Avant qu'Henry ne revienne

22 - Movement (mouvement)

(1960-1063)

Joey passe à côté du manège de Bertum dans le faux Studio et celui-ci s'active par sa présence. Il le regarde tourner de loin, encore étonné que l'empreinte de Bertum persiste, alors qu'il n'a pas essayé de le faire passer par la machine. Il a seulement laissé son corps se dissoudre dans l'encre pour le faire disparaître. Il se souvient avec agacement qu'il était très imbu de sa personne et que surtout, qu'il se pensait tellement mieux que lui qu'il a repoussé avec horreur sa proposition de l'associer à ses projets concernant la machine à encre. Il était intéressé au début, mais a été rebuté par l'utilisation des "donneurs" nécessaires à la création des personnages. Joey, déçu de perdre son éventuelle contribution monétaire, a été obligé de le tuer pour qu'il ne lui attire pas de problèmes.

Il lui tourne le dos et sort de la pièce en l'ignorant, un fin sourire aux lèvres. Malgré ses beaux principes, son talent et son orgueil, le grand Bertum Piedmont a finit ici, condamné à tourner sans fin pour Joey.

23 - Timing

(fin 1939)

Malgré ses efforts, le Studio n'a pas le succès que Joey voudrait. Un soir qu'il est chez lui, avachi dans un fauteuil, un verre à la main et écœuré d'être un petit patron d'un petit studio, son regard tombe sur le Livre que lui avait offert Nathan il y a plus de quinze ans. Sans savoir pourquoi il se lève et l'ouvre. L'envie de le lire est tellement forte qu'il la trouve étrange malgré sa légère ivresse. Mais il continue malgré tout, et plus il lit, plus le désir d'être riche et reconnu s'enflamme en lui, alors que le fait d'envisager d'avoir recours à la magie noire lui semble de plus en plus acceptable. Cela atteint son paroxysme quand tombe sur un lexique de noms de démons, et que celui de Caym lui semble en surbrillance par rapport aux autres. Il passera très vite à l'acte, invoquant pour la première fois le démon, et ne doutant jamais de ce qu'il fait tant qu'il aura le Livre entre les mains. Les années passant, l'influence du Livre diminuera et Joey commencera à s'en méfier de plus en plus. Il finira par être persuadé que le Livre n'était fait que de papier et d'encre, mais c'est quelque chose au service de Caym et que, comme le démon, ça ne lui veut pas du bien.

24 - Exaggeration (mot transparent)

(avant 1920)

Retour sur la première année au front de Joey. Il avait quinze ans, venait de passer ses années d'adolescent seul dans la rue, et c'était engagé dans l'armée pour être nourri et vêtu sans penser à la guerre comme une réalité. Il s'est retrouvé avec une arme entre les mains, sans forcément être rebuté par la violence, mais n'aillant jamais côtoyé la mort de prés. Il verra mourir les autres jeunes hommes autour de lui, et en viendra à tuer pour la première fois pour sauver sa vie. Il en ressortira apeuré, secoué, mais il ne regrettera pas de l'avoir fait, car il voulait survivre à tout prix. Il trouvera ensuite le fait de tuer plus facile à chaque fois, et accordera de moins en moins de valeur à la vie humaine. Plus tard, il réussira facilement à occulter l'horreur de sacrifier des gens si c'est pour obtenir ce qu'il souhaite : à ses yeux, la valeur de la vie humaine à toujours été très exagérée.

25 - Dimension (même sens)

(1939)

Caym entendit les Mots et les sentit ouvrir un passage devant lui avec une joie sauvage. Pourtant, il souffrait déjà d'être arraché à l'Enfer et tiré de force dans une dimension qui lui est habituelle interdite. Comme les démons ne sont pas censés aller sur Terre, ils ne peuvent y avoir accès que si on les y invoque et cela les soumet alors à des conditions contraignantes. La principale est de devoir obéir à l'humain qui les a appelés, et de nombreux démons détestent cette humiliation même si elle leur permet de dévorer une âme. Mais pas Caym. Il a fabriqué le Livre pour pouvoir influencer les humains et avoir de plus grandes chances d'être invoqué, car en Enfer, c'est un démon sans grande importance, qui s'ennuie profondément et qui déteste être faible. Sur Terre, même s'il n'y est pas plus fort, ses pouvoirs lui permettent non seulement de jouer cruellement avec les humains, mais aussi d'espérer monter en grade car les âmes qui finiront en Enfer grâce à lui lui reviendront et lui permettront d'augmenter sa puissance. Il fait donc en sorte de pousser son invocateur à aller de plus en plus loin, essayant de corrompre un maximun de personnes à travers son influence. Cela l'amuse aussi, lui qui aime inspirer la terreur et le respect, quitte à mentir pour l'obtenir, mais qui a également sans cesse besoin de se distraire. Caym méprise profondément les humains, les sous-estimant parfois au point qu'ils parviennent à le surprendre, mais il est trop imbu de lui-même pour apprendre de ses erreurs. Les démons sont incapables de s'améliorer, et c'est bien la seule faiblesse que peuvent exploiter les humains si démunis devant leurs pouvoirs.