La démone, le papillon et le chieur
Chapitre 1
Foutu mort
Mourir le jour de ses dix-huit ans c’est vraiment mais vraiment pas cool. Vous vous demandez certainement comment j’ai pu en arriver là n’est-ce pas ? Commençons donc par le commencement. Je m’appelle Anko Akuma. Enfin, ce n’est pas mon véritable nom puisque je n’ai pas connue mes véritables parents. Mon père est un parfait inconnu et ma mère une pute. Non, non, ce n’est pas une insulte puisque c’est vrai ! Comment je le sais ? C’est compliqué… Et puis d’abord ce n’est pas le sujet de la conversation. Bon j’en étais où déjà ? Ah oui, mon nom. C’est la directrice de l’orphelinat qui m’a surnommé comme ça car je suis venue au monde avec une tignasse noire et deux (étranges) yeux rouges. Oh, je vous arrête tout de suite ! Pas le joli rouge des rubis étincelants. Rien de ça, moi il a fallu que je tombe sur celui du sang. Bon je ne vous cache pas que ça m’arrange parfois. Mais fallait pas s’étonner qu’en dix-huit ans d’existence je n’ai jamais eu d’amis. Mais peut-être que cela venait également du fait que petite, personne ne voulait m’adopter parce que j’étais une enfant colérique et bagarreuse. Je le suis toujours d’ailleurs en plus de jurer comme un Chartier. J’ai toujours été vulgaire et j’avais la sale tendance, à un moment, à mordre et à griffer ceux avec qui je me battais à l’époque. Je me vexais souvent pour un rien alors les gens ont cessé de me parler, voire de faire attention à moi.
Bah, tant pis pour eux.
J’ai quand même bien value mon surnom de « Démone ». C’est dingue que maintenant que je sois morte je regrette… Non je plaisante, j’en ai vraiment rien à foutre des autres. Bon j’avoue que si j’avais fait des efforts pour me faire adopter je ne serais certainement pas en train de me vider de mon sang sur la route. Mais pour ma défense, ce n’est aucunement de ma faute. Si j’ai bien compris, le chauffeur était ivre mort et n’avait pas vu le feu rouge, ni même moi alors que je franchissais le passage piéton… Chauffard !
…
Ça fait quand même bizarre de se voir morte. Déjà que je suis pâle de nature, là je suis carrément blanche comme un linge, ce qui jurait avec le sang qui s’écoulait de mes plaies.
Beurk.
Bien sûr j’ai déjà vu pire, mais c’est moi quand même là ! Je regarde les médecins emporter mon corps dans une civière et les policiers menotter mon « assassin ».
Bon, c’est bien joli mais sinon moi je deviens quoi ?
Je pouvais toujours rejoindre mon corps mais ça ne servirait à rien. Je suis morte, autant en profiter. Sauf que personne ne peut me voir alors je pouvais laisser tomber mes plans de vengeance.
Galère.
Je shoot dans un caillou, énervée. Enfin plutôt : je tente puisque mon pied traverse la pierre. Pff’, c’est nul d’être morte. Je me mets à vagabonder dans les rues, ne me gênant même pas pour passer à travers les passants. Je vous rappelle que je suis morte. Ils ne doivent même pas savoir qu’un fantôme soit juste en train de les percuter. Je m’ennuie. Ce qui est bizarre c’est que je suis la seule morte dans cette ville.
Etrange.
Soudain je me rappelle pourquoi je suis morte. Oui je sais que c’est parce que j’ai été écrasée mais je voulais dire que je me souviens pourquoi j’ai traversé ce foutu passage piéton. J’avais faim. Et là truc tout con, j’ai l’impression que mon estomac est remplie. Bon bonne nouvelle : quand t’es mort t’as plus faim. Cool. Ça m’arrange. Je ne risque pas de mourir de faim. Sans prévenir, un frisson me parcourut l’échine. J’ai une mauvaise impression. Je regarde tout autour de moi et puis je le vois. Un monstre gigantesque complètement noir avec un trou immense au niveau de l’abdomen mais possédant une sorte de masque blanc qui ressemblait plus à un crâne et qui fonçait droit sur moi.
…
…
…
QUOI ?!
Dans un combat contre un géant je mettais créée trois règles : règle A (oui ce sont des lettres au lieu de chiffres, vous comprendrez pourquoi) comme Amical. Toujours essayer de sympathiser avec l’ennemi si vous doutez de pouvoir le battre. Je vous l’accorde cela marche rarement avec moi alors nous passons à la B comme Baston et là c’est le passage à tabac pour lui. Et si je ne suis pas en état de me battre je passe au C comme Courir. Et je crois bien que je vais passer direct au C, ça vaut mieux pour moi j’pense. Alors me voilà en train de courir comme une folle, poursuivie par une sorte de bête monstrueuse et en train de crier à pleins poumons :
- J’AI PAS ENVIE DE MOURIR UNE DEUXIEME FOIS !
C’est quand même bien d’être mort parce que tu ne ressens aucune fatigue. Le problème c’est qu’apparemment le monstre non plus.
Je veux plus être un fantôme.
- Manger… Petite âme…
La voix que vous venez d’entendre c’est le monstre. La « Petite âme » c’est moi. Et si j’ai bien compris, si je ne continue pas de sprinter, je vais servir de petit déjeuner pour cette chose.
Je vous ai déjà dit que je détestais ma mort ? Non. Bah maintenant c’est fait.
Soudain, je réalise que je fonce droit vers un cul de sac et qu’il est trop tard pour revenir en arrière.
Mourir deux fois le jour de ses dix-huit ans… J’aurais dû rester à l’orphelinat tiens !
Je me retourne, pas du tout prête à supporter deux morts en une seule journée. Le monstre est juste devant moi et il bave. Je déglutis.
- Je t’ai trouvé petite âme, jubile mon futur assassin.
- Non sans déconner ? Tu crois pas que t’es pas assez gros comme ça ?
Ah là je me reconnais ! Un moment j’ai cru que la fille qui n’a peur de rien ni de personne avait quitté mon corps mais apparemment non. Ça me rassure, au moins ma fierté est toujours là.
Maintenant il faut que je trouve un moyen de me sauver.
Le monstre semble surpris. Ce n’est pas tous les jours qu’il doit rencontrer un fantôme qui lui tient tête. Parfait. Je profite de sa surprise pour tenter de filer en douce. Oui, vous avez bien lu « tenter » parce que cette mocheté noire m’attrape au dernier moment.
- Lâche-moi espèce de gros plein de soupe ! je crie.
Le pire c’est qu’il sert et que j’ai beau me débattre comme un beau diable, il ne veut pas me laisser tranquille. Bon, si c’est comme ça, il va apprendre à me connaître.
CLAC.
Voilà le son que produit ma mâchoire quand elle rencontre la peau du monstre. D’ailleurs ce dernier m’envoie bouler contre un mur dans un cri de douleur. Et merde, j’ai mal.
- Putain mais ça va pas dans ta tête ! hurle-je, furieuse. Ça fait super mal ! Et puis beurk j’ai du sang de monstre plein la bouche.
Je suis sûr que j’ai une côte de cassée et un filet de sang noir s’écoule de ma bouche. Je n’ai même plus la force de m’enfuir et le monstre le sait très bien. Je devine très bien, à voir la lueur de folie dans son regard, que c’est maintenant ou jamais. Or, j’aurais préféré que ce soit la dernière solution au lieu de la première. Je refuse de fermer les yeux. Si je dois mourir une deuxième fois, c’est avec fierté, non mais !
- Eclair blanc !
Le monstre me regarde.
Je regarde le monstre.
Le monstre se fait découpé en deux après s’être pris un éclair en pleine gueule.
Je rigole parce que c’est bien fait pour sa gueule.
Enfin bref…
Mon sauveur – enfin je suppose que c’est lui – s’avance vers moi. J’arrête aussitôt de rire en le voyant. Il est pas mal du tout le garçon qui plus ai ! Oh mon Dieu ! C’est moi qui ai dit ça ? Oh putain. Ça doit être le choc de tout à l’heure qui m’a grillé quelques neurones. Le jeune homme s’approche de moi, ce qui me laisse le soin de le détailler. Pas trop grand, il portait une sorte de kimono noir sans manche, laissant apparaître sa musculature parfaite et un sabre était attaché à sa taille.
Etrange ce gars.
Il possédait des cheveux mi- longs noirs et des yeux sombres. Mais je ne fis guère attention à ces détails, complètement hypnotisé par le visage du garçon. Le côté droit de sa face était barré par une cicatrice divisée en trois, je supposais donc qu’il avait été griffé. A l’inverse, son œil gauche était souligné par un étrange trait mauve et juste en dessous, le numéro « 69 » (oui je sais à quoi vous pensez, je pense EXACTEMENT la même chose).
- Vous allez bien ?
…
Hein ?
- Je viens de me faire écraser par un chauffard le jour de mon anniversaire, ensuite je me fais courser par un monstre qui tente de me bouffer et qui me brise une côte au passage alors… NON ÇA NE VA PAS !
Il fut surpris par mon agressivité alors qu’il vient de me sauver la vie. Et je vous vois bien, les filles, vous insurger de crier sur un tel étalon. Mettez-vous à ma place, je viens de mourir et de me faire attaquer ! Et en plus, il me pose une question débile !
Non mais, je vous les jure, les mecs.
- Mais au fait t’es quoi au juste ? Comment ça se fait que tu me vois ? T’es mort toi aussi ? Et puis c’était quoi cette chose ?
Il sourit, visiblement il a oublié ma brusque colère contre lui.
- Cette « chose » comme vous le dites est un Hollow et moi je suis un Shinigami.
…
- Oui et moi je suis morte. Normal, quoi.
Bien entendu, je dis ça avec humour et un sourire narquois aux lèvres qu’il préfère ignorer.
- Et sinon c’est quoi un Hollow ?
- Une âme errante (voyant mon regard perplexe, il rajoute :), un fantôme si vous préférez, qui est trop resté dans son monde et qui a fini par devenir un dévoreur d’âme.
- Ah… Minute papillon ! Tu veux dire que si j’étais resté ici, je serais devenu comme ce truc ?
- Exact, répondit-il, calmement.
- Bon, bah je retire tout ce que j’ai dit juste avant, c’est bien que tu m’ais sauvé finalement. Sinon, moi c’est Anko Akuma et toi ?
- Je suis Hisagi Shuuhei, vice-capitaine de la 9ème Division, se présente-t-il.
- Mouais… Le prends pas mal, t’es mignon mais c’est du chinois pour moi. Sinon salut et encore merci de m’avoir sauvé.
Sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, je tente encore de filer. Oui, encore ce mot « tente », puisque au même moment, le Papillon (oui je l’avoue… J’ai oublié son nom !) prononce :
- Entrave !
Je fus paralysée et j’eu beau me débattre comme un beau diable, impossible de bouger.
- Désolé mais vous ne me laissiez pas le choix, déclare le Papillon qui m’a « entravé ».
Je le vis dégainer son sabre ce qui me fit frémir. Non mais on allait où là ? Il est hors de question, après ce que j’ai vécue, de me faire tuer par un Papillon, même si celui-ci m’a sauvé d’un… Hollow !
Plus il s’approche de moi, plus je me débats.
- Ne vous inquiétez pas, essaye-t-il de me calmer. Ça ne vous fera pas mal. J’espère qu’on se retrouvera à la Soul Society.
Je ne l’écoute même plus, je n’ai pas envie de mourir encore une fois, pas éventrée par une lame en tout cas.
Alors je me concentre. Vraiment cette fois-ci. Et là : pouf. Ça marche. Je me libère sous le regard surpris de Papillon. J’en profite pour me sauver à toutes jambes….
… Avant de revenir, tout aussi vite, me cacher derrière lui.
Des p****** de Hollows nous encerclaient !