda dans le miroir. Dieu qu'elle était pâle ! Qu'est-ce qui se passait ? Un vertige la saisit brusquement et elle s'agrippa au bord du lavabo pour ne pas tomber.
Un détail la chiffonna. Elle tenta de se rappeler la date de ses dernières règles mais elle avait l'esprit trop dérangé pour y arriver. De plus, ce n'était pas la première fois qu'elle avait des nausées de ce genre.
Non ! Se pourrait-il que... ?
La voix inquiète de son mari interrompit ses réflexions intenses.
_ Karin ? Ça va ?
_ Je crois, fit-elle en s'asseyant sur le rebord de la baignoire.
_ Ne bouge pas, j'entre.
En pénétrant dans la pièce, Toshiro ne s'attendait pas à ce qu'il vit. Karin était toute pâle et ne semblait plus avoir de force. D'autorité, il la prit dans ses bras et alla la recoucher dans leur lit.
_ Je préviens le médecin, annonça-t-il en s'habillant. Et toi, tu ne bouges pas d'ici.
La jeune femme acquiesça faiblement et se rendormit aussitôt. L'inquiétude du jeune duc était à son comble tandis qu'il descendait les marches. Il se rendit dans son bureau d'où il appela son fidèle majordome.
Celui-ci arriva quelques minutes plus tard. La mine préoccupée de son jeune maître n'était pas pour rassurer Shin mais il garda le silence.
_ Shin, la duchesse est malade, faites venir un médecin le plus vite possible, lui ordonna-t-il prestement.
_ Je m'y attelle immédiatement, Votre Grâce, assura le domestique avant de s'incliner et de sortir de la pièce.
De nouveau seul, Toshiro faisait les cent pas dans le bureau. Puis au bout de quelques minutes, il se posta devant la fenêtre ouverte. L'air frais l'apaisa sensiblement, il ne devait pas s'inquiéter autant. Après tout, ce n'était peut-être pas grand chose.
La porte étant restée ouverte, le duc Hitsugaya vit son fidèle domestique revenir avec une personne qu'il reconnut tout de suite. Mais oui ! Son beau-père était médecin, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Comme quoi, la peur le rendait bête.
_ Bonjour, Votre Grâce, le salua Isshin. Karin est malade ?
_ Monsieur Kurosaki, fit le duc avec un signe de tête. En effet, elle se repose dans notre chambre.
Le père de famille fronça les sourcils. Sa fille n'était pas encore levée ? Habituellement, elle était déjà debout à cette heure, étrange. Isshin suivit son gendre à l'étage pour se rendre au chevet de la plus jeune de ses filles.
_ Voilà, nous sommes arrivés, annonça Toshiro en s'effaçant pour le laisser entrer.
Le noble aux cheveux d'argent partit s'asseoir à côté de sa femme. Il commença à lui caresser ses longs cheveux ébènes, espérant la faire réagir.
_ Karin, l'appela-t-il doucement. Ton père est là.
La brune gémit dans son sommeil et ouvrit lentement les yeux. Elle tourna la tête vers son géniteur et eut du mal à le reconnaître, ayant encore l'esprit embrumé.
_ Papa, Toshiro, murmura-t-elle faiblement. Qu'est-ce qui se passe ?
_ Bonjour, ma fille, la salua Isshin en souriant. Comme ça, tu ne te sens pas bien ?
La jeune femme voulut se redresser mais son mari la recoucha.
_ Tu es encore trop faible, repose-toi, l'invita le duc en gardant sa main sur l'épaule de son épouse. Ce matin, elle a vomi et ce n'est pas la première fois que ça se produit, expliqua-t-il à son beau-père. Les nausées sont toujours accompagnées de vertiges et de faiblesse.
_ Je vois, acquiesça le médecin.
Au fond de lui, Isshin se doutait de ce qui se passait. Mais il voulait vérifier s'il n'y avait pas d'erreur avant de l'annoncer. Après vingt minutes d'examen minutieux, le brun rangea ses outils dans sa mallette avant de tourner vers son gendre.
_ Ce n'est rien de grave , Votre Grâce, le rassura-t-il en se levant. Les malaises de Karin ne dureront pas très longtemps, si elle mange des biscuits secs tous les matins.
Toshiro ne comprenait pas. Quel rapport avec son alimentation ? Mais il n'eut pas à attendre longtemps.
_ Dans huit mois, il y aura un nouveau membre dans la famille.
Isshin donna une accolade amicale au duc avant de conclure :
_ Félicitations, Votre Grâce !
Après un dernier sourire, le médecin prit congé, heureux comme jamais. Il avait hâte que Karin et Toshiro l'annoncent à toute la famille.
Le duc Hitsugaya se tenait au centre de la pièce, complètement immobile. Un enfant ? Karin attendait un enfant ? Il avait du mal à réaliser, tellement le bonheur l'étouffait. Père, il allait devenir père... Bon sang ! Ses yeux devinrent humides de larmes.
Sa femme, il voulait être avec sa femme. Il la rejoignit dans leur lit et la serra dans ses bras. Karin ne pouvait pas lui faire de plus beau cadeau.
La brune ne comprenait pas ce qui se passait, depuis le départ de son père. Pourquoi Toshiro pleurait en la tenant contre lui ? Jamais elle ne l'avait vu aussi bouleversé, même le jour de leur mariage.
_ Toshiro, qu'est-ce qui se passe ? lui demande Karin en levant la tête de son époux pour rencontrer son regard. Parle-moi...
Le jeune homme avait la gorge nouée. Cette nouvelle lui coupait le souffle et il ne savait pas comment l'annoncer à sa femme. Puis, il se calma enfin au bout de quelques minutes et prit le visage de Karin entre ses mains avant de lui annoncer, la voix hachée par l'émotion :
_ On... on va... on va avoir un bébé, Karin.
_ Un bébé ? s'exclama la jeune femme en sursautant.
Elle vit Toshiro hocher la tête pour confirmer. Bordel ! Elle allait être maman ! Elle se mit soudain à penser à sa propre mère, décédée il y avait de ça maintenant plus de quatre ans. Karin espérait être une aussi bonne mère que celle qu'elle avait eu.
Un nouveau membre dans la famille
Depuis deux mois, la duchesse Hitsugaya devait rester couchée. Elle avait eu des contractions à six mois et demi de grossesse donc son père lui avait ordonné de garder le lit, pour la survie de son enfant et la sienne. Elle ne parvenait pas à rester en place et ça avait mis la vie de son bébé en danger.
Malgré l'ennui, Karin suivait les recommandations de son père à la lettre. Elle ne voulait pas prendre de risques inutiles. Elle lisait tranquillement dans le lit conjugal aux côtés de son mari, qui ne la quittait pas ou presque.
La jeune duchesse leva les yeux de son roman et constata distraitement que la nuit était tombée depuis un moment. Elle posa son livre sur sa table de chevet en soupirant. Quelle galère de bouger avec un gros ventre, pesta-t-elle intérieurement.
Son soupir attira l'attention de Toshiro qui se mit à sourire. Il comprenait ce qui la gênait mais il n'y avait plus très longtemps à attendre, à présent.
_ C'est bientôt fini, ma chérie, lui rappela-t-il en lui massant les épaules.
_ J'en ai assez, soupira la brune avant de gémir de douleur. Vivement qu'il arrive !
Depuis l'annonce de sa grossesse, toutes les personnes qui l'entouraient étaient aux petits soins avec elle. Sa famille, ses amis et même les domestiques du château s'y étaient mis. C'était agréable d'être choyée ainsi mais Karin commençait à étouffer sous leurs attentions.
Soudain, une douleur dans le bas de son ventre l'arracha brutalement à ses pensées. Sa main droite se crispait sur son ventre et l'autre agrippa la main de son époux qui avait arrêté le massage. Elle vit Toshiro la questionner du regard.
_ Une... contraction, fit-elle entre deux respirations.
_ Encore ?
Il restait encore deux semaines avant le terme, ce qui ne rassurait pas le jeune duc. Mais il garda son calme, le travail n'était pas encore commencé pour le moment. Il se leva, sous le regard interdit de sa femme, et se dirigea vers la salle de bain attenante.
_ Je te fais couler un bain, annonça-t-il calmement. Ton père m'a dit que ça te soulagerait.
Toshiro retourna dans la salle d'eau afin de vérifier la température de l'eau quand un cri de Karin le fit revenir à toute vitesse dans leur chambre. Bon sang ! Le lit était trempé ! Non, pas maintenant ! Mais sa femme lui annonça ce qu'il redoutait d'une voix tremblante :
_ Je viens de perdre les eaux...
Plus une minute à perdre ! Le duc Hitsugaya sonna le majordome et alla l'attendre dans le couloir. Il fallait vraiment faire vite, chaque seconde comptait à partir de maintenant. Avec soulagement, il vit le fidèle Shin accourir aussi vite que possible.
_ Un problème, Votre Grâce ? demanda-t-il essoufflé.
_ La duchesse va accoucher, révéla le noble, fébrile. Allez chercher son père le plus rapidement que vous pourrez.
Le choc de l'annonce laissa vite place chez Shin à son efficacité coutumière.
_ Je ferai aussi vite que possible, promit le domestique.
Tout en prenant congé de son maître, le majordome ne put réprimer un sourire. Il était terriblement pressé de rencontrer le nouveau membre de la famille Hitsugaya. Il avait vu le duc actuel bébé, et à présent, c'était au tour de la prochaine génération. Il se souvint rapidement qu'il avait parié avec ses collègues que le bébé serait une fille. Vite, il ne fallait pas perdre une seconde !
Pendant ce temps, Toshiro était retourné auprès de sa femme qui souffrait le martyre. Il ne savait plus quoi faire pour la soulager et il avait mal pour elle.
_ Bon sang ! jura Karin en agrippant les draps si fort que ses jointures devenaient blanches. Je comprends pourquoi Orihime me disait avoir l'impression de mourir...
Entre deux contractions, la duchesse vit que son mari ne semblait pas aller très bien. Il était tout blanc.
_ Toshiro, l'appela-t-elle essoufflée. Tu devrais sortir de la chambre...
Le noble aux cheveux d'argent refusa instantanément. Il ne pouvait pas laisser Karin alors qu'elle souffrait. Mais tout de même, c'était vraiment impressionnant, se dit-il en s'asseyant sur le fauteuil non loin du lit.
_ Je veux rester avec toi, trancha-t-il en la regardant dans les yeux.
Un fou rire commença à apparaître chez la brune. C'était vachement le moment, pensa-t-elle en sentant une nouvelle contraction.
_ Si tu perds... connaissance, ce n'est... pas la peine, balbutia Karin. Va accueillir mon père, je n'accoucherai pas tout de suite, le rassura-t-elle.
Mais il n'eut pas besoin de le faire car son beau-père entra rapidement dans la chambre ducale sans frapper. Un bref regard lui suffit pour comprendre l'urgence de la situation. Il conseilla à son gendre de sortir de la pièce et de rejoindre Ichigo qui se trouvait dans son bureau. Alors qu'il hésitait, Karin lui adressa un sourire.
_ Vas-y, Toshiro, l'encouragea sa tendre moitié. Mon père est là, va voir mon frère.
Le jeune homme opina du chef en voyant la confiance de son épouse. Après un dernier baiser, il sortit de la pièce en fermant la porte derrière lui. Il manquait d'air, il se demandait comment les femmes pouvaient supporter ces douleurs-là.
La tension montait en lui tandis qu'il entrait dans son bureau. Il s'affala sur le canapé le plus proche, sous le regard amusé d'Ichigo.
_ Tenez, Votre Grâce, fit-il en lui tendant un verre. Je crois que vous en aurez besoin.
Le duc le remercia et vida le verre de brandy d'un trait. Il finit tout de même par reprendre ses esprits, peu à peu.
Eh oui, tous les hommes étaient égaux devant la douleur qui accompagnait la naissance d'un enfant, songea le roux en prenant place à côté du mari de sa sœur.
_ Tout se passera bien, le rassura Ichigo en posant une main sur son épaule.
Toshiro sourit, la sérénité de son beau-frère l'apaisait. Même si au fond de lui, il n'en menait pas large.
_ Comment vous avez fait pour la naissance de votre fils ? s'enquit le duc dans un soupir.
_ J'étais comme vous, se rappela-t-il, les yeux rêveurs. Aussi nerveux et inquiet.
Ichigo se tourna pour faire face au noble anxieux, comme pour donner plus de poids à ses prochaines paroles.
_ Mais quand vous tiendrez votre enfant dans vos bras, vous oublierez tout.
Le duc Hitsugaya espérait vraiment que son beau-frère avait raison.
Les heures qui suivirent étaient ponctués de cris de douleur et de silences angoissants, ce qui mettait les nerfs des deux hommes à toute épreuve. Bordel ! Que ça se termine et vite ! Les cris de Karin emplissaient tout le château. Toshiro savait que les domestiques ne dormaient pas, trop inquiets pour leur duchesse.
Puis la délivrance arriva enfin. Les pleurs du bébé envahirent les couloirs sombres de la demeure ducale. Dans le bureau, les deux hommes présents émirent en chœur un soupir de soulagement. Le cauchemar était enfin terminé.
_ Alors, fille ou garçon, à votre avis ?
La question d'Ichigo amena un sourire amusé sur les lèvres du jeune duc.
_ Je dirais fille, répondit-il en sortant de la pièce. Vous venez ? l'invita le noble en constatant que le roux ne le suivait pas.
Ichigo secoua la tête. Il voyait son père arriver et voulait lui parler.
_ Pas tout de suite, indiqua le jeune homme. Allez faire connaissance avec votre enfant, j'aurai tout le temps de le voir plus tard.
Avec une lueur de moquerie affectueuse dans leurs yeux, les domestiques voyaient leur jeune maître courir dans les couloirs pour se rendre au chevet de sa femme et son enfant.
Une fois arrivé devant la porte, Toshiro reprit son souffle. Qu'allait-il découvrir en entrant dans cette pièce ? Le seul moyen de le savoir était de le faire.
Le duc entra doucement dans sa chambre où il vit sa femme couchée dans leur lit tenant un petit corps contre elle.
_ Toshiro, viens voir ta fille, l'invita Karin émue.
Il obtempéra aussitôt et alla s'installer à ses côtés, de sorte à ce qu'il tienne sa femme contre lui. Il découvrait avec émerveillement qu'elle avait les mêmes cheveux que sa mère. Il la toucha du bout de ses doigts, ce qui lui fit ouvrir les yeux. Bon sang ! Elle avait les mêmes yeux que lui ! Un mélange parfait de ses parents.
_ Bonjour Ayame, fit-il la voix cassée. Je suis ton papa.
La petite fille gazouillait gaiement et tendait les bras vers lui. Elle essayait de lui attraper le nez, ce qui le fit sourire.
_ Comment a réagi ton père ? s'enquit le duc sans quitter sa fille des yeux.
_ Comme un crétin, soupira la jeune mère en levant les yeux au ciel. Mais il est très heureux d'avoir une petite fille.
Cette petite fille, Ayame Masaki Orihime Aiko Hitsugaya, est née le 7 février 1628 à 5h36 et pèse 2,889 kilogrammes et mesure 49 centimètres. Elle fait le bonheur et la fierté de ses parents.
Surprise au réveil
Un petit garçon aux cheveux oranges entra doucement dans la chambre où ses parents dormaient encore paisiblement. Le soleil n'était pas encore près de se lever. Il avait amené avec lui une petite couverture et sa peluche en forme de lapin, faite par sa mère.
Le petit Sora Kurosaki étala sa couverture par terre devant le lit de ses parents et s'allongea dessus avant de fermer ses petits yeux gris. Il avait fait un horrible cauchemar et ne voulait pas être tout seul dans sa chambre. Il avait peur des monstres sous son lit.
_ Avec Papa et Maman, les méchants monstres ne me feront pas de mal, murmura-t-il pour lui même avant de s'endormir paisiblement.
Quelques heures plus tard, Ichigo se réveilla, ébloui par les rayons naissants du soleil. À côté de lui, Orihime dormait encore paisiblement. Il esquissa un sourire attendri et lui caressa les cheveux avant de se lever et d'aller dans la salle de bain.
Mais à peine avait-il fait un pas qu'il remarqua la présence d'une petite silhouette au pied du lit conjugal. Désabusé, le roux secoua la tête en souriant avant de prendre son fils de trois ans et demi dans ses bras et de le coucher à côté de sa mère. Il aurait de la chance s'il ne tombait pas malade, songea Ichigo en couvrant son fils chaudement.
_ Papa ? l'appela Sora en ouvrant les yeux. C'est le matin ?
_ Tu peux te rendormir, mon fils, fit son père en se penchant vers lui. Reste avec Maman, d'accord ?
Le petit garçon hocha la tête et s'endormit de nouveau, sous les yeux attendris d'Ichigo. Il resta immobile pendant quelques secondes, contemplant la scène, et se décida enfin à aller dans la salle d'eau.
Ichigo n'échangerait sa place pour rien au monde.
La nouvelle famille Hitsugaya
Dans le château, on pouvait entendre des cris de joie. Ayame, trois ans dans deux mois, déambulait gaiement dans le bureau de son père. Pour sa plus grande joie, la neige s'était enfin arrêtée de tomber et le tapis blanc recouvrait entièrement le jardin.
_ Papa, on va dehors ? demanda-t-elle avec espoir.
Toshiro leva ses yeux de glace sur sa petite princesse et sourit, amusé par son exubérance. Il posa sa plume sur la table et lui fit signe de venir le voir.
_ Il faut que tu mettes un manteau et des gants, avant, lui expliqua patiemment le duc. Sinon tu vas être malade.
Des bruits de pas approchaient et la petite fille reconnut tout de suite la personne qui entra dans la pièce. Ayame sauta des genoux de son père et courut dans les bras de sa mère.
_ Comme ça, une petite fille veut aller jouer dehors, dit Karin en lui faisant un clin d'oeil. Papa est d'accord ?
La petite brune aux yeux turquoises hocha la tête vivement. Elle savait ce qu'elle voulait, c'était indéniable.
_ Votre Grâce ? Madame Karin ? l'appela soudain Shin, essoufflé.
La jeune femme se tourna aussitôt vers son majordome, sa fille dans les bras.
_ Que se passe-t-il, Shin ? Un problème ?
Le fidèle domestique secoua la tête en souriant. Il sourit à la fille du duc et de la duchesse avant de reporter son attention sur sa jeune maîtresse.
_ Je voulais juste vous dire que tout est prêt pour mademoiselle Ayame, annonça-t-il plus calmement.
_ Très bien, acquiesça Karin en reposant sa fille par terre. Ayame, va avec Shin pour mettre ton manteau, ton écharpe et tes gants.
Ayame ne se le fit pas dire deux fois. Elle suivit le majordome sans cesser de babiller, heureuse de jouer dans la neige. Et avec ses parents, c'était encore mieux.
_ Tu viens Toshiro ? Si on ne va pas la rejoindre, elle va nous appeler à cor et à cri, lâcha la duchesse désabusée.
_ Je te suis, fit son mari avec un sourire moqueur.
Si on lui aurait dit qu'il s'amuserait à faire des bonhommes de neige avec sa femme et sa fille, Toshiro ne l'aurait jamais cru. Mais à présent, il ne voyait pas sa vie autrement. Il ne lui manquait qu'une seule chose pour être pleinement heureux : un fils. Ils allaient s'y mettre le plus rapidement possible.
Annonce surprise de la duchesse
Une fête était donnée en l'honneur de l'anniversaire d'Ichigo. Enfin, il s'agissait plus d'un dîner où seule la famille et les plus proches amis étaient conviés. Karin avait proposé, avec l'accord de son mari, que la fête ait lieu chez elle.
Cette décision, en apparence anodine, ne l'était pas. Elle avait quelque chose d'important à annoncer ce jour-là.
Le soleil était haut dans le ciel et les rejetons Abarai, Kurosaki et Hitsugaya s'amusaient dans le grand parc sous l'oeil vigilant de leurs parents et des domestiques.
_ Renji, tu ne changeras donc jamais, soupira sa femme en levant les yeux ciel. Désolée, Karin.
_ Ce n'est rien, assura la jeune duchesse avec une lueur de moquerie dans ses yeux sombres. Renji ne sait pas manger proprement, à croire qu'il a le même âge que ta fille.
_ Eh ! s'indigna le vicomte. Je réfute cette accusation.
Yuzu ne put s'empêcher de pouffer, en voyant la lueur maléfique dans les yeux de sa jumelle. Mais une petite main sur son genou attira son attention. Ayame voulait qu'elle vienne jouer avec elle. Et la châtaine ne pouvait refuser quoi que ce soit à sa nièce donc elle quitta la table, après un sourire d'excuse à l'intention de son beau-frère.
_ Alors, vieille branche, ça fait quoi de prendre un an de plus ? fit Renji narquois.
Ichigo le fusilla du regard. Non mais quel idiot ! Mais puisqu'il lui donnait une bonne raison pour s'amuser, il ne s'en priverait pas.
_ Tu me répondras toi-même le mois prochain, mon cher Renji, ironisa le roux en lui tirant la langue.
Toshiro ne disait rien. Il assistait à la scène et un sourire taquin flottait sur son visage. Cette manie de répondre du tac au tac était bien de famille, songea-t-il en regardant Karin. Après tout, sa femme était douée à ce jeu-là aussi, pour son plus grand plaisir.
Mais avant que le vicomte Abarai ne puisse répondre à cette attaque de front, la duchesse Hitsugaya prit un verre et tapa légèrement dessus afin d'attirer l'attention de toutes les personnes présentes.
_ Tout d'abord, je souhaite un joyeux anniversaire à mon frère que j'adore, sourit-elle vers Ichigo. Et je profite de cette occasion pour faire une annonce importante... Toshiro, elle est surtout pour toi, déclara-t-elle en le fixant.
Quoi ? Pour lui ? Le duc avait remarqué que sa femme lui cachait quelque chose depuis plusieurs jours. Serait-ce donc ça ?
_ Je suis très émue de vous annoncer que j'attends un bébé pour le mois d'avril, conclut la brune, les larmes aux yeux.
Les cris de joie envahirent la cour du château. Les domestiques vinrent les féliciter en pleurant à chaudes larmes. Un autre enfant allait naître après plus de trois ans. Ils ne pouvaient pas être plus heureux. L'héritier du trône ducal était peut-être en route.
_ Oh, ma petite fille va avoir un bébé ! pleurnicha Isshin, resté silencieux jusque là.
Toshiro ne savait pas quoi dire. Il était statufié sur sa chaise. Puis d'un seul coup, il se leva et alla embrasser sa duchesse, heureux comme jamais.
_ Je vais être papa à nouveau, dit-il comme s'il avait du mal à réaliser. Je ne peux pas plus t'aimer qu'en ce moment, Karin.
L'émotion était à son comble chez les invités. Orihime et Yuzu ne pouvaient pas s'empêcher de pleurer et Rukia n'en était pas loin.
_ Tu ne pouvais pas me faire plus beau cadeau d'anniversaire, petite sœur, clama Ichigo en venant prendre sa cadette dans ses bras.
_ Il faut arroser ça ! s'écria le vicomte Abarai. Félicitations à vous deux !
À nouveau dans les bras de son duc de mari, Karin savait qu'elle ne pourrait pas être plus heureuse que maintenant. Un mari aimant, une petite fille adorable, une famille et des amis incroyables...
Le destin jouait parfois des tours incroyables. Elle avait vécu une souffrance horrible et maintenant, la vie devenait plus belle chaque jour. Karin en était certaine : Toshiro Hitsugaya était l'homme de sa vie.